Attirance et internet
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 09/07/2019 à 21h17
502 vues
Question d'origine :
Bonjour cher guichet du savoir,
Voilà régulièrement quand je tombe sur une photo une jolie femme sur internet je ressens le besoin d'aller trouver son instagram et de voir d'autres photos d'elle. Et si je ne le trouve pas je suis plutôt frustré, c'est vraiment un sentiment bizarre car sur internet un tas de sites pour adultes pourraient me montrer des femmes dénudés.
Avez vous des explications sur ce phénomène d'attirance qui me fait perdre un temps fou ?
Merci d'avance !
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 10/07/2019 à 15h40
Bonjour,
Il semblerait qu’internet éveille chez vous une légère tendance au voyeurisme. Rassurez-vous (ou non ?), vous n’êtes pas un cas isolé. D’après Amine Benyamina et Marie-pierre Samitier, « on constate bien que l’exhibitionnisme-voyeurisme s’est développé avec internet. Les sites sociaux sont des lieux d’exposition. On y montre ses photos personnelles – c’est le fantasme du trou de serrure. »
Source : Promis, demain j'arrête ! : sexe, alcool, jeux et autres dépendances, quand l'addiction prend les commandes, Amine Benyamina, Marie-Pierre Samitier
L’ouvrage de Patrick Brunet, Ethique et internet, aborde plus en profondeur ces deux tendances à l’exhibitionnisme et au voyeurisme sur internet et les réseaux sociaux, où la frontière entre sphère publique et intime tend à disparaître.
Ajoutons que la multiplication des images du « corps parfait » sur Instagram, Facebook, etc., favorise d’autres troubles du comportement chez les femmes et les adolescentes :
« Sites ou blogs consacrés à la promotion de corps parfaits, selfies en rafale, photos de profil retouchées... Notre rapport au corps et à l'image s'est trouvé modifié face à la multiplication des réseaux sociaux. Décryptage.
Jeanne a 14 ans et l'une de ses activités préférées consiste à se prendre en photo avec son portable à bout de bras. Photos qu'elle poste ensuite sur Facebook, Instagram, ou qu'elle envoie via Snapshat. Non sans les avoir au préalable "un peu arrangées grâce à une appli qui corrige la lumière ou même gomme les boutons". Jeanne est également fan de nombreuses blogueuses et "instagrameuses", qu'elle suit notamment "pour leur sens de la mode" mais surtout "parce qu'elles sont trop belles et hyper minces". Elle même jolie comme un coeur, avec quelques rondeurs adolescentes, "rêve d'avoir des jambes plus longues et de vrais abdos".
Même fascination pour ces images de corps parfaits chez Sandrine, 39 ans, qui épingle sur son Pinterest des clichés de femmes faisant du yoga: "ça me motive de les voir aussi sveltes et souples. Quand j'ai envie d'un carré de chocolat, je les regarde, ça me permet de résister, au moins pour un temps".
Jeanne et Sandrine, chacune à leur façon, ont modifié le rapport qu'elles ont avec leur propre image, depuis qu'elles sont devenues accros aux réseaux sociaux, devenant bien plus exigeantes avec elles-mêmes. Un phénomène encore peu étudié, mais qui commence à intéresser les chercheurs comme Rachel Rodgers, docteur en psychologie et professeur associée à Northeastern University, à Boston. Selon cette dernière, il se dessine une corrélation entre la multiplication des images de corps idéaux sur ces nouveaux médias et les troubles du comportement alimentaire. »
Source : Internet et réseaux sociaux: quels effets sur notre rapport au corps? lexpress.fr
Face à ces représentations du corps féminin, des artistes actives sur la toile questionnent les stéréotypes de genre et les idéaux de beauté en se réappropriant les codes de la féminité : "Virtual Normality", l'expo qui questionne la représentation du corps féminin sur Internet.
Bonne journée.
Il semblerait qu’internet éveille chez vous une légère tendance au voyeurisme. Rassurez-vous (ou non ?), vous n’êtes pas un cas isolé. D’après Amine Benyamina et Marie-pierre Samitier, « on constate bien que l’exhibitionnisme-voyeurisme s’est développé avec internet. Les sites sociaux sont des lieux d’exposition. On y montre ses photos personnelles – c’est le fantasme du trou de serrure. »
Source : Promis, demain j'arrête ! : sexe, alcool, jeux et autres dépendances, quand l'addiction prend les commandes, Amine Benyamina, Marie-Pierre Samitier
L’ouvrage de Patrick Brunet, Ethique et internet, aborde plus en profondeur ces deux tendances à l’exhibitionnisme et au voyeurisme sur internet et les réseaux sociaux, où la frontière entre sphère publique et intime tend à disparaître.
Ajoutons que la multiplication des images du « corps parfait » sur Instagram, Facebook, etc., favorise d’autres troubles du comportement chez les femmes et les adolescentes :
« Sites ou blogs consacrés à la promotion de corps parfaits, selfies en rafale, photos de profil retouchées... Notre rapport au corps et à l'image s'est trouvé modifié face à la multiplication des réseaux sociaux. Décryptage.
Jeanne a 14 ans et l'une de ses activités préférées consiste à se prendre en photo avec son portable à bout de bras. Photos qu'elle poste ensuite sur Facebook, Instagram, ou qu'elle envoie via Snapshat. Non sans les avoir au préalable "un peu arrangées grâce à une appli qui corrige la lumière ou même gomme les boutons". Jeanne est également fan de nombreuses blogueuses et "instagrameuses", qu'elle suit notamment "pour leur sens de la mode" mais surtout "parce qu'elles sont trop belles et hyper minces". Elle même jolie comme un coeur, avec quelques rondeurs adolescentes, "rêve d'avoir des jambes plus longues et de vrais abdos".
Même fascination pour ces images de corps parfaits chez Sandrine, 39 ans, qui épingle sur son Pinterest des clichés de femmes faisant du yoga: "ça me motive de les voir aussi sveltes et souples. Quand j'ai envie d'un carré de chocolat, je les regarde, ça me permet de résister, au moins pour un temps".
Jeanne et Sandrine, chacune à leur façon, ont modifié le rapport qu'elles ont avec leur propre image, depuis qu'elles sont devenues accros aux réseaux sociaux, devenant bien plus exigeantes avec elles-mêmes. Un phénomène encore peu étudié, mais qui commence à intéresser les chercheurs comme Rachel Rodgers, docteur en psychologie et professeur associée à Northeastern University, à Boston. Selon cette dernière, il se dessine une corrélation entre la multiplication des images de corps idéaux sur ces nouveaux médias et les troubles du comportement alimentaire. »
Source : Internet et réseaux sociaux: quels effets sur notre rapport au corps? lexpress.fr
Face à ces représentations du corps féminin, des artistes actives sur la toile questionnent les stéréotypes de genre et les idéaux de beauté en se réappropriant les codes de la féminité : "Virtual Normality", l'expo qui questionne la représentation du corps féminin sur Internet.
Bonne journée.
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