Question d'origine :
Bonjour, je vous prie de bien vouloir excuser cette question, qui n'est pas aussi triviale qu'elle pourrait le faire croire de prime abord... Abordée avec des amis, dont deux étudiants en médecine, il est apparu que personne n'était certain à 100 % de la réponse... Voici donc ma question :
En cas de greffe (réussie) de testicules, les spermatozoïdes produits correspondraient-ils à l'ADN du donneur ou du receveur ? Je pencherais pour la première réponse, mais j'étais plutôt en minorité lors de la discussion...
Le Guichet du savoir parviendra-t-il une fois de plus à résoudre l'énigme ? ;o)
Cordialement.
Réponse du Guichet
bml_san
- Département : Médiathèque du Bachut Santé
Le 18/07/2015 à 09h23
Bonjour,
Merci de votre question qui nous a conduit à mener une véritable enquête. Elle aura eu le mérite de nous faire voyager en terres inconnues n'étant ni médecins, ni généticiens, ni spécialistes des greffes mais humbles chercheurs d’information !
Certes, il s'agissait de testicules de singe, censées faire rajeunir et doper la virilité des « heureux ? » bénéficiaires....
Dans les commentaires des auditeurs de l'émission de France Culture Progrès 2/4 la greffe de jouvence du Professeur Voronov, un rappel des mécanismes de rejet de la greffe : « Le système immunitaire de l'homme détecte ce qui n'appartient pas à lui, et met en action un système défensif qui détruit ou rejette l'intrus. [...] Quand on greffe du chimpanzé sur l'homme, le système immunitaire du receveur met une semaine pour l'identifier, car l'organisme du chimpanzé est plus proche de l'homme que celui du porc. D'autre part, il y a des organes, chez l'homme, où cette réaction immunitaire est plus faible, sinon inexistante : c'est le cas des testicules. Et il est certain que les greffons de Voronoff subsistaient un certain temps, d'autant qu'il avait mis au point un geste chirurgical permettant au greffon du singe de se vasculariser rapidement, et donc d'être irrigué par le sang humain. Le système immunitaire du patient réagissant lentement dans cet endroit, mettait du temps à détecter le fragment du singe, qui à la fin, était détruit. Voronoff lui-même a admis que cette présence temporaire pouvait suffire à redonner vie au système hormonal du patient. »
Le tout à une époque (celle de Voronov) où la notion de Complexe génétique Majeur d'Histocompatibilité et le système HLA ((Human Leucocyte Antigen) n'avaient pas encore été découverts...Mais nous nous éloignons de la question...quoi que, pas tant que cela puisqu'il y a fort risque de rejet en cas de greffe, c'est bien que le greffon conserve les éléments du donneur...
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« Les testicules sont de véritables petites usines. Ils fabriquent en continu des spermatozoïdes, de la puberté jusqu'à la fin de la vie. Chaque testicule est formé de 200 à 300 petites poches, les lobules testiculaires. Chaque lobule contient 1 à 4 petits tuyaux fermés à un bout, les tubes séminifères. C'est dans ces tubes que sont fabriqués les spermatozoïdes. » Source : Doctissimo
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« On sait aujourd’hui greffer avec succès six organes différents. Le rein est le plus couramment greffé. Suivent le foie, le coeur, les poumons, le pancréas et des parties de l’intestin.[...]Le remplacement de l’organe déficient est envisagé par le médecin qui suit le patient lorsque plus aucun traitement ne fonctionne. »
Néanmoins des cas semblent exister comme le relate un article du Parisien du 29 janvier 2002. Extraits : « En effet, six autres patients de l'hôpital Christie de Manchester, en Angleterre, ont eu recours à cette technique, mais sans que pour l'instant leur fertilité soit rétablie.
Enfin, la greffe de tissu testiculaire au niveau du site de prélèvement (greffe orthotopique), ou en dehors du site de prélèvement (greffe hétérotopique) permettrait en théorie de restituer une double fonction endocrine et exocrine au testicule.
Sur le site de l’inserm, un dossier de septembre 2013 « Techniques de préservation de la fertilité », évoque 2 techniques de préservation de la fertilité masculine : la conservation du sperme par congélation (bien connue et éprouvée depuis plus de 30 ans) ou par conservation du tissu testiculaire, puis de poursuivre « [b]la greffe devrait théoriquement permettre de restaurer la fonction totale du testicule[/b], mais aucun essai n’a encore permis de valider ce postulat. »
Mais une étude publiée sur la transplantation de spermatogonies chez la souris pourrait être extrapolée et répondre à votre question cruciale :
«Une nouvelle technique d’assistance médicale à la procréation, consistant en la transplantation de cellules mâles germinales immatures, a été testée avec succès chez le rongeur. L’injection de spermatogonies dans les tubes séminifères de souris incapables de les produire mais ayant par ailleurs un micro-environnement testiculaire normal a permis de rétablir la spermatogénèse et de restaurer la fertilité des animaux greffés. Cette avancée, rapportée dans la dernière livraison de Nature Medicine, ouvre la voie à de possibles nouveaux traitements contre la stérilité masculine.[…] Surtout, l’accouplement de mâles W/Wv receveurs de cellules germinales SI/SId avec des souris femelles a conduit à la naissance de souriceaux. Ce fut le cas pour quatre souris mâles sur cinq.
Bien que minoritaire, vous étiez donc, d'après nous, dans le vrai
Bon WE… !
Bien cordialement
L’équipe Cap’Culture Santé.
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