Question d'origine :
Bonjour,
Toutes les études sont unanimes, le secteur du bâtiment et de la construction est la source numéro 1 d'émission de CO2 et de consommation d'énergie
(https://www.cairn.info/revue-innovation ... ge-219.htm)
Alors que depuis les accords de la COP21 la tendance clairement affirmée par nos pouvoirs publiques est la baisse de nos consommations en énergie afin de limiter le réchauffement climatique, est-ce que les nouveaux projets immobiliers "verts" qui pullulent un peu partout en France peuvent respecter leurs engagements et nous permettre d'atteindre nos objectifs de niveau de pollution.
Un exemple de projet vert :
http://www.leparisien.fr/paris-75/a-par ... 906680.php
Réponse du Guichet
bml_soc
- Département : Société
Le 28/03/2019 à 08h11
Bonjour,
Le réchauffement climatique désigne la hausse des températures mondiales liée à l’augmentation de la production des gaz à effet de serre. Il existe un effet de serre naturel perturbé par les activités humaines et appelé effet de serre additionnel. « Le premier responsable de cet effet de serre additionnel, et donc du réchauffement climatique, est le dioxyde de carbone. » (source : Météo France)
En 2016, le Ministère de la Transition écologique et solidaire indiquait que « Le secteur du bâtiment représente 44 % de l’énergie consommée en France, loin devant le secteur des transports (31,3%). Chaque année, le secteur du bâtiment émet plus de 123 millions de tonnes de C02, ce qui en fait l’un des domaines clé dans la lutte contre le réchauffement climatique et la transition énergétique. »
L’ADEME précise que « avec 26 % des consommations finales d’énergie, les bâtiments résidentiels dépensent davantage d’énergie que les industries et presqu’autant que le secteur des transports. Également contributeurs de plus de 20 % des émissions nationales de CO2, les bâtiments résidentiels constituent de fait un gisement important d’économies d’énergie, et donc de réduction de gaz à effet de serre [...] Bien que le secteur tertiaire soit responsable de 6 % des émissions françaises de GES (hors UTCF) et occupe une place modeste dans le bilan énergétique français, il constitue malgré tout un enjeu important des politiques de maîtrise de la demande d’énergie puisqu’il affiche une augmentation moyenne de sa consommation finale d’énergie de 2 % en par an pour l’électricité depuis 2000, et 0,6 % par an pour l’ensemble des énergies »
Le protocole de Kyoto « est un traité international ayant pour objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Acté en 1997, il est le prolongement de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) adoptée en 1992 au sommet de la Terre à Rio de Janeiro (Brésil). L’objectif initial du protocole de Kyoto était de parvenir durant la période d’engagement 2008-2012 à la réduction des émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique d'au moins 5% (dans les pays engagés) par rapport aux niveaux de 1990. Une seconde période d'engagement a été fixée lors du sommet de Doha en décembre 2012. Elle s'étend du 1er janvier 2013 au 31 décembre 2020 »
Un des axes de lutte contre les émissions de CO2 est l’amélioration énergétique des bâtiments. Les projets de construction de bâtiments à basse consommation d’énergie se sont développés. La tour Elithis à Strasbourg ou le quartier Hikari de Lyon en sont quelques exemples en France.
La création du PEEB (Programme d’efficacité énergétique dans le bâtiment)« vise à lancer une initiative internationale dédiée au financement des projets d’amélioration de la performance énergétique des bâtiments à grande échelle dans une dizaine de pays émergents et en développement, à travers une facilité de coopération technique financée sur subvention. »
Mais Olivier Flechon s’interroge sur les performances de ces nouvelles constructions au regard des objectifs du protocole de Kyoto :
« Les progrès réalisés ces 40 dernières années sur les isolants, les vitrages, le solaire thermique et photovoltaïque, les solutions d’éclairages sont tels que les bâtiments neufs peuvent désormais se contenter de peu d’énergie, voire devenir contributeurs. Mais cela va-t-il nous permettre d’atteindre les objectifs transcrits dans le protocole de Kyoto ? Rien n’est moins sûr. »
Car, nous explique-t-il « l’essentiel du gisement de consommation – donc d’efficacité énergétique – se situe dans le bâti ancien […] un bâtiment ancien consomme en moyenne 240 kWh/m2, principalement pour le chauffage. Un bâtiment neuf aux normes passives consomme moins de 15 » Ainsi, l’effort énergétique porté sur le bâtiment doit prendre en compte le bâti ancien sinon « un effort supplémentaire sur l’efficacité énergétique des bâtiments neufs reviendrait à éteindre l’autoradio pour économiser du carburant ! »
La baisse des émissions de gaz à effet de serre ne tient pas seulement à l’amélioration de nos logements. C’est tout un mode de vie qui doit évoluer. Pour Cheryl Gladu, « l’idée que la technologie va régler les problèmes complexes et systémiques comme le changement climatique, la pauvreté et la crise du logement ou des soins de santé est simpliste. Et c’est le moins qu’on puisse dire. Il faut changer radicalement la façon dont nous vivons, et on ne peut pas engendrer la durabilité sociale et environnementale en appliquant simplement de nouvelles technologies à nos modes de vie existants. Il nous faut favoriser les modèles de mode de vie qui à la fois améliorent notre bien-être actuel et réduisent la demande en matières premières sur la planète. »
Voici quelques références supplémentaires concernant l’urgence climatique :
- Gaz à effet de serre, la France sur la mauvaise pente. Le Monde. 23/01/2018
- Urgence climatique, le coût exorbitant de la procrastination. The Conversation. 15/01/2019
- On vous raconte le plus violent réchauffement climatique que notre planète a connu. France Info
Et sur l’habitat durable :
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