Question d'origine :
S.V.P.
Qui était exactement le philosophe Paul FOULQUIE , dont je viens de retrouver le "Dictionnaire de la langue philosophique", ancien "outil" de mes études de philosophie, en plus du tout aussi célèbre" Lalande" ? je n'y trouve pas grand chose sur internet .merci.
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 30/01/2019 à 14h57
Bonjour,
Si les livres de Paul Foulquié ont été un outil pédagogique très couru vers le milieu du siècle dernier, il semble à présent bien oublié : ainsi, le catalogue de la BmL ne comporte aucune édition d’une de ses œuvres postérieure à 1978, et, selon la base de donnée Electre, son seul livre encore disponible est son Dictionnaire de la langue pédagogique, à ne pas confondre avec le Dictionnaire de la langue philosophique, (aux Presses universitaires de France voir notice sur puf.com). Dans une édition datant… de 1997.
Sa fiche Wikipedia (en anglais) est on ne peu plus sibylline, quant à sa fiche auteur sur babelio.com elle ne comprend que trois phrases :
« Paul Foulquié est un penseur et philosophe français.
Paul Foulquié est connu pour ses livres sur la métaphysique , l'épistémologie , l'existentialisme et la psychologie. Ses œuvres ont été traduites en plusieurs langues. »
De la fiche qui lui est consacrée par le site de la Bibliothèque nationale de France, on n’apprendra, outre la liste de ses œuvres, que ses dates de naissance et de mort (16 mars 1893 – 6 septembre 1983), que sa qualité dephilosophe et de jésuite .
Nous avons toutefois trouvé quelques maigres lignes biographiques dans l’ouvrage Philosopher en France sous l’Occupation / sous la direction d’Olivier Bloch :
« Né en 1893, décédé en 1983, Paul Foulquié entra en 1913 au noviciat des jésuites exilés en Belgique en 1913 [sic]. Il enseigna la philosophie à partir de 1926 au collège de Caousou à Toulouse jusqu’en 1945. Son cours est assez rapidement remplacé par des polycopiés qui deviennent, grâce aux éditions de l’Ecole, un livre imprimé.
[…]
En 1936 parait le premier volume d’une série qui allait connaitre un assez grand succès, non seulement dans les établissements privés auxquels il était prioritairement destiné, mais également dans un certain nombre de lycées : le Précis de philosophie. Compte tenu de son succès, il fut suivi en 1943 d’un Traité élémentaire de philosophie et d’une série d’ouvrages « parascolaires » : Mémento de philosophie à partir de 1940, Dissertations philosophiques (à partir des corrigés publiés dans le périodique pédagogique L’Ecole). Après la guerre, il publia d’autres ouvrages adressés à la fois au public cultivé et aux spécialistes : L’Existentialisme (1947, PUF) ou encore le Dictionnaire de la langue philosophique (1969, PUF). »
La suite du texte s’étend sur quelques exemples de manuels de Foulquié, sans entrer dans les détails biographiques. Le portrait qui apparaît en creux est celui d’un pédagogue appliqué, partisan de la modération et de la prudence, et d’un homme d’Eglise à la fois éloigné « de la demi-mesure du scepticisme » et du « dogmatisme sectaire ». Olivier Bloch fait toutefois crédit à Foulquié d’une attitude « loin de tout racisme », malgré son statut de pédagogue reconnu sous l’occupation : comparant les éditions du Précis de philosophie de 1936 et de 1942, il remarque dans la première un paragraphe tout à fait opposé aux doctrines racistes du national-socialisme, prudemment retirée dans la seconde… mais remplacée par une critique de l’Etat totalitaire.
Nous vous laissons découvrir le portrait, consultable sur surbooks.google.fr. S’y dessine la figure d’un vulgarisateur conservateur mais au fait de la pensée de son temps, adepte d’une philosophie humaniste sinon très marquante ou originale.
Vous trouverez sa bibliographie sur ccfr.bnf.fr.
Bonnes lectures.
Si les livres de Paul Foulquié ont été un outil pédagogique très couru vers le milieu du siècle dernier, il semble à présent bien oublié : ainsi, le catalogue de la BmL ne comporte aucune édition d’une de ses œuvres postérieure à 1978, et, selon la base de donnée Electre, son seul livre encore disponible est son Dictionnaire de la langue pédagogique, à ne pas confondre avec le Dictionnaire de la langue philosophique, (aux Presses universitaires de France voir notice sur puf.com). Dans une édition datant… de 1997.
Sa fiche Wikipedia (en anglais) est on ne peu plus sibylline, quant à sa fiche auteur sur babelio.com elle ne comprend que trois phrases :
« Paul Foulquié est un penseur et philosophe français.
Paul Foulquié est connu pour ses livres sur la métaphysique , l'épistémologie , l'existentialisme et la psychologie. Ses œuvres ont été traduites en plusieurs langues. »
De la fiche qui lui est consacrée par le site de la Bibliothèque nationale de France, on n’apprendra, outre la liste de ses œuvres, que ses dates de naissance et de mort (16 mars 1893 – 6 septembre 1983), que sa qualité de
Nous avons toutefois trouvé quelques maigres lignes biographiques dans l’ouvrage Philosopher en France sous l’Occupation / sous la direction d’Olivier Bloch :
« Né en 1893, décédé en 1983, Paul Foulquié entra en 1913 au noviciat des jésuites exilés en Belgique en 1913 [sic]. Il enseigna la philosophie à partir de 1926 au collège de Caousou à Toulouse jusqu’en 1945. Son cours est assez rapidement remplacé par des polycopiés qui deviennent, grâce aux éditions de l’Ecole, un livre imprimé.
[…]
En 1936 parait le premier volume d’une série qui allait connaitre un assez grand succès, non seulement dans les établissements privés auxquels il était prioritairement destiné, mais également dans un certain nombre de lycées : le Précis de philosophie. Compte tenu de son succès, il fut suivi en 1943 d’un Traité élémentaire de philosophie et d’une série d’ouvrages « parascolaires » : Mémento de philosophie à partir de 1940, Dissertations philosophiques (à partir des corrigés publiés dans le périodique pédagogique L’Ecole). Après la guerre, il publia d’autres ouvrages adressés à la fois au public cultivé et aux spécialistes : L’Existentialisme (1947, PUF) ou encore le Dictionnaire de la langue philosophique (1969, PUF). »
La suite du texte s’étend sur quelques exemples de manuels de Foulquié, sans entrer dans les détails biographiques. Le portrait qui apparaît en creux est celui d’un pédagogue appliqué, partisan de la modération et de la prudence, et d’un homme d’Eglise à la fois éloigné « de la demi-mesure du scepticisme » et du « dogmatisme sectaire ». Olivier Bloch fait toutefois crédit à Foulquié d’une attitude « loin de tout racisme », malgré son statut de pédagogue reconnu sous l’occupation : comparant les éditions du Précis de philosophie de 1936 et de 1942, il remarque dans la première un paragraphe tout à fait opposé aux doctrines racistes du national-socialisme, prudemment retirée dans la seconde… mais remplacée par une critique de l’Etat totalitaire.
Nous vous laissons découvrir le portrait, consultable sur surbooks.google.fr. S’y dessine la figure d’un vulgarisateur conservateur mais au fait de la pensée de son temps, adepte d’une philosophie humaniste sinon très marquante ou originale.
Vous trouverez sa bibliographie sur ccfr.bnf.fr.
Bonnes lectures.
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