Exposition Universelle 1900

Réponse du service Guichet du Savoir


Il semble qu'il y ait une confusion de date dans votre question. Le premier concours des Meilleurs Ouvriers de France a eu lieu en 1924 :

La première exposition nationale du travail se tint en octobre 1924 à l’Hôtel de Ville de Paris. Elle fut inaugurée par le Président de la République Gaston Doumergue. Deux cents chefs-d’œuvre, venus de la France entière, y étaient exposés. La distribution solennelle des récompenses eut lieu le 31 janvier 1925 dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne où, pour la première fois, le titre de Meilleur Ouvrier de France fut attribué à 144 lauréats. Cette cérémonie était présidée par Maître de Moro-Giafferi, sous-secrétaire d’Etat à l’Enseignement technique, qui avait été de longue date l’un des principaux soutiens de Lucien Klotz lequel, promu Secrétaire général des expositions, voyait enfin la concrétisation de son ambitieux projet.
source : Comité d'Organisation des Meilleurs Ouvriers de France.

Ce même site propose la liste des lauréats classés par année et par discipline. Il n'y eut pas de prix en joallerie en 1924, les premiers prix dans cette discipline ont été attribués à partir de 1936.

Lors de l'exposition universelle de 1900, ce fut René Lalique qui fut célébré pour la beauté de ses bijoux, ainsi que ces autres joalliers :

Mais les arts restent véritablement au service de la bourgeoisie. Les portraits, bijoux et autres objets décoratifs sont destinés à une partie très restreinte de la société de l’époque. Le raffinement, la précision et le goût du détail caractérisent véritablement les créations des orfèvres ou joaillier tels que Vever, Jacqueau ou encore Fouquet. Les motifs floraux, les insectes ou autres animaux inspirent de nombreuses créations. Au milieu de tant de raffinement, la femme trouve tout naturellement sa place, mise à l’honneur au travers de nombreux portraits qui exaltent sa féminité et son élégance.
source : Art Mémoires.

Grand triomphateur de l’Exposition Universelle de Paris, Lalique est à l’apogée de sa créativité. Il est promu officier de la Légion d’Honneur.
source : IESA Network.

Confusion dans mes souvenirs d'enfance : Il n'était pas le meilleur ouvrier de France (tant pis).
Il s'appelait Georges Lemaire et était en compagnie d'un homonyme Georges Lemaire lui, sculpteur.
Il était bien à l'exposition universelle de 1900, dans les archives familiale nous avons retrouvé son "diplome" qui dit textuellement ceci
"REPUBLIQUE FRANCAISE - MINISTERE DU COMMERCE DE L'INDUSTRIE, DES POSTES ET DES TELEGRAPHES - EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1900 -
Le jury international des récompenses décerne un diplôme de MEDAILLE D'argent à Monsieur LEMAIRE, maison Vever. -Groupe XV - Classe 95.
Le commissaire général. Paris le 18 Aout 1900."

Ai-je une chance de retrouver quelque part la trace de son travail !

Merci encore pour votre travail et la rapidité de votre précedente réponse.
HelloJo

Réponse du service Guichet du Savoir


La maison Vever, que nous citions dans notre première réponse, a effectivement été récompensée lors de l'Exposition Universelle de Paris 1900. Elle a, entre autres, été distinguée par un grand prix. Le rapport du jury international du groupe XV (Industries diverses), classe 95 (Joaillerie et bijouterie) est accessible en ligne sur le site du Conservatoire National des Arts et Métiers. Voici un extrait de la page 387 consacrée aux artisans français :

La maison Vever, dirigée par MM. Paul et Henri Vever, a réuni dans son exposition un choix considérable de bijoux qui peuvent être classés en deux séries ; les bijous de joaillerie et les bijourx artistiques. Pour les premiers, MM. Vever sont entrés résolument dans la voie nouvelle ; ils ont voulu rompre avec les anciens errements en la matière, et se faire les protagonistes d'une nouvelle conception en joaillerie. Leurs compositions hardies, dans un genre encore ignoré du public, leur font le plus grand honneur, et s'il advenait que la réussite ne vînt pas couronner leurs efforts au point de vue des résultats, il leur resterait la satisfaction de s'être mis à la tête d'un mouvement qui ne peut que s'accentuer, et qui a demandé de leur part un effort de volonté considérable. Comment ne pas s'intéresser à ces heureuses compositions dans lesquelles se trouve le souci incessant du nouveau, la volonté bien arrêtée de s'écarter des sentiers battus, et comment, en présence de cette réussite, ne pas s'associer aux sentiements unanimes du public, sentiments qui se sont manifestés devant cette exposition ? Cette préoccupation de MM. Vever de faire du nouveau, ne les a pas absorbés au point de les voir négliger les pierres précieuses, dont ils ont présenté une collection rare, tant en perles et brillants qu'en pierres de couleurs. Dans cette importante réunion de joyaux, l'on ne sait, en vérité, auquel s'attacher le plus particulièrement ; tous vous attirent, tous vous charment, qu'ils soient présentés sous forme de diadèmes, de broches, ou de plaques de corsages.

La suite du texte ne mentionne pas le nom de votre grand-père. Vous pouvez suivre ces deux pistes :

La Galerie des bijoux du Musée des Arts Décoratifs à Paris possède la Collection Henri Vever que ce dernier offrit au musée en 1924. Elle comprend plus de trois cent cinquante pièces dont une soixantaine réalisée par la maison Vever elle-même. Vous pouvez éventuellement les contacter afin de savoir si les oeuvres de votre grand-père s'y trouveraient.

Henri Vever est l'auteur d'un ouvrage de référence, publié de 1906 à 1908 en trois volumes: La Bijouterie française au XIXe siècle. Nous ne possédons pas cet ouvrage mais il est disponible en consultation à la Bibliothèque nationale de France. Il contient de nombreuses illustrations.

Paul et Henri VEVER,
pendentif Le Réveil, 1900,
or, ivoire, diamants, perle baroque et émaux
Musée des Arts Décoratifs