Question d'origine :
La question est dans le titre !
Je sais bien sûr ce qu'est un traversin, mais pourquoi a t-il été initialement inventé ? Il ne se suffit pas à lui même en général, et on peut se contenter d'un coussin sans problème. Alors quel est le sens de son existence ?
Merci d'avance.
Réponse du Guichet
bml_ecm
- Département : Espace numérique
Le 19/03/2016 à 12h33
Nous avons déjà répondu à une question portant sur le sens de la vie, mais pas sur le sens de la vie d’un traversin.
Car avouons-le : même la prolifique encyclopédie Wikipédia nous dit bien peu de chose sur le sujet. A quoi peut donc servir le traversin puisque nous avons des coussins ? Une bataille de polochon (la maniabilité du traversin étant indéniablement supérieure à celle du coussin) ?
La poésie au service du sens de la vie
A quoi sert un tabouret ? Car après tout pour paraphraser votre expression, on peut se contenter d'une chaise sans problème…
C’est sans doute du côté de la littérature qu’il faut aller trouver une piste de réponse. L’écrivaine et poétesse Gertrude Stein a en effet écrit en 1913 dans un célèbre poème intitulé Sacred Emily : A rose is a rose is a rose is a rose
Comme le stipule cet article de Wikipédia (en anglais), ce vers largement commenté est généralement interprété comme : les choses sont ce qu’elles sont.
C’est ni plus ni moins du principe d’identité né dans l’Antiquité : A est A. Et puis c’est tout.
Si vous vous intéressez au rapport entre objets et la littérature, nous vous conseillons également une sélection documentaire que nous avons la chance de pouvoir mettre à disposition des usagers de la Bibliothèque de Lyon comme la Table de Francis Ponge.
Les sciences sociales ont le dernier mot
Ah les sciences sociales, si décriées ces derniers temps et qui pourtant ont l'art de nous aider à comprendre...même les traversins ! Ainsi Ethnologie de la chambre à coucher de Pascal Dibie est riche d'enseignements sur la question.
Il nous apprend par exemple page 73 que le terme technique est apparu en 1368 pour définir "un long coussin de chevet tenant toute la largeur du lit" donc en "travers" du lit, coussin étant pour sa part un dérivé de coxa (la cuisse). Patatras : le coussin était donc à l'origine destiné à nos cuisses et donc à être posé sur un banc ou une chaise.
Nous vous conseillons donc cet excellent ouvrage ainsi que la critique dans le quotidien Libération qui nous apprend que : Le traversin, appelé ainsi parce qu'il se place en travers du lit, devient l'oreiller idéal des lits seigneuriaux, larges de quatre mètres et pouvant accueillir jusqu'à quatorze personnes. Le traversin soutient donc une belle brochette de nuques.
Si vous aimez lire au lit, un traversin posé négligemment pour caler votre dos vous permettra comme un seigneur du XIVe siècle de lire confortablement appuyé.
Bonne lecture !
Car avouons-le : même la prolifique encyclopédie Wikipédia nous dit bien peu de chose sur le sujet. A quoi peut donc servir le traversin puisque nous avons des coussins ? Une bataille de polochon (la maniabilité du traversin étant indéniablement supérieure à celle du coussin) ?
A quoi sert un tabouret ? Car après tout pour paraphraser votre expression, on peut se contenter d'une chaise sans problème…
C’est sans doute du côté de la littérature qu’il faut aller trouver une piste de réponse. L’écrivaine et poétesse Gertrude Stein a en effet écrit en 1913 dans un célèbre poème intitulé Sacred Emily : A rose is a rose is a rose is a rose
Comme le stipule cet article de Wikipédia (en anglais), ce vers largement commenté est généralement interprété comme : les choses sont ce qu’elles sont.
C’est ni plus ni moins du principe d’identité né dans l’Antiquité : A est A. Et puis c’est tout.
Si vous vous intéressez au rapport entre objets et la littérature, nous vous conseillons également une sélection documentaire que nous avons la chance de pouvoir mettre à disposition des usagers de la Bibliothèque de Lyon comme la Table de Francis Ponge.
Ah les sciences sociales, si décriées ces derniers temps et qui pourtant ont l'art de nous aider à comprendre...même les traversins ! Ainsi Ethnologie de la chambre à coucher de Pascal Dibie est riche d'enseignements sur la question.
Il nous apprend par exemple page 73 que le terme technique est apparu en 1368 pour définir "un long coussin de chevet tenant toute la largeur du lit" donc en "travers" du lit, coussin étant pour sa part un dérivé de coxa (la cuisse). Patatras : le coussin était donc à l'origine destiné à nos cuisses et donc à être posé sur un banc ou une chaise.
Nous vous conseillons donc cet excellent ouvrage ainsi que la critique dans le quotidien Libération qui nous apprend que : Le traversin, appelé ainsi parce qu'il se place en travers du lit, devient l'oreiller idéal des lits seigneuriaux, larges de quatre mètres et pouvant accueillir jusqu'à quatorze personnes. Le traversin soutient donc une belle brochette de nuques.
Si vous aimez lire au lit, un traversin posé négligemment pour caler votre dos vous permettra comme un seigneur du XIVe siècle de lire confortablement appuyé.
Bonne lecture !
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