Question d'origine :
Cher guichet,
Où en est notre défense nationale actuellement: eu égard au fait que nous sommes la 5e ou 6e puissance mondiale;
1)Le budget actuel en part du PIB est-il à ce niveau de 5 ou 6e rang?
2)État de la marine de guerre en bâtiments ? leur âge et durée de vie à prévoir?
3) Proportion des officiers actuels à ne faire que 15 ans de carrière?
4)Moral des troupes etc. ?
Merci.
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 26/03/2015 à 10h56
Bonjour,
Nous allons répondre point par point à vos questions, cependant , les données sur l’armée ne sont pas toujours accessibles. « La grande muette » porte bien son nom !
1. Le budget de l’armée française :
Il était de 42,19 Md€ pour l’année 2014, comme l’indique le Ministère de la Défense.
Le PIB pour l’année 2014 est de :
« Au quatrième trimestre 2014, le PIB en volume (c'est-à-dire hors effet de prix) s'élève à 516 289 millions d'euros. En cumul sur douze mois, son montant atteint 2 060,6 milliards d'euros. »
Source : Le journal du net.
Le budget militaire équivalait à 2,05% du PIB de la France en 2014.
Pour comparer le budget militaire français avec ceux des autres puissances mondiales, on peut utiliser le tableau de la page Wikipédia Liste des pays par dépenses militaires basé sur les statistiques du SIPRI (Institut international de recherche sur la paix de Stockholm). Le tableau montre que la France se situait en troisième position en 2011, après les Etats-Unis et la Chine.
Le tableau comparatif n’a pas été réalisé depuis 2011.
L’article Wikipédia, Forces armées françaises - Budget indique que :
« L'Armée française est, avec l'Armée britannique, l'une des plus dotées financièrement en Europe à la fin du XXe siècle. La France consacre 3.6 % par an de son Produit intérieur brut (PIB) à sa défense en 1966, 3 % en 1981. En 1991 son budget de la Défense s'élève à 194,548 milliards de francs (29,65 milliards d'euros), avec une moyenne de 3,7 % de son produit national brut (PNB) durant la période 1985-1990. En 2005, la France finance 6,40 % du budget de l'OTAN, soit plus de 110 millions d'euros.
Les budgets de 2006 et 2007 sont de 47,7 milliards d'euros, soit le deuxième budget avec le Royaume-Uni. La France consacre alors environ 2,4 % par an de son PIB à sa défense. En 2012, le budget est de 31,5 milliards d’euros, soit 1,5 % du PIB. »
Le budget de l’armée française correspond bien à son rang mondial.
2. Etat de la marine :
La liste des bâtiments de combat de la Marine nationale par unité est disponible sur le site de la Marine nationale :
« - Porte-aéronefs : Porte-avions Charles de Gaulle.
- Bâtiment de projection et de commandement (BPC) type Mistral : BPC Mistral, BPC Tonnerre, BPC Dixmude.
- Frégates anti-sous-marines type F70 ASM : FASM Montcalm, FASM Jean de Vienne, FASM Primauguet, FASM La Motte-Picquet, FASM Latouche-Tréville.
- Frégates antiaériennes type F70 AA : Frégate Cassard, Frégate Jean Bart.
- Frégates de défense aérienne type Horizon : FDA Forbin, FDA Chevalier Paul.
- Frégates type La Fayette : Frégate La Fayette, Frégate Surcouf, Frégate Courbet, Frégate Aconit, Frégate Guépratte.
- Frégates multimissions (FREMM) : Frégate Aquitaine.
- Frégates de surveillance : FS Floréal, FS Prairial, FS Nivôse, FS Ventôse, FS Vendémiaire, FS Germinal.
- Avisos type A 69: Aviso Lieutenant de vaisseau Le Hénaff, Aviso Lieutenant de vaisseau Lavallée, Aviso Commandant l'Herminier, Aviso Premier maître l'Her, Aviso Commandant Blaison, Aviso Enseigne de vaisseau Jacoubet, Aviso Commandant Ducuing, Aviso Commandant Birot, Aviso Commandant Bouan.
- Patrouilleur de Haute mer : Patrouilleur L'Adroit.
- Patrouilleur type Albatros : Patrouilleur Albatros.
- Patrouilleur type Arago : Patrouilleur Arago.
- Patrouilleurs type OPV 54 : Patrouilleur Flamant, Patrouilleur Cormoran, Patrouilleur Pluvier.
- Patrouilleur type P 400 : Patrouilleur La Capricieuse, Patrouilleur La Glorieuse, Patrouilleur La Gracieuse, Patrouilleur La Moqueuse. »
Vous trouverez de nombreux renseignements sur l’état de la flotte française et son évolution dans l’article du site Mer et Marine : La marine française se séparera de cinq bâtiments l’an prochain :
« Siroco, Meuse, Albatros, Athos, Aramis… La Marine nationale va voir la flotte de surface se contacter encore en 2015 avec le désarmement, la cession ou le transfert de cinq « grands » bâtiments. La nouvelle a été confirmée mercredi par le ministère de la Défense, lors de l’annonce des effets pour l’an prochain du plan de restructuration des armées, imposé par les restrictions budgétaires. En fait, aucun départ d’unité n’est réellement une surprise, la plupart ayant déjà été programmés et annoncés. A noter le cas du Montcalm, frégate mise en service en 1982 et qui devait prendre sa retraite l'an pochain. Elle attendrait finalement 2016, assure l'état-major. C'est en effet à cette période la Languedoc, quatrième FREMM française mise à flot cet été sur le site DCNS de Lorient, doit arriver à Toulon pour la remplacer. Son aînée, la Provence, la précedera en 2015 afin de succéder au Dupleix (1981), retiré du service en juin dernier.
[…]
La flotte largement sous la barre des 100 unités
Au final, déjà passée sous la barre symbolique des 100 bâtiments en 2010, va voir son format réduit à un peu plus de 80 unités de combat et logistiques en 2015 (sous-marins, porte-avions, BPC, frégates, patrouilleurs, bâtiments de guerre des mines et de soutien). Les désarmements ne seront en effet que très partiellement compensés. Celui du Montcalm le sera par l’arrivée de la Languedoc, qui rejoindra l’Aquitaine et la Normandie. La Marine nationale prendra également livraison du premier des trois bâtiments multi-missions (B2M) destinés à remplacer les bâtiments de transport légers, dont les deux derniers exemplaires (Dumont d’Urville et La Grandière), devraient être mis en retraite en 2016, année de la livraison des deux autres B2M, mais aussi des deux PLG. Les nouveaux patrouilleurs légers guyanais remplaceront La Capricieuse et la Gracieuse, deux unités du type P400 opérationnelles depuis 1987. Le contrat devrait être prochainement notifié, la compétition se jouant probablement, puisque l’appel d’offres impose des bateaux en acier, entre le Boulonnais Socarenam et les chantiers bretons. »
3. La durée de carrière des militaires :
Le blog de Jean-Dominique Merchet, Secret défense, éclaire votre interrogation sur la durée de la carrière des militaires :
« Les militaires prennent en moyenne leur retraite à 43,8 ans, indique le dernier rapport du Haut comité d’évaluation de la condition militaire. Cet âge varie selon le grade : 51,3 ans pour les officiers, 45,8 pour les sous-officiers, 32,2 pour les militaires du rang.
En moyenne, les personnels militaires partent après une durée de service de 23,8 ans et bénéficient, toujours en moyenne d’une bonification de 8,4 ans (opex, services aériens, sous-marins...). Soit un total (durée moyenne d’assurance) de 32,2 ans.
A titre de comparaison, les fonctionnaires civils de l’Etat prennent leur retraite à 58,8 ans après 33,6 années (+1,6 de bonifications) de service.
Il faut également rappeler que «les deux tiers (63%) des militaires quittent le service sans droit à pension militaire de retraite». C’est le cas de la quasi-totalité des militaires du rang (92%) et du quart des sous-officiers, puisqu’ils sont rayés des cadres avant d’avoir accompli 15 années de services.
Le droit à liquider leur pension est ouvert : pour les non-officiers, dès lors qu’ils ont effectué 15 ans de services, pour les officiers de carrière, 25 ans, pour les officiers sous contrat, à la limite de durée des services (20 ans). »
Vous trouverez de nombreux renseignements sur le site du Haut Comité d’évaluation de la condition militaire grâce à ses rapports. Nous n’avons pas trouvé de statistiques précises sur la proportion d’officiers quittant leurs fonctions au bout de 15 ans.
Les éléments que vous trouverez dans les rapports seront utiles pour votre quatrième question, puisque les rapports consacrent des chapitres aux conditions de vie et de carrière des militaires.
4. Le moral des troupes
La Revue annuelle 2014 s’intéresse aux risques psychosociaux des militaires :
« Risques psychosociaux
Le taux de suicides dans la population militaire a dans l’ensemble évolué favorablement en 2013, passant de 21,8 à 18,4 pour 100 000. Il reste plus important dans l’armée de terre et la gendarmerie (respectivement 21,1 et 26,7 pour 100 000).
Le Haut Comité s’est attaché cette année à analyser les cas de violences en service faites aux femmes et aux hommes. Il s’agit des différentes formes de harcèlement, des agressions à caractère sexuel et des viols. Entre 2011 et 2013, 41 victimes présumées, dont 25 femmes, ont été recensées au sein des armées, dans 40 affaires de violences. La gendarmerie enregistre, en 2013, 22 victimes présumées, dont 16 femmes, dans 21 affaires de violences. »
A partir de la page 143, 11 pages sont consacrées à ce point précis, vous trouverez des éléments intéressants pour nourrir votre réflexion sur le moral des troupes.
Le Monde a publié en janvier 2014, un article sur le moral des troupes, Le moral des troupes françaises au plus bas, selon l'état-major :
« Les diagnostics les plus divers convergent pour montrer que les Français doutent de l'avenir. Leurs soldats n'échappent pas à cette morosité. « Tous mes subordonnés me signalent une baisse sensible du moral », écrit le général Bertrand Ract-Madoux, chef d'état-major de l'armée de terre, dans une lettre adressée au ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, le 20 janvier, un courrier à diffusion restreinte dont Le Monde a pris connaissance.
Les fuites de ce genre ne sont jamais désintéressées – la période est aux arbitrages sur la répartition des baisses d'effectifs prévues dans la défense. Reste que le sujet est une préoccupation majeure dans l'institution depuis des mois. A l'été 2012, le chef d'état-major des armées lui-même avait assuré que la situation était « au seuil d'alerte ».
Les traditionnels « rapports sur le moral » sont rédigés en ce début d'année. « Les travaux de dépouillement de nombreuses unités laissent présager que la synthèse que je vous adresserai dans quelques semaines traduira une dégradation des conditions de vie et de travail de nos soldats au cours de l'année 2013, ainsi qu'une forte inquiétude pour l'avenir », écrit le chef de l'armée de terre.
UNE « PAUPÉRISATION », SELON LES OFFICIERS
En opérations extérieures, et durant les périodes de préparation, le moral demeure « élevé », convient le général Ract-Madoux. C'est une constante : les moyens vont prioritairement aux forces déployées. De fait, les jeunes soldats semblent moins perméables au pessimisme ambiant que les plus anciens. Mais dans les régiments, on rumine en raison du « manque de moyens persistant » qui pèse sur le quotidien, alors que les réformes des dernières années étaient censées l'améliorer.
Ainsi, la dégradation des infrastructures (logements, lieux de vie et de travail) est un « motif d'insatisfaction majeur ». Des officiers évoquent une véritable « paupérisation ». Les restrictions sur les budgets de fonctionnement pèsent aussi, note le chef d'état-major, avec la suppression des moyens de transport à disposition des régiments.
Enfin et surtout, le logiciel défectueux de gestion de la paie, Louvois, mis en place en 2011, a profondément entamé la confiance des soldats envers les chefs et l'institution. « Les dysfonctionnements que l'armée de terre endure depuis plus de deux ans maintenant sont de plus en plus mal vécus », rappelle le général. […] »
L’hebdomadaire Marianne a lui aussi consacré un article à ce sujet en 2014 : L’armée française n'a plus un rond et le moral à zéro.
Pour le moral des troupes, on peut évoquer le livre paru récemment sur le harcèlement sexuel subit par les femmes dans l’armée, La guerre invisible : révélations sur les violences sexuelles dans l'armée française de Leila Minano & Julia Pascual.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter l’article de l’Express, "Les violences sexuelles dans l'armée sont un phénomène souterrain".
D’autres publications sur les femmes militaires sont disponibles à la bibliothèque municipale de Lyon.
Vous pouvez aussi consulter les ouvrages suivants :
- Le déclin de l'armée française, Catherine Durandin.
- Défense française, le devoir d'inventaire : enquête sur les faiblesses de l'armée et les milliards gaspillés par l'État, Yvan Stefanovitch.
Bonne journée.
Nous allons répondre point par point à vos questions, cependant , les données sur l’armée ne sont pas toujours accessibles. « La grande muette » porte bien son nom !
Il était de 42,19 Md€ pour l’année 2014, comme l’indique le Ministère de la Défense.
Le PIB pour l’année 2014 est de :
« Au quatrième trimestre 2014, le PIB en volume (c'est-à-dire hors effet de prix) s'élève à 516 289 millions d'euros. En cumul sur douze mois, son montant atteint 2 060,6 milliards d'euros. »
Source : Le journal du net.
Le budget militaire équivalait à 2,05% du PIB de la France en 2014.
Pour comparer le budget militaire français avec ceux des autres puissances mondiales, on peut utiliser le tableau de la page Wikipédia Liste des pays par dépenses militaires basé sur les statistiques du SIPRI (Institut international de recherche sur la paix de Stockholm). Le tableau montre que la France se situait en troisième position en 2011, après les Etats-Unis et la Chine.
Le tableau comparatif n’a pas été réalisé depuis 2011.
L’article Wikipédia, Forces armées françaises - Budget indique que :
« L'Armée française est, avec l'Armée britannique, l'une des plus dotées financièrement en Europe à la fin du XXe siècle. La France consacre 3.6 % par an de son Produit intérieur brut (PIB) à sa défense en 1966, 3 % en 1981. En 1991 son budget de la Défense s'élève à 194,548 milliards de francs (29,65 milliards d'euros), avec une moyenne de 3,7 % de son produit national brut (PNB) durant la période 1985-1990. En 2005, la France finance 6,40 % du budget de l'OTAN, soit plus de 110 millions d'euros.
Les budgets de 2006 et 2007 sont de 47,7 milliards d'euros, soit le deuxième budget avec le Royaume-Uni. La France consacre alors environ 2,4 % par an de son PIB à sa défense. En 2012, le budget est de 31,5 milliards d’euros, soit 1,5 % du PIB. »
Le budget de l’armée française correspond bien à son rang mondial.
La liste des bâtiments de combat de la Marine nationale par unité est disponible sur le site de la Marine nationale :
« - Porte-aéronefs : Porte-avions Charles de Gaulle.
- Bâtiment de projection et de commandement (BPC) type Mistral : BPC Mistral, BPC Tonnerre, BPC Dixmude.
- Frégates anti-sous-marines type F70 ASM : FASM Montcalm, FASM Jean de Vienne, FASM Primauguet, FASM La Motte-Picquet, FASM Latouche-Tréville.
- Frégates antiaériennes type F70 AA : Frégate Cassard, Frégate Jean Bart.
- Frégates de défense aérienne type Horizon : FDA Forbin, FDA Chevalier Paul.
- Frégates type La Fayette : Frégate La Fayette, Frégate Surcouf, Frégate Courbet, Frégate Aconit, Frégate Guépratte.
- Frégates multimissions (FREMM) : Frégate Aquitaine.
- Frégates de surveillance : FS Floréal, FS Prairial, FS Nivôse, FS Ventôse, FS Vendémiaire, FS Germinal.
- Avisos type A 69: Aviso Lieutenant de vaisseau Le Hénaff, Aviso Lieutenant de vaisseau Lavallée, Aviso Commandant l'Herminier, Aviso Premier maître l'Her, Aviso Commandant Blaison, Aviso Enseigne de vaisseau Jacoubet, Aviso Commandant Ducuing, Aviso Commandant Birot, Aviso Commandant Bouan.
- Patrouilleur de Haute mer : Patrouilleur L'Adroit.
- Patrouilleur type Albatros : Patrouilleur Albatros.
- Patrouilleur type Arago : Patrouilleur Arago.
- Patrouilleurs type OPV 54 : Patrouilleur Flamant, Patrouilleur Cormoran, Patrouilleur Pluvier.
- Patrouilleur type P 400 : Patrouilleur La Capricieuse, Patrouilleur La Glorieuse, Patrouilleur La Gracieuse, Patrouilleur La Moqueuse. »
Vous trouverez de nombreux renseignements sur l’état de la flotte française et son évolution dans l’article du site Mer et Marine : La marine française se séparera de cinq bâtiments l’an prochain :
« Siroco, Meuse, Albatros, Athos, Aramis… La Marine nationale va voir la flotte de surface se contacter encore en 2015 avec le désarmement, la cession ou le transfert de cinq « grands » bâtiments. La nouvelle a été confirmée mercredi par le ministère de la Défense, lors de l’annonce des effets pour l’an prochain du plan de restructuration des armées, imposé par les restrictions budgétaires. En fait, aucun départ d’unité n’est réellement une surprise, la plupart ayant déjà été programmés et annoncés. A noter le cas du Montcalm, frégate mise en service en 1982 et qui devait prendre sa retraite l'an pochain. Elle attendrait finalement 2016, assure l'état-major. C'est en effet à cette période la Languedoc, quatrième FREMM française mise à flot cet été sur le site DCNS de Lorient, doit arriver à Toulon pour la remplacer. Son aînée, la Provence, la précedera en 2015 afin de succéder au Dupleix (1981), retiré du service en juin dernier.
[…]
Au final, déjà passée sous la barre symbolique des 100 bâtiments en 2010, va voir son format réduit à un peu plus de 80 unités de combat et logistiques en 2015 (sous-marins, porte-avions, BPC, frégates, patrouilleurs, bâtiments de guerre des mines et de soutien). Les désarmements ne seront en effet que très partiellement compensés. Celui du Montcalm le sera par l’arrivée de la Languedoc, qui rejoindra l’Aquitaine et la Normandie. La Marine nationale prendra également livraison du premier des trois bâtiments multi-missions (B2M) destinés à remplacer les bâtiments de transport légers, dont les deux derniers exemplaires (Dumont d’Urville et La Grandière), devraient être mis en retraite en 2016, année de la livraison des deux autres B2M, mais aussi des deux PLG. Les nouveaux patrouilleurs légers guyanais remplaceront La Capricieuse et la Gracieuse, deux unités du type P400 opérationnelles depuis 1987. Le contrat devrait être prochainement notifié, la compétition se jouant probablement, puisque l’appel d’offres impose des bateaux en acier, entre le Boulonnais Socarenam et les chantiers bretons. »
Le blog de Jean-Dominique Merchet, Secret défense, éclaire votre interrogation sur la durée de la carrière des militaires :
« Les militaires prennent en moyenne leur retraite à 43,8 ans, indique le dernier rapport du Haut comité d’évaluation de la condition militaire. Cet âge varie selon le grade : 51,3 ans pour les officiers, 45,8 pour les sous-officiers, 32,2 pour les militaires du rang.
En moyenne, les personnels militaires partent après une durée de service de 23,8 ans et bénéficient, toujours en moyenne d’une bonification de 8,4 ans (opex, services aériens, sous-marins...). Soit un total (durée moyenne d’assurance) de 32,2 ans.
A titre de comparaison, les fonctionnaires civils de l’Etat prennent leur retraite à 58,8 ans après 33,6 années (+1,6 de bonifications) de service.
Il faut également rappeler que «les deux tiers (63%) des militaires quittent le service sans droit à pension militaire de retraite». C’est le cas de la quasi-totalité des militaires du rang (92%) et du quart des sous-officiers, puisqu’ils sont rayés des cadres avant d’avoir accompli 15 années de services.
Le droit à liquider leur pension est ouvert : pour les non-officiers, dès lors qu’ils ont effectué 15 ans de services, pour les officiers de carrière, 25 ans, pour les officiers sous contrat, à la limite de durée des services (20 ans). »
Vous trouverez de nombreux renseignements sur le site du Haut Comité d’évaluation de la condition militaire grâce à ses rapports. Nous n’avons pas trouvé de statistiques précises sur la proportion d’officiers quittant leurs fonctions au bout de 15 ans.
Les éléments que vous trouverez dans les rapports seront utiles pour votre quatrième question, puisque les rapports consacrent des chapitres aux conditions de vie et de carrière des militaires.
La Revue annuelle 2014 s’intéresse aux risques psychosociaux des militaires :
« Risques psychosociaux
Le taux de suicides dans la population militaire a dans l’ensemble évolué favorablement en 2013, passant de 21,8 à 18,4 pour 100 000. Il reste plus important dans l’armée de terre et la gendarmerie (respectivement 21,1 et 26,7 pour 100 000).
Le Haut Comité s’est attaché cette année à analyser les cas de violences en service faites aux femmes et aux hommes. Il s’agit des différentes formes de harcèlement, des agressions à caractère sexuel et des viols. Entre 2011 et 2013, 41 victimes présumées, dont 25 femmes, ont été recensées au sein des armées, dans 40 affaires de violences. La gendarmerie enregistre, en 2013, 22 victimes présumées, dont 16 femmes, dans 21 affaires de violences. »
A partir de la page 143, 11 pages sont consacrées à ce point précis, vous trouverez des éléments intéressants pour nourrir votre réflexion sur le moral des troupes.
Le Monde a publié en janvier 2014, un article sur le moral des troupes, Le moral des troupes françaises au plus bas, selon l'état-major :
« Les diagnostics les plus divers convergent pour montrer que les Français doutent de l'avenir. Leurs soldats n'échappent pas à cette morosité. « Tous mes subordonnés me signalent une baisse sensible du moral », écrit le général Bertrand Ract-Madoux, chef d'état-major de l'armée de terre, dans une lettre adressée au ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, le 20 janvier, un courrier à diffusion restreinte dont Le Monde a pris connaissance.
Les fuites de ce genre ne sont jamais désintéressées – la période est aux arbitrages sur la répartition des baisses d'effectifs prévues dans la défense. Reste que le sujet est une préoccupation majeure dans l'institution depuis des mois. A l'été 2012, le chef d'état-major des armées lui-même avait assuré que la situation était « au seuil d'alerte ».
Les traditionnels « rapports sur le moral » sont rédigés en ce début d'année. « Les travaux de dépouillement de nombreuses unités laissent présager que la synthèse que je vous adresserai dans quelques semaines traduira une dégradation des conditions de vie et de travail de nos soldats au cours de l'année 2013, ainsi qu'une forte inquiétude pour l'avenir », écrit le chef de l'armée de terre.
UNE « PAUPÉRISATION », SELON LES OFFICIERS
En opérations extérieures, et durant les périodes de préparation, le moral demeure « élevé », convient le général Ract-Madoux. C'est une constante : les moyens vont prioritairement aux forces déployées. De fait, les jeunes soldats semblent moins perméables au pessimisme ambiant que les plus anciens. Mais dans les régiments, on rumine en raison du « manque de moyens persistant » qui pèse sur le quotidien, alors que les réformes des dernières années étaient censées l'améliorer.
Ainsi, la dégradation des infrastructures (logements, lieux de vie et de travail) est un « motif d'insatisfaction majeur ». Des officiers évoquent une véritable « paupérisation ». Les restrictions sur les budgets de fonctionnement pèsent aussi, note le chef d'état-major, avec la suppression des moyens de transport à disposition des régiments.
Enfin et surtout, le logiciel défectueux de gestion de la paie, Louvois, mis en place en 2011, a profondément entamé la confiance des soldats envers les chefs et l'institution. « Les dysfonctionnements que l'armée de terre endure depuis plus de deux ans maintenant sont de plus en plus mal vécus », rappelle le général. […] »
L’hebdomadaire Marianne a lui aussi consacré un article à ce sujet en 2014 : L’armée française n'a plus un rond et le moral à zéro.
Pour le moral des troupes, on peut évoquer le livre paru récemment sur le harcèlement sexuel subit par les femmes dans l’armée, La guerre invisible : révélations sur les violences sexuelles dans l'armée française de Leila Minano & Julia Pascual.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter l’article de l’Express, "Les violences sexuelles dans l'armée sont un phénomène souterrain".
D’autres publications sur les femmes militaires sont disponibles à la bibliothèque municipale de Lyon.
Vous pouvez aussi consulter les ouvrages suivants :
- Le déclin de l'armée française, Catherine Durandin.
- Défense française, le devoir d'inventaire : enquête sur les faiblesses de l'armée et les milliards gaspillés par l'État, Yvan Stefanovitch.
Bonne journée.
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