Question d'origine :
Bonjour,
Quelle est la hauteur exacte et le nombre d'étages de la tour panoramique de la Duchère réalisée par François-Régis Cottin ?
Car selon les sources, je n'ai pas les mêmes chiffres (25 ou 26 étages et 60 ou 91 ou plus de 100 mètres)...
Merci pour votre réponse.
Bonne journée
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 27/06/2016 à 08h12
Bonjour,
Nous ne ferons jamais qu’ajouter une source de plus à celles qui vous font déjà hésiter entre 25 ou 26 étages et 60, 91 ou 100 m de hauteur, source qui nous parait cependant digne de foi. Voilà en tout cas comment le Bulletin de la Société académique d'architecture de Lyon; n°21, octobre 2013 tranche la question, dans un numéro spécial publié à l’occasion du décès de son architecte en 2013 :
Les premiers croquis évoquent Cordouan sur son socle, puis un cylindre lisse de 30 étages et 100 m de haut sur un plateau de bureaux. La question de l’optimisation des vues et de l’ensoleillement, comme celle de l’habitabilité, préoccupe les architectes. Ils en viennent à concilier les avantages du cercle et ceux du carré en adoptant un plan étoilé à 20 sommets résultant de la superposition décalée de cinq carrés. Ainsi, à part 1e secteur nord neutralisé par un escalier de service, toutes les pointes bénéficient, au moins obliquement, de la vue et du soleil. Quant au socle de bureaux, il est finalement dissocié de la tour pour former un portique qui la ceinture sur trois côtés, le quatrième laissant visible toute son élancée comme façade principale » donnant sur un forum, la galerie marchande et le bâtiment de services publiques. De ce fait, le premier étage habitable de la tour s’élève au-dessus de cette ceinture sur un hall monumental de 16 m de haut.
Cette morphologie étant établie, restait à définir les modes de percement afin de bénéficier au mieux de la situation élevée. Avec son habituel sens de la standardisation, Cottin choisit de n’utiliser que deux types de baies : une baie libre sur loggia, dont les côtés rampants garantissent la progressivité de la perception du vide, en bas, et la pénétration de la lumière, en haut, et une fenêtre simple par ailleurs.
La question du couronnement de l’édifice s’est rapidement posée aussi. L’idée initiale du phare appelait une lanterne. Il fut question d’un château d’eau, d’un belvédère. G. Clerc imagina même une couronne dans le style de la cathédrale de Brasilia ! Les promoteurs de leur côté cherchaient des sponsors ; ainsi ce fut tour à tour les emblèmes de Renault et de Fiat qui fleurirent sur les maquettes. Mais la rigueur de Cottin prévalut et il n’y a aucun accessoire décoratif au sommet, hormis le strict volume des émergences techniques, et maintenant les inévitables antennes relais.
Un noyau central cylindrique contient le système de gaines et de dessertes verticales, ainsi que le couloir annulaire d’accès aux différents logements. Ceux-ci - du type I au type VII - possèdent au moins un angle droit dans toutes leurs pièces principales grâce à la géométrie initiale et, avec leurs salles d’eau et cuisines situées vers le noyau, il jouissent, selon leur développement, d’une variété d’orientation. Six plans d’étage types sont répartis irrégulièrement dans la hauteur sans qu’il soit possible de les repérer de l’extérieur derrière le strict alignement des loggias ou des fenêtres. On constate ici la permanence de l’éthique « Bron-Parilly » ou l’architecture privilégie la variété des dispositifs intérieurs, au bénéfice de l’usager, sans déroger à la simplicité extérieure commandée par l’économie technique.
A la Tour panoramique cette technique est dominée par l’optimisation du coffrage vertical du béton armé : un coffrage glissant a « pondu » en continu le noyau avec toute la complexité de ses alvéoles ; un coffrage grimpant a permis le coulage de la façade étage par étage ; enfin les dalles de plancher toutes identiques sont venues relier le centre à la périphérie. Si la première demande de permis de construire remonte à 1963, les difficultés financières et administratives ne permirent de lancer l’exécution qu’en 1969. A ce moment F.R. Cottin étaient assisté dans ce projet de JL. Berthier, B. Mazzega et Y. Lestra. Le remarquable gros-œuvre a été réalisé par l’entreprise Billiard.
Un beau projet de mise en lumière, restituant au phare de l’Ouest lyonnais une présence nocturne surréaliste, a été proposé en 2007. Aujourd’hui, la tour classé Patrimoine du XXème siècle - reste le point de repère dans les nouveaux aménagements conçus par Bernard Paris pour le Plateau de la Duchère.
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