Question d'origine :
pourriez vous m'en dire plus sur la mafia dans le football ? merci bcp
Commentaire de
niniss54 :
Publié le 20/11/2015 à 10:43
Bonjour je voudrais savoir quel impact a eu les investisseurs dans le foot et donnez moi des exemples précis s'il vous plaît.
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 21/11/2015 à 11h23
Bonjour,
Pour vous répondre à tous deux, précisons que le Guichet du Savoir n'a pas vocation à faire les devoirs scolaires. Néanmoins, pour vous aider, nous vous invitons à consulter notre réponse apportée sur l’argent dans le monde du football.
Pour compléter ces premières données, il vous faudra effectuer des recherches dans la presse via des bases de données du type Europresse. Vous y trouverez par exemple dans 20 minutes (jeudi 4 juin 2015) une analyse de Thierry Colombié spécialiste du crime organisé afin savoir si l’on peut inscrire ou non l'instance dirigeante du football mondial dans la catégorie du crime organisé :
Dans le crime organisé, « contrairement à ce qu'on croit, il n'y a pas de chef, ça, c'est dans les films », indique Thierry Colombié. En clair, une mafia fonctionne avec « un conseil d'administration, où chacun apporte ses compétences ». Ce qui ne colle pas vraiment avec l'image d'un Sepp Blatter omnipotent, surnommé « Don mafia » au siège de la Fifa, où il s'amuserait à citer à voix haute des passages du « Parrain », raconte l'AFP. « Dans le Milieu, on dirait qu'il a le complexe du voyou. Vouloir être plus voyou que les voyous. S'il nourrit un tel complexe, c'est qu'il est entouré de puissants gangsters et qu'il ne leur arrive pas à la cheville », remarque Thierry Colombié.
>> Pas (vraiment) Mafia.
« L'organisation est structurée avec des règles pas forcément écrites »
Par définition, c'est un critère extrêmement difficile à prouver dans le cas de la Fifa. Dans un système mafieux, « il n'y a pas de notaire, c'est un engagement réciproque, parole contre parole », décrit Thierry Colombié. Dans le cas de l'instance dirigeante du foot mondial, on peut facilement imaginer « qu'on va se taper dans la main pour dire 'tiens, je te donne 10 millions d'euros cash'' », reprend notre spécialiste du crime organisé.
>> Pas Mafia (mais la justice prouvera peut-être le contraire)
« La structure a recours à la violence »
Jusqu'à preuve du contraire, aucun membre de la Fifa n'a été retrouvé les pieds dans le béton au fond d'un lac. Thierry Colombié : « L'intimidation est l'arme principale de la violence, ce qui permet en contrepartie de proposer une protection. C'est un business. Si quand quelqu'un a franchi la ligne jaune, on le tue : c'est une règle. Mais on peut éliminer des gens autrement : en salissant leur réputation, ou en les dévalorisant hiérarchiquement. Cette violence-là est beaucoup plus utilisée par le crime organisé que le règlement compte ». Une technique dans laquelle la Fifa a souvent brillé.
>> Mafia (mais sans verser de sang).
« Il faut jouer un rôle social »
Ça peut paraître fou, mais toutes les organisations criminelles jouent un rôle social. Pour Thierry Colombié, « c'est même l'un des rôles les plus importants ». Le système mafieux finit par « se substituer à un état, une région... Il devient la pierre angulaire de la paix sociale ». Pablo Escobar avait financé la rénovation totale de son village natal, par exemple. Ce que la Fifa sait faire à travers de son programme « Goal », qui finance des infrastructures dans des pays en voie de développement.
>> Mafia.
« Développer un ancrage territorial »
Dans le crime organisé, l'ancrage territorial, « c'est le contrôle de zones comme des hôtels, des boîtes, des clubs de foot, des quartiers misérables », détaille Thierry Colombié. Le rapport avec la Fifa ? Pour eux « c'est de faire en sorte que chaque fédération ait une voix. En promulguant la démocratie à outrance on en vient à établir un système qui n'a plus aucune identité démocratique. Une escroquerie intellectuelle, qui structure financièrement l'organisation ».
>> Mafia.
« Faire coexister les activités légales et illégales »
D'un côté une vitrine officielle, de l'autre son pendant illégal. Une « coexistence » récurrente dans les systèmes mafieux, et « facile à prouver » dans le cas de la Fifa. Thierry Colombié : « Il y a des outils comme les entreprises de marketing sportif, les comités d'organisation ou les aides financières, qui permettent de réaliser des surfacturations pour développer un système de rétrocommissions ». Effet collatéral : « On place les amis, les cousins. C'est une constance qui permet de régler le linge sale en famille. De ne pas briser l'omerta ».
>> Mafia.
« Avoir un lien fort avec la police, la justice, la politique »
Pour Thierry Colombié, un système mafieux a forcément des connexions avec le monde extérieur, surtout avec le pouvoir politique. Elle doit par exemple pouvoir compter sur le pouvoir politique « pour les marchés publics par exemple ». Quant à la police, « c'est d'abord LA source de renseignement et le marché privé de la sécurité ». La Fifa n'a apparemment pas vu arriver ni le raid policier de la justice américaine, même si elle devait bien en avoir quelques échos. Quant à la vague d'indignation des dirigeants politiques du monde entier, elle ne prouve rien, ni dans un sens, ni dans l'autre.
>> Pas Mafia.
Ou des articles comme :
« les secrets de la mafia du foot », l’Obs, jeudi 3 septembre 2015
« La FIFA est une mafia. On résout les problèmes en famille », Le Monde, mercredi 27 mai 2015.
Pour finir, nous vous laissons prendre connaissance de ces deux ouvrages :
* Le scandale de la FIFA / Andrew Jennings traduit de l'anglais et adapté par Bruno Capaldi et Éric Wattez, préface de Romário de Souza Faria, 2015 : Fruit de quinze années de travail cet ouvrage présente l’enquête d’Andrew Jennings sur la FIFA, des premières manifestations au coeur de la mafia de Rio en 1991, jusqu’à la révélation des scandales liés à cette fédération internationale.
* Carton rouge ! : les dessous troublants de la FIFA / Andrew Jennings traduit de l'anglais par Philippe Safavi et Thierry Arson, 2006 : Nombreuses révélations sur les dessous de la FIFA ainsi que sur ses dirigeants. Salaires exhorbitants, frais personnels énormes, gestion de l'organisation à la manière d'une véritable mafia, la FIFA est ici remise en question.
N’oubliez pas d’effectuer des recherches dans google livres et de consulter notre fiche astuces sur les Tpe
Bon travail.
Pour vous répondre à tous deux, précisons que le Guichet du Savoir n'a pas vocation à faire les devoirs scolaires. Néanmoins, pour vous aider, nous vous invitons à consulter notre réponse apportée sur l’argent dans le monde du football.
Pour compléter ces premières données, il vous faudra effectuer des recherches dans la presse via des bases de données du type Europresse. Vous y trouverez par exemple dans 20 minutes (jeudi 4 juin 2015) une analyse de Thierry Colombié spécialiste du crime organisé afin savoir si l’on peut inscrire ou non l'instance dirigeante du football mondial dans la catégorie du crime organisé :
Dans le crime organisé, « contrairement à ce qu'on croit, il n'y a pas de chef, ça, c'est dans les films », indique Thierry Colombié. En clair, une mafia fonctionne avec « un conseil d'administration, où chacun apporte ses compétences ». Ce qui ne colle pas vraiment avec l'image d'un Sepp Blatter omnipotent, surnommé « Don mafia » au siège de la Fifa, où il s'amuserait à citer à voix haute des passages du « Parrain », raconte l'AFP. « Dans le Milieu, on dirait qu'il a le complexe du voyou. Vouloir être plus voyou que les voyous. S'il nourrit un tel complexe, c'est qu'il est entouré de puissants gangsters et qu'il ne leur arrive pas à la cheville », remarque Thierry Colombié.
>> Pas (vraiment) Mafia.
« L'organisation est structurée avec des règles pas forcément écrites »
Par définition, c'est un critère extrêmement difficile à prouver dans le cas de la Fifa. Dans un système mafieux, « il n'y a pas de notaire, c'est un engagement réciproque, parole contre parole », décrit Thierry Colombié. Dans le cas de l'instance dirigeante du foot mondial, on peut facilement imaginer « qu'on va se taper dans la main pour dire 'tiens, je te donne 10 millions d'euros cash'' », reprend notre spécialiste du crime organisé.
>> Pas Mafia (mais la justice prouvera peut-être le contraire)
« La structure a recours à la violence »
Jusqu'à preuve du contraire, aucun membre de la Fifa n'a été retrouvé les pieds dans le béton au fond d'un lac. Thierry Colombié : « L'intimidation est l'arme principale de la violence, ce qui permet en contrepartie de proposer une protection. C'est un business. Si quand quelqu'un a franchi la ligne jaune, on le tue : c'est une règle. Mais on peut éliminer des gens autrement : en salissant leur réputation, ou en les dévalorisant hiérarchiquement. Cette violence-là est beaucoup plus utilisée par le crime organisé que le règlement compte ». Une technique dans laquelle la Fifa a souvent brillé.
>> Mafia (mais sans verser de sang).
« Il faut jouer un rôle social »
Ça peut paraître fou, mais toutes les organisations criminelles jouent un rôle social. Pour Thierry Colombié, « c'est même l'un des rôles les plus importants ». Le système mafieux finit par « se substituer à un état, une région... Il devient la pierre angulaire de la paix sociale ». Pablo Escobar avait financé la rénovation totale de son village natal, par exemple. Ce que la Fifa sait faire à travers de son programme « Goal », qui finance des infrastructures dans des pays en voie de développement.
>> Mafia.
« Développer un ancrage territorial »
Dans le crime organisé, l'ancrage territorial, « c'est le contrôle de zones comme des hôtels, des boîtes, des clubs de foot, des quartiers misérables », détaille Thierry Colombié. Le rapport avec la Fifa ? Pour eux « c'est de faire en sorte que chaque fédération ait une voix. En promulguant la démocratie à outrance on en vient à établir un système qui n'a plus aucune identité démocratique. Une escroquerie intellectuelle, qui structure financièrement l'organisation ».
>> Mafia.
« Faire coexister les activités légales et illégales »
D'un côté une vitrine officielle, de l'autre son pendant illégal. Une « coexistence » récurrente dans les systèmes mafieux, et « facile à prouver » dans le cas de la Fifa. Thierry Colombié : « Il y a des outils comme les entreprises de marketing sportif, les comités d'organisation ou les aides financières, qui permettent de réaliser des surfacturations pour développer un système de rétrocommissions ». Effet collatéral : « On place les amis, les cousins. C'est une constance qui permet de régler le linge sale en famille. De ne pas briser l'omerta ».
>> Mafia.
« Avoir un lien fort avec la police, la justice, la politique »
Pour Thierry Colombié, un système mafieux a forcément des connexions avec le monde extérieur, surtout avec le pouvoir politique. Elle doit par exemple pouvoir compter sur le pouvoir politique « pour les marchés publics par exemple ». Quant à la police, « c'est d'abord LA source de renseignement et le marché privé de la sécurité ». La Fifa n'a apparemment pas vu arriver ni le raid policier de la justice américaine, même si elle devait bien en avoir quelques échos. Quant à la vague d'indignation des dirigeants politiques du monde entier, elle ne prouve rien, ni dans un sens, ni dans l'autre.
>> Pas Mafia.
Ou des articles comme :
« les secrets de la mafia du foot », l’Obs, jeudi 3 septembre 2015
« La FIFA est une mafia. On résout les problèmes en famille », Le Monde, mercredi 27 mai 2015.
Pour finir, nous vous laissons prendre connaissance de ces deux ouvrages :
* Le scandale de la FIFA / Andrew Jennings traduit de l'anglais et adapté par Bruno Capaldi et Éric Wattez, préface de Romário de Souza Faria, 2015 : Fruit de quinze années de travail cet ouvrage présente l’enquête d’Andrew Jennings sur la FIFA, des premières manifestations au coeur de la mafia de Rio en 1991, jusqu’à la révélation des scandales liés à cette fédération internationale.
* Carton rouge ! : les dessous troublants de la FIFA / Andrew Jennings traduit de l'anglais par Philippe Safavi et Thierry Arson, 2006 : Nombreuses révélations sur les dessous de la FIFA ainsi que sur ses dirigeants. Salaires exhorbitants, frais personnels énormes, gestion de l'organisation à la manière d'une véritable mafia, la FIFA est ici remise en question.
N’oubliez pas d’effectuer des recherches dans google livres et de consulter notre fiche astuces sur les Tpe
Bon travail.
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