Question d'origine :
Bonjour,
Pouvez vous nous expliquer -si cela n’a pas déjà été fait-comment se fait-il que nous ne pouvons voir ,dans le miroir ,nos propres yeux bouger ?
merci
Réponse du Guichet
bml_san
- Département : Médiathèque du Bachut Santé
Le 27/01/2016 à 15h47
Bonjour,
Votre question est très intéressante et nous a demandé de nombreuses recherches pour finalement tomber sur une explication relativement simple : Quand nous sommes face à un miroir, nos yeux visualisent notre reflet. Ils sont effectivement capables de capter un mouvement à la périphérie mais ils ne peuvent pas se capter eux-mêmes en train de faire un mouvement. Il existe une explication de cet « intervalle » entre deux mouvements : les saccades, qui nous permettent aussi de lire.
"Voir le caractère aveugle des saccades
Regardez vos yeux dans un miroir en allant d’un œil à l’autre. Il est impossible de les voir en train de se mouvoir. Seule une autre personne peut voir les mouvements des yeux d’un sujet. Les signaux de ses rétines sont en effet supprimés par ses propres saccades.
Vous pourrez également observer que toute image consécutive de petite taille et située dans la fovéa, disparaît durant chaque saccade oculaire."
Source : L'œil et le cerveau: La psychologie de la vision par Richard L. Gregory
On retrouve aussi cette explication de saccade dans le livre Les neurones de la lecture de Dehaenne :
"Tout commence par la rétine, où viennent se projeter les photons renvoyés par la page. Ce capteur est loin d’être aussi parfait qu’on l’a prétendu. En effet, il n’est pas homogène. Seule la région centrale de la rétine, appelée la fovéa, est riche en cellules photo-réceptrices de très haute résolution, les cônes. Cette région, qui occupe environ quinze degrés du champ visuel, est la seule zone de la rétine réellement utile à la lecture. […]
L’étroitesse de la fovéa est la raison principale pour laquelle nous bougeons incessamment les yeux au cours de la lecture. En orientant le regard, nous « scannons » le texte à lire à l’aide de la partie la plus sensible de notre capteur visuel, la seule capable de discriminer finement les lettres. De surcroît, nous ne parcourons pas le texte de façon continue. Au contraire nos yeux se déplacent par petits mouvements discrets, par saccades. Vous en effectuez actuellement 4 ou 5 par seconde afin d’amener ces mots dans votre fovéa.
Lorsqu’il prépare les saccades, notre cerveau adapte la distance parcourue par l’œil .
[Lors d’une expérience réalisée avec un ordinateur, des chercheurs ont montrés que l’œil ne se focalise que sur une partie du texte, les parties du texte non ciblées par la fovéa sont remplacées par des xxx et les cobayes n’y voient que du feu !]
Pourquoi cette étonnante cécité périphérique ? Au moment où il se produit, le changement de lettres n’est pas visible parce qu’il survient au pic de vitesse de l’œil, à un moment où l’image rétinienne est rendue floue par le déplacement.
En résumé, les contraintes que l’œil impose à la lecture sont considérables. La structure de notre capteur visuel nous oblige à parcourir les phrases de façon saccadée, en déplaçant le regard tous les deux ou trois dixièmes de seconde."
Pour en savoir plus sur le fonctionnement oculaire et ses liaisons au cerveau, consultez l'excellent site du lecerveau.mcgill.ca
Cordialement,
L’équipe Cap’Culture Santé.
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