Question d'origine :
Bonjour,
je cherche des pistes de lecture pour définir la croyance, ainsi que ce qui la sépare de la foi et de la connaissance (et ce qui sépare ces deux concepts, car si la foi est la croyance certaine, pourquoi n'est-elle pas un savoir?)
je dois avouer que Hume dans le texte est un peu corsé pour moi : peut-être auriez-vous des bonnes suggestions de commentaires ou de rétrospective abordable sur la question?
Merci beaucoup d'avance, et plus généralement pour votre superbe travail!
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 05/03/2016 à 09h43
Bonjour,
La croyance est un état mental qui consiste à considérer qu’une certaine représentation est vraie. C’est son rapport à la vérité qui fait problème puisqu’elle s’affirme en l’absence de preuves, et trouve sa condition subjective dans la conviction intime du sujet. Aussi, la tradition philosophique l’a-t-elle souvent opposé au savoir véritable, dont les conditions (universalité et nécessité) sont au contraire objectives, comme étant celles de la vérité démonstrative et rationnelle.
Quelques ouvrages généraux et très abordables sur ce thème qui suscite beaucoup de questions annexes :
Qu’est ce que croire?
Croyances, comment expliquer le monde
Dissertations sur la croyance
La croyance :
Dans un souci de clarification conceptuelle, l’ouvrage retrace les grandes articulations et mutations de la pensée philosophique de la croyance et montre l’importance de cette disposition intellectuelle, qui se décline aussi bien théoriquement que pratiquement, par la constitution de systèmes de significations individuels ou collectifs, dont la place dans la société humaine, quel que soit son degré d’évolution dans l’ordre de la rationalité, a toujours été considérable.
Plus précisément sur le projet philosophique d’Hume :
Comprendre Hume :
Hume est un penseur pour notre temps, mais il n’est pas facile de le comprendre. Cette difficulté tient à la résistance qu’on oppose à la qualité que cultive la pensée sceptique : le sens positif de l’inquiétude, la valeur accordée à l’incertitude plus qu’à la tranquille assurance des dogmes.
Comprendre Hume, c’est donner quelque valeur au principe d’incertitude, comme principe heuristique dans le domaine du savoir, et comme principe de vie et de sagesse, dans le domaine des valeurs et de l’action.
Le sceptique n’accorde pas un crédit absolu à la raison dogmatique, raisonnante ou raisonnable, mais peut accorder un crédit raisonnable à l’intuition et au sentiment. Il n’accorde à la raison que sa dimension humaine et rien qu’humaine..
La philosophie sceptique n’est pas une pensée du désenchantement et du rabaissement de l’homme, mais sa défense active en qu’être qui « invente ses valeurs. »
La philosophie humienne est « la leçon d’une démarche qui dit sa vérité ». (Extrait de l’introduction)
Apprendre à philosopher avec Hume :
Comment s’étonner de la place consacrée à la religion dans la pensée de Hume, philosophie de la croyance par excellence ? Les phénomènes religieux dans toutes leurs variantes-religion populaire ou savante, polythéisme ou théisme, superstition ou enthousiasme-sont étudiés dans les sections X et XI de « l’enquête sur l’entendement humain », dans « L’histoire naturelle de la religion » et « Les dialogues sur la religion naturelle », ainsi que dans plusieurs essais. De manière très subversive, la religion ou plutôt les religions sont analysées comme des croyances parmi d’autres ; A ce titre, elles sont traitées comme n’importe quelle fiction : de manière anthropologique, historique et septique ; Quels principes de la nature humaine sont à l’œuvre dans ces constructions imaginaires, quels circonstances ont pesé sur leur développement, sont-elles à même de supporter le test pragmatique :manifestent-elles une logique d’aisance de l’imagination guidée par le principe de plaisir ?
Hume suspend la question de l’existence de Dieu pour s’interroger sur les raisons qui nous poussent à y croire .A ce titre, il convient de ressaisir le début des « dialogues » dans le cadre sceptique de sa philosophie. Lorsqu’il affirme que l’existence divine ne fait pas problème, il faut se rappeler sa conception de l’existence : la seule dont nous puissions jamais être assurés est celle de nos perceptions .Pour cette raison, la seule question pertinente porte sur la « manière » dont nous concevons cette existence, autrement dit sur la nature de la divinité à laquelle nous adhérons…
Bonnes lectures
La croyance est un état mental qui consiste à considérer qu’une certaine représentation est vraie. C’est son rapport à la vérité qui fait problème puisqu’elle s’affirme en l’absence de preuves, et trouve sa condition subjective dans la conviction intime du sujet. Aussi, la tradition philosophique l’a-t-elle souvent opposé au savoir véritable, dont les conditions (universalité et nécessité) sont au contraire objectives, comme étant celles de la vérité démonstrative et rationnelle.
Quelques ouvrages généraux et très abordables sur ce thème qui suscite beaucoup de questions annexes :
Qu’est ce que croire?
Croyances, comment expliquer le monde
Dissertations sur la croyance
La croyance :
Dans un souci de clarification conceptuelle, l’ouvrage retrace les grandes articulations et mutations de la pensée philosophique de la croyance et montre l’importance de cette disposition intellectuelle, qui se décline aussi bien théoriquement que pratiquement, par la constitution de systèmes de significations individuels ou collectifs, dont la place dans la société humaine, quel que soit son degré d’évolution dans l’ordre de la rationalité, a toujours été considérable.
Plus précisément sur le projet philosophique d’Hume :
Comprendre Hume :
Hume est un penseur pour notre temps, mais il n’est pas facile de le comprendre. Cette difficulté tient à la résistance qu’on oppose à la qualité que cultive la pensée sceptique : le sens positif de l’inquiétude, la valeur accordée à l’incertitude plus qu’à la tranquille assurance des dogmes.
Comprendre Hume, c’est donner quelque valeur au principe d’incertitude, comme principe heuristique dans le domaine du savoir, et comme principe de vie et de sagesse, dans le domaine des valeurs et de l’action.
Le sceptique n’accorde pas un crédit absolu à la raison dogmatique, raisonnante ou raisonnable, mais peut accorder un crédit raisonnable à l’intuition et au sentiment. Il n’accorde à la raison que sa dimension humaine et rien qu’humaine..
La philosophie sceptique n’est pas une pensée du désenchantement et du rabaissement de l’homme, mais sa défense active en qu’être qui « invente ses valeurs. »
La philosophie humienne est « la leçon d’une démarche qui dit sa vérité ». (Extrait de l’introduction)
Apprendre à philosopher avec Hume :
Comment s’étonner de la place consacrée à la religion dans la pensée de Hume, philosophie de la croyance par excellence ? Les phénomènes religieux dans toutes leurs variantes-religion populaire ou savante, polythéisme ou théisme, superstition ou enthousiasme-sont étudiés dans les sections X et XI de « l’enquête sur l’entendement humain », dans « L’histoire naturelle de la religion » et « Les dialogues sur la religion naturelle », ainsi que dans plusieurs essais. De manière très subversive, la religion ou plutôt les religions sont analysées comme des croyances parmi d’autres ; A ce titre, elles sont traitées comme n’importe quelle fiction : de manière anthropologique, historique et septique ; Quels principes de la nature humaine sont à l’œuvre dans ces constructions imaginaires, quels circonstances ont pesé sur leur développement, sont-elles à même de supporter le test pragmatique :manifestent-elles une logique d’aisance de l’imagination guidée par le principe de plaisir ?
Hume suspend la question de l’existence de Dieu pour s’interroger sur les raisons qui nous poussent à y croire .A ce titre, il convient de ressaisir le début des « dialogues » dans le cadre sceptique de sa philosophie. Lorsqu’il affirme que l’existence divine ne fait pas problème, il faut se rappeler sa conception de l’existence : la seule dont nous puissions jamais être assurés est celle de nos perceptions .Pour cette raison, la seule question pertinente porte sur la « manière » dont nous concevons cette existence, autrement dit sur la nature de la divinité à laquelle nous adhérons…
Bonnes lectures
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