Question d'origine :
Bonjour,
que pouvez vous me dire sur le "Scandale" de l'Autel de la Victoire de la fin du IVè siècle? j'ai du mal à trouver des sources pertinentes sur cet évènement...
d'avance merci!
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 23/01/2016 à 10h49
Bonjour,
Voici, pour commencer un petit rappel des faits :
L’autel de la Victoire
Les luttes entre christianisme et religions traditionnelles eurent leur écho dans la Curie. Un autel à la Victoire y était placé. L’empereur Constance II le fit enlever en 357, Julien le rétablit en 361 ; Gratien le fit de nouveau enlever en 382, en même temps qu’il supprimait toutes les immunités et revenus des Vestales et des sacerdoces romains. Une pétition des sénateurs demanda l’abolition de ces mesures, mais l’évêque de Rome Damase Ier la neutralise par une contre-pétition de sénateurs chrétiens. Symmaque en 384 plaida de nouveau auprès de l’empereur Valentinien II pour la levée de ces mesures, en vain car Ambroise de Milan, qui avait une grande influence sur l’empereur, réfuta ses arguments. Le poète Prudence rédigea aussi un Contra Symmachum. En 393, Eugène, chrétien mais modéré fit réinstaller l’autel de la Victoire, pour la dernière fois.
Source : neslo.fr
Parmi les sources repérées, deux nous permettent également de recontextualiser cette affaire :
* Une étude de document dans Le monde romain (page 324) :Symmaque et l'autel de la Victoire (seule l'étude est en ligne, le texte se trouvera dans un des écrits de Symmaque, mais le temps imparti pour vous répondre ne nous a pas permis de le retrouver parmi les 4 volumes) : Il importe de bien comprendre en quoi consiste exactement l'affaire de l'autel de la victoire : Auguste avait installé une statue et un autel de la Victoire dans la salle de réunion du Sénat, la Curie. Avant chaque séance, les sénateurs y jetaient quelques grains d'encens et tous les ans, on y prononçait des vœux en faveur du prince et de l’État. L'autel fut retiré sur Ordre de Constance II lors de sa venue à Rome en 357, rétabli sous Julien, puis ôté de nouveau par Gratien en 382, motivant la double démarche de Symmaque. Mais au-delà de l'enjeu symbolique de l'autel, c'est toute la politique des empereurs chrétiens envers les anciens cultes qui est en cause. Il n'est pas non plus indifférent que ce discours ait été rédigé au lendemain même de la mort de Gratien et lde l'usurpation de Maxime en 383.
* Lettres de Saint Ambroise page 329 et suivantes : Dissertation sur l'Autel de la Victoire.
Extrait : [...] Mais l'aveuglement des Romains a été porté bien plus loin, puisque non contents d'avoir introduit dans Rome toutes les divinités étrangères, ils ont adoré leur propre imagination et l'illusion de leur esprit. Qu'est-ce en effet que la Victoire dont ils avaient placé la statue à l'entrée du Sénat, et devant laquelle tout ces graves magistrats qui allaient décider du sort des particuliers ou de la destinée de la République, prêtaient un serment solennel ? Elle n'est après tout que l'idée flatteuse d'un conquérant qui se glorifie d'avoir vaincu ses ennemis, d'avoir mis leur armée en déroute, de s'être enrichi de leurs dépouilles, d'être devenu maître de leurs provinces. Et où trouvera-t-on en cela la moindre trace de divinité ? Ou plutôt n'y remarquera-t-on pas une stupidité presque incroyable qui a fait oublier à des hommes en apparence si sages, que le véritable Dieu est le Seigneur des armées, et qu'il donne la Victoire à qui il lui plait, selon qu'il veut ou humilier ou agrandir les Empires.
Quelques sources complémentaires :
* Chronique des derniers paiens : la disparition du paganisme dans l'Empire romain du règne de Constantin à celui de Justinien / Pierre Chuvin
* Un ouvrage qui ne se trouve pas à la bibliothèque de Lyon : Colloque genevois sur Symmaque : à l'occasion du mille six centième anniversaire du conflit de l'autel de la Victoire, [1984] / publié par F. Paschoud...(Ed. Belles Lettres)
* Trois harangues au sujet du conflit de l'autel de la victoire (édité en 1639, consultable en ligne sur Gallica)
* Article Barbarie et hérésie dans l’œuvre de saint Ambroise de Milan (374-397) dans la revue Le Moyen Age
Voici, pour commencer un petit rappel des faits :
Les luttes entre christianisme et religions traditionnelles eurent leur écho dans la Curie. Un autel à la Victoire y était placé. L’empereur Constance II le fit enlever en 357, Julien le rétablit en 361 ; Gratien le fit de nouveau enlever en 382, en même temps qu’il supprimait toutes les immunités et revenus des Vestales et des sacerdoces romains. Une pétition des sénateurs demanda l’abolition de ces mesures, mais l’évêque de Rome Damase Ier la neutralise par une contre-pétition de sénateurs chrétiens. Symmaque en 384 plaida de nouveau auprès de l’empereur Valentinien II pour la levée de ces mesures, en vain car Ambroise de Milan, qui avait une grande influence sur l’empereur, réfuta ses arguments. Le poète Prudence rédigea aussi un Contra Symmachum. En 393, Eugène, chrétien mais modéré fit réinstaller l’autel de la Victoire, pour la dernière fois.
Source : neslo.fr
Parmi les sources repérées, deux nous permettent également de recontextualiser cette affaire :
* Une étude de document dans Le monde romain (page 324) :
* Lettres de Saint Ambroise page 329 et suivantes : Dissertation sur l'Autel de la Victoire.
Extrait : [...] Mais l'aveuglement des Romains a été porté bien plus loin, puisque non contents d'avoir introduit dans Rome toutes les divinités étrangères, ils ont adoré leur propre imagination et l'illusion de leur esprit. Qu'est-ce en effet que la Victoire dont ils avaient placé la statue à l'entrée du Sénat, et devant laquelle tout ces graves magistrats qui allaient décider du sort des particuliers ou de la destinée de la République, prêtaient un serment solennel ? Elle n'est après tout que l'idée flatteuse d'un conquérant qui se glorifie d'avoir vaincu ses ennemis, d'avoir mis leur armée en déroute, de s'être enrichi de leurs dépouilles, d'être devenu maître de leurs provinces. Et où trouvera-t-on en cela la moindre trace de divinité ? Ou plutôt n'y remarquera-t-on pas une stupidité presque incroyable qui a fait oublier à des hommes en apparence si sages, que le véritable Dieu est le Seigneur des armées, et qu'il donne la Victoire à qui il lui plait, selon qu'il veut ou humilier ou agrandir les Empires.
Quelques sources complémentaires :
* Chronique des derniers paiens : la disparition du paganisme dans l'Empire romain du règne de Constantin à celui de Justinien / Pierre Chuvin
* Un ouvrage qui ne se trouve pas à la bibliothèque de Lyon : Colloque genevois sur Symmaque : à l'occasion du mille six centième anniversaire du conflit de l'autel de la Victoire, [1984] / publié par F. Paschoud...(Ed. Belles Lettres)
* Trois harangues au sujet du conflit de l'autel de la victoire (édité en 1639, consultable en ligne sur Gallica)
* Article Barbarie et hérésie dans l’œuvre de saint Ambroise de Milan (374-397) dans la revue Le Moyen Age
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