Question d'origine :
Pourquoi les filles ont plus souvent envie de faire pipi que les garçons ?
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 14/12/2015 à 10h12
Bonjour,
Pour commencer, revenons sur le fonctionnement du système urinaire chez l’être humain. Le Larousse médical décrit la vessie :
« Réservoir naturel de forme sphérique dans lequel l’urine s’accumule entre les mictions.
Physiologie :
La miction se déroule en plusieurs phases qui obéissent à un contrôle neurologique réflexe. Lors de la phase de remplissage vésical, l’urine élaborée par les reins est évacuée dans la vessie par les uretères. La pression intravésicale reste basse, le muscle vésical se laissant distendre. Le col vésical et le sphincter urétral sont alors fermés, ce qui permet la continence. Lorsque la vessie est pleine (sa capacité moyenne est de 300 à 400 millilitres), le besoin mictionnel apparaît. Les sphincters de l’urètre et du col vésical se relâchent, abaissant la pression urétrale, tandis que le muscle vésical se contracte, entraînant la vidange de la vessie et l’évacuation de l’urine par l’urètre. En fin de miction, les sphincters se referment, rétablissant la pression urétrale, et le muscle vésical se détend de façon que la vessie puisse de nouveau se remplir. »
Il n’existe donc pas de différences physiologiques entre l’homme et la femme pouvant expliquer une envie d’uriner plus fréquente chez l’un des deux sexes. Il s’agit cependant d’un stéréotype largement diffusé.
Une envie d’uriner fréquente peut aussi être une maladie, il s’agit de la vessie hyperactive. Le magazine Femme actuelle a questionné un urologue sur cette pathologie :
« Avant de monter en voiture pour un long trajet, vous anticipez déjà les pauses que vous serez obligée de faire. Au bureau, pile avant la réunion, vous prenez vos précautions.Les envies urgentes, ou « hyperactivité vésicale » pour les médecins, toucheraient près de 16 % de la population, en majorité des femmes. Parce que nous avons une vessie plus petite ? Pas du tout selon le Dr Adrien Vidart, urologue à l’hôpital Foch de Suresnes. « Sa contenance est de 300 à 350 ml, pour tout le monde ou presque. » C’est le signal envoyé au cerveau qui est déterminant, pas la capacité de stockage. Comme lorsqu’une envie pressante surgit au moment où on introduit la clé dans la serrure de sa porte, parce qu’on sait que les toilettes sont proches. »
Ce n’est donc pas la contenance de la vessie qui influe sur la fréquence des mictions. Selon les personnes l’envie d’uriner n’est pas la même. La quantité de boissons bue au cours de la journée ainsi que le choix des boissons peut influencer l’envie d’uriner. Le site E-Santé répertorie les causes de la vessie hyperactive :
« Habitudes de vie. Il faut s'attendre à remplir plus vite sa vessie si on a l'habitude d'avoir en permanence un verre ou une bouteille d'eau à la main. Qui plus est, le café et le thé pris en grande quantité (plus de cinq tasses par jour) ont un effet diurétique (qui augmente la sécrétion urinaire) et irritant sur la vessie, ce qui l'amène à se vider souvent. L'alcool (la bière surtout) a aussi un effet diurétique, tout comme certains produits naturels : la glucosamine, les herbes qui "nettoient l'organisme" et les produits aux propriétés dites amaigrissantes. »
La consommation de boissons ou d’aliments diurétiques agit aussi sur la fréquence des mictions.
Les hommes consommant plus d’alcool que les femmes, leur fréquence de miction devrait être plus importante. L’INPES a consacré un dossier à la consommation d’alcool des hommes :
« Les hommes sont deux fois plus nombreux que les femmes à boire de l’alcool tous les jours.
De façon générale, les hommes sont beaucoup plus consommateurs d’alcool que les femmes. Ils boivent quotidiennement plus de deux fois plus fréquemment de l’alcool que les femmes. En effet, si en moyenne 19,3% des 12-75 ans ont déclaré avoir bu de l’alcool tous les jours au cours des douze derniers mois, on compte parmi eux 27,8% d’hommes et 11,2% de femmes. »
Alors pourquoi ce stéréotype persiste ?
Cela reste un mystère ! Certaines hypothèses circulant sur internet indiquent que les femmes iraient plus souvent aux toilettes car il faudrait trouver un lieu propice pour uriner. Contrairement aux hommes qui pourraient uriner plus facilement. Pour d’autres internautes, ce stéréotype serait dû à l’attente devant les toilettes pour femmes. Cela donnerait l’impression que les femmes vont aux toilettes plus régulièrement alors qu’elles y vont seulement plus longtemps…
Le site Terra Femina revient sur le temps d’attente aux toilettes :
« Discrimination genrée
Pire que le temps d'attente, le manque, l'absence ou l'éloignement des toilettes pour femmes au sein de certains lieux sont à pointer du doigt. Un article du Time relève ainsi un extrait d'un document sur les toilettes et la justice sociale, rédigé par la chercheuse Judith Plaskow : « Non seulement l'absence de toilettes pour femmes signifie leur exclusion de certaines professions et lieux de pouvoir, mais il fonctionne aussi comme un argument explicite contre l'embauche de femmes au sein d'organisations précédemment exclusivement masculines ». Parmi les exemples cités, on retrouve l'école de médecine de Yale et la faculté de droit de Harvard. Rien que ça !
D'après Soraya Chemaly, l'auteur de l'article du Time traitant du sexisme dans les toilettes publiques « Nous sommes debout, à attendre dans la file parce que nos corps, comme ceux des personnes trans et queer, ont été historiquement négligés, ignorés, et jugés indignes de soins et de reconnaissance. Nous ne devrions pas avoir à attendre ou à reporter nos besoins. »
Nous n’avons malheureusement pas trouvé de sources fiables indiquant l’origine de ce stéréotype.
Pour en savoir plus :
- Les envies pressantes, ça se soigne sur Top santé.
- Découvrez les causes du syndrome mictional sur Améliore ta santé.
Bonne journée.
Pour commencer, revenons sur le fonctionnement du système urinaire chez l’être humain. Le Larousse médical décrit la vessie :
« Réservoir naturel de forme sphérique dans lequel l’urine s’accumule entre les mictions.
Physiologie :
La miction se déroule en plusieurs phases qui obéissent à un contrôle neurologique réflexe. Lors de la phase de remplissage vésical, l’urine élaborée par les reins est évacuée dans la vessie par les uretères. La pression intravésicale reste basse, le muscle vésical se laissant distendre. Le col vésical et le sphincter urétral sont alors fermés, ce qui permet la continence. Lorsque la vessie est pleine (sa capacité moyenne est de 300 à 400 millilitres), le besoin mictionnel apparaît. Les sphincters de l’urètre et du col vésical se relâchent, abaissant la pression urétrale, tandis que le muscle vésical se contracte, entraînant la vidange de la vessie et l’évacuation de l’urine par l’urètre. En fin de miction, les sphincters se referment, rétablissant la pression urétrale, et le muscle vésical se détend de façon que la vessie puisse de nouveau se remplir. »
Il n’existe donc pas de différences physiologiques entre l’homme et la femme pouvant expliquer une envie d’uriner plus fréquente chez l’un des deux sexes. Il s’agit cependant d’un stéréotype largement diffusé.
Une envie d’uriner fréquente peut aussi être une maladie, il s’agit de la vessie hyperactive. Le magazine Femme actuelle a questionné un urologue sur cette pathologie :
« Avant de monter en voiture pour un long trajet, vous anticipez déjà les pauses que vous serez obligée de faire. Au bureau, pile avant la réunion, vous prenez vos précautions.
Ce n’est donc pas la contenance de la vessie qui influe sur la fréquence des mictions. Selon les personnes l’envie d’uriner n’est pas la même. La quantité de boissons bue au cours de la journée ainsi que le choix des boissons peut influencer l’envie d’uriner. Le site E-Santé répertorie les causes de la vessie hyperactive :
« Habitudes de vie. Il faut s'attendre à remplir plus vite sa vessie si on a l'habitude d'avoir en permanence un verre ou une bouteille d'eau à la main. Qui plus est, le café et le thé pris en grande quantité (plus de cinq tasses par jour) ont un effet diurétique (qui augmente la sécrétion urinaire) et irritant sur la vessie, ce qui l'amène à se vider souvent. L'alcool (la bière surtout) a aussi un effet diurétique, tout comme certains produits naturels : la glucosamine, les herbes qui "nettoient l'organisme" et les produits aux propriétés dites amaigrissantes. »
La consommation de boissons ou d’aliments diurétiques agit aussi sur la fréquence des mictions.
Les hommes consommant plus d’alcool que les femmes, leur fréquence de miction devrait être plus importante. L’INPES a consacré un dossier à la consommation d’alcool des hommes :
« Les hommes sont deux fois plus nombreux que les femmes à boire de l’alcool tous les jours.
De façon générale, les hommes sont beaucoup plus consommateurs d’alcool que les femmes. Ils boivent quotidiennement plus de deux fois plus fréquemment de l’alcool que les femmes. En effet, si en moyenne 19,3% des 12-75 ans ont déclaré avoir bu de l’alcool tous les jours au cours des douze derniers mois, on compte parmi eux 27,8% d’hommes et 11,2% de femmes. »
Alors pourquoi ce stéréotype persiste ?
Cela reste un mystère ! Certaines hypothèses circulant sur internet indiquent que les femmes iraient plus souvent aux toilettes car il faudrait trouver un lieu propice pour uriner. Contrairement aux hommes qui pourraient uriner plus facilement. Pour d’autres internautes, ce stéréotype serait dû à l’attente devant les toilettes pour femmes. Cela donnerait l’impression que les femmes vont aux toilettes plus régulièrement alors qu’elles y vont seulement plus longtemps…
Le site Terra Femina revient sur le temps d’attente aux toilettes :
« Discrimination genrée
Pire que le temps d'attente, le manque, l'absence ou l'éloignement des toilettes pour femmes au sein de certains lieux sont à pointer du doigt. Un article du Time relève ainsi un extrait d'un document sur les toilettes et la justice sociale, rédigé par la chercheuse Judith Plaskow : « Non seulement l'absence de toilettes pour femmes signifie leur exclusion de certaines professions et lieux de pouvoir, mais il fonctionne aussi comme un argument explicite contre l'embauche de femmes au sein d'organisations précédemment exclusivement masculines ». Parmi les exemples cités, on retrouve l'école de médecine de Yale et la faculté de droit de Harvard. Rien que ça !
D'après Soraya Chemaly, l'auteur de l'article du Time traitant du sexisme dans les toilettes publiques « Nous sommes debout, à attendre dans la file parce que nos corps, comme ceux des personnes trans et queer, ont été historiquement négligés, ignorés, et jugés indignes de soins et de reconnaissance. Nous ne devrions pas avoir à attendre ou à reporter nos besoins. »
Nous n’avons malheureusement pas trouvé de sources fiables indiquant l’origine de ce stéréotype.
Pour en savoir plus :
- Les envies pressantes, ça se soigne sur Top santé.
- Découvrez les causes du syndrome mictional sur Améliore ta santé.
Bonne journée.
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