116 grande rue de la guillotiére
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 03/10/2015 à 15h55
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Question d'origine :
j'ai habité enfant au 116 grande rue de la guillotiére. Notre montée d'escalier était étroite et hélicoidale, il y avait des chambres dans la tour. Derriére, une grande cours qui débouchait d'une part par une grande porte voutée sur la Grande rue et d'autre part dans la rue Rachais. On disait alors que c'était un ancien couvent. Mes grands parents, immigrés eux-mêmes, disaient que le quartier avait accueilli pas mal d'immigrés italiens et autres.
Rien n'a été préservé, plus de trace . . .
Que savez vous de l'histoire de cette partie de la grande rue qui jouxtait l'église St Louis, plus particuliérement de cet immeuble et de son histoire . Existerait-il des dessins, des photos? Je n'ai plus aucune trace de ce 116, sauf dans mon souvenir qui me le dépeint beau, sale,joyeux, animé, quelquefois violent.
merci d'avance
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 07/10/2015 à 13h53
L’inventaire du Patrimoine de Rhône-Alpes propose sur son site web une notice consacré à l’immeuble Saint-Louis, actuellement présent au 114-118 grande rue de la Guillotière. Ce dossier s’intéresse aux immeubles démolis en vue de sa construction, et reproduit une photographie de la tour du n°116, désignée sous le nom de « Tour de Picpus ». Cette photographie de M. Pansu est issue du no 35 de la revue Rive gauche paru en décembre 1965. Voici le texte qui l’accompagnait (p. 33) :
«Démolitions. Nous ne verrons plus, au numéro 116 de la Grande rue de la Guillotière, la jolie tour octogonale que nous avons admirée lors de notre visite en juin dernier. L’immeuble, vestige d’une dépendance du couvent des Picpus est démoli, ainsi que ceux des numéros 114 et 118. Heureusement, des amis photographes ont fixé cette belle tour Renaissance sur la pellicule et nous sommes heureux de vous en présenter le cliché. »
Le n°14, de la revue (octobre 1965) mentionne dans le compte-rendu de la visite de la Grande rue de la Guillotière menée par Georges Bazin « le 116, où la cour abrite encore - pour très peu de temps - une belle tour renaissance,
Les pères franciscains dit de Picpus se sont installés à la Guillotière en 1606, et ont dû quitter leur couvent lors de la Révolution française. L’enceinte du couvent s’étendait à l’ouest de l’actuelle rue Claude Boyer entre la Grande rue de la Guillotière, la rue Montesquieu et l’actuelle rue Creuset. L’ensemble constitué aujourd’hui par l’église Saint-Louis, le presbytère et la caserne des pompiers correspond au plan masse des bâtiments de l’ancien couvent. Pour en savoir plus sur l’histoire des lieux vous pouvez lire le dossier consacré à l’ancien couvent sur le site de l’Inventaire du Patrimoine. Vous y trouverez notamment un plan du couvent vers 1761.
Si la brève parue dans Rive gauche affirme le statut d'ancienne dépendance du couvent de Picpus de l'immeuble du 116, la notice de l'Inventaire du patrimoine prend cette information au conditionnel.
On ne peut affirmer qu’il s’agisse du 116 rue de la Guillotière. Il faudrait pouvoir localiser avec certitude les parcelles de M. Allard et de M. Alberton, respectivement à l’ouest et à l’est de cette dépendance des pères Picpus en 1790.
Nous ne disposons pas d'autres documents iconographiques de cet immeuble. Le ou la photographe, M. Pansu, avait certainement d'autres clichés. La revue Rive gauche a malheureusement cessé de paraître. Certains anciens membres ont rejoint la Société historique, archéologique et littéraire de Lyon. Sauraient-ils vous aider à retrouver trace de ces photographies ?
Le quartier de la Guillotière est depuis longtemps un quartier d’accueil des populations immigrées. Les Italiens ont effectivement fait partie des immigrés s’installant dans le quartier dès le 19e siècle et au début du 20e, comme en témoigne cet article de Stéphanie Condon paru dans le Bulletin du Centre Pierre Léon d'histoire économique et sociale no 1 (1992) : Les Courants migratoires italiens vers la Guillotière dans la première moitié du XXe siècle.
Un article consacré à la Guillotière sur le site du Musée de l’histoire de l’immigration résume ainsi les différentes périodes d’immigration qu’a connu le quartier :
« Fin XIXème siècle, les migrations sont d’ordre régional dans le quartier de la Guillotière : Ardéchois et paysans limousins se dirigent chaque printemps vers les chantiers de maçonnerie de Lyon pour y travailler. Puis, à la fin du XIXème siècle, arrivent les Italiens puis dès l’entre-deux-guerres, des Grecs, des Arméniens, des Juifs ashkénaze, des Maghrébins et des Espagnols. Pendant la période dite des “Trente Glorieuses”, ce sont surtout des Maghrébins qui s’établissent dans le quartier de la Guillotière. Dans les années 80, 90, c’est au tour des réfugiés d’Asie du Sud-Est, des Turcs et des Africains “sub-sahéliens” de s’y installer. Enfin, beaucoup de migrants n’habitent pas à la Guillotière mais s’y rencontrent ou y tiennent un commerce, pour les premiers, il s’agit des Chibanis ou “hommes debout” et des Roms d’Europe de l’Est, pour les seconds, d’Indiens, de Turcs. »
L’ouvrage d’Azouz Begag, Lyon, place du Pont : la place des hommes debout s’intéresse particulièrement à cette dimension.
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