Question d'origine :
Bonjour les guichetiers musiciens !
Le 7 novembre 2004 , écoutant un concert de l'après-midi sur France-Musique (ou éventuellement sur radio-classique),j'ai cru reconnaître dans la musique symphonique diffusée, l'air de la chanson transmise par mon père (né en1902) ,qu'il chantait lorsqu'il était écolier de l'école publique et dont les premières paroles étaient : "Claque battoir de ma voisine /L'écho narquois en fait autant à l'instant ". Stupéfaite , j'ai immédiatement noté le jour: 7 novembre 2004 ,et le nom du compositeur de cette œuvre :Stamitz ,mais je n'ai pas pu noter la nature et le nom de l'œuvre . En outre il y a 2 Stamitz ,Carl et Johann, très prolifiques l'un et l'autre. Je suppose que la mémorisation de cette chanson était due à la possibilité ,en raison du calembour possible sur "l'écho narquois /les connards quoi" de gueuler-le mot s'impose- à pleins poumons en toute impunité ,semaine après semaine "connards ,connards " ad libitum . Cette chanson est référencée sur le site RADdo-Ethnodoc mais le compositeur de la musique est signalé comme inconnu .Pouvez-vous trouver l'air en question et si les œuvres des Stamitz sont enregistrés ,me dire si le fait que je chante faux et que je n'ai pas l'oreille musicale ,oblige à mettre sur le compte d'une hallucination ce rapprochement ?
Réponse du Guichet
bml_mus
- Département : Musique
Le 25/03/2016 à 12h19
Bonjour,
Nous avons pu écouter l’air de la chanson populaire vendéenne « Claque battoir », que chantait votre père, grâce à l’association Arexcpo en Vendée qui nous en a très aimablement communiqué un extrait.
Quant à l’œuvre de Stamitz (les Stamitz étaient en fait trois : Johann, le père, et ses deux fils Carl et Anton) que vous avez entendue à la radio le 7 novembre 2004, les programmes de France Musique et de Radio Classique de ce jour (que nous avons consultés dans le Télérama du 6 au 12 novembre 2004) n’en font pas mention… France Musique, que nous avons interrogé, dit ne pas garder trace de la diffusion d’une œuvre d’un membre de la famille Stamitz à cette date. Le fait que l’œuvre ait été jouée, comme vous l’indiquiez, au cours d’un concert, dont la programmation détaillée n’est pas toujours conservée, explique probablement ces absences.
Nous n’avons donc pas pu constater à notre tour, hélas, que l’air de « Claque battoir » se retrouvait dans une composition d’un des Stamitz… Mais il est certain qu’une telle ressemblance est possible.
Peut-il s’agir d’un emprunt volontaire ? Un des Stamitz se serait-il inspiré de « Claque battoir » – ou, inversement, cette chanson populaire vendéenne pourrait-elle provenir d’une œuvre d’un de ces musiciens allemands ? Les Stamitz, qui vivaient au XVIIIème siècle, ont tous les trois résidé en France, mais à Paris, et non dans la région poitevine ; quant à « Claque battoir », ses origines sont antérieures à 1850, sans qu’il soit possible d’être plus précis, selon Arexcpo en Vendée.
Certes, rien n’interdit d’imaginer que cet air populaire, s’il se chantait déjà, ait pu parvenir aux oreilles d’un des trois Stamitz, ou à l’inverse qu’un thème issu d’une de leurs œuvres, jouée dans une salle vendéenne, ait pu frapper les esprits.
Malgré tout, il paraît probable que cette ressemblance soit simplement fortuite. Les cas de coïncidence mélodique de ce genre ne sont pas rares : d’autres internautes du Guichet du Savoir nous ont déjà interrogés sur la ressemblance, qui comme vous les avait frappés, entre deux airs issus d’œuvres très différentes (par exemple entre une Sérénade de Tchaïkovsky et la chanson patriotique nicaraguayenne « Nicaragua, Nicaraguita », ou entre une Symphonie de Chostakovitch et une autre œuvre, dont l’internaute ne se souvenait plus nommément). Parmi l’immense quantité d’airs et de mélodies produits dans l’ensemble de la musique mondiale au cours des siècles, il est inévitable que certains présentent une ressemblance objective, qu’il s’agisse d’un emprunt délibéré ou d’une simple coïncidence.
Pour vous répondre, donc : non, vous n’avez sans doute pas eu d’hallucination auditive, et cette ressemblance entre l’air de la chanson populaire que vous a transmise votre père et un thème issu de l’œuvre d’un des Stamitz que vous avez entendue à la radio un jour de novembre 2004 est parfaitement possible ! Quant à la raison de cette ressemblance, peut-être faut-il la chercher dans un simple effet du hasard (un hasard qui, c’est vrai, sait très bien flatter nos oreilles en nous faisant reconnaître, ici ou là, l’« écho narquois » d’une mélodie qui nous a marqués !...).
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