Question d'origine :
Bonjour,
On a décidé d’annuler l’étape 19 du tour 2019«à tort ou à raison» pour route couverte par la grêle , mais la direction a-t-elle fait recours à la météo d’avance ?où est vraiment la défaillance ,si c’est le cas ?
Merci.
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 31/07/2019 à 10h10
Bonjour,
Si nous comprenons bien, vous voulez savoir pourquoi les intempéries qui ont mené à l’arrêt de l’étape du 26 juillet 2019 n’ont pas été anticipées.
En fait, même si à cinq jours de distance, Météo France prévoyait des possibilités d’orages sur la partie de la Savoie où se déroulait cette étape, une averse de grêle est un phénomène complexe, lié à la circulation des cumulonimbus, ce qui la rend difficile à prévoir :
« Les épisodes de grêle se produisent en général lors d'orages violents, au sein de cumulonimbus. Moins de 10 % des cumulonimbus donnent de la grêle atteignant le sol.
Au sein des cumulonimbus, il existe de forts courants ascendants et descendants entre la base, chaude et humide, et le sommet très froid du nuage. La glace se forme dans cette "colonne d'ascendance" autour de petites particules solides appelées noyaux glaçogènes. Ces impuretés proviennent d'éléments soit naturels (poussière, suie volcanique…), soit artificiels (rejets des réacteurs d'avion…).
Les grêlons se développent à l'intérieur du nuage par dépôts successifs de glace sur ces noyaux glaçogènes, avant de tomber au sol sous forme d'averses de grêle.
Il arrive souvent que les grêlons fusionnent entre eux pour donner des particules encore plus grosses : on parle d'accrétion.
Pourquoi ce sont les cumulonimbus les plus violents qui génèrent les plus gros grêlons ?
Si les ascendances sont faibles, la particule qui grossit va très rapidement descendre et être éjectée du nuage. Comme elle est de petite dimension, elle fond avant d'atteindre le sol ; il ne tombe alors que de la pluie.
Dans le cas contraire, plus les ascendances du cumulonimbus sont fortes, plus la particule reste longtemps en suspension dans le nuage, collectant l'eau surfondue […]. Ce sont donc les cumulonimbus (et par conséquent les orages) les plus violents qui génèrent les plus gros grêlons. »
(Source : meteofrance.fr)
Pour autant, les averses de grêle ne sont pas citées comme causes possibles de modification d’une étape par le protocole mis en place par l’Union cycliste internationale en cas de conditions météorologiques extrêmes :
« Les conditions météorologiques extrêmes qui peuvent conduire à la tenue de cette réunion
comprennent :
1. Pluie verglaçante
2. Neige accumulée sur la chaussée
3. Fort vent
4. Températures extrêmes
5. Manque de visibilité
6. Pollution atmosphérique »
(Source : uci.org)
De fait, l’épisode de grêle (déjà impressionnant) ne fut pas la seule mauvaise surprise de l’étape de vendredi dernier : s’y sont ajoutées une route verglacée et une coulée de boue qui a coupé en deux le tracé de l’étape. D’après La Voix du nord, c’est ce cumul de conditions qui a entraîné l’arrêt de l’étape.
« Le patron du Tour de France Christian Prudhomme a estimé « qu’il n’y avait rien d’autre à faire » que de prendre cette décision. Il décrit des grêlons « de la taille d’une balle de ping-pong sur cinq kilomètres, et d’une coulée de boue de vingt mètres de long sur cinquante centimètres d’épaisseur » dans la dernière ascension. « Nous avons pris cette décision avec le président du collège des commissaires (l’Italien Gianluca Crocetti) dès que nous avons appris la présence decette coulée associée à la grêle qui recouvrait la route », a raconté Christian Prudhomme. « Les commissaires ont décidé de prendre les temps à la main au sommet de l’Iseran pour définir le classement général ». »
Si l’arrêt d’une étape est un événement rare dans le tour de France, il n’était pas non plus inédit :
« A noter que cet arrêt d'étape n'est pas une première dans l'histoire de la Grande Boucle. En effet, il faut remonter au 7 juillet 1982 pour assister au tout premier arrêt total sur la 5è étape entre Orchies et Fontaine au pire (Nord). Et pour cause, aux abords de la commune de Denain, la chaussée est immobilisée par un groupe de sidérurgistes de l'usine Usinor aux emplois menacés. L'étape avait été courue à nouveau quelques jours plus tard en complément d'une autre. En 2018, le Tour avait été arrêté sur la 16è étape entre Carcassonne et Bagnères de Luchon en raison d'un mouvement des agriculteurs et de l'utilisation de gaz lacrymogènes. Mais la course avait pu reprendre au bout d'une demi-heure »
(Source : programme-tv.net)
D’ailleurs, selon le Parisien, « l'Iseran, le Toit de l'épreuve (2 764m), un col chargé d'histoires, d'une sauvage beauté » avait été « déjà escamoté à cause de la neige en 1996 ».
Bonne journée.
Si nous comprenons bien, vous voulez savoir pourquoi les intempéries qui ont mené à l’arrêt de l’étape du 26 juillet 2019 n’ont pas été anticipées.
En fait, même si à cinq jours de distance, Météo France prévoyait des possibilités d’orages sur la partie de la Savoie où se déroulait cette étape, une averse de grêle est un phénomène complexe, lié à la circulation des cumulonimbus, ce qui la rend difficile à prévoir :
« Les épisodes de grêle se produisent en général lors d'orages violents, au sein de cumulonimbus. Moins de 10 % des cumulonimbus donnent de la grêle atteignant le sol.
Au sein des cumulonimbus, il existe de forts courants ascendants et descendants entre la base, chaude et humide, et le sommet très froid du nuage. La glace se forme dans cette "colonne d'ascendance" autour de petites particules solides appelées noyaux glaçogènes. Ces impuretés proviennent d'éléments soit naturels (poussière, suie volcanique…), soit artificiels (rejets des réacteurs d'avion…).
Les grêlons se développent à l'intérieur du nuage par dépôts successifs de glace sur ces noyaux glaçogènes, avant de tomber au sol sous forme d'averses de grêle.
Il arrive souvent que les grêlons fusionnent entre eux pour donner des particules encore plus grosses : on parle d'accrétion.
Pourquoi ce sont les cumulonimbus les plus violents qui génèrent les plus gros grêlons ?
Si les ascendances sont faibles, la particule qui grossit va très rapidement descendre et être éjectée du nuage. Comme elle est de petite dimension, elle fond avant d'atteindre le sol ; il ne tombe alors que de la pluie.
Dans le cas contraire, plus les ascendances du cumulonimbus sont fortes, plus la particule reste longtemps en suspension dans le nuage, collectant l'eau surfondue […]. Ce sont donc les cumulonimbus (et par conséquent les orages) les plus violents qui génèrent les plus gros grêlons. »
(Source : meteofrance.fr)
Pour autant, les averses de grêle ne sont pas citées comme causes possibles de modification d’une étape par le protocole mis en place par l’
« Les conditions météorologiques extrêmes qui peuvent conduire à la tenue de cette réunion
comprennent :
1. Pluie verglaçante
2. Neige accumulée sur la chaussée
3. Fort vent
4. Températures extrêmes
5. Manque de visibilité
6. Pollution atmosphérique »
(Source : uci.org)
De fait, l’épisode de grêle (déjà impressionnant) ne fut pas la seule mauvaise surprise de l’étape de vendredi dernier : s’y sont ajoutées une route verglacée et une coulée de boue qui a coupé en deux le tracé de l’étape. D’après La Voix du nord, c’est ce cumul de conditions qui a entraîné l’arrêt de l’étape.
« Le patron du Tour de France Christian Prudhomme a estimé « qu’il n’y avait rien d’autre à faire » que de prendre cette décision. Il décrit des grêlons « de la taille d’une balle de ping-pong sur cinq kilomètres, et d’une coulée de boue de vingt mètres de long sur cinquante centimètres d’épaisseur » dans la dernière ascension. « Nous avons pris cette décision avec le président du collège des commissaires (l’Italien Gianluca Crocetti) dès que nous avons appris la présence de
Si l’arrêt d’une étape est un événement rare dans le tour de France, il n’était pas non plus inédit :
« A noter que cet arrêt d'étape n'est pas une première dans l'histoire de la Grande Boucle. En effet, il faut remonter au 7 juillet 1982 pour assister au tout premier arrêt total sur la 5è étape entre Orchies et Fontaine au pire (Nord). Et pour cause, aux abords de la commune de Denain, la chaussée est immobilisée par un groupe de sidérurgistes de l'usine Usinor aux emplois menacés. L'étape avait été courue à nouveau quelques jours plus tard en complément d'une autre. En 2018, le Tour avait été arrêté sur la 16è étape entre Carcassonne et Bagnères de Luchon en raison d'un mouvement des agriculteurs et de l'utilisation de gaz lacrymogènes. Mais la course avait pu reprendre au bout d'une demi-heure »
(Source : programme-tv.net)
D’ailleurs, selon le Parisien, « l'Iseran, le Toit de l'épreuve (2 764m), un col chargé d'histoires, d'une sauvage beauté » avait été « déjà escamoté à cause de la neige en 1996 ».
Bonne journée.
DANS NOS COLLECTIONS :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter