Question d'origine :
Est-ce que la toile de l'ariagnée pourrait-elle être une alternative au nylon?
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 08/02/2016 à 12h09
Bonjour,
Le journal Le Temps a consacré un article sur la soie de l’araignée :
« La soie d’araignée, matériau du futur pour la médecine et les textiles.
Cliniques et industriels tentent d’exploiter les vertus de la soie d’araignée. Produire en quantités utilisables la précieuse molécule qui la constitue n’est toutefois pas facile.
Présente dans tout l’hémisphère Sud, la femelle Nephila Clavipes , grande comme la paume de la main, tisse d’immenses toiles aux reflets dorés qui, justement, valent de l’or. Légère, étonnamment élastique et flexible tout en étant plus résistante que l’acier ou le nylon, la soie naturelle de cet arachnide amortit les forces de torsion et possède aussi une mémoire de forme.
Depuis longtemps, les qualités de ce biomatériau sont dans le collimateur des industriels à la recherche de fibres et textiles techniques haute performance. Mais si le tissage de ce fil d’un jaune éblouissant est maîtrisé depuis le XVIIe siècle pour faire de somptueuses parures, la question de l’approvisionnement est plus délicate.
La collecte par «dévidage» consiste à immobiliser sans douleur les géantes tisserandes et à tirer délicatement le filament de leur abdomen, simultanément enroulé sur une bobine. La technique, qui fournit 200 mètres de soie en quinze minutes, est utilisée par l’équipe du professeur Peter Vogt, chef de laboratoire à la Clinique plastique et reconstructrice de la main de Hanovre, en Allemagne, pour expérimenter les propriétés de la soie sur des moutons.
[…]
A l’Institut de physique de Rennes (CNRS), en France, on apprécie le fil de la Nephila Clavipes pour ses caractéristiques structurales. D’un diamètre de cinq millionièmes de mètres (microns), lisse sur toute sa longueur, neutre médicalement et plus robuste que le verre, la soie, qui transporte si bien la lumière, pourrait un jour remplacer la fibre optique des fibroscopes et endoscopes.
Les extraordinaires propriétés de la soie d’araignée sont donc très attendues par les industriels. Mais le cannibalisme pratiqué par certaines espèces complique l’élevage intensif et la technique artisanale de la «traite» exclut la production à grande échelle. Des spécialistes rivalisent donc d’ingéniosité pour tenter de reproduire ces qualités de manière biosynthétique.
[…]
Les fibres obtenues pourraient servir en médecine, mais aussi à la fabrication de vêtements et accessoires de sport, de pièces d’automobiles, de films transparents, de revêtements, d’adhésifs et de gels. […] »
La soie d’araignée a donc de nombreuses propriétés lui permettant de remplacer certains matériaux actuels issus de la pétrochimie. Les scientifiques essaient de développer des techniques de production variées car l’élevage d’araignée est complexe du fait de leur penchant pour le cannibalisme…
Une marque de vêtements techniques propose déjà une veste en soie d’araignée, elle remplace le nylon dans ce vêtement :
« On sait depuis longtemps que la soie d’araignée est un des matériaux les plus extensibles et résistants au monde. Mais sa récolte reste le principal problème, les araignées se mangeant souvent entre elles, et ne pouvant donc pas produire suffisamment. Heureusement, les deux entreprises ont trouvé le moyen de créer en plus grande quantité de la soie d’araignée. Les araignées produisent la soie grâce à une protéine dite fibroïne. Ainsi en isolant le gène responsable de la fibroïne, les scientifiques ont pu l’injecter à des bactéries (modifiées génétiquement), augmentant les capacités de production sans faire appel à des araignées. Une fois la protéine recueillie, ils ont pu créer de la soie artificielle.
Sa résistance et son élasticité font de ce matériau un très bon substituant au matériau actuel pour créer nos vêtements. Aussi facile à tisser, et donnant une parka similaire aux autres, les deux sociétés imaginent déjà une mise sur le marché d’ici 2016. Une alternative pour le moins prometteuse puisque les avantages environnementaux ne sont pas négligeables. En effet, les matériaux comme le polyester ou le nylon (ce sont des polymères synthétiques) nécessitent du pétrole … et à l’heure où l’ensemble du monde comprend le besoin urgent de sortir des énergies fossiles, ce nouveau matériau synthétique arrive à point. »
Source : Soo curious.
La soie d’araignée est donc une alternative viable au nylon pour la fabrication de tissus.
Vous pouvez consulter l’ouvrage Biomimétisme : la technologie imite la nature qui développe les propriétés de la soie d’araignée et les compare à celles des matériaux plastiques utilisés dans l’industrie.
Vous pouvez aussi consulter ces précédentes questions du Guichet qui vous apporteront d’autres éléments : Protéines de soie d’araignée dans le lait de chèvre et Araignées traite du fil.
Pour aller plus loin :
- Biomimétisme : quand la nature inspire des innovations durables, Janine M. Benyus.
- Biomimétisme et matériaux, Observatoire français des techniques avancées.
- Le vivant comme modèle, Gauthier Chapelle; avec la participation de Michèle Decoust.
Bonne journée.
Le journal Le Temps a consacré un article sur la soie de l’araignée :
« La soie d’araignée, matériau du futur pour la médecine et les textiles.
Cliniques et industriels tentent d’exploiter les vertus de la soie d’araignée. Produire en quantités utilisables la précieuse molécule qui la constitue n’est toutefois pas facile.
Depuis longtemps, les qualités de ce biomatériau sont dans le collimateur des industriels à la recherche de fibres et textiles techniques haute performance. Mais si le tissage de ce fil d’un jaune éblouissant est maîtrisé depuis le XVIIe siècle pour faire de somptueuses parures, la question de l’approvisionnement est plus délicate.
La collecte par «dévidage» consiste à immobiliser sans douleur les géantes tisserandes et à tirer délicatement le filament de leur abdomen, simultanément enroulé sur une bobine. La technique, qui fournit 200 mètres de soie en quinze minutes, est utilisée par l’équipe du professeur Peter Vogt, chef de laboratoire à la Clinique plastique et reconstructrice de la main de Hanovre, en Allemagne, pour expérimenter les propriétés de la soie sur des moutons.
[…]
A l’Institut de physique de Rennes (CNRS), en France, on apprécie le fil de la Nephila Clavipes pour ses caractéristiques structurales. D’un diamètre de cinq millionièmes de mètres (microns), lisse sur toute sa longueur, neutre médicalement et plus robuste que le verre, la soie, qui transporte si bien la lumière, pourrait un jour remplacer la fibre optique des fibroscopes et endoscopes.
Les extraordinaires propriétés de la soie d’araignée sont donc très attendues par les industriels. Mais le cannibalisme pratiqué par certaines espèces complique l’élevage intensif et la technique artisanale de la «traite» exclut la production à grande échelle. Des spécialistes rivalisent donc d’ingéniosité pour tenter de reproduire ces qualités de manière biosynthétique.
[…]
Les fibres obtenues pourraient servir en médecine, mais aussi à la fabrication de vêtements et accessoires de sport, de pièces d’automobiles, de films transparents, de revêtements, d’adhésifs et de gels. […] »
La soie d’araignée a donc de nombreuses propriétés lui permettant de remplacer certains matériaux actuels issus de la pétrochimie. Les scientifiques essaient de développer des techniques de production variées car l’élevage d’araignée est complexe du fait de leur penchant pour le cannibalisme…
Une marque de vêtements techniques propose déjà une veste en soie d’araignée, elle remplace le nylon dans ce vêtement :
« On sait depuis longtemps que la soie d’araignée est un des matériaux les plus extensibles et résistants au monde. Mais sa récolte reste le principal problème, les araignées se mangeant souvent entre elles, et ne pouvant donc pas produire suffisamment. Heureusement, les deux entreprises ont trouvé le moyen de créer en plus grande quantité de la soie d’araignée. Les araignées produisent la soie grâce à une protéine dite fibroïne. Ainsi en isolant le gène responsable de la fibroïne, les scientifiques ont pu l’injecter à des bactéries (modifiées génétiquement), augmentant les capacités de production sans faire appel à des araignées. Une fois la protéine recueillie, ils ont pu créer de la soie artificielle.
Source : Soo curious.
La soie d’araignée est donc une alternative viable au nylon pour la fabrication de tissus.
Vous pouvez consulter l’ouvrage Biomimétisme : la technologie imite la nature qui développe les propriétés de la soie d’araignée et les compare à celles des matériaux plastiques utilisés dans l’industrie.
Vous pouvez aussi consulter ces précédentes questions du Guichet qui vous apporteront d’autres éléments : Protéines de soie d’araignée dans le lait de chèvre et Araignées traite du fil.
Pour aller plus loin :
- Biomimétisme : quand la nature inspire des innovations durables, Janine M. Benyus.
- Biomimétisme et matériaux, Observatoire français des techniques avancées.
- Le vivant comme modèle, Gauthier Chapelle; avec la participation de Michèle Decoust.
Bonne journée.
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter