Question d'origine :
Je possède la reproduction d'un tableau dont je n'arrive pas à identifier la signature. Je suppose que ce peintre est belge, du XXè siècle, peut être de l'Ecole de Laethem comme Van de Woestijne, Seadelerre. Comme Permeke avec des paysages sévères, enneigés, dépouillés.
Je me permets de vous envoyer la reproduction du tableau.
Grand merci de trouver la solution.
Gérard DERUELLE
Réponse du Guichet
bml_art
- Département : Arts et Loisirs
Le 28/09/2016 à 13h45
Il s’agit du tableau intitulé «
«« L'ivrogne » (1898), quant à lui, illustre à nouveau ce thème de l'alcoolisme rencontré chez d'autres peintres de la même époque (De Groux, Ensor...). La scène se passe en hiver. La famille, plus grande que nature, occupe le premier plan. L'ivrogne, inconscient marche mécaniquement, soutenu par sa femme, longue et efflanquée, les paupières lasses et la résignation dans le regard tandis que leur petite fille, le visage vieilli, regarde ce terrible spectacle. Derrière elle, sur l'autre rive, on aperçoit les cheminées d'usine en activité. Le drame est dépeint sobrement, avec des tons froids. »
Le site des Musées royaux des beaux-arts de Belgique donne la notice suivante :
1898 — Inv. 4414
Huile sur toile.
Signature et date en bas à droite : Eug. Laermans / 1898
Dimensions : 121,5 x 151
Origine : Don de Monsieur Raymond Hottat, Brussel, 1922
Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles / photo : J. Geleyns / Ro scan
Eugène Laermans est un peintre tout à fait reconnu en Belgique.
Dans notre fonds de livres, il apparaît dans une monographie, Laermans, ainsi que dans la plupart des documents sur l’art moderne en Belgique :
L'art moderne en Belgique, 1900-1945.
«
Molenbeek-Saint-Jean, 1864 – Bruxelles, 1940.
La carrière de Laermans est marquée par une surdité survenue durant son enfance et qui l'a fait vivre dans un certain isolement.
Après une première formation à l'école de dessin de Molenbeek-Saint-Jean (1876-1882), il suit les cours à l'académie de Bruxelles de 1882 à 1887. Dès les années 90 il participe à diverses expositions, tant dans les salons officiels que dans des mouvements artistiques indépendants, tels que La Libre Esthétique.
Après l'académie il suit encore des cours dans une académie libre, La Patte de Didon, à Bruxelles. En 1898 et 1899 il participe à la Wiener Sezession. Laermans est connu surtout comme peintre des démunis sociaux : le prolétariat urbain et la modeste population rurale qu'il peint dans leurs occupations journalières. Des toiles d'assez grandes dimensions représentent des manifestations, de grévistes et des cortèges de migrants, et reflètent donc le malaise social dans la Belgique de la fin du XIXe siècle, qu'on retrouve également dans l'œuvre de plusieurs autres artistes et écrivains engagés. Un ton tragique domine toutes ses œuvres, même les scènes rurales et les paysages. Laermans peint en surfaces très simplifiées et avec des couleurs plutôt mates. Il simplifie et déforme en fonction de l'expression des sentiments, ce qui aboutit parfois à la caricature.
Ses contemporains ont fort apprécié son art profondément humain et sa composition très déterminée. L'artiste, devenu aveugle en 1924, reçoit le titre de baron en 1927.
G. VANZYPE, Eugène Laermans, Bruxelles, 1908;
P. COLIN, Eugène Laermans, Bruxelles, 1929;
A. EGGERMONT, La vie et l'oeuvre d'Eugène
Laermans, Bruxelles, 1943; A. DE RinnER,
Eugène Laermans, Bruxe1les, 1950; F. MARET,
Eugène Laermans, Bruxelles, 1959.
RH »
Deux reproductions couleur : La mort, 1904 et La tempête, 1899.
Histoire de la peinture en Belgique du XIVe siècle à nos jours.
« Dès la fin du siècle dernier, des peintres belges, tels que Jakob Smits, Eugène Laermans et le premier groupe de Laethem-Saint-Martin, produisent des œuvres qui annoncent l'expressionnisme flamand par leur dépassement des apparences.
Peintre des paysans et de la misère suburbaine, Eugène Laermans est aussi épris de modernité. Son œuvre fait le lien entre le constat réaliste et l'interprétation expressionniste en passant par un symbolisme d'inspiration littéraire. Plus encore que Laermans, le campinois Jakob Smits évite le pittoresque et universalise le type paysan. Ses clairs-obscurs, sa facture épaisse et grumeleuse traduisent sa vision mystique de la relation de l'homme à son milieu de vie. »
Deux reproductions couleur : La mort, 1904 et Un soir de grève/Le drapeau rouge, 1893.
Le symbolisme en Belgique : exposition, Musées royaux des Beaux-arts de Belgique, 26 mars-27 juin 2010.
Plusieurs pages consacrées à Eugène Laermans.
Quatre reproductions couleur : La vielle, 1891, Perversité, 1889, étude pour Les Emigrants, vers 1893-1894 et La Nuée inquiétante, 1895.
Quatre dessins en noir et blanc.
La Belgique dévoilée : de l'impressionnisme à l'expressionnisme : exposition présentée à Lausanne à la fondation de l'Hermitage du 25 janvier au 28 mai 2007.
Deux reproductions couleur : Perversité, 1889 et Autoportrait, 1898.
DANS NOS COLLECTIONS :
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