Question d'origine :
Bonjour,
Je cherche à connaître l'importance des gestes et des visuels utilisés par l'enseignant dans l'apprentissage de la langue française dans une école d'immersion dans un pays anglophone.
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 16/06/2015 à 14h52
Bonjour,
En effet, de nombreuses études mettent en évidence la nécessité d’utiliser des visuels (des images, notamment) dans l’apprentissage de la langue, quelle qu’elle soit.
Dans Une problématique de l’enseignement de la parole : la méthodologie SGAV (structuro-globale audio-visuelle) d’enseignement des langues, l’auteur met en avant l’importance de laperception auditive en complément de l’utilisation de l’image : il s’agit d’apprendre aux élèves à entendre le son. L’étude met en évidence le fait que de nombreux élèves prononcent mal la langue étrangère du fait de leur surdité phonologique , soit le fait qu’on entend, dans une langue, les sons que nous avons l’habitude d’entendre dans la nôtre. De ce fait, « un véritable conditionnement de la perception auditive est donc indispensable pour apprendre une langue étrangère ».
Mais le livre ne préconise pas un conditionnement mécanique : au contraire, il conseille de rechercher une stimulation auditive naturelle, peu choquante.
(Dans cette perspective, L’apport de la musique dans l’apprentissage d’une langue étrangère préconise de faire chanter les élèves, dans quelque langue que ce soit, pour leur faire apprendre une langue :
En ce qui concerne la langue, chacune comporte son système phonologique marqué par son rythme, ses intonations, ses accents... Ainsi lorsqu'on parle de ton, de mélodie, d'accent, de rythme...On peut associer ces thèmes aussi bien à la musique qu'à la langue. De surcroît, on remarque que le type de rapport qu'entretiennent la musique et la langue avec leur théorie et leur pratique sont liés.
L’étude montre, dans cette perspective, que les élèves retiennent mieux le vocabulaire qu’ils ont chanté, et que la musique permettrait donc de retenir un nombre plus important de mots.)
Mais revenons-en à l’image :
Celle-ci est très importante, pour parvenir à comprendre une situation ou un mot sans tomber dans le piège de ladéstructuration (du fait de la traduction). L’image permet de simuler la situation qu’illustrera le signal sonore . Les deux sont donc à considérer comme complémentaires.
L’ouvrage cité précédemment insiste sur la valeur stimulante de l’association synchrone du son et de l’image :
Le rôle de l’enregistrement sonore est considérable : les sons, l’intonation et le rythme sont perçus globalement. En enregistrant des groupes phonétiques constituant chacun une unité de sens et une unité rythmique, et en les intégrant dans le jeu des intonations de la langue à apprendre, nous agissons puissamment sur le cerveau, qui se révèle extrêmement sensible à ces stimulations rythmiques et mélodiques.Cette stimulation se trouve encore renforcée par l’association synchrone des perceptions sonores aux perceptions visuelles qui recrée expérimentalement les conditions naturelles de l’acquisition du langage …
Mais en aucun cas, il faut le souligner, l’image ne pourra avoir le pas sur le son. L’expérience prouve d’abord qu’au début la compréhension ne pose guère de problèmes : au contraire, il faut souvent freiner certains enthousiasmes et passer beaucoup de temps à faire admettre à l’élève que la compréhension ne suffit pas, qu’il importe qu’il entende bien, que s’il n’entend pas bien, il restera muet et emmuré ; le déficient auditif est souvent timide : qui a bien entendu ose parler, car il est sorti de lui-même !
Cela dit, le livre précise que les images utilisées doit familiariser l’élève avec le monde de la langue inconnue, c’est-à-dire que les visuels doivent privilégier les aspect typiques de situations données, ce qui contribue à créer un effet dedépaysement psychologique .
Si la transposition en images a été faite correctement, la gasthaus allemande ne pourra pas signifier la fonda à l’élève espagnol, pas plus que le breakfast britannique ne pourra signifier petit déjeuner à l’élève français.
Quant à la gestuelle, elle s’inscrit dans la nécessité de s’appuyer sur lafonction communicative du langage , qui « est sa fonction fondamentale ». L’ouvrage montre qu’il faut privilégier la « parole en situation » pour que l’élève arrive à maîtriser la parole en tant que moyen de communication. Il s’agit donc d’une définition extensive de la parole, qui vise à éviter l’intellectualisation ou la cérébralisation, pour privilégier la fonction de communication et d’expression de la parole.
L’ouvrage montre que les élèves ne doivent pas seulement apprendre à « manipuler » la langue mais que c’est bien avec elle qu’ils communiquent.
Enfin, le geste est intimement lié à la parole en ceci qu’il constitue également une forme de signe, c’est-à-dire ce qui permet de lier un signifié à un signifiant. Le geste et le mot sont donc deux manières de s’exprimer, qui peuvent également être utilisés de façon complémentaire :
Les préoccupations concernant la définition du signe ont souvent étroitement lié (ne serait-ce que par comparaison) la parole et le geste.
(Source : Or les mots manquent toujours)
Si vous souhaitez pousser plus loin votre questionnement, voici quelques articles ou ouvrages que vous pourriez trouver intéressants :
- L’enseignement bilingue : l’ « immersion linguistique »
- Vers une compétence plurilingue
- Étudier l'acquisition d'une langue non-maternelle en milieu naturel
- Interaction pédagogique et didactique des langues
- Le cours de langue interactif : outils et méthodes
- Le chant faciliterait l’apprentissage des langues étrangères
- Une problématique de l’enseignement de la parole : la méthodologie SGAV (structuro-globale audio-visuelle) d’enseignement des langues, que nous avons déjà cité mais qui propose un chapitre un peu plus précis sur les différentes méthodes d'enseignement du français, et notamment au Canada
Bonne journée !
En effet, de nombreuses études mettent en évidence la nécessité d’utiliser des visuels (des images, notamment) dans l’apprentissage de la langue, quelle qu’elle soit.
Dans Une problématique de l’enseignement de la parole : la méthodologie SGAV (structuro-globale audio-visuelle) d’enseignement des langues, l’auteur met en avant l’importance de la
Mais le livre ne préconise pas un conditionnement mécanique : au contraire, il conseille de rechercher une stimulation auditive naturelle, peu choquante.
(Dans cette perspective, L’apport de la musique dans l’apprentissage d’une langue étrangère préconise de faire chanter les élèves, dans quelque langue que ce soit, pour leur faire apprendre une langue :
En ce qui concerne la langue, chacune comporte son système phonologique marqué par son rythme, ses intonations, ses accents... Ainsi lorsqu'on parle de ton, de mélodie, d'accent, de rythme...On peut associer ces thèmes aussi bien à la musique qu'à la langue. De surcroît, on remarque que le type de rapport qu'entretiennent la musique et la langue avec leur théorie et leur pratique sont liés.
L’étude montre, dans cette perspective, que les élèves retiennent mieux le vocabulaire qu’ils ont chanté, et que la musique permettrait donc de retenir un nombre plus important de mots.)
Mais revenons-en à l’image :
Celle-ci est très importante, pour parvenir à comprendre une situation ou un mot sans tomber dans le piège de la
L’ouvrage cité précédemment insiste sur la valeur stimulante de l’association synchrone du son et de l’image :
Le rôle de l’enregistrement sonore est considérable : les sons, l’intonation et le rythme sont perçus globalement. En enregistrant des groupes phonétiques constituant chacun une unité de sens et une unité rythmique, et en les intégrant dans le jeu des intonations de la langue à apprendre, nous agissons puissamment sur le cerveau, qui se révèle extrêmement sensible à ces stimulations rythmiques et mélodiques.
Mais en aucun cas, il faut le souligner, l’image ne pourra avoir le pas sur le son. L’expérience prouve d’abord qu’au début la compréhension ne pose guère de problèmes : au contraire, il faut souvent freiner certains enthousiasmes et passer beaucoup de temps à faire admettre à l’élève que la compréhension ne suffit pas, qu’il importe qu’il entende bien, que s’il n’entend pas bien, il restera muet et emmuré ; le déficient auditif est souvent timide : qui a bien entendu ose parler, car il est sorti de lui-même !
Cela dit, le livre précise que les images utilisées doit familiariser l’élève avec le monde de la langue inconnue, c’est-à-dire que les visuels doivent privilégier les aspect typiques de situations données, ce qui contribue à créer un effet de
Si la transposition en images a été faite correctement, la gasthaus allemande ne pourra pas signifier la fonda à l’élève espagnol, pas plus que le breakfast britannique ne pourra signifier petit déjeuner à l’élève français.
Quant à la gestuelle, elle s’inscrit dans la nécessité de s’appuyer sur la
L’ouvrage montre que les élèves ne doivent pas seulement apprendre à « manipuler » la langue mais que c’est bien avec elle qu’ils communiquent.
Enfin, le geste est intimement lié à la parole en ceci qu’il constitue également une forme de signe, c’est-à-dire ce qui permet de lier un signifié à un signifiant. Le geste et le mot sont donc deux manières de s’exprimer, qui peuvent également être utilisés de façon complémentaire :
Les préoccupations concernant la définition du signe ont souvent étroitement lié (ne serait-ce que par comparaison) la parole et le geste.
(Source : Or les mots manquent toujours)
Si vous souhaitez pousser plus loin votre questionnement, voici quelques articles ou ouvrages que vous pourriez trouver intéressants :
- L’enseignement bilingue : l’ « immersion linguistique »
- Vers une compétence plurilingue
- Étudier l'acquisition d'une langue non-maternelle en milieu naturel
- Interaction pédagogique et didactique des langues
- Le cours de langue interactif : outils et méthodes
- Le chant faciliterait l’apprentissage des langues étrangères
- Une problématique de l’enseignement de la parole : la méthodologie SGAV (structuro-globale audio-visuelle) d’enseignement des langues, que nous avons déjà cité mais qui propose un chapitre un peu plus précis sur les différentes méthodes d'enseignement du français, et notamment au Canada
Bonne journée !
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