l'enseignement en Allemagne
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 22/01/2019 à 14h24
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Question d'origine :
Bonjour Cher Guichet,
Serait-il possible d'obtenir une information sur l'organisation de l'enseignement ( maternelle, primaire et secondaire) en Allemagne ?
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 23/01/2019 à 10h25
Bonjour,
Commençons par préciser que le système éducatif allemand s’organise autour de la notion de « bildung », qui associe l’acquisition du savoir au développement de soi. L’enfant doit grandir et se développer selon son propre rythme et ses compétences individuelles :
« Ce concept allemand deBildung décrit par Wilhelm von Humboldt remonte à 1800, et repose sur le principe d’une participation active de l’enfant au processus de formation (=Bildung) auquel le professeur prend part lui aussi.
L’éducation allemande ne met donc pas l’accent uniquement sur la transmission du savoir, mais également sur l’épanouissement de la personnalité de l’enfant. Elle vise à former des enfants équilibrés et aptes à vivre en collectivité.
Cette idée à l’origine du système éducatif allemand se manifeste dans toutes les étapes scolaires. »
Source : Le Système éducatif en Allemagne : de la petite enfance à l’enseignement supérieur, Centre d’information de l’ambassade d’Allemagne.
Concernant les caractéristiques du système éducatif allemand :
«1. Une éducation qui favorise un développement individuel
C’est une notion que les allemands appellentBildung et qui est la base de leur système éducatif. Pour les allemands, l’enfant doit grandir et développer sa personnalité, son individualité et ses propres talents . Cela passe notamment par de nombreuses discussions en classe et par des travaux en petits groupes pour pousser les enfants à parler et à débattre, à être critique et à écouter les autres.
En France, le but de l’école à cet âge est d’abord de transmettre les savoirs, en Allemagne, le but est deformer des enfants équilibrés et aptes à vivre en collectivité . C’est important à comprendre car l’orientation des enfants allemands se fait aux alentours de dix ans , à la fin de l’école primaire (la Grundschule).
De plus, lesystème de notation est assez différent : plutôt que la notation de 0 à 20 française, les élèves allemands ont une note de 1 à 6 avec une appréciation, où 1 est la meilleure note (très bien, sehr gut) et 6 la pire (insuffisant, ungenügend).
[…]
2. Pas de ministère de l’éducation nationale
Pour rappel, l’Allemagne est une République Fédérale, cela signifie que ses différentes régions/collectivités territoriales, appelées Länder, possède une indépendance importante. La base du programme éducatif est donc décidée par le gouvernement, maisil revient à chacun des Länder de décider des détails sur le contenu du programme, du budget, de la durée exacte des études, etc … Il peut donc il y avoir des différences significatives selon chaque Länd, mais l’école reste obligatoire de 6 à 18 ans.
3. Choisir son orientation à 10 ans
C’est la grande particularité du système allemand.L’école est obligatoire à partir de six ans, avec l’entrée dans la Grundschule, l’école primaire . C’est à partir de cette année que l’on compte les classes : on entre alors en classe de 1e, puis vient la 2e, la 3e, etc… À la fin de la 4e, l'enfant, ses parents et ses enseignants décident ensemble de la filière scolaire la plus appropriée. Il y en a 4 différentes, qui dépendent des professions ou études visées. Il y a donc :
•L’école secondaire générale, ou Hauptschule , va des classes 5 à 9 et correspond aux élèves plus destinés à l’apprentissage .
•Le collège d’enseignement secondaire, ou Realschule , va jusqu’à la classe 10 pour ceux qui visent une formation professionnelle , mais les bons élèves ont la possibilité de rejoindre un lycée pour passer un baccalauréat.
•Le lycée, ou Gymnasium , correspond au système français collège/lycée, allant jusqu’à la classe 12 ou 13, suivant les Länder. Avec une spécialisation sur les deux dernières années, il permet d’obtenir l’Abitur, le baccalauréat allemand , nécessaire pour accéder aux grandes études supérieures.
• Enfin, une dernière option, leGesamtschule , qui réunit les trois autres filières, pour les élèves qui souhaitent éviter une orientation trop précoce .
[…]
4. Moins de vacances, plus de temps libre
Six semaines de vacances par an , un chiffre qui pourrait faire peur aux étudiants français, habitués à des étés plus longs. Cependant, ils finissent l’école plus tôt, souvent entre 12 et 15 heure, profitant de la pause pour manger une sorte de deuxième petit-déjeuner avant de prendre le repas de midi dans l’après-midi. Ils ont alors du temps durant lequel ils peuvent faire leurs devoirs, sortir voir des amis, faire du sport ou d’autres activités extrascolaires. Un système fait pour que les jeunes allemands puissent se construire, trouver leurs passions et devenir des gens sociables, le monde du travail actuel se reposant de plus en plus sur la communication.
5. Finir l’école un an plus tard ?
C’était une réalité il y a quelques années, le baccalauréat (Abitur) s’obtenait à 19 ans, au lieu de 18 ans dans les autres pays européens. Afin de s’accorder et de proposer une arrivée sur le marché du travail plus tôt, plusieurs Länder ont remodelé leurs programmes pour permettre à leurs étudiants de passer le bac à 18 ans. C’est le cas pour les Länder suivants :
• Bade-Wutemberg
• Basse-Saxe
• Bavière
• Berlin
• Brandebourg
• Brême
• Hambourg
• Mecklembourg-Poméranie occidentale
• Sarre
• Saxe
• Saxe-Anhalt
• Thuringe
En Hesse, Rhénanie-du-Nord-Westphalie, et Schleswig-Holstein, le changement se fera dans les prochaines années, et en Rhénanie-Palatinat, cela varie selon les écoles. »
Pour finir, leKindergarten , équivalent allemand de la maternelle , n’est pas obligatoire et n’est pas considéré comme faisant partie du système scolaire :
«Le Kindergarten (« Jardin d’enfants » pour les 3 à 5/ 6 ans )
En matière de structures d’accueil de la petite enfance, l’Allemagne bénéficie d’une longue tradition mais souffre d’un déficit quantitatif – enjeu prioritaire du gouvernement ces dernières années.
Contrairement à la France, il y a en Allemagne peu de crèches et de nourrices. En 2008, l’Allemagne comptait 364 190 places de crèche pour des enfants âgés de moins de trois ans, soit des places pour seulement 17,8 % des enfants âgés de moins de trois ans. La relation entre le nombre d’enfants en âge d’aller en crèche et les places disponibles diffère nettement entre les anciens Länder (12 ,2 % des enfants de cette tranche d’âge ont obtenu une place) et les nouveaux Länder de la République fédérale (42,4% de ces enfants ont obtenu une place). À la naissance d’un enfant, les mères allemandes s’arrêtent de travailler pour pouvoir s’occuper elles-mêmes de leurs enfants.
Cette pratique, même si elle est encore très répandue, est en train d’évoluer. La nouvelle loi sur le développement des structures d’accueil (Tagesbetreuungsausbaugesetz), adoptée par le parlement en 2004, prévoit d’élargir considérablement l’offre des possibilités de garde de la petite enfance d’ici 2010. 500 000 places supplémentaires doivent être créées dans le cadre du programme de réforme du gouvernement fédéral. De plus en plus de mères actives cherchent à concilier leur vie professionnelle avec la famille et à réduire leur congé parental d’éducation à un minimum. Bien que la loi allemande sur le congé parental, réaménagée en 2007, permette également aux hommes de prendre un congé parental ou de réduire leur temps de travail, seulement 15,6 % des pères en ont bénéficié en 2008 selon les données du ministère fédéral de la Famille.
À ce jour, leKindergarten (le « jardin d’enfants ») reste le premier lieu qui accueille l’enfant à partir de 3 ans. Depuis la loi du 1er janvier 1999, chaque enfant a droit, dès l’âge de trois ans et jusqu’à son entrée dans le système scolaire, à une place dans un jardin d’enfants. Ici, l’offre couvre 90 % de la demande, sachant que l’inscription à un jardin d’enfants n’est pas obligatoire.
Le concept du libre développement de la personnalité se traduit au niveau du Kindergarten par diverses caractéristiques qui ressemblent aux crèches françaises.
Le Kindergarten propose un certain nombre d’activités communes et des journées à thème pour fêter par exemple le « Carnaval », l’Avent ou l’été et des projets ou des sorties comme une visite chez les pompiers ou la police.
Le concept-clé du Kindergarten allemand est de disposer d’un espace de créativité où l’enfant peut découvrir son environnement dans le cadre duFreies Spiel (« Jeu libre »). Les enfants choisissent de manière autonome l’activité qu’ils ont envie de faire. Les éducatrices encadrent les enfants, mais aucune activité n’est imposée.
Le Kindergarten ne se voit donc pas en premier lieu comme une institution qui prépare les enfants à la réussite scolaire, maisconstitue un espace de découverte, de jeu et initie les enfants à la vie collective . L’idée de base est de permettre aux enfants de développer leurs capacités individuelles, de s’intégrer dans la communauté d’un groupe et de fortifier leur confiance en eux, la tolérance et le respect des autres. Pour les enfants dont les deux parents sont actifs, il y a, notamment dans les villes, la possibilité de les inscrire dans un Hort (« garderie ») qui accueille les enfants l’après-midi et où les enfants déjeunent. »
Source : Le Système éducatif en Allemagne : du jardin d’enfants à l’Université
Pour aller plus loin :
- Cultures d’apprentissage et cultures d’enseignement : comparaison France – Allemagne, Anemone Geiger-Jaillet
- Zettelmeier, Werner. « Le système scolaire allemand en débat – acquis et faiblesses d’une mutation en cours », Allemagne d'aujourd'hui, vol. 210, no. 4, 2014, pp. 169-183.
- Le système scolaire allemand : données et contexte historique, Observatoire des politiques locales d'éducation et de la réussite éducative
Bonne journée.
Commençons par préciser que le système éducatif allemand s’organise autour de la notion de « bildung », qui associe l’acquisition du savoir au développement de soi. L’enfant doit grandir et se développer selon son propre rythme et ses compétences individuelles :
« Ce concept allemand de
L’éducation allemande ne met donc pas l’accent uniquement sur la transmission du savoir, mais également sur l’épanouissement de la personnalité de l’enfant. Elle vise à former des enfants équilibrés et aptes à vivre en collectivité.
Cette idée à l’origine du système éducatif allemand se manifeste dans toutes les étapes scolaires. »
Source : Le Système éducatif en Allemagne : de la petite enfance à l’enseignement supérieur, Centre d’information de l’ambassade d’Allemagne.
Concernant les caractéristiques du système éducatif allemand :
«
C’est une notion que les allemands appellent
En France, le but de l’école à cet âge est d’abord de transmettre les savoirs, en Allemagne, le but est de
De plus, le
[…]
Pour rappel, l’Allemagne est une République Fédérale, cela signifie que ses différentes régions/collectivités territoriales, appelées Länder, possède une indépendance importante. La base du programme éducatif est donc décidée par le gouvernement, mais
C’est la grande particularité du système allemand.
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• Enfin, une dernière option, le
[…]
C’était une réalité il y a quelques années, le baccalauréat (Abitur) s’obtenait à 19 ans, au lieu de 18 ans dans les autres pays européens. Afin de s’accorder et de proposer une arrivée sur le marché du travail plus tôt, plusieurs Länder ont remodelé leurs programmes pour permettre à leurs étudiants de passer le bac à 18 ans. C’est le cas pour les Länder suivants :
• Bade-Wutemberg
• Basse-Saxe
• Bavière
• Berlin
• Brandebourg
• Brême
• Hambourg
• Mecklembourg-Poméranie occidentale
• Sarre
• Saxe
• Saxe-Anhalt
• Thuringe
En Hesse, Rhénanie-du-Nord-Westphalie, et Schleswig-Holstein, le changement se fera dans les prochaines années, et en Rhénanie-Palatinat, cela varie selon les écoles. »
Pour finir, le
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En matière de structures d’accueil de la petite enfance, l’Allemagne bénéficie d’une longue tradition mais souffre d’un déficit quantitatif – enjeu prioritaire du gouvernement ces dernières années.
Contrairement à la France, il y a en Allemagne peu de crèches et de nourrices. En 2008, l’Allemagne comptait 364 190 places de crèche pour des enfants âgés de moins de trois ans, soit des places pour seulement 17,8 % des enfants âgés de moins de trois ans. La relation entre le nombre d’enfants en âge d’aller en crèche et les places disponibles diffère nettement entre les anciens Länder (12 ,2 % des enfants de cette tranche d’âge ont obtenu une place) et les nouveaux Länder de la République fédérale (42,4% de ces enfants ont obtenu une place). À la naissance d’un enfant, les mères allemandes s’arrêtent de travailler pour pouvoir s’occuper elles-mêmes de leurs enfants.
Cette pratique, même si elle est encore très répandue, est en train d’évoluer. La nouvelle loi sur le développement des structures d’accueil (Tagesbetreuungsausbaugesetz), adoptée par le parlement en 2004, prévoit d’élargir considérablement l’offre des possibilités de garde de la petite enfance d’ici 2010. 500 000 places supplémentaires doivent être créées dans le cadre du programme de réforme du gouvernement fédéral. De plus en plus de mères actives cherchent à concilier leur vie professionnelle avec la famille et à réduire leur congé parental d’éducation à un minimum. Bien que la loi allemande sur le congé parental, réaménagée en 2007, permette également aux hommes de prendre un congé parental ou de réduire leur temps de travail, seulement 15,6 % des pères en ont bénéficié en 2008 selon les données du ministère fédéral de la Famille.
À ce jour, le
Le concept du libre développement de la personnalité se traduit au niveau du Kindergarten par diverses caractéristiques qui ressemblent aux crèches françaises.
Le Kindergarten propose un certain nombre d’activités communes et des journées à thème pour fêter par exemple le « Carnaval », l’Avent ou l’été et des projets ou des sorties comme une visite chez les pompiers ou la police.
Le concept-clé du Kindergarten allemand est de disposer d’un espace de créativité où l’enfant peut découvrir son environnement dans le cadre du
Le Kindergarten ne se voit donc pas en premier lieu comme une institution qui prépare les enfants à la réussite scolaire, mais
Source : Le Système éducatif en Allemagne : du jardin d’enfants à l’Université
- Cultures d’apprentissage et cultures d’enseignement : comparaison France – Allemagne, Anemone Geiger-Jaillet
- Zettelmeier, Werner. « Le système scolaire allemand en débat – acquis et faiblesses d’une mutation en cours », Allemagne d'aujourd'hui, vol. 210, no. 4, 2014, pp. 169-183.
- Le système scolaire allemand : données et contexte historique, Observatoire des politiques locales d'éducation et de la réussite éducative
Bonne journée.
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