Question d'origine :
Qu'est-ce que le "public séjourneur" en bibliothèque?
Les grandes bibliothèques françaises et les chercheurs se sont-elles penchées sur la question en étudiant ce public particulier?
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 10/05/2017 à 14h53
Bonjour,
En premier lieu, voici la définition que l'on peut lire, sur le site de l’Agence Générale du livre et de la lecture de Haute Normandie dans l'article, Les usagers « séjourneurs » : un public peu étudié dans les recherches sur les bibliothèques. Étude au sein de la bibliothèque municipale de Sotteville-Lès-Rouen, :
"Qu’est-ce qu’unusager « séjourneur » ?
C’est en 1979 que l’on trouve l’origine de cette typologie lors d’une étude réalisée par Michel Grumbach et Jean-Claude Passeron [...] définissant les séjourneurs comme « utilisateurs de services de longues durées », par opposition aux emprunteurs comme « utilisateurs de prêts ». "[Les emprunteurs] viennent à la bibliothèque avant tout pour emprunter des livres. Ils ne font à la bibliothèque qu’un court passage et ont peu recours aux autres services, notamment à tous les services nécessitant de consacrer sur place du temps de séjour […] Les séjourneurs, inversement, ont une utilisation diversifiée des différentes ressources de la bibliothèque. Moins figés dans un mode d’usage, ils ont tendance à essayer plus facilement les services nouveaux […]." [...] L’usager séjourneur utilise plusieurs services nécessitant un temps de séjour plus long, par exemple, travailler sur place, discuter, lire la presse, flâner, se réchauffer. L’activité d’emprunt perd du terrain auprès de ces populations. En effet,celles-ci considèrent la bibliothèque non plus comme lieu du savoir où l’on vient consulter des collections, mais comme un lieu social et de vie, un espace public appropriable ."
Par ailleurs, le concept d'usager séjourneur est à rapprocher de celui debibliothèque 3ème lieu :
"La bibliothèque troisième lieu est un concept issu de la notion sociologique du "troisième lieu" ("third place") développée par Ray Oldenburg, au début des années 80. Ray Oldenburg pointe du doigt la désocialisation de la société américaine due à l’individualisation de la société, à l’usage des transports individuels (la voiture) et aux moyens de communication dématérialisés. "Il n’y a rien de mieux que d’être ensemble face à face" conclut-il dans un entretien réalisé par les bibliothèques de l’Université de l’Ouest de la Floride.
Selon lui, la société manque de troisièmes lieux, c’est-à-dire de lieux où se rencontrer en dehors de la maison et du travail. Ces lieux sont traditionnellement les cafés, mais ils peuvent aussi s’appliquer à de nombreux autres endroits, comme par exemple les bibliothèques.
Le concept de bibliothèque troisième lieu a été popularisé dans le milieu des bibliothèques françaises par le mémoire d’études du diplôme de conservateur des bibliothèques de Mathilde Servet (janvier 2009). Elle y définit ainsi les caractéristiques principales de la bibliothèque troisième lieu : un ancrage physique fort, une vocation sociale affirmée, et une nouvelle approche culturelle.
En effet, certaines bibliothèques se donnent pour mission d’être des lieux de rencontres informelles et de convivialité, de se situer aux plus près des usages des fréquentants, de mettre en œuvre des fonctionnements participatifs, afin de contribuer à créer du lien social et à favoriser la construction d’une société inclusive.
Les conséquences en sont : une modification visible du mobilier (plus convivial, plus attractif), une diversification des services et activités proposés par la bibliothèque (plus proches des besoins et attentes des usagers), mais surtout un changement significatif dans la relation entre les bibliothécaires et les usagers vers davantage de proximité.
Tout à la fois projet social et politique, la bibliothèque troisième lieu positionne l’humain au cœur du projet de bibliothèque [...]"
source : Dictionnaire de l'enssib (École Nationale Supérieure des Sciences de l'Information et des Bibliothèques)
Enfin, pour des questions portant sur des sujets de bibliothéconomie, nous vous suggérons d’interroger le service Questions ? Réponses ! de l’Enssib qui répond gratuitement aux questions dans le domaine des sciences de l'information et des bibliothèques.
Autres sources consultées :
Dictionnaire Enssib rubrique Publics
Site abf.fr Les publics en bibliothèque
Les bibliothèques troisième lieu : Une nouvelle génération d’établissements culturels
La bibliothèque « troisième lieu » permet de tisser du lien social
Bonne journée !
En premier lieu, voici la définition que l'on peut lire, sur le site de l’Agence Générale du livre et de la lecture de Haute Normandie dans l'article, Les usagers « séjourneurs » : un public peu étudié dans les recherches sur les bibliothèques. Étude au sein de la bibliothèque municipale de Sotteville-Lès-Rouen, :
"Qu’est-ce qu’un
C’est en 1979 que l’on trouve l’origine de cette typologie lors d’une étude réalisée par Michel Grumbach et Jean-Claude Passeron [...] définissant les séjourneurs comme « utilisateurs de services de longues durées », par opposition aux emprunteurs comme « utilisateurs de prêts ». "[Les emprunteurs] viennent à la bibliothèque avant tout pour emprunter des livres. Ils ne font à la bibliothèque qu’un court passage et ont peu recours aux autres services, notamment à tous les services nécessitant de consacrer sur place du temps de séjour […] Les séjourneurs, inversement, ont une utilisation diversifiée des différentes ressources de la bibliothèque. Moins figés dans un mode d’usage, ils ont tendance à essayer plus facilement les services nouveaux […]." [...] L’usager séjourneur utilise plusieurs services nécessitant un temps de séjour plus long, par exemple, travailler sur place, discuter, lire la presse, flâner, se réchauffer. L’activité d’emprunt perd du terrain auprès de ces populations. En effet,
Par ailleurs, le concept d'usager séjourneur est à rapprocher de celui de
"La bibliothèque troisième lieu est un concept issu de la notion sociologique du "troisième lieu" ("third place") développée par Ray Oldenburg, au début des années 80. Ray Oldenburg pointe du doigt la désocialisation de la société américaine due à l’individualisation de la société, à l’usage des transports individuels (la voiture) et aux moyens de communication dématérialisés. "Il n’y a rien de mieux que d’être ensemble face à face" conclut-il dans un entretien réalisé par les bibliothèques de l’Université de l’Ouest de la Floride.
Selon lui, la société manque de troisièmes lieux, c’est-à-dire de lieux où se rencontrer en dehors de la maison et du travail. Ces lieux sont traditionnellement les cafés, mais ils peuvent aussi s’appliquer à de nombreux autres endroits, comme par exemple les bibliothèques.
Le concept de bibliothèque troisième lieu a été popularisé dans le milieu des bibliothèques françaises par le mémoire d’études du diplôme de conservateur des bibliothèques de Mathilde Servet (janvier 2009). Elle y définit ainsi les caractéristiques principales de la bibliothèque troisième lieu : un ancrage physique fort, une vocation sociale affirmée, et une nouvelle approche culturelle.
En effet, certaines bibliothèques se donnent pour mission d’être des lieux de rencontres informelles et de convivialité, de se situer aux plus près des usages des fréquentants, de mettre en œuvre des fonctionnements participatifs, afin de contribuer à créer du lien social et à favoriser la construction d’une société inclusive.
Les conséquences en sont : une modification visible du mobilier (plus convivial, plus attractif), une diversification des services et activités proposés par la bibliothèque (plus proches des besoins et attentes des usagers), mais surtout un changement significatif dans la relation entre les bibliothécaires et les usagers vers davantage de proximité.
Tout à la fois projet social et politique, la bibliothèque troisième lieu positionne l’humain au cœur du projet de bibliothèque [...]"
source : Dictionnaire de l'enssib (École Nationale Supérieure des Sciences de l'Information et des Bibliothèques)
Enfin, pour des questions portant sur des sujets de bibliothéconomie, nous vous suggérons d’interroger le service Questions ? Réponses ! de l’Enssib qui répond gratuitement aux questions dans le domaine des sciences de l'information et des bibliothèques.
Autres sources consultées :
Dictionnaire Enssib rubrique Publics
Site abf.fr Les publics en bibliothèque
Les bibliothèques troisième lieu : Une nouvelle génération d’établissements culturels
La bibliothèque « troisième lieu » permet de tisser du lien social
Bonne journée !
DANS NOS COLLECTIONS :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter