Question d'origine :
Bonjour,
Au vue de la forme de certaines amphores greco-romaines je me pose les questions suivantes : comment tiennent-elles debout? Comment sont elles stockées? Elles sont aussi très lourdes, sont-elles utilisées de façon quotidienne à table?
Je vous remercie,
Léonie
Réponse attendue le 20/08/2018
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 17/08/2018 à 16h44
Bonjour,
D’après nos recherches, les amphores étaient des contenants utilisés essentiellement pour le transport maritime des denrées (vin, huile, olives, miel, fruits secs, poisson en saumure ou garum).«Emballages» à usage unique ou jetables , elles étaient souvent réutilisées pour d’autres usages. Récipients en terre cuite, leur nom « amphi-phoreus » signifie « portés des deux côtés », car leur caractéristique était d’avoir deux anses verticales.
Le Dictionnaire du monde grec antique nous explique que leur poids (de 20 à environ 50 kg) une fois remplies, nécessitait souvent deux porteurs (d’où les 2 anses) et que ces «vases conteneurs, à emballage perdu, ne valaient que par la marchandise à forte valeur ajoutée qu’elles permettaient de transporter au loin ». (p.56)
Leur forme était conçue pour le transport par bateau où les « amphores étaient disposées sur plusieurs niveaux, l’une à côté de l’autre, de manière à ce que le fond de chacune s’encastre dans l’espace laissé libre entre les cols de celles qui se trouvaient au rang inférieur. » et leur « standardisation » permettait « d’en stocker plusieurs milliers, empilées sur quatre ou cinq niveaux, sur un même bateau. » source : La mondialisation des échanges : des amphores aux conteneurs.
Vous verrez sur cette page Les routes maritimes : L'archéologie sous-marine. L'épave romaine de la Madraguedes images de la disposition des amphores dans un bateau . En effet, les fouilles de l’épave de la Madrague de Giens sont un bon exemple des apports de l’archéologie sous-marine et de l’importance de l’étude des amphores pour connaître l’économie antique.
Voir aussi pour la disposition des amphores:
- Quelques apports de l'archéologie sous-marine à l'étude du commerce romain
- les p. 17 et 18 sur le transport des amphores dans cette fiche sur le commerce
Les amphores servaient au transport, mais aussi austockage et il semble dans ce cas que leur « cul plus ou moins long permettait de ficher l’amphore dans un sol meuble pour stockage ». Elles étaient ainsi stockés dans les caves ou celliers des maisons. Dictionnaire de l’antiquité grecque et romaine (p. 21).
« Si les amphores avaient pour fonction principale l’exportation des produits conditionnés dans une région, elles pouvaient être réutilisées dans différents domaines de la vie. En fonction des besoins, on pouvait les réemployer pour le transport de liquides divers, pour la construction de vides sanitaires, comme conduits de canalisations ou encore comme sépultures pour l’inhumation des défunts » article Amphore du Dictionnaire de l’antiquité de Jean Leclant (p. 100-103)
Voir l'étude très détaillée de la spécialiste Fanette Laubenheimer : Le temps des amphores en Gaule : vins, huiles et sauces où elle explique notamment les différentes réutilisations des amphores dans la vie domestique, une fois le contenu de l'amphore consommé : récipient une fois le haut enlevé, polissoir avec les anses ou les pieds, tuyau, drain... (p54-59)
En revanche,les amphores n’étaient pas utilisées de façon quotidienne à table . En effet, les céramiques gréco-romaines avaient des formes très variées qui répondaient à trois usages : transport, stockage et service de la table . « Parmi les vases de stockage, on citera le pithos , grande jarre ovoïde, parfois enterrée jusqu’au col, où l’on entrepose grains et liquides ; l’amphore , et sa variante la pélikè , plus pansue, servent à la fois au stockage et au transport. L’hydrie, utilisée principalement pour le transport de l’eau, est munie de trois anses, deux pour le transport et la troisième pour verser. Le service de la table se fait surtout par l’intermédiaire des cratères , grands vases ouverts où l’on mélange le vin et l’eau. Il peut être accompagné du dînos , gros chaudron sans anse ni pied, placé sur un support spécial, ou du stamnos , variante à deux anses horizontales. » Il y a ensuite des vases pour puiser et servir le vin : oenochoé ou lagunos , et les récipients pour boire : coupes, canthare , kyathos ou skyphos, ou encore rython. « D’autres vases, moins courants, sont réservés à des usages particuliers. Ainsi le psykter , en forme de toupie, rempli d’eau glacée, est placé à l’intérieur du cratère dont il rafraîchit le contenu.» Article Céramique grecque du Dictionnaire de l’antiquité de Jean Leclant (p.450)
Le Lexique d’histoire et de civilisation romaines parle d’amphores de taille plus réduites appelées amphore de table (p.46) mais nous n’avons pas trouvé d’autres mentions.
Voir cette typologie des céramiques grecques ainsi que cette intéressante présentation des différents vases grecs (partie III : les formes et les usages).
Voir aussi cette réponse du Guichet à une question sur les emballages d'aliments en Rome antique.
Bonne lecture !
D’après nos recherches, les amphores étaient des contenants utilisés essentiellement pour le transport maritime des denrées (vin, huile, olives, miel, fruits secs, poisson en saumure ou garum).
Le Dictionnaire du monde grec antique nous explique que leur poids (de 20 à environ 50 kg) une fois remplies, nécessitait souvent deux porteurs (d’où les 2 anses) et que ces «vases conteneurs, à emballage perdu, ne valaient que par la marchandise à forte valeur ajoutée qu’elles permettaient de transporter au loin ». (p.56)
Leur forme était conçue pour le transport par bateau où les «
Vous verrez sur cette page Les routes maritimes : L'archéologie sous-marine. L'épave romaine de la Madrague
Voir aussi pour la disposition des amphores:
- Quelques apports de l'archéologie sous-marine à l'étude du commerce romain
- les p. 17 et 18 sur le transport des amphores dans cette fiche sur le commerce
Les amphores servaient au transport, mais aussi au
« Si les amphores avaient pour fonction principale l’exportation des produits conditionnés dans une région, elles pouvaient être réutilisées dans différents domaines de la vie. En fonction des besoins, on pouvait les réemployer pour le transport de liquides divers, pour la construction de vides sanitaires, comme conduits de canalisations ou encore comme sépultures pour l’inhumation des défunts » article Amphore du Dictionnaire de l’antiquité de Jean Leclant (p. 100-103)
Voir l'étude très détaillée de la spécialiste Fanette Laubenheimer : Le temps des amphores en Gaule : vins, huiles et sauces où elle explique notamment les différentes réutilisations des amphores dans la vie domestique, une fois le contenu de l'amphore consommé : récipient une fois le haut enlevé, polissoir avec les anses ou les pieds, tuyau, drain... (p54-59)
En revanche,
Le Lexique d’histoire et de civilisation romaines parle d’amphores de taille plus réduites appelées amphore de table (p.46) mais nous n’avons pas trouvé d’autres mentions.
Voir cette typologie des céramiques grecques ainsi que cette intéressante présentation des différents vases grecs (partie III : les formes et les usages).
Voir aussi cette réponse du Guichet à une question sur les emballages d'aliments en Rome antique.
Bonne lecture !
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