Question d'origine :
Bonsoir,
Je souhaiterais en savoir un peu plus sur l'école des Tables claudiennes à Lyon 1er dans laquelle est inscrite ma fille : Sa date de construction et des photos des bâtiments ou des photo de classe que nous aimerions utiliser dans le petit journal de l'école.
Merci d'avance et bravo pour votre site
Emmanuelle
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 24/06/2005 à 14h43
La rue des Tables-Claudiennes fut tracée en plusieurs temps : d’abord construite à l’Est à partir de 1824, la rue fut prolongée au dessus du Jardin des Plantes sous le Second Empire. Elle prit dans un premier temps diverses appellations - rue Capponi ou rue Cappon, du nom d’une famille italienne de soyeux - et ne reçut son nom actuel, sur toute sa longueur, qu’en 1864. Ce nom perpétue d’ailleurs le souvenir de la découverte, en 1528, de deux grandes plaques en bronze sur lesquelles on avait gravé en 48 un discours de l’empereur Claude. Ces tables sont aujourd’hui conservées au Musée de la civilisation gallo-romaine de Fourvière.
Pour revenir à votre question initiale, il faut savoir que l’enseignement primaire public est gratuit depuis le 1er vendémiaire an XII (24 septembre 1803) ; la municipalité lyonnaise avait alors en charge le vote des subventions permettant d’entretenir les locaux et les personnels. En 1869, il y avait deux sortes d’écoles publiques : les Ecoles primaires chrétiennes (32 écoles primaires pour garçons tenues par des frères et 29 écoles pour filles tenues par les sœurs de Saint-Charles) et les Ecoles de la Société d’Instruction primaire qui administrait, grâce aux subsides de la municipalité, 75 écoles (classes et cours divers) dans toute l’agglomération lyonnaise. Parallèlement, il existait aussi un enseignement primaire libre tenu par des Congrégations ou par des particuliers.
Cette même année 1869 vit naître la Société d’Instruction libre et laïque fondée par les Républicains dont le but était de mettre en place un réseau d’écoles libres où l’enseignement laïc ne dépendrait d’aucune subvention municipale mais de la générosité publique.
A la chute de l’Empire, on supprima les subventions municipales aux Ecoles chrétiennes. La municipalité désirant laïciser l’enseignement primaire public créait à cette fin une commission (28 septembre 1870) et demandait aux frères des écoles chrétiennes de se retirer des locaux communaux qu’ils occupaient encore. Au début de 1871, la municipalité administrait directement 116 écoles ; la réintégration des membres des Congrégations comme institutrices et instituteurs communaux ne se fera qu’à partir de 1873, après de longues discussions entre la municipalité, le Conseil départemental de l’Instruction publique et le Conseil d’Etat ! (voir à ce sujet : "Une bataille scolaire au XIXe siècle : l'affaire des écoles publiques laïques de Lyon, 1869-1873", par Gontard dans Cahiers du Rhône, T3, 1955, p.269-294 [non consulté])
L’école de la rue des Tables-Claudiennes daterait, semble t-il, de ces années-là. Dans l’un des ouvrages de référence, La monographie des écoles communales, publié en 1891, elle apparaît sous deux entrées différentes dans les chapitres consacrés aux « Ecoles élémentaires pour filles » et aux « Ecoles maternelles » (il ne semble pas qu’elle ait accueillit, à cette époque, des garçons). On peut ainsi lire :
ECOLES DE FILLES ECOLE DE FILLES, RUE DES TABLES-CLAUDIENNES, 2 (GROUPE SCOLAIRE) C'était une ancienne école congréganiste qui desservait la paroisse du Bon-Pasteur. Elle fut dirigée par les Religieuses de Saint-Joseph, depuis 1869, date de leur entrée dans l'immeuble, lequel appartient à la Ville, jusqu'en octobre 1880. La dernière directrice fut Mme Mamessier, Soeur Pauline-André. A cette époque elle fut laïcisée et eut pour directrice Mme Giraudot, née Monteret, puis en juin 1888, Mme Allemand. L'école est au 1er étage. Les classes donnent sur la cour; elles sont desservies par un vestibule qui est commun aux appartements de la directrice situés du côté de la rue. Surface des classes : Une classe de 7.45x10.50 = 78.22 ; une autre de 7.00x10.50 =70.35; une autre de 7.35x 10.50 = 77.17. La hauteur du plancher est de 4m80. La cour, assez grande, est plantée d'arbres divers. L'école est éclairée au gaz et pourvue des eaux de la Compagnie. Le chauffage est fait avec des poêles ordinaires en fonte. La directrice est logée. Directrice : Mme Allemand. Adjointe : Mlles Jeaume et Barboni |
ECOLES MATERNELLES 1er Arrondissement. RUE DES TABLES-CLAUDIENNES, 2 (Jardin des Plantes.) (GROUPE SCOLAIRE) Cette école est située dans un bâtiment qui fut construit en 1868-1869, pour asile et écoles de filles avec logement, chapelle, etc., sur un ancien terrain délaissé du Jardin des Plantes, d'après les plans de M. Desjardins, architecte en chef de la Ville, et suivant les instructions données par les Religieuses. Jusqu'à l'achèvement de la construction, l'école était dans un local loué, situé même rue n° 10. Jusqu'en novembre 1879, elle a toujours été dirigée par les Religieuses de Saint-Joseph, dont la dernière directrice était Mme Linossier, Sœur Saint-François. A ce moment, elle fut laïcisée et eut pour directrice Mme Courvoisier. On fit alors les transformations nécessaires pour rendre les locaux convenables à leur destination. C’est dans cette école que furent passés de 1880 à 1884 les examens pour le certificat d’aptitude à la direction des écoles maternelles. En novembre 1886, Mme Courvoisier fut remplacée par Mme Stupffel. L’école occupe tout le rez-de-chaussée. En entrant est un vestibule qui dessert tout le local, à gauche vient la cuisine, à droite une classe qui prend jour sur la rue, et en face de l'entrée, la salle des gradins et le préau qui ont vue sur cour. Le logement de la directrice est au 2e étage. Surface des classes : Salle des gradins, 11.00x9.95 =109.45 Préau, 10.90x9.90 =107.91 Classe sur rue, 6.75x5.30 = 35.77 La hauteur des salles est de 4m45 Toutes sont parquetées en sapin et la cuisine est carrelée L'école a une grande cour de récréations plantée d arbres divers. Elle est éclairée au gaz avec rampe extérieure pour illuminations. Elle est pourvue des eaux de la Compagnie et chauffée avec des poêles ordinaires en fonte. Directrice : Mme Stupffel. Adjointe : Mme Perret et Lacraz. 2 femmes de service. |
Pour finir, nous ne connaissons pas quelles interventions - destructions ou reconstructions - successives ont pu être faites sur le bâtiment depuis la fin du XIXe siècle.
Par ailleurs, à la Bibliothèque de Lyon, le fonds photographique Sylvestre, l’un des principaux concernant Lyon et sa région pour cette époque, ne renferme aucun cliché de l’établissement. Nous vous conseillons de vous adresser aux Archives municipales de Lyon qui pourraient conserver quelques clichés du bâtiment, par exemple dans les dossiers concernant les permis de construire qui ont pu être déposés au XXe siècle.
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