Question d'origine :
D'où vient le jeu de l'oie, son origine...? et pourquoi une "oie" ?
Mais aussi qu'elle en sont les règles...anciennes et actuelles si elles ont changée.
Merci.
Réponse du Guichet
bml_art
- Département : Arts et Loisirs
Le 19/04/2005 à 10h17
Si l’on se réfère au Dictionnaire des jeux (très complet) paru aux Editions Veyrier, le noble jeu de l’oie renouvelé des Grecs comme on le nommait en France au XVII° siècle, date de la fin du XVI° siècle et est d’une origine obscure.
« Peut-être le jeu de l’oie fut-il inventé par les Allemands et introduit en France, en même temps que les premières Bibles imprimées, par des colporteurs. Peut-être est-il une adaptation sur tableau de la marelle à pied.
Ignoré de Rabelais, il est cité pour la première fois dans les Mémoires d’Héroard, médecin et mentor du futur Louis XIII. Il est mentionné encore dans un ouvrage de La Marinière en 1654. Louis XIV le pratiqua dans son enfance. Madame de Sévigné en parlait à sa fille et Rénard l’appréciait.
Le jeu de l’oie fut en pleine faveur aux XVIII° et XIX° siècles et Napoléon lui-même ne le dédaignait pas.
Pourquoi ce nom de jeu de l’oie ? On sait que l’oie était vénérée par les Egyptiens, que les Grecs l’ont connue, que sa renommée gastronomique est bien établie, et qu’elle est, par son duvet, le compagnon du sommeil.
La pièce essentielle est le tableau de jeu : de dimensions variables, une spirale de 63 cases ; chaque case porte un numéro et une petite image. Une oie se trouve à la case 9 et est reproduite de 9 cases en 9 cases jusqu’à la case 63, qui est le jardin de l’oie et est le but du jeu. Dans les autres cases figurent des sujets variés ; le jeu est émaillé d’accidents divers au nombre de 7 (ponts, hôtellerie, les deux dés, puits, labyrinthe, prison, mort) qui se répètent. Dans le jeu traditionnel, la première case représente une porte, un portique ou une entrée de maison. La règle du jeu figure généralement au centre du tableau.
Ceci dit l’oie est souvent remplacée par d’autres images empruntées à l’actualité, la religion, la littérature etc. Illustrés d’animaux ou de plantes les tableaux du jeu de l’oie constituent de véritables leçons de choses et ont un intérêt pédagogique, historique et documentaire…
Citons, parmi beaucoup d’autres, les jeux des rois de France, de la Révolution française, de Napoléon, des III° et IV° Républiques, le jeu de l’affaire Dreyfus et de la vérité, le jeu de l’alliance franco-russe, le jeu du pas de l’oie (1916), le jeu des ballons aérostatiques, le jeu du chemin de fer, le jeu de la tour Eiffel, le jeu des fables d’Esope et de celles de La Fontaine, le jeu du prix Goncourt (1935) etc. Ils furent parfois des instruments de propagande politique, religieuse ou commerciale. Il y eut, en 1942, un jeu de la francisque, édité par le gouvernement de Vichy ; en 1949, un jeu de la loi électorale lancée par le Parti communiste contre le Général de Gaulle et le Plan Marshall.
Si divers que soient ces tableaux, ils respectent toujours le nombre 63. Sans doute le jeu de l’oie a-t-il été imaginé comme une représentation de la vie humaine, et une croyance répandue voulait que la métamorphose de l’individu eût lieu tous les 7 ans. La neuvième année climatique ou soixante-troisième, était particulièrement redoutée. Si on la franchissait, il semblait que l’on n’eût plus rien à craindre.
En dehors du tableau sont nécessaires, pour jouer à l’oie, 2 dés, des jetons pour payer les amendes et un pion distinctif pour marquer la position de chaque joueur.
On a parfois joué à l’oie avec un toton à 12 facettes ou avec un seul dé à 12 facettes.
La règle n’a guerre évolué depuis l’origine : on jette les dés, l’oie chemine cherchant à atteindre la fameuse case 63.
Le nombre de joueurs est variable ; chacun verse à la corbeille un nombre déterminé de jetons et on tire celui qui jouera le premier ; le premier joueur jette les dés et marque, à l’aide de son pion, les points amenés ; le premier arrivé au jardin a gagné et remporte les jetons versés. Si on dépasse le jardin, on rétrograde du nombre de pointes restant à faire. Le parcours est parsemé d’obstacles (voir les 7 accidents plus haut). A chaque accident, il faut payer une amende et, suivant les cas, s’arrêter ou rétrograder, voire attendre de se faire délivrer par un autre joueur. »
Aujourd’hui, le jeu de l’oie continue d’être pratiqué y compris dans un objectif pédagogique. Voir ce site personnel d'un enseignant-chercheur.
Les artistes se sont emparés de ce thème comme par exemple le graveur Narcisse Alexandre Buquet (19° siècle)
En faisant une recherche google/images/jeu de l'oie vous trouverez de nombreuses représentations de ce jeu.
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Je cherche un livre documentaire comportant le mot...
Qui a écrit "Les causes ont la beauté de ceux qui meurent...
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter