Question d'origine :
Bonjour,
Je voudrais savoir si les prisonniers de guerre allemands de 1945 en Norvège sont restés dans ce pays avant d'être libérés et renvoyés dans leur pays ou bien s'il est possible que certains d'entre eux aient été envoyés en France avant de regagner l'Allemagne.
Merci d'avance.
MCBoussard
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 19/12/2015 à 16h11
Bonjour
La documentation sur les prisonniers de guerre en général est assez abondante.
En ce qui concerne les prisonniers allemands, on trouve un livre très complet sur les prisonniers de guerre allemands en France, de 1944 à 1949 : Les prisonniers de guerre allemands. France, 1944-1949.
Dans l’ouvrage, la captivité des prisonniers de guerre. Histoire, art et mémoire. 1939-1945, on pourra consulter à la p.131, le chapitre intitulé
« Heimkehr, les retours de prisonniers de guerre allemands de 1945 à 1956 ».
Vous pouvez aussi vous reporter à cet article : La recherche des Allemands prisonniers ou portés disparus au cours de la Seconde Guerre mondiale, qui retrace l’historique et les différentes étapes de la cette recherche.
Dans un article de Wikipédia,
Prisonniers de guerre de la Seconde Guerre mondiale, vous trouverez un développement sur les prisonniers allemands, qui donne le cadre général.
"Pendant la guerre, les armées des États-Unis, du Royaume-Uni, du Canada et de l'Australie ont de manière générale traité les prisonniers de l'Axe en stricte conformité avec la Convention de Genève (1929). Certaines violations ont cependant été constatées. Selon Stephen E. Ambrose, des quelque 1000 anciens combattants américains qu'il a interrogés, un seul a admis avoir tué un prisonnier. Cependant, un tiers lui ont dit qu'ils avaient vu des soldats américains tuer des prisonniers allemands.
Devant l'afflux de prisonniers à la fin de la guerre, les États-Unis créent la désignation de "forces ennemies désarmées" (DEF) afin de ne pas traiter les détenus comme prisonniers de guerre. Un grand nombre de ces soldats ont été maintenus dans des champs ouverts dans divers Rheinwiesenlagers.
Après la capitulation de l'Allemagne en mai 1945, de nombreux prisonniers allemands sont contraints au travail forcé dans des pays comme le Royaume-Uni et la France. Beaucoup meurent lors d'opérations de déminage.
En 1946, le Royaume-Uni détient plus de 400 000 prisonniers allemands. En 1947, le Ministère de l'Agriculture s'oppose au rapatriement des prisonniers allemands car ils représentent 25 pour cent de la main-d'œuvre agricole.
À l'automne 1945, la Croix Rouge Internationale est autorisée à fournir de l'aide telle que de la nourriture et à visiter les camps de prisonniers dans les zones d'occupation britannique et française de l'Allemagne et, à partir du 4 février 1946, dans la zone d'occupation américaine. "Lors de leurs visites, les délégués ont fait observer que les prisonniers de guerre allemands sont souvent détenus dans des conditions effroyables. Ils ont attiré l'attention des autorités sur ce fait, et peu à peu réussi à obtenir certaines améliorations".
Des transferts de prisonniers ont lieu entre les Alliés. 6 000 officiers allemands sont transférés au camp de concentration de Sachsenhausen sous administration soviétique.
Entre 1945 et 1948, la France a détenu 1 065 000 prisonniers dont 907 000 Allemands, soit 22,4 % du total des prisonniers de guerre allemands, équivalent au 1er contingent en Occident au 4e trimestre de 19472. 765 000 n’ont pas été capturés par ses armées mais cédés, principalement par les Américains (740 000), entre février 1945 et mai 1946. À partir d’avril 1947, la plupart furent rapatriés, les autres (137 987 prisonniers de guerre) optant pour un statut de travailleur civil libre. Ces prisonniers seront principalement employés dans l'industrie, l'agriculture ou pour des missions dangereuses. Sur les 24 178 prisonniers de guerre officiellement décédés, 5 745 furent victimes des conditions de vie dans les dépôts français3. Les campagnes de déminage feront 500 morts français et 5 000 morts allemands.
Les conditions de détention sont d'abord difficiles mais progressivement le régime de détention s'assouplit (dimanche accordé, statut de salarié libre, loisir et sexualité possibles mais cachées).
Une réplique d'une annexe d'un camp de prisonniers de guerre français de la Seconde Guerre mondiale est exposée dans une des maisons de l'écomusée Roscheider Hof de Konz en Allemagne."
Par contre, hélas, nous n’avons rien trouvé de précis concernant la Norvège, sauf peut-être :
- Travail forcé des Allemands après la Seconde Guerre mondiale, dont vous trouverez ci-dessous un extrait :
"Prisonniers allemands
Selon les archives soviétiques, 2,7 millions de soldats ayant servi dans la Wehrmacht furent capturés par l'Union soviétique pendant la Seconde Guerre mondiale et 381 067 trouvèrent la mort dans les camps du NKVD (356 700 ressortissants allemands et 24 367 d'autres pays)14.
Selon d'autres sources, une partie plus ou moins importante des 1,3 million de soldats allemands portés disparus sur le front de l'Est seraient morts en captivité. L'historien allemand Rüdiger Overmans estime ce nombre à environ 700 000 et le nombre total de soldats allemands morts après avoir été fait prisonnier à 1 million15.
Ces prisonniers furent employés comme main-d’œuvre forcée dans l'économie de guerre soviétiques et lors de la reconstruction. Si la plupart furent libérés assez rapidement (ils ne sont plus que 85 000 en octobre 1949, pour la plupart des criminels de guerre), le dernier ne retrouva la liberté qu'en 1956."
- Un article en anglais :
Skorpa prisoner of war camp
Au vu de ces quelques éléments, il est difficile de se prononcer sur le fait de savoir si certains prisonniers allemands de Norvège ont pu être envoyés en France. Si vous cherchez l’itinéraire d’une personne en particulier :
- Les archives de l'Armée allemande se trouvent à Berlin.
Il y a aussi une version en français, ainsi qu'un formulaire à remplir pour les recherches. La réponse met longtemps à venir (6-9 mois), ils sont surchargés.
- Vous pouvez vous adresser à la Croix-Rouge Internationale
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