Question d'origine :
Bonjour,
Je me posais la question suivante :
de quelle année à quelle année a-t-on fait appel aux mendiants pour sonner les cloches des Eglises ?
Quand est-ce que le système motorisé pour sonner les cloches a-t-il été mis en place ?
Je vous remercie pour vos réponses.
Très cordialement.
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 29/09/2016 à 08h32
Bonjour,
Il existe deux hypothèses proposées quant àl'origine du mot clochard . La première, de loin la plus cohérente et la plus explicite, affirme que le verbe clocher, attesté en ancien français vers 1120 dans le Psautier d'Oxford, provient du verbe cloppicare, signifiant en latin populaire, « boîter, marcher en traînant la patte ». L'adjectif cloppus est le pendant populaire ou vulgaire, du latin classique claudus , de la même racine que le verbe claudire, boiter, marcher en claudiquant, les deux premiers termes signifiant « boîteux ». Le mot « clochard » et le verbe « clocharder », comportent la racine cloche et le suffixe -ard, fréquent en ancien français, puis dans le moyen-français dialectal avant de passer plus ou moins rapidement en français moderne. Ce suffixe-ci connote alors une idée d'assimilation péjorative, mais il dénotait en premier lieu une ressemblance d'objet ou de comportement, qui peut paraître plus tard erratique et vague, à ce que dénomme la racine4. Mot et verbe n'apparaissent toutefois que tardivement dans la langue française écrite, à la fin du XIXe siècle. Le handicapé de la marche, l'homme blessé qui va à cloche pied (expression attestée en 1495), pris au sens figuré, porterait ainsi toutes les images peu valorisantes qui sont associées au clochard, à l'éclopé de la vie, au mendiant.
La deuxième hypothèse affirme un lien avec le terme cloche, mot emprunté au latin médiéval clocca, qui est un mot gaélique introduit par les moines de rite colombanien, selon la Vita de saint Colomban. Cette dénomination-ci est adoptée par un grand nombre de missionnaires anglo-irlandais, ainsi que l'objet et l'usage de ce signal sonore pour marquer les heures principales, à l'origine de prière et de culte, puis d'assemblées ou de réunions diverses. Par exemple, le terme clochard se référerait aux cloches annonçant la fin des Halles à Paris et l'autorisation de récupérer les invendus des marchés. L'origine du mot « clochard » pourrait également remonter au temps où l'on faisait appel aux mendiants pour sonner les cloches des églises, moyennant ainsi une rémunération.
source : Wikipédia
Clochard : Personne sans domicile fixe, souvent sans travail, vivant de mendicité. « L’argot, la langue des gueux, avec le poète François Villon à leur tête, désignait par cloche-mot qui a donné clochard, avec le suffixe péjoratif ard-le mendiant professionnel habile dans l’art de boiter »
source : J.-P. Rama , Cloches de France Dictionnaire illustré et anthologie des métiers
Cloche : Instrument de communication de masse qui appelle et rassemble les fidèles ou citoyens, signale les dangers ou rythme le temps qui passe a donné lieu à de nombreuses traditions, voire de légendes ; c’est aussi l’art du « saintier », autrefois itinérant et maintenant entrepreneur exportateur, ou encore l’art du « carillonneur », parfois appelé « campanier » ou « clocheron » selon les régions.
Intéressons nous maintenant à L’art campanaire en Occident, histoire facture et esthétique des cloches de volée, un ouvrage extrêmement documenté, par Hervé Gouriou, docteur en musicologie et campanologue ; il enseigne à l’université Paris VIII.
Fonction et statuts des sonneurs :
Sonneur de cloches. Cette très ancienne fonction aujourd’hui quasiment disparue était revêtue d’une aura toute particulière et permettait à ceux qui la remplissaient de figurer dans les rangs des personnes importantes et indispensable d’une communauté…
Suit une foultitude de renseignements que nous nous contenterons de résumer :
Ne s’improvise pas sonneur qui veut. C’est un véritable métier ; La manœuvre des cloches, même très bien montées mécaniquement demande une grande endurance. Les conditions de travail sont difficiles : saleté des lieux présence parfois envahissante de volatiles, rouille, graisse. La sonnerie à la corde comporte les dangers inhérents à la présence et au mouvement de va et vient. Le sonneur qui maitrise mal le mouvement des cordes risque aussi de partir en balancier ; dans le cas d’une sonnerie au pédalier, les risques encourus tiennent surtout au mouvement d’oscillation de celui- ci. Une fausse manœuvre entraîne l’arrachement ou l’écrasement pur et simple du pied du sonneur inattentif. Dans la règle de Saint Benoît, l’auteur insiste clairement sur le fait que c’est à l’abbé du monastère de sonner lui même les cloches en temps et heures voulus et en cas d’impossibilité de remplir cette fonction, il doit s’assurer qu’elle sera menée à bien par un moine.
L’auteur se penche ensuite sur le cas des sonneurs religieux :
Les modes de recrutement ont varié au fil des siècles. Les lieux à forte concentration campanaire, tels que les cathédrales, demandent une main d’œuvre nombreuse. Les sonneurs peuvent être recrutés parmi les simples habitants d’une ville et constituer un groupement d’aides placés sous la responsabilité du maître sonneur, lui-même redevable de son travail vis à vie du clergé. Il arrive que les clercs soient affectés à cette tâche. Cette dernière disposition était même certainement majoritaire dans les premiers temps de l’histoire campanaire en France. C’est par la suite que la fonction s’est diversifiée et s’est ouverte aux laïcs. Il ne faut pas oublier que sur une longue période qui va de l’expansion de l’art campanaire en France jusqu’à la Révolution, les sonneries quotidiennes sont innombrables, au point que l’on parle de véritables « villes sonnantes » pour qualifier les grandes villes de France. Sous l’Ancien régime, les sonneurs de grandes villes se fédèrent en confréries locales, chargées de défendre parfois âprement leur statut, leurs conditions d’exercice et le montant de la rétribution. Celle-ci faisait la part égale entre nature et monnaie. Les sonneurs étaient parfois logés à demeure, dans une chambre aménagée dans une des salles de la partie basse du clocher qu’ils desservaient, ou encore dans une annexe de l’édifice.
Le métier de sonneur s’apprend. On trouve d’ailleurs fréquemment trace de filiations dans ce domaine, ou le savoir-faire passe par l’apprentissage. En effet, il ne suffit pas de savoir se pendre à une corde pour sonner correctement une corde ; en procédant de la sorte, on obtient quelques tintements isolés et irréguliers, sans risque de fêlure due à un départ en opposition de phase. La sonnerie d’une cloche en volée requiert un gros effort pour le lancement de l’instrument. Il faut impérativement écouter les réactions de celui-ci, le laisser respire ; dès que les premiers coups ont retenti et que l’on sent que le rythme de la sonnerie se stabilise, le sonneur doit travailler le musicalité de celle-ci… la situation des sonneurs civils est restée plus marginale, moins précise pendant longtemps. En fait leur émergence remonte à l’apparition des beffrois en France au XIII, XIV, XVe siècles ; dans la majorité des cas, leur fonction n’existe pas en temps que telle et se confond avec celle du guet. Au Moyen-Age, les sonneurs ont donc un statut principalement militaire et ont en plus le devoir de sonner l’alarme ou toute autre sonnerie à vocation civile (rassemblement de population pour la lecture publique d’avis, convocation des édiles, police horaire des marchés publics, couvre-feu…etc.). Lorsque l’une des tours de la cathédrale ou de l’église principale d’une ville fait office aussi de tour de guet ou de beffroi, ils cohabitent avec les sonneurs religieux, mais ne peuvent prétendre à des prérogatives dont ces derniers ont la charge...
Nous voyons donc bien que cette étude fouillée n’accrédite pas l'"éventuelle" étymologie du clochard, sonneur de cloches contre une bouchée de pain .
Aucune source sérieuse ne la confirme d’ailleurs.
Voir : Truands et miséreux dans l’Europe moderne 1350-1600 la politique à leur endroit était alors au travail forcé. C’est le travail qui doit remédier au refus de travail :
Au cours du XIV et du XVe siècle on emploie les vagabonds à des travaux publics dans les villes, surtout aux fortifications. Les entreprises de Jacques Cœur introduisent ce qui devient rapidement le châtiment classique des vagabonds : les galères. Et le XVIe siècle cherchera les possibilités d’utiliser le travail forcé des vagabonds dans l’industrie.
Il est néanmoins possible que le terme clochard se réfère aux cloches annonçant la fin des Halles à Paris et l'autorisation de récupérer les invendus des marchés, le maniement de celles-ci ne présentant aucune difficulté, et présentant l'avantage d'être nourri gratuitement. Mais ce ne sont que pures supputations, aucune source n'attestant nos dires.
Revenons au métier de sonneur d’ailleurs répertorié dans Dictionnaire illustré et anthologie des métiers voir aussi « clocheron », « clocheteur », « campagnier », carillonneur ».
Même son de cloche dans :
La grande aventure des cloches par Eric Sutter, un passionné de cloches que l’on peut aussi lire en ligne : Code et langage des coches
L’installation des moteurs de tintement et de mise en volée ainsi que le cablage entre les cloches et le tableau de commande situé dans la sacristie sont effectuées généralement par un « installateur-électrificateur » indépendant du fondeur ; encore que les fonderies actuelles aient tendance à proposer ce type de prestation.
Nous abordons ainsi la dernière partie de votre question, question qui avait déjà été posée Guichet du savoir
Dans Sonneries nocturnes :
Un tintement horaire date surtout de l’électrification des cloches, à savoir les années 1950 et suivantes. En cette période, les horloges d’édifice sont devenues des objets meilleur marché que par le passé. Dans les années 60 a vraiment commencé à apparaitre partout l’automatisation, dont le tintement horaire. Celui-ci est électronique de nos jours.
Il existe deux hypothèses proposées quant à
La deuxième hypothèse affirme un lien avec le terme cloche, mot emprunté au latin médiéval clocca, qui est un mot gaélique introduit par les moines de rite colombanien, selon la Vita de saint Colomban. Cette dénomination-ci est adoptée par un grand nombre de missionnaires anglo-irlandais, ainsi que l'objet et l'usage de ce signal sonore pour marquer les heures principales, à l'origine de prière et de culte, puis d'assemblées ou de réunions diverses. Par exemple, le terme clochard se référerait aux cloches annonçant la fin des Halles à Paris et l'autorisation de récupérer les invendus des marchés. L'origine du mot « clochard » pourrait également remonter au temps où l'on faisait appel aux mendiants pour sonner les cloches des églises, moyennant ainsi une rémunération.
source : Wikipédia
source : J.-P. Rama , Cloches de France Dictionnaire illustré et anthologie des métiers
Intéressons nous maintenant à L’art campanaire en Occident, histoire facture et esthétique des cloches de volée, un ouvrage extrêmement documenté, par Hervé Gouriou, docteur en musicologie et campanologue ; il enseigne à l’université Paris VIII.
Sonneur de cloches. Cette très ancienne fonction aujourd’hui quasiment disparue était revêtue d’une aura toute particulière et permettait à ceux qui la remplissaient de figurer dans les rangs des personnes importantes et indispensable d’une communauté…
Suit une foultitude de renseignements que nous nous contenterons de résumer :
Ne s’improvise pas sonneur qui veut. C’est un véritable métier ; La manœuvre des cloches, même très bien montées mécaniquement demande une grande endurance. Les conditions de travail sont difficiles : saleté des lieux présence parfois envahissante de volatiles, rouille, graisse. La sonnerie à la corde comporte les dangers inhérents à la présence et au mouvement de va et vient. Le sonneur qui maitrise mal le mouvement des cordes risque aussi de partir en balancier ; dans le cas d’une sonnerie au pédalier, les risques encourus tiennent surtout au mouvement d’oscillation de celui- ci. Une fausse manœuvre entraîne l’arrachement ou l’écrasement pur et simple du pied du sonneur inattentif. Dans la règle de Saint Benoît, l’auteur insiste clairement sur le fait que c’est à l’abbé du monastère de sonner lui même les cloches en temps et heures voulus et en cas d’impossibilité de remplir cette fonction, il doit s’assurer qu’elle sera menée à bien par un moine.
L’auteur se penche ensuite sur le cas des sonneurs religieux :
Les modes de recrutement ont varié au fil des siècles. Les lieux à forte concentration campanaire, tels que les cathédrales, demandent une main d’œuvre nombreuse. Les sonneurs peuvent être recrutés parmi les simples habitants d’une ville et constituer un groupement d’aides placés sous la responsabilité du maître sonneur, lui-même redevable de son travail vis à vie du clergé. Il arrive que les clercs soient affectés à cette tâche. Cette dernière disposition était même certainement majoritaire dans les premiers temps de l’histoire campanaire en France. C’est par la suite que la fonction s’est diversifiée et s’est ouverte aux laïcs. Il ne faut pas oublier que sur une longue période qui va de l’expansion de l’art campanaire en France jusqu’à la Révolution, les sonneries quotidiennes sont innombrables, au point que l’on parle de véritables « villes sonnantes » pour qualifier les grandes villes de France. Sous l’Ancien régime, les sonneurs de grandes villes se fédèrent en confréries locales, chargées de défendre parfois âprement leur statut, leurs conditions d’exercice et le montant de la rétribution. Celle-ci faisait la part égale entre nature et monnaie. Les sonneurs étaient parfois logés à demeure, dans une chambre aménagée dans une des salles de la partie basse du clocher qu’ils desservaient, ou encore dans une annexe de l’édifice.
Le métier de sonneur s’apprend. On trouve d’ailleurs fréquemment trace de filiations dans ce domaine, ou le savoir-faire passe par l’apprentissage. En effet, il ne suffit pas de savoir se pendre à une corde pour sonner correctement une corde ; en procédant de la sorte, on obtient quelques tintements isolés et irréguliers, sans risque de fêlure due à un départ en opposition de phase. La sonnerie d’une cloche en volée requiert un gros effort pour le lancement de l’instrument. Il faut impérativement écouter les réactions de celui-ci, le laisser respire ; dès que les premiers coups ont retenti et que l’on sent que le rythme de la sonnerie se stabilise, le sonneur doit travailler le musicalité de celle-ci… la situation des sonneurs civils est restée plus marginale, moins précise pendant longtemps. En fait leur émergence remonte à l’apparition des beffrois en France au XIII, XIV, XVe siècles ; dans la majorité des cas, leur fonction n’existe pas en temps que telle et se confond avec celle du guet. Au Moyen-Age, les sonneurs ont donc un statut principalement militaire et ont en plus le devoir de sonner l’alarme ou toute autre sonnerie à vocation civile (rassemblement de population pour la lecture publique d’avis, convocation des édiles, police horaire des marchés publics, couvre-feu…etc.). Lorsque l’une des tours de la cathédrale ou de l’église principale d’une ville fait office aussi de tour de guet ou de beffroi, ils cohabitent avec les sonneurs religieux, mais ne peuvent prétendre à des prérogatives dont ces derniers ont la charge...
Nous voyons donc bien que
Aucune source sérieuse ne la confirme d’ailleurs.
Voir : Truands et miséreux dans l’Europe moderne 1350-1600 la politique à leur endroit était alors au travail forcé. C’est le travail qui doit remédier au refus de travail :
Au cours du XIV et du XVe siècle on emploie les vagabonds à des travaux publics dans les villes, surtout aux fortifications. Les entreprises de Jacques Cœur introduisent ce qui devient rapidement le châtiment classique des vagabonds : les galères. Et le XVIe siècle cherchera les possibilités d’utiliser le travail forcé des vagabonds dans l’industrie.
Il est néanmoins possible que le terme clochard se réfère aux cloches annonçant la fin des Halles à Paris et l'autorisation de récupérer les invendus des marchés, le maniement de celles-ci ne présentant aucune difficulté, et présentant l'avantage d'être nourri gratuitement. Mais ce ne sont que pures supputations, aucune source n'attestant nos dires.
Revenons au métier de sonneur d’ailleurs répertorié dans Dictionnaire illustré et anthologie des métiers voir aussi « clocheron », « clocheteur », « campagnier », carillonneur ».
Même son de cloche dans :
La grande aventure des cloches par Eric Sutter, un passionné de cloches que l’on peut aussi lire en ligne : Code et langage des coches
L’installation des moteurs de tintement et de mise en volée ainsi que le cablage entre les cloches et le tableau de commande situé dans la sacristie sont effectuées généralement par un « installateur-électrificateur » indépendant du fondeur ; encore que les fonderies actuelles aient tendance à proposer ce type de prestation.
Nous abordons ainsi la dernière partie de votre question, question qui avait déjà été posée Guichet du savoir
Dans Sonneries nocturnes :
Un tintement horaire date surtout de l’électrification des cloches, à savoir les années 1950 et suivantes. En cette période, les horloges d’édifice sont devenues des objets meilleur marché que par le passé. Dans les années 60 a vraiment commencé à apparaitre partout l’automatisation, dont le tintement horaire. Celui-ci est électronique de nos jours.
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