science champagne
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 25/05/2015 à 21h50
112 vues
Question d'origine :
Bonjour,
Qu'est-ce que la "science champagne"? Merci
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 26/05/2015 à 15h16
Bonjour,
L’expression « science champagne » désigne des travaux scientifiques qui portent à rire.
On trouve un florilège de « science champagne » sur legrandpublic.fr :
On ne peut s’empêcher de rire en imaginant les chercheurs…
… chercher un protocole pour démontrer la communication des harengs au moyen de pets
… faire regarder Star Wars à des sauterelles
… se creuser la tête pour faire entrer un couple en plein coït dans un appareil IRM
… essayer d’être discrets en mesurant l’asymétrie des testicules d’une statue ancienne dans un jardin public
… faire du bouche-à-bouche à des cochons
… faire monter une horde d’asthmatiques en crise dans des montagnes russes
… tenter de trouver un financement pour la mise au point d’un « soutien-gorge masque à gaz » ou d’un « slip bloquant l’odeur des gaz »
… fréquenter les clubs de strip-tease pour montrer que les danseuses en période d’ovulation perçoivent de plus gros pourboires
On rit quand la science s’empare des sujets tabous. Qui ne serait pas intéressé par…
… un mémoire de recherche médicale sur la gestion correcte d’un pénis coincé dans une fermeture éclair ?
… une étude biologique de la pratique de la fellation chez la chauve-souris ?
… un rapport sur l’effet de la musique country sur le suicide ?
… une étude clinique sur le soulagement des hoquets tenaces par massage rectal digital ?
… une évaluation de la pression à l’intérieur des manchots au cours de la défécation ?
… un rapport sur l’observation d’un cas de nécrophilie homosexuelle chez le canard colvert ?
… une étude médicale sur la transmission de la gonorrhée par les poupées gonflables ?
… une étude sur la constipation au sein des troupes américaines déployées ?
Il semble que nous devons cette expression à Edouard Launet, qui en donne l’explication dans l’avant-propos de son ouvrage Au fond du labo à gauche : de la vraie science pour rire :
Il est […] beaucoup plus aisé de repérer un article pétillant qu’une communication fondamentale, laquelle peut demander des années avant de révéler son importance. On se trompe moins souvent sur les champagnes que sur les bordeaux, le séjour à la cave est plus court et l’ivresse plus immédiate. Par ailleurs, la matière est vraiment plus abondante. La science champagne se déverse à raison d’une bonne vingtaine d’articles par semaine, selon notre propre comptage, et encore ne surveillons-nous qu’une fraction des 200000 revues scientifiques de la planète – faute de temps autant que de moyens.
Cette recherche pétillante surgit des horizons les plus divers. Ainsi, à un récent congrès de l’Association américaine de cardiologie, on apprenait qu’une équipe de l’université de Stanford avait provoqué des arrêts cardiaques chez 32 cochons afin d’évaluer une nouvelle technique de réanimation. Les cochons ont été laissés pendant 8 minutes avec le palpitant en rideau, puis les chercheurs ont tenté d’en ressusciter la moitié avec des techniques classiques de massage cardiaque et de bouche-à-bouche (voyez la scène). Echec complet, départ des intéressés pour la charcuterie. L’autre moitié des animaux a été confiée aux bons soins d’un nouveau système automatique de réanimation. Ces cochons-là ont presque tous survécu. C’est à la fois une bonne nouvelle, une singulière expérience et une image frappante : le massage cardiaque d’un troupeau de cochons qui ne demandaient rien à personne.
Evidemment, cette recension un peu latérale du progrès scientifique et technique encourt le double reproche du cynisme et de la légèreté. A cela, répondons d’abord que la science est une chose beaucoup trop sérieuse pour que l’on ne soit pas tenté de s’en moquer. Avec sympathie. Car si la démarche est légère (bien que rigoureuse dans l’énonciation des faits), elle n’est en rien cynique. Regarder la science par le petit bout de la lorgnette, c’est toujours regarder la science. Cela vaut mieux que de l’ignorer complètement. […]
Le seul chef d’accusation sur lequel il faut plaider coupable, c’est la mauvaise foi. On s’amuse de ce que des chercheurs en viennent à faire du bouche-à-bouche à des cochons. Mais on omet de préciser (car c’est moins drôle) que ces travaux peuvent avoir des applications intéressantes en médecine d’urgence. […] De fait, la quasi-totalité des travaux présentés dans cet ouvrage présentent une vraie utilité.
Confiance est faite au lecteur pour approfondir le sujet et pour dénicher l’utile derrière le futile. Aux Etats-Unis, où sont décernés chaque année des prix « Ig Nobel », sortes d’anti-prix Nobel récompensant les travaux scientifiques « qui ne peuvent ni ne doivent être reproduits », les organisateurs disent vouloir « faire rire d’abord, et faire réfléchir ensuite » […].
Bonne journée.
L’expression « science champagne » désigne des travaux scientifiques qui portent à rire.
On trouve un florilège de « science champagne » sur legrandpublic.fr :
On ne peut s’empêcher de rire en imaginant les chercheurs…
… chercher un protocole pour démontrer la communication des harengs au moyen de pets
… faire regarder Star Wars à des sauterelles
… se creuser la tête pour faire entrer un couple en plein coït dans un appareil IRM
… essayer d’être discrets en mesurant l’asymétrie des testicules d’une statue ancienne dans un jardin public
… faire du bouche-à-bouche à des cochons
… faire monter une horde d’asthmatiques en crise dans des montagnes russes
… tenter de trouver un financement pour la mise au point d’un « soutien-gorge masque à gaz » ou d’un « slip bloquant l’odeur des gaz »
… fréquenter les clubs de strip-tease pour montrer que les danseuses en période d’ovulation perçoivent de plus gros pourboires
On rit quand la science s’empare des sujets tabous. Qui ne serait pas intéressé par…
… un mémoire de recherche médicale sur la gestion correcte d’un pénis coincé dans une fermeture éclair ?
… une étude biologique de la pratique de la fellation chez la chauve-souris ?
… un rapport sur l’effet de la musique country sur le suicide ?
… une étude clinique sur le soulagement des hoquets tenaces par massage rectal digital ?
… une évaluation de la pression à l’intérieur des manchots au cours de la défécation ?
… un rapport sur l’observation d’un cas de nécrophilie homosexuelle chez le canard colvert ?
… une étude médicale sur la transmission de la gonorrhée par les poupées gonflables ?
… une étude sur la constipation au sein des troupes américaines déployées ?
Il semble que nous devons cette expression à Edouard Launet, qui en donne l’explication dans l’avant-propos de son ouvrage Au fond du labo à gauche : de la vraie science pour rire :
Il est […] beaucoup plus aisé de repérer un article pétillant qu’une communication fondamentale, laquelle peut demander des années avant de révéler son importance. On se trompe moins souvent sur les champagnes que sur les bordeaux, le séjour à la cave est plus court et l’ivresse plus immédiate. Par ailleurs, la matière est vraiment plus abondante. La science champagne se déverse à raison d’une bonne vingtaine d’articles par semaine, selon notre propre comptage, et encore ne surveillons-nous qu’une fraction des 200000 revues scientifiques de la planète – faute de temps autant que de moyens.
Cette recherche pétillante surgit des horizons les plus divers. Ainsi, à un récent congrès de l’Association américaine de cardiologie, on apprenait qu’une équipe de l’université de Stanford avait provoqué des arrêts cardiaques chez 32 cochons afin d’évaluer une nouvelle technique de réanimation. Les cochons ont été laissés pendant 8 minutes avec le palpitant en rideau, puis les chercheurs ont tenté d’en ressusciter la moitié avec des techniques classiques de massage cardiaque et de bouche-à-bouche (voyez la scène). Echec complet, départ des intéressés pour la charcuterie. L’autre moitié des animaux a été confiée aux bons soins d’un nouveau système automatique de réanimation. Ces cochons-là ont presque tous survécu. C’est à la fois une bonne nouvelle, une singulière expérience et une image frappante : le massage cardiaque d’un troupeau de cochons qui ne demandaient rien à personne.
Evidemment, cette recension un peu latérale du progrès scientifique et technique encourt le double reproche du cynisme et de la légèreté. A cela, répondons d’abord que la science est une chose beaucoup trop sérieuse pour que l’on ne soit pas tenté de s’en moquer. Avec sympathie. Car si la démarche est légère (bien que rigoureuse dans l’énonciation des faits), elle n’est en rien cynique. Regarder la science par le petit bout de la lorgnette, c’est toujours regarder la science. Cela vaut mieux que de l’ignorer complètement. […]
Le seul chef d’accusation sur lequel il faut plaider coupable, c’est la mauvaise foi. On s’amuse de ce que des chercheurs en viennent à faire du bouche-à-bouche à des cochons. Mais on omet de préciser (car c’est moins drôle) que ces travaux peuvent avoir des applications intéressantes en médecine d’urgence. […] De fait, la quasi-totalité des travaux présentés dans cet ouvrage présentent une vraie utilité.
Confiance est faite au lecteur pour approfondir le sujet et pour dénicher l’utile derrière le futile. Aux Etats-Unis, où sont décernés chaque année des prix « Ig Nobel », sortes d’anti-prix Nobel récompensant les travaux scientifiques « qui ne peuvent ni ne doivent être reproduits », les organisateurs disent vouloir « faire rire d’abord, et faire réfléchir ensuite » […].
Bonne journée.
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