Question d'origine :
Bonjour !
Je cherche des informations sur la pratique religieuse pendant la première guerre mondiale, aussi bien sur le front que dans les villages.
Est-ce que des messes sont célébrées dans les villages proches des tranchées ? Et plus loin en France ? Les prêtres mobilisés ont-ils délaissé leurs paroisses et comment ont fait les citoyens à ce moment-là ?
Merci beaucoup pour vos réponses !
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 31/05/2019 à 16h21
Bonjour,
Voici quelques éléments de réponse issus de l’article 1914-1919 : une guerre sans foi ? de Frédéric Gugelot dans la revue Etudes, que vous pouvez lire intégralement en ligne.
« Un réveil religieux ?
« La « divine surprise » de 1914 estune poussée de religiosité qui se traduit par une assistance accrue aux messes et offices, interprétée comme un « retour aux autels » . C’est le cas dans le monde catholique aussi bien que dans le monde protestant. Pendant les premiers mois de la guerre, on assiste à un regain de ferveur visible dans une population qui vit le deuil et l’angoisse. Dans une conférence prononcée dans le Temple de l’Oratoire, le 15 juin 1915, le pasteur Allier dit : « ce que l’on va chercher, dans les églises et dans les temples, c’est un peu de force pour supporter une croix que l’on est tenté de trouver trop lourde ; ce que l’on veut, c’est revivifier les pauvres espérances que l’on porte en soi ». Même si, dès cette époque, l’élan est brisé, les clercs s’étonnent d’une telle ferveur dans un pays perçu comme largement déchristianisé, d’autant que des conversions se cristallisent au début de la guerre. Des critiques et des réticences s'élèvent néanmoins : « Le retour doit être intérieur, non un retour dû à la crainte, à la demande intéressée », précise l’abbé Mugnier.
Les Églises retrouvent leur rôle traditionnel. L’évêque apparaît comme le défenseur de la cité face à l’envahisseur. C’est le cas du cardinal Luçon, archevêque de Reims qui ne quitte la ville bombardée depuis 1914 que lors de l’évacuation totale de la population en mars 1918 ou de Mgr Ginisty, évêque de Verdun. Les œuvres sociales se multiplient. Les dames d’œuvres, les groupes du christianisme social féminin s’engagent dans le soin aux blessés, les lettres et les colis pour les combattants. » […]
« Des clercs et des fidèles en guerre
Les clercs participent à la mobilisation. 32 699 prêtres, séminaristes et religieux catholiques sont mobilisés durant le conflit. La moitié est affectée au service de santé et l'autre parmi les combattants. Le futur évêque de Nice, Paul Rémond, est le premier clerc à devenir commandant. En 1912, la Sacré Pénitencerie suspend les règles canoniques, qui frappent d'irrégularité un membre du clergé qui prend les armes, au titre que la mobilisation est une contrainte. Les pasteurs perdent 102 des leurs dont 52 étudiants en théologie. 1517 religieux, 3101 prêtres et séminaristes meurent au front, 4% des séculiers d'avant le conflit.»
Cet extrait du site Eglise catholique à Lyon, permet de voir que les non mobilisés remplaçaient les mobilisés dans les paroisses :
« Mais en plus des prêtres tombés sur le champ d’honneur, Mgr Lavallée (1870 – 1961) rappellele dévouement de ceux non mobilisés, pour des raisons d’âge ou de santé, dont leurs efforts pour s’occuper des paroisses vacantes , ont conduit certains à la mort :
« Entre le 1er août 1914 et le 11 novembre 1918, il est mort 181 prêtres non mobilisés, dont un bon nombre sont des victimes de la guerre, au même titre que leurs confrères du front. » »
Pour répondre à tous vos questionnements sur ce sujet :
Les religions dans la grande guerre, site du centenaire
L’histoire religieuse de la guerre 1914-1918, Agnès Becker, Revue d'histoire de l'Église de France Année 2000 217 pp. 539-549, en ligne sur Persée
Les catholiques français pendant la Grande Guerre, Jacques Fontana
Histoire religieuse de la Grande Guerre, Xavier Boniface et l’article Xavier Boniface : « Les religions ont aidé les sociétés à tenir pendant la guerre », Le Monde, 14/06/2014
Diocèses en guerre 1914-1918, recensé sur le site Slate
Les religions à Lyon et la Première guerre mondiale, Musée Gadagne
Et pour aller encore plus loin, vous pouvez consulter de nombreux documents, dont certains du Fonds de la guerre 1914-1918
Bonnes lectures !
Voici quelques éléments de réponse issus de l’article 1914-1919 : une guerre sans foi ? de Frédéric Gugelot dans la revue Etudes, que vous pouvez lire intégralement en ligne.
« Un réveil religieux ?
« La « divine surprise » de 1914 est
Les Églises retrouvent leur rôle traditionnel. L’évêque apparaît comme le défenseur de la cité face à l’envahisseur. C’est le cas du cardinal Luçon, archevêque de Reims qui ne quitte la ville bombardée depuis 1914 que lors de l’évacuation totale de la population en mars 1918 ou de Mgr Ginisty, évêque de Verdun. Les œuvres sociales se multiplient. Les dames d’œuvres, les groupes du christianisme social féminin s’engagent dans le soin aux blessés, les lettres et les colis pour les combattants. » […]
« Des clercs et des fidèles en guerre
Cet extrait du site Eglise catholique à Lyon, permet de voir que les non mobilisés remplaçaient les mobilisés dans les paroisses :
« Mais en plus des prêtres tombés sur le champ d’honneur, Mgr Lavallée (1870 – 1961) rappelle
« Entre le 1er août 1914 et le 11 novembre 1918, il est mort 181 prêtres non mobilisés, dont un bon nombre sont des victimes de la guerre, au même titre que leurs confrères du front. » »
Pour répondre à tous vos questionnements sur ce sujet :
Les religions dans la grande guerre, site du centenaire
L’histoire religieuse de la guerre 1914-1918, Agnès Becker, Revue d'histoire de l'Église de France Année 2000 217 pp. 539-549, en ligne sur Persée
Les catholiques français pendant la Grande Guerre, Jacques Fontana
Histoire religieuse de la Grande Guerre, Xavier Boniface et l’article Xavier Boniface : « Les religions ont aidé les sociétés à tenir pendant la guerre », Le Monde, 14/06/2014
Diocèses en guerre 1914-1918, recensé sur le site Slate
Les religions à Lyon et la Première guerre mondiale, Musée Gadagne
Et pour aller encore plus loin, vous pouvez consulter de nombreux documents, dont certains du Fonds de la guerre 1914-1918
Bonnes lectures !
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