Question d'origine :
Bonjour,
Il y eut aux alenttours de 1789, une bande de sinistres individus qui "travaillaient" les vieux à la lampe à souder pour leur faire avouer où se trouvait leur magot.
Pouvez vous m'en dire un peu plus sur ces personnages qui ont un temps semble t'il, squatté le château de la Batie à St Martin en Haut ?
Merci d'avance de votre réponse.
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 01/04/2019 à 08h22
Bonjour,
" Pendant la Révolution Française de 1789 et les années de gestation qui ont suivi, des brigands s’attaquent aux paysans en leur « chauffant » les pieds dans la cheminée, afin de leur faire avouer où ils cachent leurs économies.
Une bande de « Chauffeurs du Lyonnais » sévit dans les monts du Lyonnais dénommés « la Petite Vendée » et terrorisent la population. Ils y ont de nombreuses complicités car cette contrée abrite alors tout ce que la République a d’opposants (notables, royalistes, curés réfractaires, familles patriarcales). Toute la campagne lyonnaise, de Mornant à Vaugneray et de Beaunant à Saint-Symphorien-sur-Coise, vit dans l’insécurité.
Cette bande comprend une vingtaine de jeunes hommes, réfractaires à l’armée ou déserteurs, ayant pris le maquis dans les bois environnants (Saint-Martin-en-Haut, Yzeron, Montromand, Thurins et Duerne) et qui se mettent à attaquer les gens qui se rendent à Lyon à pied en passant par le Forez. Tous les prétextes deviennent bons pour leurs méfaits : vengeances familiales, règlements de compte d'amoureux prétendants, défense de la religion catholique, nostalgie des royalistes ! Les Chauffeurs du Lyonnais, en lien avec les Royalistes, attaquent même les diligences à Duerne.
Le centre stratégique de la Petite Vendée est Saint-Martin-en-Haut car c'est là qu'est né le chef des brigands, Pierre Grataloup qui organise de véritables conseils de guerre dans les ruines du donjon du vieux château de Rochefort , leur repaire. Ce choix n’est sans doute pas lié au hasard quand on observe, l’emprise des Seigneurs de Rochefort sur « les petites gens » de leurs terres. L’occupation du donjon est tout un symbole.
Pierre Grataloup qui est un meneur d'hommes, devient rapidement le chef de la bande. Il admire Mandrin qui est mort à peine 20 ans avant sa naissance. Il est né le 26 juin 1774 au hameau de Maintinieu. Il est surnommé en patois « le petit Monsu » (le petit Monsieur : petit par la taille mais Monsieur comme toute personne importante, tel un notable), surnom qui saisit les gens de crainte et d'effroi dès qu’il est prononcé, surnom d’un personnage mythique et redouté, d'autant plus insaisissable que personne n'a fait le lien entre l'honorable Grataloup et le terrible chef de bande. D'une intelligence exceptionnelle, fin stratège, dépourvu de tout scrupule, vigoureux et déterminé, il impose une discipline de fer à ses hommes.
Les bandits procèdent toujours de la même manière : ils arrivent la nuit tombée aux abords des fermes, après s’être assurés que tous les habitants se trouvent à l’intérieur. Ils y pénètrent et réunissent domestiques, fermiers, mari, femme et enfants. Ils font main basse sur la nourriture et le vin et ils torturent le patron en festoyant. On ne compte plus les attaques des chauffeurs de pieds dans les fermes de la contrée. Pendant une dizaine d’années, il y en a quelques dizaines… certaines tournant même à l’assassinat. "
source : Célébrités familiales : Pierre Grataloup dit Le P'tit Monsu (1773-1824)
Tout d'abord quelques sites internet qui relatent l'histoire des chauffeurs du lyonnais :
- Wikipedia : Pierre Grataloup
- Vieux papiers d'un imprimeur : scènes et récits, imitations, les épines / par M. Aimé Vingtrinier - consultable également sur Google Livres dans REVUE DU LYONNAIS.
- Sur les traces des chauffeurs lyonnais au château Rochefort / Le progrès - 13/07/2015
Sur le sujet des chauffeurs du Lyonnais, nous vous recommandons l'ouvrage de Rémi Cuisinier : Le Petit Monsu.
Devant l'insistance de beaucoup de ses lecteurs, Rémi Cuisinier se lançait dans des recherches titanesques aux Archives Départementales du Rhône, Archives Municipales de Lyon, Archives de l'Archevêché à Lyon. L'auteur passait au peigne-fin tout l'état civil de la Petite Vendée Lyonnaise et Forézienne. Puis il consultait environ 100.000 actes notariés. Il achetait des livres chez les bouquinistes de Lyon et Saint-Etienne, et leur lecture lui amenait des liens avec le fruit de ses recherches. Ensuite, comme à son habitude, il parcourait les bois et les campagnes pour comprendre le cheminement des Chauffeurs du Lyonnais et des curés réfractaires.
Enfin! il perçait le grand mystère et il pouvait ainsi écrire, toute la vie de Pierre Grataloup né à Saint Martin en Haut (Rhône), surnommé Le Petit Monsu (Monsieur en patois, dans le sens de personnage important et Petit par la taille)
Ce livre est illustré par de nombreuses gravures, des cartes postales, des photos et de nombreux documents d'époque.
source : site de Rémi Cuisinier
Les coordonnées de Rémi Cuisinier sont mentionnées sur son site internet. Peut-être pourra-t-il vous orienter vers des sources d'archives susceptibles de vous intéresser ?
Vous pouvez également lire le roman de Joseph Vingtrinier, « Les Chauffeurs du Lyonnais » (1888).
Cet ouvrage est consultable en ligne sur Numélyo.
Deux articles de l'Araire leur sont consacrés :
- Les chauffeurs du Lyonnais / L'Araire ; No 62, 1985.
- Les chauffeurs du Lyonnais / Joseph Vingtrinier / L'Araire ; Nos 84, 85, 86, 1991 ; No 88, 1992
ainsi qu'une exposition : les chauffeurs du Lyonnais.
Vous pouvez peut-être contacter l'Araire, notamment le centre de documentation de Messimy pour savoir si d'autres recherches ont été menées sur ces brigands et si d'autres ouvrages ou articles sont parus à ce sujet.
Être Lyonnais. Identité & Régionalité. Hommage à Aimé Vingtrinier / Textes réunis par Bruno Benoit & Gilbert Gardes. Parmi eux, " Les Vingtrinier et la "légende" des "Chauffeurs du Lyonnais" " de Jacques Rivoire.
Bonne journée.
" Pendant la Révolution Française de 1789 et les années de gestation qui ont suivi, des brigands s’attaquent aux paysans en leur « chauffant » les pieds dans la cheminée, afin de leur faire avouer où ils cachent leurs économies.
Une bande de « Chauffeurs du Lyonnais » sévit dans les monts du Lyonnais dénommés « la Petite Vendée » et terrorisent la population. Ils y ont de nombreuses complicités car cette contrée abrite alors tout ce que la République a d’opposants (notables, royalistes, curés réfractaires, familles patriarcales). Toute la campagne lyonnaise, de Mornant à Vaugneray et de Beaunant à Saint-Symphorien-sur-Coise, vit dans l’insécurité.
Cette bande comprend une vingtaine de jeunes hommes, réfractaires à l’armée ou déserteurs, ayant pris le maquis dans les bois environnants (Saint-Martin-en-Haut, Yzeron, Montromand, Thurins et Duerne) et qui se mettent à attaquer les gens qui se rendent à Lyon à pied en passant par le Forez. Tous les prétextes deviennent bons pour leurs méfaits : vengeances familiales, règlements de compte d'amoureux prétendants, défense de la religion catholique, nostalgie des royalistes ! Les Chauffeurs du Lyonnais, en lien avec les Royalistes, attaquent même les diligences à Duerne.
Pierre Grataloup qui est un meneur d'hommes, devient rapidement le chef de la bande. Il admire Mandrin qui est mort à peine 20 ans avant sa naissance. Il est né le 26 juin 1774 au hameau de Maintinieu. Il est surnommé en patois « le petit Monsu » (le petit Monsieur : petit par la taille mais Monsieur comme toute personne importante, tel un notable), surnom qui saisit les gens de crainte et d'effroi dès qu’il est prononcé, surnom d’un personnage mythique et redouté, d'autant plus insaisissable que personne n'a fait le lien entre l'honorable Grataloup et le terrible chef de bande. D'une intelligence exceptionnelle, fin stratège, dépourvu de tout scrupule, vigoureux et déterminé, il impose une discipline de fer à ses hommes.
Les bandits procèdent toujours de la même manière : ils arrivent la nuit tombée aux abords des fermes, après s’être assurés que tous les habitants se trouvent à l’intérieur. Ils y pénètrent et réunissent domestiques, fermiers, mari, femme et enfants. Ils font main basse sur la nourriture et le vin et ils torturent le patron en festoyant. On ne compte plus les attaques des chauffeurs de pieds dans les fermes de la contrée. Pendant une dizaine d’années, il y en a quelques dizaines… certaines tournant même à l’assassinat. "
source : Célébrités familiales : Pierre Grataloup dit Le P'tit Monsu (1773-1824)
Tout d'abord quelques sites internet qui relatent l'histoire des chauffeurs du lyonnais :
- Wikipedia : Pierre Grataloup
- Vieux papiers d'un imprimeur : scènes et récits, imitations, les épines / par M. Aimé Vingtrinier - consultable également sur Google Livres dans REVUE DU LYONNAIS.
- Sur les traces des chauffeurs lyonnais au château Rochefort / Le progrès - 13/07/2015
Sur le sujet des chauffeurs du Lyonnais, nous vous recommandons l'ouvrage de Rémi Cuisinier : Le Petit Monsu.
Devant l'insistance de beaucoup de ses lecteurs, Rémi Cuisinier se lançait dans des recherches titanesques aux Archives Départementales du Rhône, Archives Municipales de Lyon, Archives de l'Archevêché à Lyon. L'auteur passait au peigne-fin tout l'état civil de la Petite Vendée Lyonnaise et Forézienne. Puis il consultait environ 100.000 actes notariés. Il achetait des livres chez les bouquinistes de Lyon et Saint-Etienne, et leur lecture lui amenait des liens avec le fruit de ses recherches. Ensuite, comme à son habitude, il parcourait les bois et les campagnes pour comprendre le cheminement des Chauffeurs du Lyonnais et des curés réfractaires.
Enfin! il perçait le grand mystère et il pouvait ainsi écrire, toute la vie de Pierre Grataloup né à Saint Martin en Haut (Rhône), surnommé Le Petit Monsu (Monsieur en patois, dans le sens de personnage important et Petit par la taille)
Ce livre est illustré par de nombreuses gravures, des cartes postales, des photos et de nombreux documents d'époque.
source : site de Rémi Cuisinier
Les coordonnées de Rémi Cuisinier sont mentionnées sur son site internet. Peut-être pourra-t-il vous orienter vers des sources d'archives susceptibles de vous intéresser ?
Vous pouvez également lire le roman de Joseph Vingtrinier, « Les Chauffeurs du Lyonnais » (1888).
Cet ouvrage est consultable en ligne sur Numélyo.
Deux articles de l'Araire leur sont consacrés :
- Les chauffeurs du Lyonnais / L'Araire ; No 62, 1985.
- Les chauffeurs du Lyonnais / Joseph Vingtrinier / L'Araire ; Nos 84, 85, 86, 1991 ; No 88, 1992
ainsi qu'une exposition : les chauffeurs du Lyonnais.
Vous pouvez peut-être contacter l'Araire, notamment le centre de documentation de Messimy pour savoir si d'autres recherches ont été menées sur ces brigands et si d'autres ouvrages ou articles sont parus à ce sujet.
Être Lyonnais. Identité & Régionalité. Hommage à Aimé Vingtrinier / Textes réunis par Bruno Benoit & Gilbert Gardes. Parmi eux, " Les Vingtrinier et la "légende" des "Chauffeurs du Lyonnais" " de Jacques Rivoire.
Bonne journée.
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