Question d'origine :
Bonjour,
Un élève ayant des difficultés en orthographe m'a demandé pourquoi il y a des accents à l'écrit en français.
J'ai parlé de l'accent circonflexe qui remplace le "s" dans des mots dérivés (forêt et forestier par exemple) mais j'ai été empêché de répondre -à cause de mon ignorance- pour l'accent grave sur le "a" de "déjà" et des autres mots qui en sont affublés.
Merci de m'éclairer.
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 02/06/2015 à 13h47
Bonjour,
Dans Le bon Usage de Maurice Grévisse et André Goose (14ème édition), on trouve les informations suivantes :
« L’accent aigu et l’accent grave se mettent sur la lettre e pour indiquer la prononciation »
Il s’agit du « é » pour le e fermé et du « è » pour le e ouvert, qui ont donc un rôle phonétique.
Historiquement, « l’accent aigu, introduit par l’imprimeur Robert Estienne (1530), fut placé d’abord sur le [e] final […]. L’accent grave, introduit au XVI° s., fut d’abord d’un emploi restreint et incertain. […] C’est P. Corneille qui, le premier, eut l’idée de distinguer par les accents [e] de [ɛ]. »
Mais l’accent grave peut avoir un rôle autre que phonétique :
« L’accent grave s’emploie aussi comme signe diacritique, c’est-à-dire pour distinguer des homonymes. »
Il sert donc à éviter la confusion entre les mots « la » et « là », « ça » et « çà »…
En revanche, seul l’accent grave sur le a du mot « déjà » n’a pas de signification, ni phonétique ni diacritique. L’accent aigu sur le e du même mot représente le s dans l’ancienne orthographe : « desja ».
L’accent circonflexe n’est donc pas le seul à remplacer la lettre s : en d’autres termes, il ne vient pas uniquement du s amuï. (Le s a souvent disparu sans laisser de trace, comme dans « moite », ou a été remplacé par un accent aigu, comme dans « étendre ».) Il ne représente donc pas seulement des s, mais aussi des voyelles amuïes : par exemple, « bâiller » vient de « baailler », « crûment » vient de « cruement ».
Dans d’autres cas, aucune lettre n’a disparu, et l’accent circonflexe sert à indiquer le timbre de la voyelle, comme par exemple dans des mots empruntés au grec, dans lesquels il représente la lettre oméga.
Les rôles de l’accent circonflexe sont les suivants :
« L’accent circonflexe se met sur les voyelles a, e, i, o, u. C’est une des grosses difficultés de l’orthographe française, parce qu’il a surtout une justification historique, d’ailleurs complexe et capricieuse. […]
Rôles de l’accent circonflexe.
1. Il permet aujourd’hui de distinguer les mots qui sans cela seraient homographes : Bohême, nom propre, et bohème, nom commun et adj. ; -- côte, « os, pente, etc. » et cote, « cotisation, valeur, etc »
2. Il donne certaines indications sur la prononciation : ô = [o] dans rôle, qu’on peut opposer à sole…
3. Dans piqûre, l’accent était destiné à montrer que l’on a pas le diagramme qu = [k], mais deux sons, [ky]. »
Enfin, selon le site de l’office québécois de la langue française – banque de dépannage linguistique, l’accent circonflexe tend à disparaître dans certains cas :
« L’accent circonflexe disparaît sur les lettres i et u (exemples : accroitre, chaine, aout, surement)
L’accent circonflexe est maintenu pour sa fonction analogique ou distinctive dans les masculins singuliers dû, mûr et sûr; dans jeûne et jeûnes (nom ou verbe); dans les formes de croitre qui, sinon, se confondraient avec celles de croire; dans les terminaisons verbales du passé simple (exemples : nous finîmes, vous fûtes) et dans les terminaisons verbales du subjonctif (exemples : qu’il ouvrît, qu’il eût dormi). »
En conclusion, les deux rôles de l’accent sont de distinguer les homographes et de noter un son, une prononciation de la voyelle e.
Si le sujet vous intéresse, vous pouvez également consulter les ouvrages suivants :
- L’Accent du souvenir de Bernard Cerquiglini
- L’Orthographe de Nina Catach, PUF, coll. « Que sais-je ? »
Et ces sites internet :
- Site orthonet : Les accents - L'aigu et le grave
- Site Langue-fr.net : Histoire des accents
- Site aidenet.eu : Accentuation ou signes auxiliaires
Dans Le bon Usage de Maurice Grévisse et André Goose (14ème édition), on trouve les informations suivantes :
« L’accent aigu et l’accent grave se mettent sur la lettre e pour indiquer la prononciation »
Il s’agit du « é » pour le e fermé et du « è » pour le e ouvert, qui ont donc un rôle phonétique.
Historiquement, « l’accent aigu, introduit par l’imprimeur Robert Estienne (1530), fut placé d’abord sur le [e] final […]. L’accent grave, introduit au XVI° s., fut d’abord d’un emploi restreint et incertain. […] C’est P. Corneille qui, le premier, eut l’idée de distinguer par les accents [e] de [ɛ]. »
Mais l’accent grave peut avoir un rôle autre que phonétique :
« L’accent grave s’emploie aussi comme signe diacritique, c’est-à-dire pour distinguer des homonymes. »
Il sert donc à éviter la confusion entre les mots « la » et « là », « ça » et « çà »…
En revanche, seul l’accent grave sur le a du mot « déjà » n’a pas de signification, ni phonétique ni diacritique. L’accent aigu sur le e du même mot représente le s dans l’ancienne orthographe : « desja ».
L’accent circonflexe n’est donc pas le seul à remplacer la lettre s : en d’autres termes, il ne vient pas uniquement du s amuï. (Le s a souvent disparu sans laisser de trace, comme dans « moite », ou a été remplacé par un accent aigu, comme dans « étendre ».) Il ne représente donc pas seulement des s, mais aussi des voyelles amuïes : par exemple, « bâiller » vient de « baailler », « crûment » vient de « cruement ».
Dans d’autres cas, aucune lettre n’a disparu, et l’accent circonflexe sert à indiquer le timbre de la voyelle, comme par exemple dans des mots empruntés au grec, dans lesquels il représente la lettre oméga.
Les rôles de l’accent circonflexe sont les suivants :
« L’accent circonflexe se met sur les voyelles a, e, i, o, u. C’est une des grosses difficultés de l’orthographe française, parce qu’il a surtout une justification historique, d’ailleurs complexe et capricieuse. […]
Rôles de l’accent circonflexe.
1. Il permet aujourd’hui de distinguer les mots qui sans cela seraient homographes : Bohême, nom propre, et bohème, nom commun et adj. ; -- côte, « os, pente, etc. » et cote, « cotisation, valeur, etc »
2. Il donne certaines indications sur la prononciation : ô = [o] dans rôle, qu’on peut opposer à sole…
3. Dans piqûre, l’accent était destiné à montrer que l’on a pas le diagramme qu = [k], mais deux sons, [ky]. »
Enfin, selon le site de l’office québécois de la langue française – banque de dépannage linguistique, l’accent circonflexe tend à disparaître dans certains cas :
« L’accent circonflexe disparaît sur les lettres i et u (exemples : accroitre, chaine, aout, surement)
L’accent circonflexe est maintenu pour sa fonction analogique ou distinctive dans les masculins singuliers dû, mûr et sûr; dans jeûne et jeûnes (nom ou verbe); dans les formes de croitre qui, sinon, se confondraient avec celles de croire; dans les terminaisons verbales du passé simple (exemples : nous finîmes, vous fûtes) et dans les terminaisons verbales du subjonctif (exemples : qu’il ouvrît, qu’il eût dormi). »
En conclusion, les deux rôles de l’accent sont de distinguer les homographes et de noter un son, une prononciation de la voyelle e.
Si le sujet vous intéresse, vous pouvez également consulter les ouvrages suivants :
- L’Accent du souvenir de Bernard Cerquiglini
- L’Orthographe de Nina Catach, PUF, coll. « Que sais-je ? »
Et ces sites internet :
- Site orthonet : Les accents - L'aigu et le grave
- Site Langue-fr.net : Histoire des accents
- Site aidenet.eu : Accentuation ou signes auxiliaires
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