L'escargot intime
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 06/08/2015 à 13h36
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Question d'origine :
Bonjour,
j'ai une question qui me turlupine (si je puis m'exprimer ainsi...) quelque peu, combien de temps dure un orgasme d'escargot?.
Merci
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 07/08/2015 à 13h43
Bonjour,
Etrangement, il semble que cette question n’a guère passionné les chercheurs ! Non seulement nous ne pouvons pas vous dire combien de temps dure l’orgasme de l’escargot… mais nous ne pouvons pas même affirmer avec certitude qu’il éprouve du plaisir lors de l’accouplement.
Toutefois, quoique nous n’en ayons pas de preuves formelles, il est probable que les animaux (vertébrés ou non) éprouvent du plaisir pendant l’acte sexuel :
La sexualité, qu’elle soit animale ou humaine, est ambivalente. Si on l’associe inéluctablement à la reproduction (puisque c’est la seule façon naturelle de produire des descendants dans un certain nombre d’espèces), son rôle ne se limite pas à cela. Elle est en réalité issue d’un conflit entre individus de genres différents désireux d’apprivoiser l’autre et se décline en toute une gamme de pratiques non vouées à la perpétuation de l’espèce.
Si nous disposons de mots pour faire part du plaisir ressenti lors de l’expérience, aucun animal n’a encore pris le temps de s’exprimer clairement dans un micro pour nous faire part du bonheur vécu. Alors, nos amies les bêtes prennent-elles leur pied durant l’acte ?
« Il existe très peu de publications sur l’orgasme et le plaisir dans le monde animal », précise à Futura-Sciences Thierry Lodé, expert ès sexualité aux universités de Rennes 1 et d’Angers. « Non pas parce qu’on ne dispose pas des moyens pour enquêter, mais plutôt parce qu’on s’y est peu intéressé. »
L’orgasme de l’escargot… et des autres !
On peut tout à fait concevoir le fait que le rapport en lui-même n’a pas pour but de conduire à la jouissance. Cependant, « pour que l’acte sexuel se maintienne dans le courant évolutif, il a fallu que quelque chose vienne s’ajouter. Le plaisir y contribue parfaitement », poursuit le scientifique.
Ainsi, bien que difficiles à mesurer, la plupart des espèces à reproduction sexuée, de l’escargot à la grenouille, ressentent des éléments qui, au moins, ressemblent à du plaisir. L’orgasme est un phénomène courant chez les vertébrés supérieurs. Alors qu’on le trouve par exemple chez le canari, le porc a la réputation de profiter pleinement pendant une trentaine de minutes.
« On observe parfois des comportements en lien avec la sexualité chez des espèces saisonnières en dehors de leur période de reproduction, enchérit l’éthologue. Quant à certains oiseaux communs, comme les mésanges ou les merles, ils repassent à l’acte alors même que les œufs sont déjà pondus. » Si le sexe représentait une corvée pour eux, pourquoi le pratiqueraient-ils en dehors des périodes prévues pour cela ?
Source : Chez les animaux aussi, quand il y a du sexe, il y a du plaisir !
Orgasme ou pas, l’accouplement des escargots reste remarquable : après des préludes amoureux d’une à deux heures, où ils s’embrassent passionnément (et baveusement), leurs ébats langoureux durent de dix à quinze heures… de quoi inspirer les plus belles scènes d’amour :
(on peut aussi mentionner un passage du roman Les Fourmis de Bernard Werber qui devrait vous intéresser…)
Aspect beaucoup moins romantique, les escargots ont parfois recours à une « flèche d’amour », un dard d'un centimètre avec lequel l’escargot poignarde son partenaire pour lui injecter des hormones qui favorisent la fécondation :
L'escargot, à côté de la tête, a une poche musculaire. Cette poche musculaire, à un moment donné des préludes, va s'ouvrir et va laisser échapper un dard, une flèche, donc, la flèche de Cupidon.
Cette flèche va aller se planter entre la tête et la coquille chez le partenaire. Et ce... le fait d'être piqué par ce dard, par cette petite flèche, va l'amener à copuler.
La recherche a récemment révélé que le "dard d'amour" est plutôt un moyen d'injection. En utilisant ce dard, l'escargot donateur injecte au destinataire un mucus contenant plusieurs types d'hormones.
Ces hormones affectent les organes génitaux femelles de l'escargot réceptif.
Document: le dart-shooting vu par un scientifique.
Article paru dans la "Science du Quebec" le 14 juin 2006:
Mucus et sperme: un mélange de premier choix!
Le mucus, qui recouvre le " dard d’amour " de l’escargot, double ses chances de fécondation lors de l’accouplement.
Les gastropodes, comme l’escargot, sont particulièrement étudiés par les neurobiologistes, car leurs cellules neurales, très longues, sont facilement identifiables. Comme plusieurs scientifiques, Ronald Chase s’est donc intéressé à leur " cerveau ". Lors de précédents travaux, il avait découvert qu’une partie contrôlait leurs comportements sexuels. Une question a alors jailli dans son esprit: comment cela fonctionne-t-il ?
L’escargot, une espèce hermaphrodite (qui possède les deux sexes), possède un aiguillon acéré grâce auquel il injecte brutalement son sperme dans son partenaire. Dans le cadre d’une expérience menée par Ronald Chase, professeur de biologie à l’Université McGill, un groupe d’escargots en période de rut ont reçu une injection de mucus —le même qui recouvre leur appendice— et un second, une injection saline.
Les deux groupes, préalablement castrés chirurgicalement, ont été mis en présence, une semaine plus tard, d’autres escargots qui sécrétaient du sperme. Le résultat : les escargots du groupe ayant reçu le mucus ont eu deux fois plus de " bébés " que ceux qui avaient reçu l’injection saline.
Par ailleurs, lors de précédentes recherches, Chase a observé que le mucus semblait responsable de contractions dans certains conduits de l’escargot. Selon lui, ces contractions pourraient entraîner la destruction des enzymes responsables de l’assimilation des spermatozoïdes, et ainsi augmenter la fertilité.
Cette fertilité accrue de l’escargot semble donc imputable aux réactions chimiques associées au mucus plutôt qu’au dard lui-même.
Au-delà de la curiosité scientifique, le profane s'étonnera peut-être que de tels travaux puissent avoir une utilité pratique: ils pourraient permettre un meilleur contrôle des espèces de limaces et d’escargots qui peuplent nombre de cultures et de jardins...
Jean-Philippe Poulin
Source : La sexualité des escargots, gireaud.net
L’une des premières questions creusée par les scientifiques à ce sujet est bien évidement : Pourquoi ? Effectivement, si vous essayez de planter un couteau dans le dos de votre petit(e) ami(e) (mais je vous le déconseille vivement), il(elle) risque de ne pas très bien interpréter l’intention. D’ailleurs les escargots, eux non plus, n’apprécient pas plus que ça puisque le taux d’accouplement n’est apparemment pas corrélé avec le fait d’avoir ou non transpercé l’autre de sa flèche. Ce n’est donc pas une technique de drague. Une des hypothèses avancées était que le dard pourrait être un stimulus mécanique capable de favoriser la fécondation. Entre le moment où le sperme du partenaire est internalisé et celui où il féconde effectivement des œufs, il y a de nombreuses pertes dues à la digestion des spermatozoïdes par les enzymes de l’hôte. Selon l’hypothèse mentionnée, le dard déclencherait mécaniquement des contractions musculaires qui diminueraient le contact avec les enzymes en fermant certains canaux sécréteurs, et préserveraient ainsi de nombreux spermatozoïdes.
Plus récemment a émergé une nouvelle hypothèse : celle du stimulus chimique. Le dard est en effet recouvert d’un mucus qui pourrait contenir des substances biochimiques favorisant, elles aussi, la fécondation. Des études récentes montrent en effet que des injections de mucus par seringue hypodermique (sans laisser de flèche plantée dans le corps du récepteur pour limiter au maximum le stimulus mécanique) vont jusqu’à doubler la paternité au prochain accouplement. En réponse à l’injection, la quantité de sperme collectée lors de l’accouplement suivant est fortement augmentée, d’où un plus grand nombre d’œufs fécondés par ces spermatozoïdes. Pour bien comprendre tout ceci, il faut aborder quelques notions de compétition sexuelle. Les escargots, parmi d’autres animaux, possèdent une spermathèque, c'est-à-dire une poche utilisée pour stocker les spermatozoïdes issus de différents accouplements (et donc souvent de plusieurs mâles). Lorsque qu’une nouvelle portée d’œufs arrive, ceux-ci sont donc fécondés par un mélange de spermatozoïdes. Chez les mâles des espèces concernées, toute la compétition réside alors dans le fait de dégager les gêneurs déjà présents pour favoriser les leurs, d’en produire des plus vifs et plus costauds que les précédents, ou encore d’en faire entrer tellement que les autres seront noyés dans la masse, tout ça dans l'unique but d'être le père d'un maximum de rejetons possible. C’est du dernier cas de figure dont il s’agit avec nos escargots. En faisant entrer une grande quantité de leurs spermatozoïdes, les escrimeurs s’assurent une meilleure paternité dans la descendance. Faire l’amour et la guerre en même temps est donc biologiquement chose possible.
Source : Le dard d'amour des escargots, strange stuff and funky things
L’expérience n'est peut-être pas très agréable pour celui qui reçoit les coups de dard… qui peuvent d’ailleurs nuire à sa santé. En effet, des chercheurs japonais ont observé que trop de ces coups de dard nuisaient à la santé des escargots : ils pondraient ensuite moins d’œufs et vivraient moins longtemps.
Source : e-sante.fr
Bonne journée.
Etrangement, il semble que cette question n’a guère passionné les chercheurs ! Non seulement nous ne pouvons pas vous dire combien de temps dure l’orgasme de l’escargot… mais nous ne pouvons pas même affirmer avec certitude qu’il éprouve du plaisir lors de l’accouplement.
Toutefois, quoique nous n’en ayons pas de preuves formelles, il est probable que les animaux (vertébrés ou non) éprouvent du plaisir pendant l’acte sexuel :
La sexualité, qu’elle soit animale ou humaine, est ambivalente. Si on l’associe inéluctablement à la reproduction (puisque c’est la seule façon naturelle de produire des descendants dans un certain nombre d’espèces), son rôle ne se limite pas à cela. Elle est en réalité issue d’un conflit entre individus de genres différents désireux d’apprivoiser l’autre et se décline en toute une gamme de pratiques non vouées à la perpétuation de l’espèce.
Si nous disposons de mots pour faire part du plaisir ressenti lors de l’expérience, aucun animal n’a encore pris le temps de s’exprimer clairement dans un micro pour nous faire part du bonheur vécu. Alors, nos amies les bêtes prennent-elles leur pied durant l’acte ?
« Il existe très peu de publications sur l’orgasme et le plaisir dans le monde animal », précise à Futura-Sciences Thierry Lodé, expert ès sexualité aux universités de Rennes 1 et d’Angers. « Non pas parce qu’on ne dispose pas des moyens pour enquêter, mais plutôt parce qu’on s’y est peu intéressé. »
On peut tout à fait concevoir le fait que le rapport en lui-même n’a pas pour but de conduire à la jouissance. Cependant, « pour que l’acte sexuel se maintienne dans le courant évolutif, il a fallu que quelque chose vienne s’ajouter. Le plaisir y contribue parfaitement », poursuit le scientifique.
Ainsi, bien que difficiles à mesurer, la plupart des espèces à reproduction sexuée, de l’escargot à la grenouille, ressentent des éléments qui, au moins, ressemblent à du plaisir. L’orgasme est un phénomène courant chez les vertébrés supérieurs. Alors qu’on le trouve par exemple chez le canari, le porc a la réputation de profiter pleinement pendant une trentaine de minutes.
« On observe parfois des comportements en lien avec la sexualité chez des espèces saisonnières en dehors de leur période de reproduction, enchérit l’éthologue. Quant à certains oiseaux communs, comme les mésanges ou les merles, ils repassent à l’acte alors même que les œufs sont déjà pondus. » Si le sexe représentait une corvée pour eux, pourquoi le pratiqueraient-ils en dehors des périodes prévues pour cela ?
Source : Chez les animaux aussi, quand il y a du sexe, il y a du plaisir !
Orgasme ou pas, l’accouplement des escargots reste remarquable : après des préludes amoureux d’une à deux heures, où ils s’embrassent passionnément (et baveusement), leurs ébats langoureux durent de dix à quinze heures… de quoi inspirer les plus belles scènes d’amour :
(on peut aussi mentionner un passage du roman Les Fourmis de Bernard Werber qui devrait vous intéresser…)
Aspect beaucoup moins romantique, les escargots ont parfois recours à une « flèche d’amour », un dard d'un centimètre avec lequel l’escargot poignarde son partenaire pour lui injecter des hormones qui favorisent la fécondation :
L'escargot, à côté de la tête, a une poche musculaire. Cette poche musculaire, à un moment donné des préludes, va s'ouvrir et va laisser échapper un dard, une flèche, donc, la flèche de Cupidon.
Cette flèche va aller se planter entre la tête et la coquille chez le partenaire. Et ce... le fait d'être piqué par ce dard, par cette petite flèche, va l'amener à copuler.
La recherche a récemment révélé que le "dard d'amour" est plutôt un moyen d'injection. En utilisant ce dard, l'escargot donateur injecte au destinataire un mucus contenant plusieurs types d'hormones.
Ces hormones affectent les organes génitaux femelles de l'escargot réceptif.
Document: le dart-shooting vu par un scientifique.
Article paru dans la "Science du Quebec" le 14 juin 2006:
Le mucus, qui recouvre le " dard d’amour " de l’escargot, double ses chances de fécondation lors de l’accouplement.
Les gastropodes, comme l’escargot, sont particulièrement étudiés par les neurobiologistes, car leurs cellules neurales, très longues, sont facilement identifiables. Comme plusieurs scientifiques, Ronald Chase s’est donc intéressé à leur " cerveau ". Lors de précédents travaux, il avait découvert qu’une partie contrôlait leurs comportements sexuels. Une question a alors jailli dans son esprit: comment cela fonctionne-t-il ?
L’escargot, une espèce hermaphrodite (qui possède les deux sexes), possède un aiguillon acéré grâce auquel il injecte brutalement son sperme dans son partenaire. Dans le cadre d’une expérience menée par Ronald Chase, professeur de biologie à l’Université McGill, un groupe d’escargots en période de rut ont reçu une injection de mucus —le même qui recouvre leur appendice— et un second, une injection saline.
Les deux groupes, préalablement castrés chirurgicalement, ont été mis en présence, une semaine plus tard, d’autres escargots qui sécrétaient du sperme. Le résultat : les escargots du groupe ayant reçu le mucus ont eu deux fois plus de " bébés " que ceux qui avaient reçu l’injection saline.
Par ailleurs, lors de précédentes recherches, Chase a observé que le mucus semblait responsable de contractions dans certains conduits de l’escargot. Selon lui, ces contractions pourraient entraîner la destruction des enzymes responsables de l’assimilation des spermatozoïdes, et ainsi augmenter la fertilité.
Cette fertilité accrue de l’escargot semble donc imputable aux réactions chimiques associées au mucus plutôt qu’au dard lui-même.
Au-delà de la curiosité scientifique, le profane s'étonnera peut-être que de tels travaux puissent avoir une utilité pratique: ils pourraient permettre un meilleur contrôle des espèces de limaces et d’escargots qui peuplent nombre de cultures et de jardins...
Jean-Philippe Poulin
Source : La sexualité des escargots, gireaud.net
L’une des premières questions creusée par les scientifiques à ce sujet est bien évidement : Pourquoi ? Effectivement, si vous essayez de planter un couteau dans le dos de votre petit(e) ami(e) (mais je vous le déconseille vivement), il(elle) risque de ne pas très bien interpréter l’intention. D’ailleurs les escargots, eux non plus, n’apprécient pas plus que ça puisque le taux d’accouplement n’est apparemment pas corrélé avec le fait d’avoir ou non transpercé l’autre de sa flèche. Ce n’est donc pas une technique de drague. Une des hypothèses avancées était que le dard pourrait être un stimulus mécanique capable de favoriser la fécondation. Entre le moment où le sperme du partenaire est internalisé et celui où il féconde effectivement des œufs, il y a de nombreuses pertes dues à la digestion des spermatozoïdes par les enzymes de l’hôte. Selon l’hypothèse mentionnée, le dard déclencherait mécaniquement des contractions musculaires qui diminueraient le contact avec les enzymes en fermant certains canaux sécréteurs, et préserveraient ainsi de nombreux spermatozoïdes.
Plus récemment a émergé une nouvelle hypothèse : celle du stimulus chimique. Le dard est en effet recouvert d’un mucus qui pourrait contenir des substances biochimiques favorisant, elles aussi, la fécondation. Des études récentes montrent en effet que des injections de mucus par seringue hypodermique (sans laisser de flèche plantée dans le corps du récepteur pour limiter au maximum le stimulus mécanique) vont jusqu’à doubler la paternité au prochain accouplement. En réponse à l’injection, la quantité de sperme collectée lors de l’accouplement suivant est fortement augmentée, d’où un plus grand nombre d’œufs fécondés par ces spermatozoïdes. Pour bien comprendre tout ceci, il faut aborder quelques notions de compétition sexuelle. Les escargots, parmi d’autres animaux, possèdent une spermathèque, c'est-à-dire une poche utilisée pour stocker les spermatozoïdes issus de différents accouplements (et donc souvent de plusieurs mâles). Lorsque qu’une nouvelle portée d’œufs arrive, ceux-ci sont donc fécondés par un mélange de spermatozoïdes. Chez les mâles des espèces concernées, toute la compétition réside alors dans le fait de dégager les gêneurs déjà présents pour favoriser les leurs, d’en produire des plus vifs et plus costauds que les précédents, ou encore d’en faire entrer tellement que les autres seront noyés dans la masse, tout ça dans l'unique but d'être le père d'un maximum de rejetons possible. C’est du dernier cas de figure dont il s’agit avec nos escargots. En faisant entrer une grande quantité de leurs spermatozoïdes, les escrimeurs s’assurent une meilleure paternité dans la descendance. Faire l’amour et la guerre en même temps est donc biologiquement chose possible.
Source : Le dard d'amour des escargots, strange stuff and funky things
L’expérience n'est peut-être pas très agréable pour celui qui reçoit les coups de dard… qui peuvent d’ailleurs nuire à sa santé. En effet, des chercheurs japonais ont observé que trop de ces coups de dard nuisaient à la santé des escargots : ils pondraient ensuite moins d’œufs et vivraient moins longtemps.
Source : e-sante.fr
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