Question d'origine :
Bonjour, je dois faire un rapport sur le colbertisme mais j'ai du mal à trouver assez de consistance. Je me penche particulièrement sur le colbertisme mis en place au 17ème siècle et ses impacts sur la société française à cette époque, une fois mis en place.
Pouvez-vous m'aider ?
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 21/10/2016 à 15h02
Bonjour,
"Célèbre pour sa politique économique interventionniste et mercantiliste lorsqu’il était contrôleur général des Finances (1665-1683), Jean-Baptiste Colbert participa considérablement au gouvernement absolu représenté par Louis XIV. Issu d’une famille de marchands originaire de Reims, Colbert était ainsi devenu l’éminence grise du royaume. [...]
Colbert donna son nom à une doctrine, le colbertisme, un terme encore usité de nos jours pour désigner l’intervention de l’État dans l’activité économique. André Cochut (1807-1890), économiste et directeur du Mont de piété de Paris, revenait en 1846 dans la Revue des Deux Mondes, sur l’administration de Colbert. « Aujourd’hui que la liberté des échanges est préconisée comme le remède à toutes les misères sociales, Colbert, en qui on personnifie le système prohibitif, est exposé aux préventions de la critique. Ainsi flottent les jugements humains, selon les temps et les circonstances, entre une admiration irréfléchie et une sévérité qui touche à l’ingratitude."
source : Revue des deux mondes
" Moins de vingt ans après la mort de Colbert, sa politique économique est mise publiquement en accusation. Trois facteurs y contribuent : la révocation de l'édit de Nantes entraîne « la fuite des religionnaires qui ont emporté beaucoup d'argent, de bonne têtes capables et de bons bras » ; les guerres épuisantes de la fin du règne de Louis XIV ont vite raison de l'équilibre financier, des tentatives d'égalité fiscale, et portent un coup pénible au commerce français ; les successeurs de Colbert compromettent le colbertisme, non pas en prenant le contre-pied de cette politique, mais en exagérant ses exigences, la réglementation postcolbertienne condamnant les manufactures à l'immobilisme.
Les jugements ultérieurs seront moins sévères pour le colbertisme. D'une part, on a reconnu que si l'expansion maritime et commerciale, pour laquelle le contrôleur général des Finances avait tant œuvré, a tourné court, c'est en raison de l'indifférence de ses successeurs : Colbert avait arraché la France à ses seules préoccupations continentales et il n'y a point de sa faute si par la suite elle revint à ses errements anciens et si Voltaire crut bon un jour de proclamer que la France pouvait être heureuse sans Québec. Et, d'autre part, tous les historiens reconnaissent que Colbert a dessiné la carte industrielle de la France ; après une période de marasme entre 1690 et 1715, les résultats de sa politique économique se maintiennent ou se renforcent : forges, galeries, papeteries, savonneries, manufactures de laine ou de soie, fabriques de meubles ou de tapis, etc."
source : Universalis
Voici quelques documents qui vous aideront à mieux comprendre à la fois la politique économique mise en place par Colbert et la société du XVIIe siècle :
- Encylopédie Larousse
- Industrie et Colbertisme ; origines de la forme française de la politique industrielle ? / Guery Alain. In: Histoire, économie et société, 1989, 8ᵉ année, n°3. L'industrialisation, sous la direction de Dominique Barjot, Emmanuel Chadeau, Michèle Merger et Girolamo Ramu. pp. 297-312.
- La grande industrie aux XVIIe et XVIIIe siècles : France, Allemagne, Russie. / Koulischer Joseph. In: Annales d'histoire économique et sociale. 3ᵉ année, N. 9, 1931. pp. 11-46.
- Histoire de la vie et de l'administratino de Colbert / Pierre Clément
- Colbert : La politique du bon sens / Michel Vergé-Franceschi
- La fortune du colbertisme : État et industrie dans la France des Lumières / Philippe Minard
- La société française au XVIIe siècle : tradition, innovation, ouverture / Michel Vergé-Franceschi
- Le roi absolu : Louis XIV et les Français (1661-1715) / Hervé Drévillon
Bon travail.
"Célèbre pour sa politique économique interventionniste et mercantiliste lorsqu’il était contrôleur général des Finances (1665-1683), Jean-Baptiste Colbert participa considérablement au gouvernement absolu représenté par Louis XIV. Issu d’une famille de marchands originaire de Reims, Colbert était ainsi devenu l’éminence grise du royaume. [...]
Colbert donna son nom à une doctrine, le colbertisme, un terme encore usité de nos jours pour désigner l’intervention de l’État dans l’activité économique. André Cochut (1807-1890), économiste et directeur du Mont de piété de Paris, revenait en 1846 dans la Revue des Deux Mondes, sur l’administration de Colbert. « Aujourd’hui que la liberté des échanges est préconisée comme le remède à toutes les misères sociales, Colbert, en qui on personnifie le système prohibitif, est exposé aux préventions de la critique. Ainsi flottent les jugements humains, selon les temps et les circonstances, entre une admiration irréfléchie et une sévérité qui touche à l’ingratitude."
source : Revue des deux mondes
" Moins de vingt ans après la mort de Colbert, sa politique économique est mise publiquement en accusation. Trois facteurs y contribuent : la révocation de l'édit de Nantes entraîne « la fuite des religionnaires qui ont emporté beaucoup d'argent, de bonne têtes capables et de bons bras » ; les guerres épuisantes de la fin du règne de Louis XIV ont vite raison de l'équilibre financier, des tentatives d'égalité fiscale, et portent un coup pénible au commerce français ; les successeurs de Colbert compromettent le colbertisme, non pas en prenant le contre-pied de cette politique, mais en exagérant ses exigences, la réglementation postcolbertienne condamnant les manufactures à l'immobilisme.
Les jugements ultérieurs seront moins sévères pour le colbertisme. D'une part, on a reconnu que si l'expansion maritime et commerciale, pour laquelle le contrôleur général des Finances avait tant œuvré, a tourné court, c'est en raison de l'indifférence de ses successeurs : Colbert avait arraché la France à ses seules préoccupations continentales et il n'y a point de sa faute si par la suite elle revint à ses errements anciens et si Voltaire crut bon un jour de proclamer que la France pouvait être heureuse sans Québec. Et, d'autre part, tous les historiens reconnaissent que Colbert a dessiné la carte industrielle de la France ; après une période de marasme entre 1690 et 1715, les résultats de sa politique économique se maintiennent ou se renforcent : forges, galeries, papeteries, savonneries, manufactures de laine ou de soie, fabriques de meubles ou de tapis, etc."
source : Universalis
Voici quelques documents qui vous aideront à mieux comprendre à la fois la politique économique mise en place par Colbert et la société du XVIIe siècle :
- Encylopédie Larousse
- Industrie et Colbertisme ; origines de la forme française de la politique industrielle ? / Guery Alain. In: Histoire, économie et société, 1989, 8ᵉ année, n°3. L'industrialisation, sous la direction de Dominique Barjot, Emmanuel Chadeau, Michèle Merger et Girolamo Ramu. pp. 297-312.
- La grande industrie aux XVIIe et XVIIIe siècles : France, Allemagne, Russie. / Koulischer Joseph. In: Annales d'histoire économique et sociale. 3ᵉ année, N. 9, 1931. pp. 11-46.
- Histoire de la vie et de l'administratino de Colbert / Pierre Clément
- Colbert : La politique du bon sens / Michel Vergé-Franceschi
- La fortune du colbertisme : État et industrie dans la France des Lumières / Philippe Minard
- La société française au XVIIe siècle : tradition, innovation, ouverture / Michel Vergé-Franceschi
- Le roi absolu : Louis XIV et les Français (1661-1715) / Hervé Drévillon
Bon travail.
DANS NOS COLLECTIONS :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter