Question d'origine :
bonjour. s'il y avait tant de bergers autours de Bethleem au temps de la naissance de Jésus, c'est qu'il y avait de l'eau. Trace de sources ?
L'aqueduc de Salomon passait par Bethleem... pour donner ou prendre l'eau ? merci pour votre aide
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 19/09/2016 à 13h03
Bonjour,
Voici ce que nous avons trouvé comme information dans l’ouvrage La soif de Jérusalem : essaie d’hydrohistoire (1840-1948) de Vincent Lemire, dont nous vous conseillons la lecture. Vous verrez que la question de l’eau au Proche Orient et plus précisément en Palestine et autour des lieux saints, est très complexe de par ses enjeux scientifiques, politiques et religieux.
« L’intérêt des archéologues pour l’aqueduc extra-muros de Jérusalem n’a pas été immédiat. Longtemps, les sources de la vallée du Gihon semblent avoir monopolisé leur attention et leur énergie. Pourtant, l’interrogation sur l’origine des eaux stockées dans les citernes souterraines de l’enceinte sacrée les a conduits, peu à peu, à se pencher sur le rôle decette conduite d’eau qui serpente depuis le village d’Ortas autour des collines, le long de la route de Bethléem, jusqu’à Jérusalem . La prise en compte de l’évolution historique de la ville, à la fois démographique et topographique, encourage les érudits à s’éloigner des murailles pour tenter d’imaginer les différents moyens successivement mobilisés par les autorités pour alimenter la ville en eau. Si les sources de la vallée orientale semblent détenir les clés de l’origine de la ville, l’aqueduc méridional semble éclairer les rythmes et les étapes de son développement ultérieur. »
« Félix de Saulcy a plusieurs fois suivi, à pied, le trajet sinueux de la conduite, et rend compte minutieusement de son parcours :l’aqueduc longe d’abord le « flanc nord de la vallée d’Eurtas », puis remonte au nord jusqu’à Bethléem, qu’il contourne au sud-est par une large boucle, avant de gagner Jérusalem, via le couvent de Mar-Elias . À l’approche de la Ville sainte, il traverse le bassin dit du Sultan « sur un pont-aqueduc », puis contourne le mont Sion par le sud, avant de pénétrer sur le Haram. Bien que la distance à vol d’oiseau entre Jérusalem et les bassins ne soit que d’environ onze kilomètres, le tracé sinueux de la conduite rallonge considérablement son parcours, que Félix de Saulcy a pris la peine de mesurer : « Le développement total de l’aqueduc de Salomon est de vingt kilomètres au moins, et ce chiffre est certainement exact, à un kilomètre près. »
Voir l' ouvrage de Vincent Lemire en ligne.
L’objectif de l’aqueduc de Salomon était donc bien de faire venir l’eau à Jérusalem à priori à partir du village d’Artas (ou Ortas, ou Eurtas, Irtas), en passant par Bethléem.
Et il aurait alimenté notamment les fameuses piscines ou vasques de Salomon.
Quant aux sources, nous n’avons pas trouvé d’information sur une source spécifique présente à Bethléem, mais cet article L’eau à Jérusalem à la fin de la période ottomane (1850-1920) de Vincent Lemire, nous dit ceci :
« Si les citernes privées couvrent l’essentiel des besoins pour l’hygiène domestique, ce sont lessources locales (principalement la source de Gihon et la source de Bir Ayyub , dans la vallée du Cédron) qui semblent assurer l’essentiel de l’alimentation en eau potable, même si les témoignages sur ce point sont parfois contradictoires. »
La source Bir Ayyub correspondrait selon certains chercheurs au site biblique En-Rogel.
Voir aussi : Le système d’eau lié à la source de Gihôn et à la piscine de Siloé
Concernant la présence de bergers, La Palestine à l’époque romaine de Caroline Arnould-Béhar nous apprend que Bethléem se situe dans la région de la Judée qui « est une région peu privilégiée naturellement et plutôt reculée. Plus de la moitié de son territoire est désertique et le reste partiellement cultivable… La Judée connait une période de prospérité lorsqu’elle fait partie du royaume d’Hérode. Jérusalem connait le début de son apogée et les collines se couvrent de villes et d’exploitations agricoles. »
« Si la Bible décrit le peuple d’Israël comme un peuple de pasteurs, la situation a changé et, à l’époque romaine, l’élevage est devenu une activité secondaire. La couverture steppique d’une bonne partie du pays et l’extension des zones cultivées font que les zones de pâturages sont rares… Après la destruction du Temple, les moutons sont élevés surtout pour leur laine, cette activité ayant principalement pour cadre la Judée. »
Voici ce que nous avons trouvé comme information dans l’ouvrage La soif de Jérusalem : essaie d’hydrohistoire (1840-1948) de Vincent Lemire, dont nous vous conseillons la lecture. Vous verrez que la question de l’eau au Proche Orient et plus précisément en Palestine et autour des lieux saints, est très complexe de par ses enjeux scientifiques, politiques et religieux.
« L’intérêt des archéologues pour l’aqueduc extra-muros de Jérusalem n’a pas été immédiat. Longtemps, les sources de la vallée du Gihon semblent avoir monopolisé leur attention et leur énergie. Pourtant, l’interrogation sur l’origine des eaux stockées dans les citernes souterraines de l’enceinte sacrée les a conduits, peu à peu, à se pencher sur le rôle de
« Félix de Saulcy a plusieurs fois suivi, à pied, le trajet sinueux de la conduite, et rend compte minutieusement de son parcours :
Voir l' ouvrage de Vincent Lemire en ligne.
L’objectif de l’aqueduc de Salomon était donc bien de faire venir l’eau à Jérusalem à priori à partir du village d’Artas (ou Ortas, ou Eurtas, Irtas), en passant par Bethléem.
Et il aurait alimenté notamment les fameuses piscines ou vasques de Salomon.
Quant aux sources, nous n’avons pas trouvé d’information sur une source spécifique présente à Bethléem, mais cet article L’eau à Jérusalem à la fin de la période ottomane (1850-1920) de Vincent Lemire, nous dit ceci :
« Si les citernes privées couvrent l’essentiel des besoins pour l’hygiène domestique, ce sont les
La source Bir Ayyub correspondrait selon certains chercheurs au site biblique En-Rogel.
Voir aussi : Le système d’eau lié à la source de Gihôn et à la piscine de Siloé
Concernant la présence de bergers, La Palestine à l’époque romaine de Caroline Arnould-Béhar nous apprend que Bethléem se situe dans la région de la Judée qui « est une région peu privilégiée naturellement et plutôt reculée. Plus de la moitié de son territoire est désertique et le reste partiellement cultivable… La Judée connait une période de prospérité lorsqu’elle fait partie du royaume d’Hérode. Jérusalem connait le début de son apogée et les collines se couvrent de villes et d’exploitations agricoles. »
« Si la Bible décrit le peuple d’Israël comme un peuple de pasteurs, la situation a changé et, à l’époque romaine, l’élevage est devenu une activité secondaire. La couverture steppique d’une bonne partie du pays et l’extension des zones cultivées font que les zones de pâturages sont rares… Après la destruction du Temple, les moutons sont élevés surtout pour leur laine, cette activité ayant principalement pour cadre la Judée. »
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter