Question d'origine :
Bonjour j'aimerais savoir si le tableau de Salvador Dali: L'image disparaît fait partie de la rubrique Mémoire et souvenir pour l'histoire des Art que je vais passer en Mai car j'aimerais beaucoup l'utilisser dans ce thème la. Merci
Réponse du Guichet
bml_art
- Département : Arts et Loisirs
Le 02/04/2015 à 10h45
"L'image disparait" s’inscrit dans un contexte de trouble politique, de guerre civile avec l’émergence du franquisme à un moment clé considéré comme l’apogée du surréalisme (exposition internationale du Surréalisme le 17 janvier 1938).
Il n'existe, à priori, aucune analyse de cette toile emblématique d'une production offrant «
Ces deux points (mémoire et multiples lectures possibles de l’image) sont liés car tenant de la méthode paranoïaque-critique, fondement de l'œuvre.
Dès «
Nous vous conseillons d’ailleurs la lecture du texte intitulé «
"Une image peut en cacher une autre" sous la dir. De Jean Hubert Martin est également incontournable « il est question de la réception de l'œuvre. L’idée de création comme un fait d’interprétation global ouvre la voie au « tout homme est un artiste (-) mais à l’artiste la charge de la preuve : les nouveaux simulacres sont contrôlables et reconnaissables même s’ils ont leur origine dans l’inconscient. L’artiste nous met en condition, désorientant le regard par les différences d’échelles, les ombres et les reflets.» .
Pour poursuivre,
Le Chapitre « l’objet invisible » du Dali de Descharnes et Gilles Neyret apporte aussi des éléments importants sur cette typologie d'images.
L'artiste tente de lever le voile sur les mystères de l’objet tantôt visible, tantôt invisible qu’illustre parfaitement le tableau « L’image disparait ».
« Pendant 10 ans je me suis attaché à une étude systématique des problèmes de la vision et je suis arrivé à cette conclusion que nous n’avions eu que le plus mince aperçu de la signification psychologique d’un tel phénomène. Nous voyons ce que nous avons quelque raison de voir, surtout ce que nous croyons que nous allons voir. Si la raison ou la croyance est troublée, nous voyons quelque chose d’autre. A ce propos les réactions visuelles peuvent être contrôlées.
Pour emprunter des termes de radio, elles peuvent être émises en faisceaux, ou même brouillées par des effets purement psychologiques. Ma longue investigation me conduit à croire, par la même, que le camouflage psychologique n’est pas un rêve vain. C’est une question de recherche et d’expérience de laboratoire. »
Dali livre dans "Camouflage total pour guerre totale dans OUI, n°2
« Chaque samedi je recevais une publication pour la jeunesse à laquelle m’avait abonné mon père. La dernière page comportait toujours une devinette en image représentant par exemple une forêt et un chasseur. Dans le fouillis du sous-bois, l’artiste avait malicieusement caché un lapin. Il s’agissait de le trouver. Ou bien encore une poupée devait être découverte, perdue par un enfant dans une pièce apparemment vide. Mon père m’apportait la devinette; et quel n’était pas son étonnement de me voir trouver non pas un, mais deux ou trois ou quatre lapins; non pas une seule poupée mais plusieurs au lieu de celle que l’artiste avait voulu dissimuler. Encore plus étonnant était le fait que mes lapins, que mes poupées apparaissaient de façon beaucoup plus nette et mieux dessinés que ceux intentionnellement cachés. »
Il apparait incontournable de vous référer au "procédé" récurent dans l’œuvre de l’artiste, celui qui dicte bon nombre de ses productions :
Enfin, il serait difficile d’ignorer Dali ou le filon de la paranoïa de Ruth Amossy ainsi que La vie secrète de Salvador DALI. Dali y écrit ce que Nuridsany définit comme la clé de voûte de l'esthétique du peintre.
"Il me fallait me consoler en contemplant le plafond de notre sordide école. De grandes taches brunes d'humidité suggéraient à mon imagination des nuages, puis des images plus concrètes, douées au fur et à mesure d'une personnalité très précise. D'un jour à l'autre, je retrouvais et reconstituais ces images vues la veille et perfectionnais les hallucinations. Dès que l'une d'elles devenait trop précise, je l'abandonnais. L'étonnant de ces phénomène (destinés à devenir plus tard la clé de voûte de ma future esthétique) résidait dans le fait que je pouvais toujours revoir une de ces images au gré de ma volonté et non seulement dans sa dernière forme mais encore augmentée et corrigée de telle sorte que son perfectionnement semblait automatique."
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