Question d'origine :
Bonjour,
J’aimerais obtenir des renseignements sur l’école d’enseignement ménager d’ Ornaison à Ronno (69) en ce qui concerne les années 50,51,52. Organisation des cours, provenance des élèves, composition de l’équipe pédagogique.
Merci d’avance si vous pouvez m’aider.
Cordialement.
MMeunier.
Réponse du Guichet
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- Département : Documentation régionale
Le 01/10/2019 à 13h31
Bonjour,
Un article de Annie Girard paru le 30 juillet 2019 dans l'édition de Tarare du Progrès évoque cette école normale ménagère agricole :
À l'initiative de la comtesse Alix de Saint-Victor, une école normale ménagère agricole a fonctionné de 1946 à 1963, à Ornaison, à Ronno. Seules cinq écoles de ce type existaient en France. Dans cet établissement les élèves préparaient leur diplôme de monitrice d'enseignement familial rural.
page tarare-région18
Il fallait avoir 18 ans pour intégrer cette école fréquentée par une trentaine d'élèves venus de Savoie, d'Isère, d'Ardèche, du Jura. Ils rejoignaient leur famille uniquement pour les vacances de la Toussaint, Noël, Pâques et durant l'été.
La formation s'étalait sur
deux années, avec des cours théorique et pratique.
De 1956 à 1958, Thérèse Crevoisier est venue de Chaux-Neuve, petite commune du Doubs, pour suivre cet enseignement. Après son monitorat passé à Satillieu (Ardèche) elle enseigna à Byans-sur-Doubs, de 1958 à 1961. En octobre 1964, elle prononce ses voeux, rejoignant ainsi sous le nom de soeur Thérèse, les soeurs Franciscaines de la propagation de la foi (FPF).
Elle part ensuite en Centrafrique pour enseigner et venir en aide aux familles, pendant quarante-trois ans. En octobre 2009, soeur Thérèse revient s'installer, avec quelques membres de la congrégation, à la cure de Cublize.
Cours de morale, d'hygiène alimentaire, d'agronomie...
« À l'école d'Ornaison, nous étions réparties en promotion : promotion Saint-Jean et promotion Saint-Joseph ouvrier. La directrice Mademoiselle de Valence était une grande amie de Madame Alix de Saint-Victor, qui mettait à disposition les locaux. Il y avait aussi Mesdemoiselles Lepin et Ruffe qui enseignaient la couture et d'autres encore », indique soeur Thérèse.
Elle ajoute : « Nous descendions à la messe au village, notamment le dimanche et je me souviens que nous chantions toujours le cantique O Seigneur comment reconnaître. J'avais été très surprise en découvrant dans l'église la statue de la Vierge Marie tenant son enfant dans les bras, je trouvais que le bébé avait de grosses joues. »
Soeur Thérèse a retrouvé dans son cahier toutes les matières enseignées : morale et éducation, économie sociale rurale, hygiène, puériculture, hygiène alimentaire, économie domestique, droit et législation rurale, agronomie, zootechnie, laiterie, horticulture.
« Nous allions chez Vignon, à la ferme pour les cours théoriques : par exemple comment reconnaître une vache bonne laitière, ou en bonne santé, comment reconnaître les différentes races de vaches, se souvient-elle. Dans le jardin nous apprenions aussi à tailler les arbres fruitiers. Tous les trois mois nous passions un examen qui durait huit heures, il fallait savoir élaborer le patron d'un vêtement, coudre, repriser. »
Soeur Thérèse se rappelle également des balades vers le col du Pilon où séjournaient déjà « les aveugles », des achats qu'elle faisait à la mercerie du village, des chambres, dont la sienne, Le Trianon, qu'elle partageait avec quatre autres jeunes filles.
Lors des baptêmes de promo, les filles se costumaient (Don Camillo avec Peppone) elles faisaient des chorégraphies dans le parc.
« Mademoiselle de Valence était très calme, très gentille, elle avait le souci de nous qui étions presque toutes filles de paysans. Nous n'avons pas assez connu les gens de Ronno, regrette soeur Thérèse. Nous vivions uniquement entre nous et autour de la maison d'Ornaison. Madame de Saint-Victor, qui était déléguée internationale du guidisme, partait régulièrement à l'étranger. À son retour, elle venait nous expliquer la vie quotidienne dans ce pays. »
Malheureusement, nous n'avons sur le village de Ronno que peu d'ouvrages dans nos fonds, le plus général étant constitué de quelques feuillets imprimés traçant l'histoire du village : Du côté de Ronno. Il n'y est pas fait mention de l'école.
Vous pouvez tenter de rentrer en contact avec les Archives départementales, qui en toute logique devraient être dépositaires des archives de l'école, si toutefois quelqu'un s'était chargé à l'époque d'assurer leur sauvegarde. La mairie, que nous avons contactée, ne possède plus d'archives propres depuis quelques années, celles-ci ayant été reversées aux Archives départementales, donc en tout état de cause, même si la mairie avait été en possession des archives de l'école, celles-ci seraient aujourd'hui conservées aux Archives départementales.
Nous avons également téléphoné à l'auteur de l'article du Progrès pour en savoir davantage sur ses sources : l'article est issu du témoignage d'une ancienne élève de l'école habitant aujourd'hui Cublize. Nous vous communiquons par mail le numéro de téléphone de l'auteur auprès de qui vous pourrez éventuellement poursuivre vos recherches.
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