Question d'origine :
Bonjour,
Je suis en BTS tourisme et pour mon étude personnalisée, j'ai choisi le thème tourisme et handicap. Ma problématique est la suivante : En quoi la labélisation Tourisme et handicap permettrait à l'hôtel où je travail d'augmenter le taux d'occupation ?
Pourriez vous m'aider je ne trouve rien sur les star des hôtels déjà labélisés...
Merci
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 31/03/2016 à 14h17
Bonjour,
Dans l’article « La politique publique “tourisme et handicap” : du lieu au territoire » publié dans Mondes du Tourisme ( 2012), David Amiaud présente, entre autres, les attraits que peut proposer une labellisation « handicap » :
Pour les professionnels du tourisme, la démarche de labellisation n’est pas toujours perçue comme un moyen de valoriser un établissement. Nous faisons l’hypothèse ici qu’il s’agit d’un manque de visibilité du potentiel que peut représenter le marché du “tourisme accessible”. Cela se traduit en particulier par des interrogations légitimes, formulées par les professionnels du tourisme, comme : “Les adaptations réalisées seront-elles rentables ? Combien de personnes bénéficieront des installations accessibles ?” À ce propos, il est vrai qu’il est difficile d’obtenir des chiffres sur la clientèle en situation de handicap et donc, pour un professionnel, d’anticiper la répercussion du coût financier de la mise en accessibilité en vue d’une éventuelle labellisation. L’Organisation mondiale de la santé et la Banque mondiale, auteurs du Rapport mondial sur le handicap, écrivaient en 2011 : “On estime que plus d’un milliard de personnes vivent avec un handicap, sous une forme ou une autre, soit environ 15 % de la population mondiale (sur la base des estimations démographiques de 2010).” Bien sûr toutes les personnes ne sont pas en mesure, physiquement ou financièrement, de partir en vacances. En revanche, en 1993, l’étude du cabinet britannique Touche Ross précisait que 36 millions d’Européens en situation de handicap étaient financièrement solvables et aptes à voyager10. En outre, à l’échelle de la France, le dossier de presse de l’Association tourisme et handicaps de 2010 indiquait qu’“actuellement, le nombre de personnes souffrant de déficiences motrices, sensorielles ou intellectuelles atteint près de 40 % de la population française, soit 22 millions de personnes (personnes âgées, personnes momentanément immobilisées, personnes souffrant de déficiences cardiaques, rénales, respiratoires…)”. Face aux doutes des professionnels du tourisme, les arguments avancés et partagés par l’ensemble des acteurs institutionnels du tourisme interrogés sont que “les coûts des travaux de mise en accessibilité ne sont pas toujours élevés puisqu’ils dépendent du type de public handicapé pour lequel le prestataire demande la labellisation” et surtout qu’ils “permettent d’améliorer la qualité de l’offre proposée par un prestataire touristique”. Un évaluateur de site nous précisait d’ailleurs lors d’un entretien : “Adapter une chambre dans un hébergement ne doit pas être vu simplement comme une contrainte. Une chambre adaptée, c’est une chambre plus spacieuse permettant au professionnel de proposer une offre de qualité. Respecter les normes d’accessibilité des cahiers des charges du label permet à un prestataire du tourisme de se différencier des autres en proposant une offre de qualité pour tous et pas seulement aux personnes handicapées...”
En 2013, Fabrice Bugnot présente une argumentation similaire dans l'article « Handicap : le tourisme a tout à gagner à s’adapter »publié sur lechotouristique :
26,4 % des Français souffrent d'une incapacité, d'une limitation d'activité ou d'un handicap. "Rendre le tourisme accessible est l'un des problèmes les plus urgents du secteur" pour l'Organisation mondiale du tourisme (OMT).
Environ 15% de la population mondiale présente une infirmité. Et selon l'Insee, 26,4 % des Français souffrent d'une incapacité, d'une limitation d'activité ou d'un handicap. "Rendre le tourisme accessible est l'un des problèmes les plus urgents du secteur", a ainsi rappelé Zoltan Somogyi, de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), lors d'une conférence au salon international du tourisme de Berlin (ITB).
D'autant que le vieillissement de l'Occident, qui fournit une grande partie des touristes, va entraîner une augmentation des besoins en terme d’assistance dans les prochaines années, notamment pour les plus de 50 ans, qui sont aussi les principaux clients des agences de voyages.
Une bonne opportunité de faire des affaires
De fait, au-delà des contraintes réglementaires et de l’éthique, le tourisme a tout à gagner à s’adapter à cette clientèle. "C'est aussi une bonne opportunité de faire des affaires", a expliqué Zoltan Somogyi.
Selon les estimations du Réseau européen pour le tourisme accessible (Enat), 13,6 milliards de dollars par an sont dépensés en voyages par des Américains dont la mobilité est réduite, environ 2,5 milliards d'euros par des Allemands et 2 milliards de livres par des Britanniques. "Ces dernières années, environ 37% des personnes handicapées en Allemagne ont décidé de ne pas voyager faute d'installations accessibles, mais 48% voyageraient davantage si celles-ci existaient, et 60% seraient même prêts à payer plus", explique l'Enat.
Des estimations à prendre avec précautions
"Je ne pourrais pas donner de chiffres précis en France, ceux de l'Enat sont des estimations, à prendre avec précautions. Mais il y une demande", a ajouté Annette Masson, présidente de l'association Tourisme et Handicaps.
"Environ 40% des citoyens européens connaissent quelqu'un avec une infirmité. Donc si un hôtel n'est pas accessible, il ne perd pas seulement un visiteur, mais trois ou quatre", a souligné Rüdiger Leidner, membre du Conseil allemand de coordination pour le tourisme pour tous (Natko)...
Nous vous laissons aussi prendre connaissance du document PDF Tourisme et loisirs accessibles : quels enjeux et quelles pratiques pour les acteurs ? Actes de la journée d’échanges du 4 juin 2015.
Par ailleurs de nombreuses régions et communes mettent en ligne des bilans sur cette labellisation. A titre d’exemple nous avons retenues celle de l’ancienne région Rhône-Alpes : Handicap. Etat des lieux et perspectives.
dans un même temps, les sites suivants fournissent des études et statistiques sur le tourisme qui devraient vous aider dans le cadre de votre étude :
• veilleinfotourisme.fr et notamment en cherchant avec le terme handicap
• Ministère de l’économie
• entreprises.gouv.fr
• L’Insee
Vous pourriez également compléter ces premières références en cherchant dans la presse via des bases de données comme Europresse ou trouver des articles scientifiques dans cairn, disponibles à la Bibliothèque municipale de Lyon.
Bon travail.
Dans l’article « La politique publique “tourisme et handicap” : du lieu au territoire » publié dans Mondes du Tourisme ( 2012), David Amiaud présente, entre autres, les attraits que peut proposer une labellisation « handicap » :
Pour les professionnels du tourisme, la démarche de labellisation n’est pas toujours perçue comme un moyen de valoriser un établissement. Nous faisons l’hypothèse ici qu’il s’agit d’un manque de visibilité du potentiel que peut représenter le marché du “tourisme accessible”. Cela se traduit en particulier par des interrogations légitimes, formulées par les professionnels du tourisme, comme : “Les adaptations réalisées seront-elles rentables ? Combien de personnes bénéficieront des installations accessibles ?” À ce propos, il est vrai qu’il est difficile d’obtenir des chiffres sur la clientèle en situation de handicap et donc, pour un professionnel, d’anticiper la répercussion du coût financier de la mise en accessibilité en vue d’une éventuelle labellisation. L’Organisation mondiale de la santé et la Banque mondiale, auteurs du Rapport mondial sur le handicap, écrivaient en 2011 : “On estime que plus d’un milliard de personnes vivent avec un handicap, sous une forme ou une autre, soit environ 15 % de la population mondiale (sur la base des estimations démographiques de 2010).” Bien sûr toutes les personnes ne sont pas en mesure, physiquement ou financièrement, de partir en vacances. En revanche, en 1993, l’étude du cabinet britannique Touche Ross précisait que 36 millions d’Européens en situation de handicap étaient financièrement solvables et aptes à voyager10. En outre, à l’échelle de la France, le dossier de presse de l’Association tourisme et handicaps de 2010 indiquait qu’“actuellement, le nombre de personnes souffrant de déficiences motrices, sensorielles ou intellectuelles atteint près de 40 % de la population française, soit 22 millions de personnes (personnes âgées, personnes momentanément immobilisées, personnes souffrant de déficiences cardiaques, rénales, respiratoires…)”. Face aux doutes des professionnels du tourisme, les arguments avancés et partagés par l’ensemble des acteurs institutionnels du tourisme interrogés sont que “les coûts des travaux de mise en accessibilité ne sont pas toujours élevés puisqu’ils dépendent du type de public handicapé pour lequel le prestataire demande la labellisation” et surtout qu’ils “permettent d’améliorer la qualité de l’offre proposée par un prestataire touristique”. Un évaluateur de site nous précisait d’ailleurs lors d’un entretien : “Adapter une chambre dans un hébergement ne doit pas être vu simplement comme une contrainte. Une chambre adaptée, c’est une chambre plus spacieuse permettant au professionnel de proposer une offre de qualité. Respecter les normes d’accessibilité des cahiers des charges du label permet à un prestataire du tourisme de se différencier des autres en proposant une offre de qualité pour tous et pas seulement aux personnes handicapées...”
En 2013, Fabrice Bugnot présente une argumentation similaire dans l'article « Handicap : le tourisme a tout à gagner à s’adapter »publié sur lechotouristique :
26,4 % des Français souffrent d'une incapacité, d'une limitation d'activité ou d'un handicap. "Rendre le tourisme accessible est l'un des problèmes les plus urgents du secteur" pour l'Organisation mondiale du tourisme (OMT).
Environ 15% de la population mondiale présente une infirmité. Et selon l'Insee, 26,4 % des Français souffrent d'une incapacité, d'une limitation d'activité ou d'un handicap. "Rendre le tourisme accessible est l'un des problèmes les plus urgents du secteur", a ainsi rappelé Zoltan Somogyi, de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), lors d'une conférence au salon international du tourisme de Berlin (ITB).
D'autant que le vieillissement de l'Occident, qui fournit une grande partie des touristes, va entraîner une augmentation des besoins en terme d’assistance dans les prochaines années, notamment pour les plus de 50 ans, qui sont aussi les principaux clients des agences de voyages.
Une bonne opportunité de faire des affaires
De fait, au-delà des contraintes réglementaires et de l’éthique, le tourisme a tout à gagner à s’adapter à cette clientèle. "C'est aussi une bonne opportunité de faire des affaires", a expliqué Zoltan Somogyi.
Selon les estimations du Réseau européen pour le tourisme accessible (Enat), 13,6 milliards de dollars par an sont dépensés en voyages par des Américains dont la mobilité est réduite, environ 2,5 milliards d'euros par des Allemands et 2 milliards de livres par des Britanniques. "Ces dernières années, environ 37% des personnes handicapées en Allemagne ont décidé de ne pas voyager faute d'installations accessibles, mais 48% voyageraient davantage si celles-ci existaient, et 60% seraient même prêts à payer plus", explique l'Enat.
Des estimations à prendre avec précautions
"Je ne pourrais pas donner de chiffres précis en France, ceux de l'Enat sont des estimations, à prendre avec précautions. Mais il y une demande", a ajouté Annette Masson, présidente de l'association Tourisme et Handicaps.
"Environ 40% des citoyens européens connaissent quelqu'un avec une infirmité. Donc si un hôtel n'est pas accessible, il ne perd pas seulement un visiteur, mais trois ou quatre", a souligné Rüdiger Leidner, membre du Conseil allemand de coordination pour le tourisme pour tous (Natko)...
Nous vous laissons aussi prendre connaissance du document PDF Tourisme et loisirs accessibles : quels enjeux et quelles pratiques pour les acteurs ? Actes de la journée d’échanges du 4 juin 2015.
Par ailleurs de nombreuses régions et communes mettent en ligne des bilans sur cette labellisation. A titre d’exemple nous avons retenues celle de l’ancienne région Rhône-Alpes : Handicap. Etat des lieux et perspectives.
dans un même temps, les sites suivants fournissent des études et statistiques sur le tourisme qui devraient vous aider dans le cadre de votre étude :
• veilleinfotourisme.fr et notamment en cherchant avec le terme handicap
• Ministère de l’économie
• entreprises.gouv.fr
• L’Insee
Vous pourriez également compléter ces premières références en cherchant dans la presse via des bases de données comme Europresse ou trouver des articles scientifiques dans cairn, disponibles à la Bibliothèque municipale de Lyon.
Bon travail.
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