"Serpillières" dans la rue
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 15/07/2015 à 09h41
965 vues
Question d'origine :
Bonjour,
Comment appelle-t-on les bouts de toile utilisés par les services de voirie pour détourner l'eau des rigoles dans les rues de Paris (et peut-être d'autres villes), ressemblant à de grosses serpillières posées devant les bouches d'égouts ? Selon un ami il pourrait s'agir d'un mot composé, type "ballots de ..." ou "bouchons de ...".
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 16/07/2015 à 15h02
Bonjour,
Ces serpillères enroulées devant les vannes d’arrivée d’eau semblent relever d’une pratique typiquement parisienne :
Le nettoyage des rues par la mise en eau quotidienne des caniveaux est un rituel parisien orchestré par les agents des services de la propreté, qui en sont les maîtres de cérémonie.
Jusque très récemment, on a pu les voir ouvrir une vanne d’arrivée d’eau généralement située en haut d’une rue en pente, laissant l’eau dévaler le fil du caniveau, dérivant le débit par le biais de serpillères placées à même le sol.
En fonction de la zone à nettoyer, ces dérivations étaient placées stratégiquement, de manière à ce que les barrages successifs qu’elles forment fassent prendre au ruisseau le chemin des rues à nettoyer.
Ces serpillères étaient formées par des matériaux de récupération, issus du recyclage d’anciennes moquettes ou tapis, parfois de vieux vêtements, le tout roulé et ligoté.
Source : Les épanchements du caniveau, les lignes de l’architecte (blog Libération)
Philippe Delerm leur a d’ailleurs consacré un texte dans Paris l’instant :
Canyon de caniveau
Une serpillière enroulée, ficelée en travers du caniveau, juste après la bouche d'égout. Un petit barrage en somme, pour endiguer le maelström des eaux de pluie ruisselant dans la rigole, et menaçant d'envahir la chaussée au confluent. On y porte à peine les yeux en passant. On a toujours vu ça, et l'on ne s'étonne pas de voir survivre cette astuce artisanale, à l'ère de l'ordinateur.
C'est profondément Paris, cette serpillière gonflée d'eau. Un de ces points d'ancrage inconscients qui ritualisent les images. La matière, toile compacte, effilochée au coin. La couleur, gris pauvre, humilité humide, secrètement liée à la mouillure du bitume ou du pavé. Le procécé, surtout: une espèce de planification insistante du système D. Comme s'il était satisfaisant de se dire que les problèmes de voirie ne pouvaient être réglés qu'avec un pragmatisme de bout de ficelle...
Source : Trio Delerm, Tempo Libero (blog)
Nous n'avons pas trouvé d'autre nom pour les désigner au cours de nos recherches.
source : Sur la trace de Philippe Delerm
Bonne journée.
Ces serpillères enroulées devant les vannes d’arrivée d’eau semblent relever d’une pratique typiquement parisienne :
Le nettoyage des rues par la mise en eau quotidienne des caniveaux est un rituel parisien orchestré par les agents des services de la propreté, qui en sont les maîtres de cérémonie.
Jusque très récemment, on a pu les voir ouvrir une vanne d’arrivée d’eau généralement située en haut d’une rue en pente, laissant l’eau dévaler le fil du caniveau, dérivant le débit par le biais de serpillères placées à même le sol.
En fonction de la zone à nettoyer, ces dérivations étaient placées stratégiquement, de manière à ce que les barrages successifs qu’elles forment fassent prendre au ruisseau le chemin des rues à nettoyer.
Ces serpillères étaient formées par des matériaux de récupération, issus du recyclage d’anciennes moquettes ou tapis, parfois de vieux vêtements, le tout roulé et ligoté.
Source : Les épanchements du caniveau, les lignes de l’architecte (blog Libération)
Philippe Delerm leur a d’ailleurs consacré un texte dans Paris l’instant :
Canyon de caniveau
Une serpillière enroulée, ficelée en travers du caniveau, juste après la bouche d'égout. Un petit barrage en somme, pour endiguer le maelström des eaux de pluie ruisselant dans la rigole, et menaçant d'envahir la chaussée au confluent. On y porte à peine les yeux en passant. On a toujours vu ça, et l'on ne s'étonne pas de voir survivre cette astuce artisanale, à l'ère de l'ordinateur.
C'est profondément Paris, cette serpillière gonflée d'eau. Un de ces points d'ancrage inconscients qui ritualisent les images. La matière, toile compacte, effilochée au coin. La couleur, gris pauvre, humilité humide, secrètement liée à la mouillure du bitume ou du pavé. Le procécé, surtout: une espèce de planification insistante du système D. Comme s'il était satisfaisant de se dire que les problèmes de voirie ne pouvaient être réglés qu'avec un pragmatisme de bout de ficelle...
Source : Trio Delerm, Tempo Libero (blog)
Nous n'avons pas trouvé d'autre nom pour les désigner au cours de nos recherches.
source : Sur la trace de Philippe Delerm
Bonne journée.
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