Question d'origine :
pourquoi certains mots font leur pluriel en aux?
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 25/06/2015 à 10h51
Bonjour,
D’après Le Bon Usage, si la raison est différente selon la terminaison des mots au singulier, le pluriel en –aux a néanmoins une origine historique.
Pour les mots en –au, -ou et –eau, le dictionnaire explique que
la répartition entre s et x est souvent arbitraire. Ainsi, parmi les noms en –ou, il n’y a pas de raison de traiter chou (chol, choux) autrement que fou (fol, foux), etc. D’ailleurs, jusqu’au XVIII° siècle, on a parfois écrit foux au pluriel.
Pour les mots en –al,
dans les noms terminés par l, cette consonne se vocalisait devant l’s du cas régime pluriel : cheval, chevaus, prononcé [-aus], puis [-o]. D’autres alternances (chol, chous ; chevel, cheveux ; chastel, chasteaus) ont disparu, la forme avec l’u s’imposant au singulier.
[…]
D’une façon générale, les mots anciens présentent le pluriel en –aux, et ceux qui ont –als sont plus modernes ; mais bal et d’autres ont un pluriel en –aux. Certains mots plus récents ont d’abord eu un pluriel en –als : par exemple madrigal, piédestal ; ces pluriels ont été refaits par analogie.
Matériaux (d’où on a tiré le singulier matériau) et universaux s’expliquent par les anciens singuliers matérial et universal. Il y a eu en outre une influence du latin médiéval.
Les auteurs expliquent enfin les origines hasardeuses du x dans certains cas :
L’x final, lorsqu’il n’a pas été introduit pour marquer l’étymologie (voix, six, paix, etc.) ou par analogie (dix, d’après six) ou pour des raisons obscures (choux, faix, prix) s’explique souvent par une confusion qui s’est produite en ancien français. Au Moyen Age, le groupe final –us se notait souvent par un signe abréviatif qui ressemblait à la lettre x et qui finit par se confondre avec celle-ci. Un mot comme faus (nom ou adjectif) s’écrivait donc fax. Lorsqu’on eut oublié la fonction du signe x, on rétablit l’u exigé par la prononciation, tout en maintenant l’x : faux. Cela explique des mots comme deux, toux, doux, heureux, etc.
Si la question vous intéresse, vous pouvez également consulter L'orthographe, une norme sociale et Histoire de l'orthographe française.
Bonne journée !
D’après Le Bon Usage, si la raison est différente selon la terminaison des mots au singulier, le pluriel en –aux a néanmoins une origine historique.
Pour les mots en –au, -ou et –eau, le dictionnaire explique que
la répartition entre s et x est souvent arbitraire. Ainsi, parmi les noms en –ou, il n’y a pas de raison de traiter chou (chol, choux) autrement que fou (fol, foux), etc. D’ailleurs, jusqu’au XVIII° siècle, on a parfois écrit foux au pluriel.
Pour les mots en –al,
dans les noms terminés par l, cette consonne se vocalisait devant l’s du cas régime pluriel : cheval, chevaus, prononcé [-aus], puis [-o]. D’autres alternances (chol, chous ; chevel, cheveux ; chastel, chasteaus) ont disparu, la forme avec l’u s’imposant au singulier.
[…]
D’une façon générale, les mots anciens présentent le pluriel en –aux, et ceux qui ont –als sont plus modernes ; mais bal et d’autres ont un pluriel en –aux. Certains mots plus récents ont d’abord eu un pluriel en –als : par exemple madrigal, piédestal ; ces pluriels ont été refaits par analogie.
Matériaux (d’où on a tiré le singulier matériau) et universaux s’expliquent par les anciens singuliers matérial et universal. Il y a eu en outre une influence du latin médiéval.
Les auteurs expliquent enfin les origines hasardeuses du x dans certains cas :
L’x final, lorsqu’il n’a pas été introduit pour marquer l’étymologie (voix, six, paix, etc.) ou par analogie (dix, d’après six) ou pour des raisons obscures (choux, faix, prix) s’explique souvent par une confusion qui s’est produite en ancien français. Au Moyen Age, le groupe final –us se notait souvent par un signe abréviatif qui ressemblait à la lettre x et qui finit par se confondre avec celle-ci. Un mot comme faus (nom ou adjectif) s’écrivait donc fax. Lorsqu’on eut oublié la fonction du signe x, on rétablit l’u exigé par la prononciation, tout en maintenant l’x : faux. Cela explique des mots comme deux, toux, doux, heureux, etc.
Si la question vous intéresse, vous pouvez également consulter L'orthographe, une norme sociale et Histoire de l'orthographe française.
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