Question d'origine :
bonjour,
quand j'étais infirmière dans le privé , j'étais remplacée quand j'étais en arrêt maladie.
pourquoi les infirmières travaillant à l'hôpital public ne sont pas remplacées quand elles sont en arrêt maladie?
Pourquoi cette différence entre ces deux secteurs?
merci pour votre réponse
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 22/06/2015 à 10h32
Bonjour,
Le remplacement ou non-remplacement des agents absents va dépendre de plusieurs facteurs.
Bien évidemment les ressources financières de l'établissement sont un facteur évident. Celles-ci seront fonction de sa taille et de son appartenance au secteur public ou privé.
Les modalités de remplacement des absents peuvent aussi dépendre, plus largement, des orientations de la politique de santé publique, des principes de gestion du personnel soignant propres aux logiques des établissements, de l'évolution des facteurs générant des absences, mais aussi du rapport au travail et à l'emploi des agents.
Nous vous recommandons la lecture de l'article de Sophie Divay intitulé "Les précaires du care ou les évolutions de la gestion de l'« absentéisme » dans un hôpital local" (Sociétés contemporaines 1/2010 (n° 77) , p. 87-109) qui développe ce propos.
Lire aussi celui de Laurent Brami, Sébastien Damart et Frédéric Kletz : Réformes de l’hôpital, crise à l’hôpital : une étude des liens entre réformes hospitalières et absentéisme des personnels soignants (Politiques et management public, Vol 29/3 - 2012) qui met en relief les impacts des réformes hospitalières sur l’accroissement de l’absentéisme des personnels soignants dans les établissements de santé.
Quelques explications sont également avancées dans ces articles :
A l’hôpital, la situation est devenue explosive avec l’introduction d’un nouveau mode de gestion : la tarification à l’activité. Ajoutée à l’application des 35 heures, elle a précipité nombre d’établissements dans une situation financière désastreuse et a rendu très difficile le remplacement du personnel absent. Au CHU d’Amiens, où l’absentéisme atteint les 10%, entre février et avril seuls 26% des arrêts de moins de six mois et 40% des arrêts longs ont été remplacés, selon une enquête menée par la section locale de FO.
Très rapidement, dans ces conditions, s’installe un cercle vicieux où l’absentéisme s’autoalimente. Au total, sur l’ensemble des hôpitaux, la hausse des arrêts maladie entre 2008 et 2011 équivaut à la perte de 10 000 emplois, selon Force ouvrière. L’Education nationale connaît les mêmes difficultés. La question des absences y est cruciale, notamment depuis que le volant de remplaçants a fondu comme neige au soleil.
source : L’Absentéisme, symbole des maux de la fonction publique
Lire aussi :
- Austérité : véritable casse-tête pour les hôpitaux publics
- Absentéisme : première cause, une mauvaise organisation du travail
- Randon Sophie, Baret Christophe, Prioul Christine, « La prévention de l'absentéisme du personnel soignant en gériatrie : du savoir académique à l'action managériale », Management & Avenir 9/2011 (N° 49) , p. 133-149
Bonne journée.
Le remplacement ou non-remplacement des agents absents va dépendre de plusieurs facteurs.
Bien évidemment les ressources financières de l'établissement sont un facteur évident. Celles-ci seront fonction de sa taille et de son appartenance au secteur public ou privé.
Les modalités de remplacement des absents peuvent aussi dépendre, plus largement, des orientations de la politique de santé publique, des principes de gestion du personnel soignant propres aux logiques des établissements, de l'évolution des facteurs générant des absences, mais aussi du rapport au travail et à l'emploi des agents.
Nous vous recommandons la lecture de l'article de Sophie Divay intitulé "Les précaires du care ou les évolutions de la gestion de l'« absentéisme » dans un hôpital local" (Sociétés contemporaines 1/2010 (n° 77) , p. 87-109) qui développe ce propos.
Lire aussi celui de Laurent Brami, Sébastien Damart et Frédéric Kletz : Réformes de l’hôpital, crise à l’hôpital : une étude des liens entre réformes hospitalières et absentéisme des personnels soignants (Politiques et management public, Vol 29/3 - 2012) qui met en relief les impacts des réformes hospitalières sur l’accroissement de l’absentéisme des personnels soignants dans les établissements de santé.
Quelques explications sont également avancées dans ces articles :
A l’hôpital, la situation est devenue explosive avec l’introduction d’un nouveau mode de gestion : la tarification à l’activité. Ajoutée à l’application des 35 heures, elle a précipité nombre d’établissements dans une situation financière désastreuse et a rendu très difficile le remplacement du personnel absent. Au CHU d’Amiens, où l’absentéisme atteint les 10%, entre février et avril seuls 26% des arrêts de moins de six mois et 40% des arrêts longs ont été remplacés, selon une enquête menée par la section locale de FO.
Très rapidement, dans ces conditions, s’installe un cercle vicieux où l’absentéisme s’autoalimente. Au total, sur l’ensemble des hôpitaux, la hausse des arrêts maladie entre 2008 et 2011 équivaut à la perte de 10 000 emplois, selon Force ouvrière. L’Education nationale connaît les mêmes difficultés. La question des absences y est cruciale, notamment depuis que le volant de remplaçants a fondu comme neige au soleil.
source : L’Absentéisme, symbole des maux de la fonction publique
Lire aussi :
- Austérité : véritable casse-tête pour les hôpitaux publics
- Absentéisme : première cause, une mauvaise organisation du travail
- Randon Sophie, Baret Christophe, Prioul Christine, « La prévention de l'absentéisme du personnel soignant en gériatrie : du savoir académique à l'action managériale », Management & Avenir 9/2011 (N° 49) , p. 133-149
Bonne journée.
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