Question d'origine :
A quelle date remonte l'abbaye des jacobins, frères de l'ordre des dominicains ?
Il bénéficiait depuis le moyen âge de ferveur populaire.
Réponse du Guichet
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- Département : Documentation régionale
Le 26/11/2015 à 10h28
Les Jacobins de Confort, tel était le nom sous lequel on désignait à Lyon, les fils de saint Dominique. Quand ils vinrent à Paris, ils s’établirent rue Saint-Jacques, de là leur nom de jacobins, sous lequel ils furent connus dans toute la France. (…)
Dominique, né en 1170, à Colaroge, dans le diocèse d’Osma, en Vieille-Castille, appartenait à l’illustre et noble famille des Guzman. (…)
Le 22 décembre 1216, une bulle d’Honorius III confirmait l’institut nouveau sous le titre de l’ordre des Frères Prêcheurs.
En 1218, le couvent de Lyon était établi. (…)
Cet ordre, si florissant pendant la vie même de son fondateur, fit, après la mort de saint Dominique, des progrès plus considérables encore et se répandit dans toutes les parties du monde.
Les Frères Prêcheurs vinrent du vivant de saint Dominique se fixer à Lyon en 1218. Ils s’établirent d’abord à la montée du Gourguillon, près la chapelle de Sainte-Madeleine, une recluserie. Mais ce premier local étant insuffisant, ils n’y restèrent pas longtemps, et allèrent s’installer à la Rigaudière, là où fut ensuite l’Arsenal. En 1236, ils changèrent une troisième fois de domicile ; l’abbé d’Ainay leur ayant donné des terrains derrière la maison des Templiers, ils y transportèrent leur habitation. Là se trouvait déjà la chapelle de Notre Dame de Confort ou de Bon-Secours ; elle fut également donnée aux religieux, qui plus tard l’enchâssèrent dans la grande église qu’ils construisirent. Celle-ci fut commencée en 1243, et en 1252, Mgr Falavelli, évêque de Sisteron, y disait la première messe. Sur les terrains considérables, voisins de la chapelle, ils construisirent leur monastère. C’est la première période. Au XVe siècle, la chapelle et le monastère sont reconstruits par les libéralités des résidents florentins de notre ville, qui formaient une corporation riche et puissante ; c’est la seconde période. La troisième période date du XVIIIe siècle (1723), époque à laquelle on démembra l’ancien chapitre, qui était au milieu du cloître, pour continuer la construction d’un nouveau couvent. (…)
Quand au monastère, je ne crois pas qu’il en existe un plan ; on peut cependant à l’aide de documents épars çà et là, s’en faire une idée, sinon exacte, du moins suffisante. Les terrains occupés primitivement par les Dominicains de Lyon s’étendaient de la place de Confort jusque près de Bellecour, et de la rue Saint-Dominique (aujourd’hui rue Emile Zola) jusqu’à la rue Confort. Sur ce vaste emplacement il n’y eut d’abord que quelques bâtiments, mais plus tard les libéralités des négociants florentins changèrent la face des choses : il y eut de vastes salles, des cellules nombreuses, des allées, des jardins, etc. En 1617, on vit le jardin se remplir de treillis de vignes et de toutes sortes d’arbres fruitiers (…)
En 1651, on bâtit un noviciat : ce fut une vaste salle, couverte d’une voute à ogives et supportée par des pilastres ; puis le grand réfectoire fut pavé en pierres plates. Tous ces ouvrages disparurent quand on rebâtit le couvent, ce qui eut lieu en 1714. (…) Quand il fut achevé, il fut un des plus beaux couvents de notre ville. Le claustral avait plusieurs issues, l’une sur la place des Jacobins, l’autre sur la rue Saint-Dominique, et une dernière débouchait par une large et belle allée au milieu de l’ancienne rue Belle-Cordière. Il n’est pas nécessaire d’être bien âgé pour se souvenir de ce magnifique cloître des Jacobins, de son immense cour, de ses grandioses proportions. Aujourd’hui tout a disparu. (…)
C’est dans ce couvent que le 7 août 1316, Jean XXII fut élevé au souverain Pontificat. (…)
Jusqu’en 1854 on put, dans une certaine mesure, se rendre compte et de l’emplacement et de la forme et des dimensions de l’ancienne demeure des Jacobins de Confort. Mais depuis cette époque tout a été transformé (…) On a éventré l’ancien couvent, tracé et ouvert des rues à travers les jardins et les dépendances. De tout ce passé il reste deux noms : la rue Saint-Dominique et la place des Jacobins.
Extrait de : Les anciens couvents de Lyon / par l’abbé Vachet, édité en 1895.
Vous pouvez consulter l’intégralité de ce chapitre consacré aux Jacobins car cet ouvrage est en ligne dans la base Gallica.
Dans Rues de Lyon à travers les siècles de Maurice Vanario, on peut lire que la rue Saint-Dominique a été ouverte en 1562 sur le terrain des religieux Dominicains. C’est depuis 1902 qu’elle porte le nom de rue Emile Zola.
Vous pourriez consulter également :
-L’Ancien couvent des Dominicains de Lyon par le R. P. Michel Cormier, éd. 1898-1900
Dans la première partie plusieurs plans sont présentés, ils permettent vraiment de se faire une idée assez précise de l’ancien couvent des Jacobins.
-Cet article
-Notre Dame de Confort, sanctuaire des frères prêcheurs à Lyon : 1218 – 1791 / Marie-Philippe Fontalirant, ed. 1875
-Les frères prêcheurs de Lyon : Notre-Dame de Confort : 1218-1789 / J. D. Levesque O. P. des frères Prêcheurs, éd. 1978
-La rubrique consacrée aux Dominicains dans le Dictionnaire historique de Lyon
- Une présentation rapide sur ce site.
L’inventaire des Jacobins est conservé aux Archives départementales du Rhône.
Ce fichier présente le fonds, ainsi qu’une petite bibliographie.
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