Question d'origine :
Bonjour,
Quelles sont, actuellement, les divisions, tranches et périodes, Nominatives et Numériques, les plus souvent admises pour classifier,hiérarchiser et "chronologiser" les différentes étapes de la vie ?
Les divisions de l'INSEE, pour aussi précises qu'elles soient, ne me paraissent pas suffisamment détaillées.
Comment délimiter au mieux, les ages de l'enfance,adolescence,troisième age et vieillesse, par exemple, notions qui, d'ailleurs doivent évoluer en fonction de l'allongement de la vie ?
Existe t il ,en particulier, des appellations et divisions précises et particulières entre l'adolescence et le troisième age ?
Peut on parler de 4° ou 5° age après le 3°qui serait l'age des "jeunes retraités", et où commence la notion de vieillesse de nos jours : 65,70,75, 80 ou plus ? Quel est d'aileurs le point de vue de la mèdecine, et à partir de quand, officiellement, interviennent les gériatres ,bien après les pédiatres ?
Toutes ces notions sont certes relatives, mais je vois qu'existerait quelques ouvrage en la matière. Pourriez vous m'indiquer , notamment, quelques extraits de leur table des matière, si ces dernières sont suffisamment détaillées. d'avance ,merci.
Réponse du Guichet
gds_ah
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 18/03/2016 à 10h07
Bonjour,
Les divisions de la vie en plusieurs étapes sont nombreuses et différentes selon le domaine du savoir qui s’y intéresse. De plus, selon le pays, elles varient.
Pour commencer, voici ce que nous dit Wikipedia sur une division qui date de l’antiquité :
Les conceptions de l'antiquité classique distinguent :
• trois grands âges de la vie :
o la jeunesse | symbolique : innocence
o l'âge adulte | symbolique : maturité
o la vieillesse | symbolique : sagesse
• quatre âges de la vie (conception depuis Pythagore, reprise au Moyen Âge par Philippe de Novare et par les peintres qui associent une caractéristique à chaque âge) :
o enfance
o adolescence
o maturité
o vieillesse
La psychologie envisage un autre partage.
Jacques et Claire Poujol dans leur livre « L’accompagnement psychologique et spirituel : guide de relation d'aide » (Empreinte Temps Présent, 2007) mentionnent les huit étapes de Erik Erikson :
Selon le psychologue Erik Erikson (Enfance et société, Delachaux et Niestlé, p 265 et ss), chaque être humain traverserait, au cours de la vie, huit crises psychosociales, c'est à dire provoquées par les problèmes sociaux auxquels il est confronté aux différentes étapes de sa vie.
La résolution de chacune de ces crises peut être orientée vers un pôle positif ou un pôle négatif. Erikson considère la croissance comme le cheminement de toute une existence. Il voit le développement humain continu de la naissance à la mort.
Ces étapes se chevauchent et nous les vivons toujours un peu toutes à la fois. Par exemple nous approfondissons sans cesse la confiance fondamentale de la première période. Chaque individu vit ces phases d'une manière qui lui est propre.
a. Le nourrisson (jusqu'à deux ans) (…)
b. La petite enfance (2 à 3 ans) (…)
c. L'âge du jeu (3 à 5 ans) (…)
d. L'âge de l'école (6 à 12 ans) (…)
e. L'adolescence (12 à 18 ans) (…)
f. Le jeune adulte (19 à 35 ans) (…)
g. L'âge adulte (35 à 65 ans)
h. Le vieillissement (après 65 ans)
Lemonde.fr présente dans un article, l’ouvrage de Christian Lalive d'Epinay et Stefano Cavalli, Le quatrième âge ou la dernière étape de la vie .
L’expression « quatrième âge » a été inventée au cours des années 1980 et s’est répandue très rapidement dans le langage courant. Cette création lexicale est européenne. (…) Il s’agit de concevoir deux âges distincts dans le processus de vieillissement, le « troisième âge » puis le « quatrième âge ».
Une prise de conscience commune est à l’origine de ces distinguos langagiers. Sa première source est d’ordre démographique. Dès les années d’après-guerre, la croissance de la population âgée a retenu l’attention des démographes, mais il s’agissait alors avant tout de sexagénaires et septuagénaires. A partir des années 1980, la croissance s’est poursuivie, mais était de plus en plus le fait des octogénaires, voire des nonagénaires. (…)
Le « quatrième âge » serait alors véritablement celui de la vieillesse, ce temps de la vie où la sénescence impose sa pesanteur, alors que les femmes et les hommes dans le « troisième âge » seraient encore épargnés. Dans nos pays, une forte majorité des personnes de soixante à quatre-vingts ans jouissent d’une santé relativement bonne et mènent une vie indépendante. Dès lors, l’expression nouvelle « quatrième âge » désigne une réalité aussi ancienne que l’être humain, à savoir ce stade de la vie marqué par le déclin biologique. Mais, en même temps, elle met en évidence sa nouveauté, à savoir qu’aujourd’hui ce déclin n’intervient pour la grande majorité qu’à un âge très avancé. (…)
L’idée que la vie humaine s’organise selon un emboîtement d’âges, ou d’étapes, de nature différente est présente depuis toujours dans les représentations collectives et a nourri depuis l’Antiquité la réflexion de théologiens, philosophes et savants. La plus ancienne, sans doute aussi la plus naturelle et la plus universelle, consiste dans la division tripartite entre la jeunesse, l’âge adulte et la vieillesse. Elle fournit la clé de l’énigme que le Sphinx soumet à OEdipe et elle est exprimée aujourd’hui encore dans la représentation de la vie que propose notre langage qui distingue entre jeunes, adultes et vieux. Le sens commun l’atteste en se basant sur l’observation du développement biologique de la vie humaine, le philosophe lui associe des vertus morales : avec l’enfance va l’innocence ; de son côté, la décrépitude de la vieillesse est transcendée par l’association avec la notion de sagesse. Une autre vision naturaliste qui traverse les siècles associe la vie aux saisons. N’utilise-t-on pas toujours les métaphores de printemps, été, automne et hiver de la vie (Levinson, 1978) ?
Dès le moment où la vie est conçue comme une suite de développements et de transformations imposés par la nature humaine et modulés par l’environnement sociétal, l’interrogation porte sur l’architecture générale de ce mouvement, donc sur la délimitation et la définition de ses grandes étapes, l’organisation des passages ou transitions entre l’une et l’autre, mais aussi sur les variations interculturelles de cette architecture et ses transformations au fil du temps dans une société donnée. Pour définir une période de la vie comme une « étape », les critères suivants doivent être satisfaits : temporel, elle doit s’inscrire dans la durée (plusieurs années) ; structurel, elle est caractérisée par un ensemble de traits stables ; séquentiel, elle s’inscrit dans l’architecture du développement humain selon un ordre précis ; général, la probabilité que les individus d’une société donnée ont de vivre cette étape de la vie est élevée. C’est à l’aide de ce filtre que l’on s’interrogera sur le fait de savoir si le quatrième âge est aujourd’hui une étape – la dernière ? – de la vie et que l’on en dégagera le contenu.
L’article « Les étapes de la vie » de Leopold Rosenmayr publié dans Persée (Communications Année 1983 Volume 37 Numéro 1 pp. 89-104) aborde l’aspect sociologique des étapes de la vie.
Quelques ouvrages à consulter :
Grandir et faire grandir: Les étapes de la vie humaine / Par Francis Manoukian / 2015
L'invention des seniors / Serge Guérin
Paru le 6 juin 2007
Essai sur le vieillissement de la population en France et sur le poids économique, social et culturel de la tranches d'âge de seniors, jeunes retraités ou actifs âgés, malgré le jeunisme et le faible taux d'activité des quiquagénaires.
Les âges de la vie : psychologie du développement humain / Helen Bee, Denise Boyd / adaptation française, François Gosselin
À paraître le 1er janvier 2016
Sociologie des âges de la vie / Cécile Van de Velde
Paru le 24 juin 2015
Synthèse sur les apports, les outils et les perspectives de la sociologie des âges de la vie.
Bonne lecture.
Les divisions de la vie en plusieurs étapes sont nombreuses et différentes selon le domaine du savoir qui s’y intéresse. De plus, selon le pays, elles varient.
Pour commencer, voici ce que nous dit Wikipedia sur une division qui date de l’antiquité :
Les conceptions de l'antiquité classique distinguent :
• trois grands âges de la vie :
o la jeunesse | symbolique : innocence
o l'âge adulte | symbolique : maturité
o la vieillesse | symbolique : sagesse
• quatre âges de la vie (conception depuis Pythagore, reprise au Moyen Âge par Philippe de Novare et par les peintres qui associent une caractéristique à chaque âge) :
o enfance
o adolescence
o maturité
o vieillesse
La psychologie envisage un autre partage.
Jacques et Claire Poujol dans leur livre « L’accompagnement psychologique et spirituel : guide de relation d'aide » (Empreinte Temps Présent, 2007) mentionnent les huit étapes de Erik Erikson :
Selon le psychologue Erik Erikson (Enfance et société, Delachaux et Niestlé, p 265 et ss), chaque être humain traverserait, au cours de la vie, huit crises psychosociales, c'est à dire provoquées par les problèmes sociaux auxquels il est confronté aux différentes étapes de sa vie.
La résolution de chacune de ces crises peut être orientée vers un pôle positif ou un pôle négatif. Erikson considère la croissance comme le cheminement de toute une existence. Il voit le développement humain continu de la naissance à la mort.
Ces étapes se chevauchent et nous les vivons toujours un peu toutes à la fois. Par exemple nous approfondissons sans cesse la confiance fondamentale de la première période. Chaque individu vit ces phases d'une manière qui lui est propre.
a. Le nourrisson (jusqu'à deux ans) (…)
b. La petite enfance (2 à 3 ans) (…)
c. L'âge du jeu (3 à 5 ans) (…)
d. L'âge de l'école (6 à 12 ans) (…)
e. L'adolescence (12 à 18 ans) (…)
f. Le jeune adulte (19 à 35 ans) (…)
g. L'âge adulte (35 à 65 ans)
h. Le vieillissement (après 65 ans)
Lemonde.fr présente dans un article, l’ouvrage de Christian Lalive d'Epinay et Stefano Cavalli, Le quatrième âge ou la dernière étape de la vie .
L’expression « quatrième âge » a été inventée au cours des années 1980 et s’est répandue très rapidement dans le langage courant. Cette création lexicale est européenne. (…) Il s’agit de concevoir deux âges distincts dans le processus de vieillissement, le « troisième âge » puis le « quatrième âge ».
Une prise de conscience commune est à l’origine de ces distinguos langagiers. Sa première source est d’ordre démographique. Dès les années d’après-guerre, la croissance de la population âgée a retenu l’attention des démographes, mais il s’agissait alors avant tout de sexagénaires et septuagénaires. A partir des années 1980, la croissance s’est poursuivie, mais était de plus en plus le fait des octogénaires, voire des nonagénaires. (…)
Le « quatrième âge » serait alors véritablement celui de la vieillesse, ce temps de la vie où la sénescence impose sa pesanteur, alors que les femmes et les hommes dans le « troisième âge » seraient encore épargnés. Dans nos pays, une forte majorité des personnes de soixante à quatre-vingts ans jouissent d’une santé relativement bonne et mènent une vie indépendante. Dès lors, l’expression nouvelle « quatrième âge » désigne une réalité aussi ancienne que l’être humain, à savoir ce stade de la vie marqué par le déclin biologique. Mais, en même temps, elle met en évidence sa nouveauté, à savoir qu’aujourd’hui ce déclin n’intervient pour la grande majorité qu’à un âge très avancé. (…)
L’idée que la vie humaine s’organise selon un emboîtement d’âges, ou d’étapes, de nature différente est présente depuis toujours dans les représentations collectives et a nourri depuis l’Antiquité la réflexion de théologiens, philosophes et savants. La plus ancienne, sans doute aussi la plus naturelle et la plus universelle, consiste dans la division tripartite entre la jeunesse, l’âge adulte et la vieillesse. Elle fournit la clé de l’énigme que le Sphinx soumet à OEdipe et elle est exprimée aujourd’hui encore dans la représentation de la vie que propose notre langage qui distingue entre jeunes, adultes et vieux. Le sens commun l’atteste en se basant sur l’observation du développement biologique de la vie humaine, le philosophe lui associe des vertus morales : avec l’enfance va l’innocence ; de son côté, la décrépitude de la vieillesse est transcendée par l’association avec la notion de sagesse. Une autre vision naturaliste qui traverse les siècles associe la vie aux saisons. N’utilise-t-on pas toujours les métaphores de printemps, été, automne et hiver de la vie (Levinson, 1978) ?
Dès le moment où la vie est conçue comme une suite de développements et de transformations imposés par la nature humaine et modulés par l’environnement sociétal, l’interrogation porte sur l’architecture générale de ce mouvement, donc sur la délimitation et la définition de ses grandes étapes, l’organisation des passages ou transitions entre l’une et l’autre, mais aussi sur les variations interculturelles de cette architecture et ses transformations au fil du temps dans une société donnée. Pour définir une période de la vie comme une « étape », les critères suivants doivent être satisfaits : temporel, elle doit s’inscrire dans la durée (plusieurs années) ; structurel, elle est caractérisée par un ensemble de traits stables ; séquentiel, elle s’inscrit dans l’architecture du développement humain selon un ordre précis ; général, la probabilité que les individus d’une société donnée ont de vivre cette étape de la vie est élevée. C’est à l’aide de ce filtre que l’on s’interrogera sur le fait de savoir si le quatrième âge est aujourd’hui une étape – la dernière ? – de la vie et que l’on en dégagera le contenu.
L’article « Les étapes de la vie » de Leopold Rosenmayr publié dans Persée (Communications Année 1983 Volume 37 Numéro 1 pp. 89-104) aborde l’aspect sociologique des étapes de la vie.
Grandir et faire grandir: Les étapes de la vie humaine / Par Francis Manoukian / 2015
L'invention des seniors / Serge Guérin
Paru le 6 juin 2007
Essai sur le vieillissement de la population en France et sur le poids économique, social et culturel de la tranches d'âge de seniors, jeunes retraités ou actifs âgés, malgré le jeunisme et le faible taux d'activité des quiquagénaires.
Les âges de la vie : psychologie du développement humain / Helen Bee, Denise Boyd / adaptation française, François Gosselin
À paraître le 1er janvier 2016
Sociologie des âges de la vie / Cécile Van de Velde
Paru le 24 juin 2015
Synthèse sur les apports, les outils et les perspectives de la sociologie des âges de la vie.
Bonne lecture.
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