Anti-socrate
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 19/11/2015 à 14h34
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Question d'origine :
Bonjour le Guichet,
Question philo : qui pourrait être considéré comme un (ou des) anti-Socrate(s) ?
C'est-à-dire dont la pensée est radicalement opposée à celle de Socrate, même sans en être contemporain.
Les pré-socratiques ?
Les sophistes ?
Xanthippe ?
Hegel ?
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 20/11/2015 à 11h06
Bonjour,
Socrate et Platon s’opposaient régulièrement à leurs contemporains, les sophistes :
Un sophiste (du grec ancien sophistès : « spécialiste du savoir », formé à partir de sophia : « savoir, sagesse ») désigne à l'origine un orateur et un professeur d'éloquence de la Grèce antique, dont la culture et la maîtrise du discours en font un personnage prestigieux dès le Ve siècle av. J.-C. (en particulier dans le contexte de la démocratie athénienne), et contre lequel la philosophie va en partie se développer.
La sophistique désigne par ailleurs à la fois le mouvement de pensée issu des sophistes de l'époque de Socrate, mais aussi le développement de la réflexion et de l'enseignement rhétorique, en principe à partir du IVe siècle av. J.-C., en pratique à partir du IIe siècle ap. J.-C. dans l'Empire romain.
Leurs détracteurs (dont le plus célèbre fut Platon) estiment que, n'ayant en vue que la persuasion d'un auditoire, que ce soit dans les assemblées politiques ou lors des procès en justice, les sophistes développent des raisonnements dont le but est uniquement l'efficacité persuasive, et non la vérité, et qui à ce titre contiennent souvent des vices logiques, bien qu'ils paraissent à première vue cohérents : des « sophismes ». Les sophistes ne s’embarrassaient pas de considérations quant à l'éthique, à la justice ou à la vérité.
Cependant, depuis 2 siècles environ et parallèlement à l'effondrement progressif des principes moraux et éthiques acquis depuis l'antiquité, on commence à voir en eux non plus des rhéteurs vaniteux ou des jongleurs d'idées sans principes, mais des penseurs sérieux, parfois tragiques militants d'un humanisme qu'on rapprocherait à bon droit de l'époque des Lumières, à moins qu'ils ne soient les précurseurs de notre « postmodernité ».
Histoire
À l’origine, l’appellation de sophiste n’est pas considérée comme injurieuse. Le philosophe Socrate et son élève Platon ont changé la connotation du nom de sophiste.
Le Pseudo-Platon définit le sophiste : « Chasseur salarié de jeunes riches et distingués ». C’est Platon qui a popularisé le mot dans un sens péjoratif par ses dialogues, dans lesquels Socrate discute souvent avec des sophistes pour analyser leurs raisonnements : opposé aux méthodes sophistiques, il s’y intéressa pour leur concept de « relativisme de la vérité », concept en totale opposition avec la philosophie socratique selon laquelle il n’existe qu’une vérité et c’est en la cherchant que l’on est dans le Bien, le Beau, et le Juste. Il peut ainsi s’exercer à combattre les impostures qui jouent sur la vraisemblance pour piéger leurs auditeurs, ou encore paraître avoir raison en toute circonstance, buts considérés immoraux).
Xénophon, autre disciple de Socrate, va jusqu’à donner le nom de sophiste aux pythagoriciens4 ; Aristote a ensuite fondé la science de la logique, visant à classer les différentes formes de raisonnement (ou syllogismes) en faisant le tri entre ceux qui sont cohérents et ceux qui font simplement semblant de l’être, en particulier dans le traité intitulé Réfutations sophistiques.
Acception actuelle du terme
Aujourd’hui, le mot « sophiste » qualifie de manière péjorative celui qui profite des ambiguïtés du langage pour produire des raisonnements ou des arguments apparemment solides, c'est-à-dire prenant l'apparence de la rigueur démonstrative, mais contenant en réalité un vice ou une perversion volontaire visant à manipuler ou à tromper l’auditeur.
[…]
Le sophiste selon Platon
Pour Platon, les sophistes ne sont pas un simple repoussoir, mais des adversaires sérieux dont les doctrines méritent d'être combattues. Socrate attaque les sophistes qui, par leur relativisme et leur nominalisme, sont les ennemis de l'idéalisme platonicien. Platon ne critique cependant que modérément les « grands » sophistes : les dialogues de Platon mettent en scène des joutes entre des disciples de ceux-ci et Socrate, qui en vient aisément à bout, les déconsidère et les ridiculise. Les principaux reproches portent sur les points suivants :
• Les sophistes font payer leurs leçons comme d'autres maîtres de technaï (sculpteurs, potiers, etc.), alors que la sagesse (sophia) ne peut être ravalée au rang de technè et que la faire payer, c'est la corrompre. Platon était issu de l'aristocratie, alors que les sophistes étaient issus du peuple et des classes populaires (et souvent étrangers ou métèques dans la Grèce antique).
• Les sophistes sont amoraux, puisque leur enseignement peut servir tout aussi bien à donner des armes à l'injustice, alors qu'ils prétendent donner à leurs élèves une éducation.
• Les sophistes manipulent le langage et préfèrent l'efficacité à la vérité.
Cependant, certaines thèses philosophiques défendues par les sophistes sont prises au sérieux par Platon :
• Thèses épistémologiques : Les sophistes sont considérés comme relativistes par Platon. Protagoras affirme ainsi que « L'homme est la mesure de toute chose ». Cela signifie que la vérité n'est pas quelque chose d'indépendant de l'homme, mais qu'elle dépendra de sa perspective. En allant à peine plus loin, on soutiendra la thèse que rien n'est vrai, et que tout est relatif. Il n'y a pas de doute que la doctrine des Idées est une tentative de sortir du relativisme des sophistes.
• Thèses politiques : Elles ne sont pas séparables des thèses épistémologiques. Si l'homme est la mesure de toute chose, alors les lois de la cité ne sont pas guidées par ce qui est bien en soi, mais par ce que les hommes sont convenus d'adopter. C'est le positivisme juridique, par opposition au naturalisme. Les lois sont conventionnelles et non pas fondées sur une morale transcendante. Il est évident que le projet de fonder la politique sur la compétence de ses dirigeants à saisir l'Idée du Bien, c'est-à-dire à être philosophe, est la réponse de Platon au conventionnalisme politique.
• Thèses morales : Si rien n'est vrai en soi, alors rien n'est bien en soi, d'où l'assimilation de la vertu à la puissance. Est vertueux celui qui est capable d'assouvir ses désirs, c'est-à-dire son bien propre, plutôt que le bien commun. De plus, ce bien est assimilé au plaisir, alors que Platon veut l'associer au respect de la justice.
Source : Wikipedia
Toutefois, dans le rapport d’opposition entre Socrate / Platon et les sophistes il serait peut-être plus exact de qualifier la pensée de Socrate d’ « anti-sophiste », plutôt que de qualifier les sophistes d’ « anti-socrates » ?
Considéré comme l’un des inventeurs de la philosophie morale et politique, Socrate, que nous ne connaissons qu’à travers des témoignages indirects, a eu plusieurs disciples et continuateurs, et sa pensée a fait l’objet de diverses interprétations de la part de philosophes modernes et contemporains, mais il ne semble pas, d’après nos recherches, qu’un courant de pensée (contemporain de Socrate ou ultérieur) ou un philosophe l’ait fondamentalement remise en cause… si ce n’est Nietzche, qui dans le Crépuscule des idoles développe ce qu’il appelle le problème de Socrate :
Durant toute sa vie, Nietzsche mena un combat intellectuel contre Socrate, envers qui il ne faisait pas preuve des mêmes égards, ni de la même magnanimité qu’envers ses deux autres grands « éducateurs » et ennemis, Schopenhauer et Wagner. Pourquoi ? Sans doute parce que Nietzsche soupçonnait que le « dogmatisme » de Socrate (le point de vue selon lequel une seule forme de vie, la vie selon la raison, est bonne pour l’humanité) n’avait pas été le point de vue de Socrate lui-même, mais l’inéluctable destin de l’engagement de Socrate en faveur de cette forme de vie en tant que la meilleure pour lui-même et peut-être aussi pour quelques autres comme lui. Cette dernière position n’est pas très différente du « perspectivisme » de Nietzsche et l’éventualité d’avoir à reconnaître en fin de compte non un ennemi, mais un allié dans la figure qui avait défini la culture contre laquelle Nietzsche livra bataille sa vie durant, aurait fait apparaître Nietzsche comme moins original qu’en apparence. Chose plus importante, cela le conduisait à suspecter que sa propre position perspectiviste, selon laquelle des personnes différentes peuvent mener une forme différente de vie, pourrait finalement être adoptée de manière dogmatique et être perçue comme une continuation de la tradition dogmatique de laquelle il souhaitait tellement se démarquer lui-même.
Source : Le visage de Socrate a ses raisons... Nietzsche sur « le problème de Socrate », Alexander Nehamas, Revue germanique internationale, novembre 1999.
Les actes du colloque Mythe & Science revient aussi sur l’opposition de Nietzche à Socrate :
Ainsi Nietzche se présente-t-il en anti-Socrate venant mettre fin à la période moderne et décadente, marquée par l’optimisme socratique théorique limité et desséchant la vie, dans laquelle le monde occidental s’est vu plongé.
(vous pouvez en parcourir des extraits sur Google Books)
Pour aller plus loin :
- Apologie de Socrate, Platon; notes et commentaires Pierre Pellegrin; traduit du grec ancien Maurice Croiset
- Socrate : martyr de la philosophie, Anthony Gottlieb; trad. de l'anglais Christian Cler, Ghislain Chaufour
Bonne journée.
Socrate et Platon s’opposaient régulièrement à leurs contemporains, les sophistes :
Un sophiste (du grec ancien sophistès : « spécialiste du savoir », formé à partir de sophia : « savoir, sagesse ») désigne à l'origine un orateur et un professeur d'éloquence de la Grèce antique, dont la culture et la maîtrise du discours en font un personnage prestigieux dès le Ve siècle av. J.-C. (en particulier dans le contexte de la démocratie athénienne), et contre lequel la philosophie va en partie se développer.
La sophistique désigne par ailleurs à la fois le mouvement de pensée issu des sophistes de l'époque de Socrate, mais aussi le développement de la réflexion et de l'enseignement rhétorique, en principe à partir du IVe siècle av. J.-C., en pratique à partir du IIe siècle ap. J.-C. dans l'Empire romain.
Leurs détracteurs (dont le plus célèbre fut Platon) estiment que, n'ayant en vue que la persuasion d'un auditoire, que ce soit dans les assemblées politiques ou lors des procès en justice, les sophistes développent des raisonnements dont le but est uniquement l'efficacité persuasive, et non la vérité, et qui à ce titre contiennent souvent des vices logiques, bien qu'ils paraissent à première vue cohérents : des « sophismes ». Les sophistes ne s’embarrassaient pas de considérations quant à l'éthique, à la justice ou à la vérité.
Cependant, depuis 2 siècles environ et parallèlement à l'effondrement progressif des principes moraux et éthiques acquis depuis l'antiquité, on commence à voir en eux non plus des rhéteurs vaniteux ou des jongleurs d'idées sans principes, mais des penseurs sérieux, parfois tragiques militants d'un humanisme qu'on rapprocherait à bon droit de l'époque des Lumières, à moins qu'ils ne soient les précurseurs de notre « postmodernité ».
À l’origine, l’appellation de sophiste n’est pas considérée comme injurieuse. Le philosophe Socrate et son élève Platon ont changé la connotation du nom de sophiste.
Le Pseudo-Platon définit le sophiste : « Chasseur salarié de jeunes riches et distingués ». C’est Platon qui a popularisé le mot dans un sens péjoratif par ses dialogues, dans lesquels Socrate discute souvent avec des sophistes pour analyser leurs raisonnements : opposé aux méthodes sophistiques, il s’y intéressa pour leur concept de « relativisme de la vérité », concept en totale opposition avec la philosophie socratique selon laquelle il n’existe qu’une vérité et c’est en la cherchant que l’on est dans le Bien, le Beau, et le Juste. Il peut ainsi s’exercer à combattre les impostures qui jouent sur la vraisemblance pour piéger leurs auditeurs, ou encore paraître avoir raison en toute circonstance, buts considérés immoraux).
Xénophon, autre disciple de Socrate, va jusqu’à donner le nom de sophiste aux pythagoriciens4 ; Aristote a ensuite fondé la science de la logique, visant à classer les différentes formes de raisonnement (ou syllogismes) en faisant le tri entre ceux qui sont cohérents et ceux qui font simplement semblant de l’être, en particulier dans le traité intitulé Réfutations sophistiques.
Aujourd’hui, le mot « sophiste » qualifie de manière péjorative celui qui profite des ambiguïtés du langage pour produire des raisonnements ou des arguments apparemment solides, c'est-à-dire prenant l'apparence de la rigueur démonstrative, mais contenant en réalité un vice ou une perversion volontaire visant à manipuler ou à tromper l’auditeur.
[…]
Pour Platon, les sophistes ne sont pas un simple repoussoir, mais des adversaires sérieux dont les doctrines méritent d'être combattues. Socrate attaque les sophistes qui, par leur relativisme et leur nominalisme, sont les ennemis de l'idéalisme platonicien. Platon ne critique cependant que modérément les « grands » sophistes : les dialogues de Platon mettent en scène des joutes entre des disciples de ceux-ci et Socrate, qui en vient aisément à bout, les déconsidère et les ridiculise. Les principaux reproches portent sur les points suivants :
• Les sophistes font payer leurs leçons comme d'autres maîtres de technaï (sculpteurs, potiers, etc.), alors que la sagesse (sophia) ne peut être ravalée au rang de technè et que la faire payer, c'est la corrompre. Platon était issu de l'aristocratie, alors que les sophistes étaient issus du peuple et des classes populaires (et souvent étrangers ou métèques dans la Grèce antique).
• Les sophistes sont amoraux, puisque leur enseignement peut servir tout aussi bien à donner des armes à l'injustice, alors qu'ils prétendent donner à leurs élèves une éducation.
• Les sophistes manipulent le langage et préfèrent l'efficacité à la vérité.
Cependant, certaines thèses philosophiques défendues par les sophistes sont prises au sérieux par Platon :
• Thèses épistémologiques : Les sophistes sont considérés comme relativistes par Platon. Protagoras affirme ainsi que « L'homme est la mesure de toute chose ». Cela signifie que la vérité n'est pas quelque chose d'indépendant de l'homme, mais qu'elle dépendra de sa perspective. En allant à peine plus loin, on soutiendra la thèse que rien n'est vrai, et que tout est relatif. Il n'y a pas de doute que la doctrine des Idées est une tentative de sortir du relativisme des sophistes.
• Thèses politiques : Elles ne sont pas séparables des thèses épistémologiques. Si l'homme est la mesure de toute chose, alors les lois de la cité ne sont pas guidées par ce qui est bien en soi, mais par ce que les hommes sont convenus d'adopter. C'est le positivisme juridique, par opposition au naturalisme. Les lois sont conventionnelles et non pas fondées sur une morale transcendante. Il est évident que le projet de fonder la politique sur la compétence de ses dirigeants à saisir l'Idée du Bien, c'est-à-dire à être philosophe, est la réponse de Platon au conventionnalisme politique.
• Thèses morales : Si rien n'est vrai en soi, alors rien n'est bien en soi, d'où l'assimilation de la vertu à la puissance. Est vertueux celui qui est capable d'assouvir ses désirs, c'est-à-dire son bien propre, plutôt que le bien commun. De plus, ce bien est assimilé au plaisir, alors que Platon veut l'associer au respect de la justice.
Source : Wikipedia
Toutefois, dans le rapport d’opposition entre Socrate / Platon et les sophistes il serait peut-être plus exact de qualifier la pensée de Socrate d’ « anti-sophiste », plutôt que de qualifier les sophistes d’ « anti-socrates » ?
Considéré comme l’un des inventeurs de la philosophie morale et politique, Socrate, que nous ne connaissons qu’à travers des témoignages indirects, a eu plusieurs disciples et continuateurs, et sa pensée a fait l’objet de diverses interprétations de la part de philosophes modernes et contemporains, mais il ne semble pas, d’après nos recherches, qu’un courant de pensée (contemporain de Socrate ou ultérieur) ou un philosophe l’ait fondamentalement remise en cause… si ce n’est Nietzche, qui dans le Crépuscule des idoles développe ce qu’il appelle le problème de Socrate :
Durant toute sa vie, Nietzsche mena un combat intellectuel contre Socrate, envers qui il ne faisait pas preuve des mêmes égards, ni de la même magnanimité qu’envers ses deux autres grands « éducateurs » et ennemis, Schopenhauer et Wagner. Pourquoi ? Sans doute parce que Nietzsche soupçonnait que le « dogmatisme » de Socrate (le point de vue selon lequel une seule forme de vie, la vie selon la raison, est bonne pour l’humanité) n’avait pas été le point de vue de Socrate lui-même, mais l’inéluctable destin de l’engagement de Socrate en faveur de cette forme de vie en tant que la meilleure pour lui-même et peut-être aussi pour quelques autres comme lui. Cette dernière position n’est pas très différente du « perspectivisme » de Nietzsche et l’éventualité d’avoir à reconnaître en fin de compte non un ennemi, mais un allié dans la figure qui avait défini la culture contre laquelle Nietzsche livra bataille sa vie durant, aurait fait apparaître Nietzsche comme moins original qu’en apparence. Chose plus importante, cela le conduisait à suspecter que sa propre position perspectiviste, selon laquelle des personnes différentes peuvent mener une forme différente de vie, pourrait finalement être adoptée de manière dogmatique et être perçue comme une continuation de la tradition dogmatique de laquelle il souhaitait tellement se démarquer lui-même.
Source : Le visage de Socrate a ses raisons... Nietzsche sur « le problème de Socrate », Alexander Nehamas, Revue germanique internationale, novembre 1999.
Les actes du colloque Mythe & Science revient aussi sur l’opposition de Nietzche à Socrate :
Ainsi Nietzche se présente-t-il en anti-Socrate venant mettre fin à la période moderne et décadente, marquée par l’optimisme socratique théorique limité et desséchant la vie, dans laquelle le monde occidental s’est vu plongé.
(vous pouvez en parcourir des extraits sur Google Books)
- Apologie de Socrate, Platon; notes et commentaires Pierre Pellegrin; traduit du grec ancien Maurice Croiset
- Socrate : martyr de la philosophie, Anthony Gottlieb; trad. de l'anglais Christian Cler, Ghislain Chaufour
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