Question d'origine :
Bonjour,
J'ai le souvenir adolescent d'avoir du un projet, non réalisé, de flèches en verre sur les deux tours de Notre-Dame-de-Paris vers 1988-1989.
Ce projet j'étais retombé dessus (mais je ne sais plus du tout où) plusieurs années plus tard. J'ai le très vague souvenir que c'était un couple d'architectes, et je pense français. Dans le style ça faisait penser aux style un peu punk de Coop Himmelblau ou Odile Decq mais je ne pense pas que c'était eux.
Merci !
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 24/05/2019 à 13h15
Bonjour,
Nos recherches ne nous ont pas permis de trouver avec certitude un projet qui corresponde exactement à votre description, mais nous en avons trouvé un qui présente une forte similarité : ils s’agit du projet desFlèches du temps imaginées en 1998 par les architectes Alain Renk et Marcelo Joulia , fondateurs du groupe Naço. Censé marquer les célébrations de l’an 2000, le projet n’était pas basé sur le verre, mais le concept reposait sur la transparence.
On peut lire dans le Figaro du 4 décembre 1998 :
« Marcelo Joulia et Alain Renk, dits les Naço, ont imaginé de doubler la hauteur de la cathédrale de Paris par une structure aussi haute que les tours actuelles. Cette extension de 69 m s'inspire du dessin d'origine du XIIIe siècle. « Longtemps, nous avons cherché un projet qui serait porteur de sens et d'optimisme pour franchir le cap du millénaire », soulignent les architectes.
Temporaire, leur projet joue avec le temps. Situé à la limite de plusieurs univers, ce geste symbolique en plein cœur de Paris relie d'un trait patrimoine et modernité. À la charnière du sacré et de l'universel, à la lisière du réel et du virtuel, à la frontière de l'architecture et de la sculpture, ce projet baptisé les Flèches du temps n'a rien d'une commémoration officielle. C'est une proposition spontanée, sans label, mais qui recueille un fort soutien. Encouragé par une pléiade d'intellectuels comme Paul Virilio, Jean-Paul Dollé ou Jacques Le Goff et d'architectes parmi lesquels Christian de Portzamparc et Claude Parent, le projet a séduit François Barré, le directeur de l'architecture et du patrimoine.
[…]
« Ce projet correspond à ce que je pense du Moyen Âge et à ce que l'on doit faire du patrimoine. Un respect à la fois du XIIIe siècle et des valeurs contemporaines », dit l'historien Jacques Le Goff. Pour le philosophe Paul Virilio, « ce serait l'occasion de détourner le parvis de son non-sens de site touristique afin de lui redonner son véritable sens d'agora de Paris, sa fonction première moyenâgeuse d'espace théâtral où se jouaient les mystères ». La modernité rend ainsi un bel hommage au Moyen Âge en révélant la vérité historique de ce monument. Car on n'a jamais fini les cathédrales. Ni celle de Reims, qui devait être dotée de neuf flèches et clochers, ni celle de Strasbourg, qui n'aura hérité que d'une flèche comme la basilique royale de Saint-Denis. Quant à Notre-Dame de Paris, également inachevée, elle menaçait carrément de tomber en ruine au XIXe siècle faute d'entretien.
[…]
Férus d'informatique, les Naço se sont livrés à une toute autre simulation. Aussi légère qu'emblématique. La structure qu'ils se proposent d'ériger temporairement, pour six mois, n'a pas la lourdeur de la pierre ; elle trouve son élégance dans la transparence. « Ces deux architectures-sculptures, annoncent leurs auteurs, dentelles de bois et de fibres de carbone, intégrant un parcours piéton sur l'une, évoqueront autant les dessins de Léonard de Vinci que les structures arachnéennes des futures stations spatiales. »
[…]
Les Naço sont architectes designers. Ils s'étaient fait remarquer en signant le restaurant de Pierre Gagnaire à Saint-Étienne, puis en réalisant l'année dernière la cité numérique des Trois Suisses à Villeneuve-d'Ascq. On notera que, sur les lieux symboliques, émergent les formes les plus archétypiques. Après la pyramide du Louvre incrustée dans l'écrin de la cour Napoléon, après le pyramidion doré greffé sur la pointe de l'obélisque de la Concorde, voici venir les pyramides de Notre-Dame.
Sur chaque tour, quatre longerons en bois lamellé-collé forment une grande pyramide. La structure, d'un poids de 25 tonnes, est elle-même un assemblage de pyramides inversées dont les contreventements sont assurés par des câbles en Kevlar. Étudiée par l'ingénieur britannique Terrell Rooke, elle n'est pas vissée dans la vieille pierre, mais juste posée sur chacune des tours, et lestée par une plate-forme de plomb de 480 tonnes afin de résister à des vents de 200 km/h. »
Bonne journée.
Nos recherches ne nous ont pas permis de trouver avec certitude un projet qui corresponde exactement à votre description, mais nous en avons trouvé un qui présente une forte similarité : ils s’agit du projet des
On peut lire dans le Figaro du 4 décembre 1998 :
« Marcelo Joulia et Alain Renk, dits les Naço, ont imaginé de doubler la hauteur de la cathédrale de Paris par une structure aussi haute que les tours actuelles. Cette extension de 69 m s'inspire du dessin d'origine du XIIIe siècle. « Longtemps, nous avons cherché un projet qui serait porteur de sens et d'optimisme pour franchir le cap du millénaire », soulignent les architectes.
Temporaire, leur projet joue avec le temps. Situé à la limite de plusieurs univers, ce geste symbolique en plein cœur de Paris relie d'un trait patrimoine et modernité. À la charnière du sacré et de l'universel, à la lisière du réel et du virtuel, à la frontière de l'architecture et de la sculpture, ce projet baptisé les Flèches du temps n'a rien d'une commémoration officielle. C'est une proposition spontanée, sans label, mais qui recueille un fort soutien. Encouragé par une pléiade d'intellectuels comme Paul Virilio, Jean-Paul Dollé ou Jacques Le Goff et d'architectes parmi lesquels Christian de Portzamparc et Claude Parent, le projet a séduit François Barré, le directeur de l'architecture et du patrimoine.
[…]
« Ce projet correspond à ce que je pense du Moyen Âge et à ce que l'on doit faire du patrimoine. Un respect à la fois du XIIIe siècle et des valeurs contemporaines », dit l'historien Jacques Le Goff. Pour le philosophe Paul Virilio, « ce serait l'occasion de détourner le parvis de son non-sens de site touristique afin de lui redonner son véritable sens d'agora de Paris, sa fonction première moyenâgeuse d'espace théâtral où se jouaient les mystères ». La modernité rend ainsi un bel hommage au Moyen Âge en révélant la vérité historique de ce monument. Car on n'a jamais fini les cathédrales. Ni celle de Reims, qui devait être dotée de neuf flèches et clochers, ni celle de Strasbourg, qui n'aura hérité que d'une flèche comme la basilique royale de Saint-Denis. Quant à Notre-Dame de Paris, également inachevée, elle menaçait carrément de tomber en ruine au XIXe siècle faute d'entretien.
[…]
Férus d'informatique, les Naço se sont livrés à une toute autre simulation. Aussi légère qu'emblématique. La structure qu'ils se proposent d'ériger temporairement, pour six mois, n'a pas la lourdeur de la pierre ; elle trouve son élégance dans la transparence. « Ces deux architectures-sculptures, annoncent leurs auteurs, dentelles de bois et de fibres de carbone, intégrant un parcours piéton sur l'une, évoqueront autant les dessins de Léonard de Vinci que les structures arachnéennes des futures stations spatiales. »
[…]
Les Naço sont architectes designers. Ils s'étaient fait remarquer en signant le restaurant de Pierre Gagnaire à Saint-Étienne, puis en réalisant l'année dernière la cité numérique des Trois Suisses à Villeneuve-d'Ascq. On notera que, sur les lieux symboliques, émergent les formes les plus archétypiques. Après la pyramide du Louvre incrustée dans l'écrin de la cour Napoléon, après le pyramidion doré greffé sur la pointe de l'obélisque de la Concorde, voici venir les pyramides de Notre-Dame.
Sur chaque tour, quatre longerons en bois lamellé-collé forment une grande pyramide. La structure, d'un poids de 25 tonnes, est elle-même un assemblage de pyramides inversées dont les contreventements sont assurés par des câbles en Kevlar. Étudiée par l'ingénieur britannique Terrell Rooke, elle n'est pas vissée dans la vieille pierre, mais juste posée sur chacune des tours, et lestée par une plate-forme de plomb de 480 tonnes afin de résister à des vents de 200 km/h. »
Bonne journée.
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