A-t-on des prédispositions génétiques à être lève tôt ?
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 10/11/2015 à 11h03
178 vues
Question d'origine :
Bonjour,
Au fil d'échanges avec des amis, j'ai l'impression que certains individus sont mieux disposés à se lever de très bonne heure (avant 6h) et à être rapidement "d'attaque".
A l'inverse, certains amis mettent plus de 30min à se lever (en repoussant le réveil plusieurs fois) et ont l'impression d'avoir leurs capacités cérébrales disponibles plutôt en fin de journée.
Est-ce que des études scientifiques peuvent apporter un éclairage à cette observation ?
Est-ce qu'il est possible, si ce phénomène est avéré de "recâbler" un individu pour être lève tôt ?
Merci d'avance,
Jérémy
Réponse du Guichet
gds_ah
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 12/11/2015 à 10h24
Bonjour,
1) Est-ce que des études scientifiques peuvent apporter un éclairage à cette observation ?
Oui, nous avons des prédispositions génétiques à être lève-tôt, ou couche-tard.
Plusieurs études scientifiques ont abouti à cette conclusion.
Les chercheurs ont montré qu’en raison d’une mutation de gène, certaines personnes ont besoin de moins d’heures de sommeil, et donc se lève plus tôt :
« Des chercheurs de l'American Academy of Sleep Medicine (AASM), une organisation médicale professionnelle spécialisée dans la médecine du sommeil, ont trouvé pourquoi certaines personnes ont besoin de si peu de sommeil par rapport au commun des mortels. »
Cette étude sur 100 jumeaux a permis de mettre à jour le fait que « les personnes porteuses d'une mutation du gène BHLHE41 avaient moins besoin de sommeil que les autres: 5 heures en moyenne, quand la moyenne se situe aux alentours de 7h30. La mutation porte le nom de p.Tyr362His. »
Source : Huffington Post
"Cette étude souligne le fait que notre besoin de sommeil est un besoin biologique, pas une préférence personnelle", explique Timothy Morgenthaler, président de l'American Academy of Sleep Medicine productivité, et une vigilance dans la journée optimales".
Source : Top Santé
Source : Le monde
« Comme la plupart des animaux, les humains sont calés sur le rythme circadien, c'est-à-dire de 24 heures... enfin presque. Nos horloges internes ne sont jamais bien à l'heure et, d'ailleurs, circadien est une francisation du latin circa diem, signifiant à peu près un jour... Chez certains, l'horloge avance, chez d'autres, elle retarde et l'organisme remet régulièrement les pendules à l'heure en se référant aux variations de lumière mais aussi, chez l'homme, aux habitudes de vie.
Sur ce plan, l'humain se distingue des autres animaux par des différences individuelles particulièrement marquées. On leur a même donné un nom : chacun de nous est caractérisé par un certain chronotype, qui décrit notre comportement face au rythme circadien, du lève-tôt au couche-tard. Ces variations individuelles sont d'ordre génétique et on pensait jusque-là qu'elles s'expliquaient par le retard ou l'avance de notre horloge, ce que l'on appelle la période, d'un peu plus ou d'un peu moins de 24 heures selon les personnes.
Achim Kramer et son équipe de la faculté de médecine Charité (Berlin) se penchent sur ce sujet depuis plusieurs années et viennent de publier dans les Pnas (Proceedings of the National Academy of Sciences) les résultats d'une étude sur des volontaires : (…)
Les différences entre lève-tôt et couche-tard ne sont pas seulement dues, comme on le pensait, à des différences entre les périodes de l'horloge de chaque personne. Il doit aussi exister d'autres sources de variations individuelles dans l'activité même des cellules. Bref, nous n'avons pas une horloge mais plusieurs et le tableau est bien plus complexe qu'on le l'imaginait. La seule certitude est que notre chronotype est bel et bien inscrit au plus profond de nos cellules. C'est bien, d'ailleurs, le sentiment du couche-tard arraché à ses rêveries par la sonnerie du réveil... »
Source : Futura Sciences
De plus, « Couche-tard et lève-tôt auraient des structures cérébrales différentes. Il semblerait en fait que ces dispositions soient déterminées par des éléments biologiques et génétiques. Les différents chronotypes sont liés à des variations génétiques, ainsi qu'à des différences de mode de vie et de disposition d'esprit. »
"De nouvelles recherches viennent de trouver la preuve de différences physiques dans les cerveaux de différents chronotypes. Des scientifiques à l'université d'Aix-la-Chapelle (Allemagne) ont scanné les cerveaux de lève-tôt, couche-tard et de chronotypes "intermédiaires". (…) Ils ont découvert qu'en comparaison des lève-tôt et des intermédiaires, les couche-tard avaient une moindre densité de substance blanche dans plusieurs régions du cerveau. La substance blanche est un tissu adipeux facilitant la communication entre les cellules nerveuses."
Source : Huffingtonpost
Une étude à l’université de Leicester, publié dans la revue Frontiers in Neurology révèle que le fait d’être plutôt couche-tard ou lève-tôt serait en fait dû à des variations génétiques propres à chacun. « Cette étude a été réalisée en travaillant sur les variations génétiques des mouches des fruits, dont l’horloge génétique est très proche de celle des humains. »
Source : Sciencepost
Une autre étude démontre le fait qu’être lève-tôt ou couche-tard est défini par des éléments biologiques et génétiques :
Des « scientifiques du département de neurologie du Beth Israel Deaconess Medical Center de Boston, aux Etats-Unis ont détecté un gène "alarme" qui activerait l’horloge biologique du corps le matin ».
Source : medisite
« Les chronobiologistes allemands Till Roenneberg et Karla Allebrandt de l'Université Ludwig-Maximilians à Munich ont confirmé le lien entre un gène particulier et la régulation du sommeil. Ce gène nommé ABCC9 explique, selon eux, environ 5 % de la variation dans la durée du sommeil. (..) Cette étude n'est pas la première à mettre en évidence un lien entre les gènes et la régulation du sommeil. En effet, une équipe de l'Université de Leicester avait déjà montré l'effet du gène ABCC9 chez la mouche du vinaigre. »
Source : Ici radio canada
Quelques articles (en anglais) sur des expériences sur la question :
* Genetic influences on EEG sleep and the human circadian clock. A twin study / Department of Psychiatry, Hôpital Erasme, Université Libre de Bruxelles.
* Twin study of the 24-h cortisol profile: evidence for genetic control of the human circadian clock. / Department of Psychiatry, Erasme Hospital, Brussels, Belgium.
* "Alarm clock" gene explains wake-up function of biological clock / Salk Institute for Biological Studies
2) Est-ce qu'il est possible, si ce phénomène est avéré de "recâbler" un individu pour être lève tôt ?
Les gènes et la biologie ne sont pas seuls à déterminer si nous sommes lève-tôt ou couche tard. Il existe aussi des facteurs environnementaux sur lesquels il serait possible d’influer.
"Si nos préférences de sommeil et d'éveil sont fortement influencées par la génétique et la biologie, que sommes-nous censés faire quand nos inclinations ne correspondent pas aux exigences et aux responsabilités de nos vies? Les facteurs génétiques semblent jouer un rôle important dans nos préférences, mais nous essayons encore de comprendre comment, et à quel point. Et nous sommes loin d'être sans ressources: les choix que nous faisons sur notre environnement et nos habitudes de sommeil peuvent aussi faire une grande différence. Une récente étude a montré que le fait de limiter l'exposition nocturne à la lumière artificielle et augmenter l'exposition à la lumière naturelle du soleil peut modifier plus tôt les cycles sommeil-éveil -- même chez les couche-tard. Avoir l'habitude de bien dormir-- en prenant garde de ne pas trop consommer d'alcool avant d'aller se coucher, s'imposer des horaires de sommeil et de réveil réguliers, s'assurer que la chambre est plongée dans l'obscurité et ne comprend aucun appareil électronique allumé -- peut aider à renforcer les horaires de sommeil, même si cela ne s'accorde pas parfaitement avec vos habitudes de sommeil."
Source : Huffington post
Oui, nous avons des prédispositions génétiques à être lève-tôt, ou couche-tard.
Plusieurs études scientifiques ont abouti à cette conclusion.
Les chercheurs ont montré qu’en raison d’une mutation de gène, certaines personnes ont besoin de moins d’heures de sommeil, et donc se lève plus tôt :
« Des chercheurs de l'American Academy of Sleep Medicine (AASM), une organisation médicale professionnelle spécialisée dans la médecine du sommeil, ont trouvé pourquoi certaines personnes ont besoin de si peu de sommeil par rapport au commun des mortels. »
Cette étude sur 100 jumeaux a permis de mettre à jour le fait que « les personnes porteuses d'une mutation du gène BHLHE41 avaient moins besoin de sommeil que les autres: 5 heures en moyenne, quand la moyenne se situe aux alentours de 7h30. La mutation porte le nom de p.Tyr362His. »
Source : Huffington Post
"Cette étude souligne le fait que notre besoin de sommeil est un besoin biologique, pas une préférence personnelle", explique Timothy Morgenthaler, président de l'American Academy of Sleep Medicine productivité, et une vigilance dans la journée optimales".
Source : Top Santé
Source : Le monde
« Comme la plupart des animaux, les humains sont calés sur le rythme circadien, c'est-à-dire de 24 heures... enfin presque. Nos horloges internes ne sont jamais bien à l'heure et, d'ailleurs, circadien est une francisation du latin circa diem, signifiant à peu près un jour... Chez certains, l'horloge avance, chez d'autres, elle retarde et l'organisme remet régulièrement les pendules à l'heure en se référant aux variations de lumière mais aussi, chez l'homme, aux habitudes de vie.
Sur ce plan, l'humain se distingue des autres animaux par des différences individuelles particulièrement marquées. On leur a même donné un nom : chacun de nous est caractérisé par un certain chronotype, qui décrit notre comportement face au rythme circadien, du lève-tôt au couche-tard. Ces variations individuelles sont d'ordre génétique et on pensait jusque-là qu'elles s'expliquaient par le retard ou l'avance de notre horloge, ce que l'on appelle la période, d'un peu plus ou d'un peu moins de 24 heures selon les personnes.
Achim Kramer et son équipe de la faculté de médecine Charité (Berlin) se penchent sur ce sujet depuis plusieurs années et viennent de publier dans les Pnas (Proceedings of the National Academy of Sciences) les résultats d'une étude sur des volontaires : (…)
Les différences entre lève-tôt et couche-tard ne sont pas seulement dues, comme on le pensait, à des différences entre les périodes de l'horloge de chaque personne. Il doit aussi exister d'autres sources de variations individuelles dans l'activité même des cellules. Bref, nous n'avons pas une horloge mais plusieurs et le tableau est bien plus complexe qu'on le l'imaginait. La seule certitude est que notre chronotype est bel et bien inscrit au plus profond de nos cellules. C'est bien, d'ailleurs, le sentiment du couche-tard arraché à ses rêveries par la sonnerie du réveil... »
Source : Futura Sciences
De plus, « Couche-tard et lève-tôt auraient des structures cérébrales différentes. Il semblerait en fait que ces dispositions soient déterminées par des éléments biologiques et génétiques. Les différents chronotypes sont liés à des variations génétiques, ainsi qu'à des différences de mode de vie et de disposition d'esprit. »
"De nouvelles recherches viennent de trouver la preuve de différences physiques dans les cerveaux de différents chronotypes. Des scientifiques à l'université d'Aix-la-Chapelle (Allemagne) ont scanné les cerveaux de lève-tôt, couche-tard et de chronotypes "intermédiaires". (…) Ils ont découvert qu'en comparaison des lève-tôt et des intermédiaires, les couche-tard avaient une moindre densité de substance blanche dans plusieurs régions du cerveau. La substance blanche est un tissu adipeux facilitant la communication entre les cellules nerveuses."
Source : Huffingtonpost
Une étude à l’université de Leicester, publié dans la revue Frontiers in Neurology révèle que le fait d’être plutôt couche-tard ou lève-tôt serait en fait dû à des variations génétiques propres à chacun. « Cette étude a été réalisée en travaillant sur les variations génétiques des mouches des fruits, dont l’horloge génétique est très proche de celle des humains. »
Source : Sciencepost
Une autre étude démontre le fait qu’être lève-tôt ou couche-tard est défini par des éléments biologiques et génétiques :
Des « scientifiques du département de neurologie du Beth Israel Deaconess Medical Center de Boston, aux Etats-Unis ont détecté un gène "alarme" qui activerait l’horloge biologique du corps le matin ».
Source : medisite
« Les chronobiologistes allemands Till Roenneberg et Karla Allebrandt de l'Université Ludwig-Maximilians à Munich ont confirmé le lien entre un gène particulier et la régulation du sommeil. Ce gène nommé ABCC9 explique, selon eux, environ 5 % de la variation dans la durée du sommeil. (..) Cette étude n'est pas la première à mettre en évidence un lien entre les gènes et la régulation du sommeil. En effet, une équipe de l'Université de Leicester avait déjà montré l'effet du gène ABCC9 chez la mouche du vinaigre. »
Source : Ici radio canada
Quelques articles (en anglais) sur des expériences sur la question :
* Genetic influences on EEG sleep and the human circadian clock. A twin study / Department of Psychiatry, Hôpital Erasme, Université Libre de Bruxelles.
* Twin study of the 24-h cortisol profile: evidence for genetic control of the human circadian clock. / Department of Psychiatry, Erasme Hospital, Brussels, Belgium.
* "Alarm clock" gene explains wake-up function of biological clock / Salk Institute for Biological Studies
Les gènes et la biologie ne sont pas seuls à déterminer si nous sommes lève-tôt ou couche tard. Il existe aussi des facteurs environnementaux sur lesquels il serait possible d’influer.
"Si nos préférences de sommeil et d'éveil sont fortement influencées par la génétique et la biologie, que sommes-nous censés faire quand nos inclinations ne correspondent pas aux exigences et aux responsabilités de nos vies? Les facteurs génétiques semblent jouer un rôle important dans nos préférences, mais nous essayons encore de comprendre comment, et à quel point. Et nous sommes loin d'être sans ressources: les choix que nous faisons sur notre environnement et nos habitudes de sommeil peuvent aussi faire une grande différence. Une récente étude a montré que le fait de limiter l'exposition nocturne à la lumière artificielle et augmenter l'exposition à la lumière naturelle du soleil peut modifier plus tôt les cycles sommeil-éveil -- même chez les couche-tard. Avoir l'habitude de bien dormir-- en prenant garde de ne pas trop consommer d'alcool avant d'aller se coucher, s'imposer des horaires de sommeil et de réveil réguliers, s'assurer que la chambre est plongée dans l'obscurité et ne comprend aucun appareil électronique allumé -- peut aider à renforcer les horaires de sommeil, même si cela ne s'accorde pas parfaitement avec vos habitudes de sommeil."
Source : Huffington post
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