Question d'origine :
Bonjour à tous,
J'ai appris que la bibliothèque de Lyon détenait un livre sur les comptes du vermandois du 9ème au 12ème sicle, dans le cadre des journées du patrimoine, l'association que je préside organise une exposition sur les personnages célèbres des villages de notre canton situé dans l'Aisne, il s'avère que la légende veut que notre village ait été créé par Eude de Vermandois, fils de Herbert IV et d'Hildebrande de Valois.
Vous est-il possible de me donner quelques indications sur ce personnage ?
Merci d'avance pour votre aide dans mes recherches.
Cordialement
Réponse du Guichet
bml_anc
- Département : Fonds Ancien
Le 01/06/2005 à 16h32
L’ouvrage de Fouquier-Cholet, Histoire des comtes héréditaires du Vermandois, évoque, pages 166-168, Eudes de Vermandois (1028-1080) en ces termes :
« Héribert avait marié sa fille Adèle à Hugues de France, fils de Henri Ier et de Anne de Russie ; et, par un testament qui remonte à l’an 1059 (…) il avait transporté tous ses droits de souveraineté à cette fille, au préjudice de son fils Eudes, déjà marié, déjà père de plusieurs enfants, à qui cette disgrâce étrange valut le surnom d’Insensé, et dont la descendance éclata depuis dans l’illustre maison de Saint-Simon, qui en sortit par Eudes, dit Faria, son fils. Il n’est point de mon sujet de parcourir les degrés par lesquels Eudes l’Insensé transmit aux seigneurs de Saint-Simon les derniers restes du sang de Charlemagne ; mais il ne peut lui être de même étranger de rechercher la cause d’un acte extraordinaire par lequel un père éteignit de ses propres mains sa branche masculine pour lui substituer une branche féminine, et pour implanter dans sa famille, que la nature perpétuait par des rejetons mâles, une souche étrangère.
S’il faut en croire cet acte lui-même, ou plutôt Héribert, dont il est l’organe, cette cause serait dans les infirmités du cœur et de l’esprit de son malheureux fils, que la nature et des vices auraient frappé d’incapacité et d’indignité.
S’il faut en croire des conjectures, elle serait dans la colère paternelle, que Eudes aurait encourue en épousant une simple dame, du nom d’Avide, originaire du Brabant, sans illustration d’origine, veuve d’un petit seigneur de Sarcinville, et mère de trois fils : l’aîné, seigneur de Sarcinville ; le second, archidiacre de Cambrai ; le troisième, évêque de Noyon.
S’il faut en croire quelques chroniques, elle serait dans les efforts qu’auraient faits auprès du roi de France les vassaux du Vermandois, pour faire sortir des mains de ces seigneurs une puissance qui resserrait les autres dans une sphère d’infériorité, et qui captivait trop souvent l’essor de leur indocilité et de leur passion pour l’agitation.
S’il faut en croire enfin des annalistes, elle serait dans la nature du mariage d’Adèle avec un roi de France, lequel n’aurait été scellé que sous la condition expresse de la translation dans ses mains des droits du fils aîné.
Ce qu’il y a dans tout cela de plus probable, c’est que le roi de France ne fut pas étranger à un événement qui mettait, par un fils de France, toutes les possessions du comté de Vermandois à la disposition de la couronne.
L’acte d’Héribert, consenti par ses barons, reçut la sanction du roi ; et quant ce comte mourut (1081), sa postérité mâle, représentée par les fils d’Eudes, qui était mort l’année d’auparavant, disparut, et Adèle régna sans contradiction. »
Vous aurez profit à vous renseigner également auprès des
Archives départementales de l'Aisne
28, rue Fernand-Christ
02000 Laon
Tél. : 33 (0)3 23 24 61
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