art astrait

Réponse du Département Arts et Loisirs :

Voici quelques pistes bibliographiques pour répondre à cette vaste question pour laquelle il n’existe pas de réponse définitive.

Tout d'abord, vous pouvez vous reporter à ces premiers éléments de réponse du Guichet du Savoir pour une précédente question tout à fait semblable à la vôtre.


L’ incrédulité à l’égard des œuvres d’art abstraites n'est pas nouvelle. Déroutantes car elles vont à l’encontre de l’imitation du réel, elles n’imposent pas leur signification au premier coup d’œil.

Le livre de Susie Hodge, Pourquoi un enfant de 5 ans n'aurait pas pu faire cela : l'art moderne expliqué peut répondre en partie à votre question.

L’auteur contextualise et analyse une centaine d’œuvres d’art du XXe siècle qui ont pour point commun d’avoir été critiquées pour leur simplicité apparente et cherche à montrer leur complexité et leur profondeur artistique.

Dans son introduction Susie Hodge explique :

« (…) l’interaction entre l’œuvre et le spectateur devient une préoccupation majeure. On n’attend plus du visiteur qu’il observe passivement : il est invité à revoir sa conception de l’œuvre d’art, à formuler de nouvelles opinions, et à devenir une composante de l’œuvre elle-même.

Aujourd’hui, la plupart des artistes travaillent de manière autonome, ce qui explique que l’on voit moins de mouvements émerger qu’au XXe siècle. De plus, certains critiques continuent de considérer l’absence de technique comme un manque de raffinement et d’aptitude artistique. Parce que l’art des idées est plus difficile à appréhender que l’art se contentant d’imiter le monde, il est souvent relégué au rang de travail appliqué d’un enfant. Pendant longtemps, apprécier une œuvre était un acte simple : le spectateur la regardait, la reconnaissait et la comprenait, et s’émerveillait devant la maîtrise de l’artiste. Mais lorsque celle-ci est moins visible, ou quand les matériaux utilisés ressemblent à des objets trouvés dans une poubelle, les réactions du public vont de l’hostilité au mépris, en passant par la colère ou la moquerie (…)".

Si l’auteur du précédent ouvrage - historienne de l’art - est acquise à la cause, l’abondance d’articles et de commentaires présents sur Internet persistant à interroger la pertinence de l’abstraction montre bien le caractère irrésolu de la question.


Pour les plus incrédules, voici une réponse plus cartésienne, dans un court reportage ludique du magazine québécois L’actualité, dans lequel la question suivante est posée :

- Est-ce que les œuvres d’un enfant ou même d’un singe peuvent être comparées à celles de Kandinsky ou encore Picasso ? (Question posée en référence aux histoires vraies d’artistes en herbe de moins de 6 ans dont les gribouillis ont su tromper les experts !).

Cette vidéo intitulée Pourquoi l'art abstrait n'est pas un jeu d'enfant ? propose des orientations rationnelles notamment sur la base d’études universitaires en psychologie et en mathématique.

Les ouvrages suivants pourraient également vous aider à vous faire votre propre opinion :

- Par-delà le beau et le laid : enquêtes sur les valeurs de l'art / sous la dir. de Nathalie Heinich, Jean-Marie Schaeffer et Carole Talon-Hugon, 2014

- L’abstraction avec ou sans raisons / Eric de Chassey, Ed Gallimard, Col. Art et Artistes, 2017


Mais sur cette question, pas de complexe ! Chacun peut avoir son point de vue… même avec humour.