Question d'origine :
Bonjour
Lors de mes recherches généalogique ,je suis tombé sur un ancêtre qui avait pour titre ' Officier de robe courte' et ceci à Paris en 1700.
Quelle est ce titre.
Merci d'avance.
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 01/10/2019 à 10h22
Bonjour,
Nous vous invitons à consulter notre réponse précédente à la même question,où nous citions le Dictionnaire historique de la langue française :
«Robe désigne aussi le vêtement porté traditionnellement par les magistrats, les avocats et les professeurs dans l’exercice de leur profession (1520) ; de là, l’expression noblesse de robe par opposition à noblesse d’épée, et là encore, une opposition robe courte, robe longue à propos de deux types d’officiers du Châtelet, par suite d’une charge créée par François Ier en 1527 ; au XVIIe s., on parle aussi de chirurgiens en robe courte ou longue. Par métonymie, robe a désigné la profession des gens de justice (1643) et l’ensemble des personnes exerçant cette profession (1685), aussi dans les syntagmes haute robe « première magistrature du pays » (1798) et ancienne robe (1798) « magistrature ancienne dans une famille » "
Sous l'ancien régime, selon l'Encyclopédie, un officier de robe courte était un agent (d'origine noble)chargé du maintien de l'ordre dans les villes . L'histoire de cette charge est liée à celle du Châtelet, prison historique de Paris :
" Lieutenant Criminel de Robe courte du châtelet de Paris, est un des quatre lieutenans du prevôt de cette ville. Il est reçu au parlement comme le prevôt & les autres lieutenans; & c'est le doyen des conseillers de la grande chambre qui va l'installer au châtelet, où il siege l'épée au côté, & avec une robe plus courte que la robe ordinaire des magistrats.
Il seroit assez difficile de fixer le tems de sa création, son établissement étant fort ancien. Cette charge n'a été d'abord exercée que par commission; ce fut Henri II., qui par un édit de 1554, la créa en titre d'office; il n'y eut originairement que vingt archers pour l'exercice de cette charge; mais par la suite des tems le nombre des officiers & archers en a été considérablement augmenté. Il paroît par un édit de François I. de 1526, & différens autres de Henri II. & sur - tout celui de 1554, que le nombre des habitans de Paris qui étoit considérable dès ce tems - là, est ce qui a donné lieu à la création de cette charge. Par ces différens édits, il est enjoint au lieutenant criminel de robe courte de faire des chevauchées dans les rues, & de visiter les tavernes, & mauvais lieux de la ville & faubourgs de Paris; & enfin d'arrêter tous gens malvivans pour en être fait justice.
La compagnie du lieutenant criminel de robe courte est spécialement attachée au parlement pour lui prêter main forte dans l'exécution de ses arrêts, en matiere criminelle; c'est par cette raison que la garde de Damiens lui fut remise le jour de son exécution.
Le lieutenant criminel de robe courte du châtelet de Paris, n'est point de la même classe que les lieutenans criminels de robe courte qui furent créés par la suite. Il existoit long - tems avant eux, & ces derniers ne furent créés que pour remplacer les prevòts criminels provinciaux, qui furent supprimés, & auxquels on n'accordoit d'autre attribution que celle des prevôts supprimés. L'on ne voit rien de semblable dans les différens édits de création du lieutenant criminel de robe courte du châtelet de Paris. Ses fonctions sont illimitées; il paroît être chargé de la poursuite de toutes sortes de crimes & délits; il instruit ses procès sans assesseur, & les juge à la chambre criminelle du châtelet. Il n'y a point de procureur du roi particulier pour lui; c'est celui du châtelet qui en fait les fonctions, comme procureur du roi de cette jurisdiction: aussi les lieutenans criminels de robe courte ayant été supprimés, & les prevôts retablis, il fut dit par l'édit de Henri II. de 1555, que la suppression des lieutenans criminels de robe courte ne regardoit point celui du châtelet de Paris; & il fut par le même édit maintenu & conservé dans ses fonctions; il y fut même augmenté: car cet édit le charge de tenir la main à la punition des contrevenans aux arrêts, réglemens & ordonnances faits pour la police de Paris, & sur les abus, malversations & monopoles qui pourroient avoir été commis, tant par les débardeurs & déchargeurs de foin, de bois, & autres denrées qui se descendent & amenent par eau & par terre en cette ville, quesur les particuliers qui les conduiront; & ce par concurrence avec les juges à qui la connoissance en appartient. "
Pour aller plus loin :
- Histoire des polices en France [Livre] : de l'Ancien Régime à nos jours / Jean-Marc Berlière, René Lévy
- Article "Police sous l'ancien régime" sur Universalis
- Laurent Cuvilier, "L'Ancien régime policier" sur laviedesidees.fr
- Clive Emsley, " La maréchaussée à la fin de l'Ancien Régime. Note sur la composition du corps ", Revue d'histoire moderne et contemporaine, 1986, lisible sur persee.fr
Bonne journée.
Bonne journée.
Nous vous invitons à consulter notre réponse précédente à la même question,où nous citions le Dictionnaire historique de la langue française :
«
Sous l'ancien régime, selon l'Encyclopédie, un officier de robe courte était un agent (d'origine noble)
" Lieutenant Criminel de Robe courte du châtelet de Paris, est un des quatre lieutenans du prevôt de cette ville. Il est reçu au parlement comme le prevôt & les autres lieutenans; & c'est le doyen des conseillers de la grande chambre qui va l'installer au châtelet, où il siege l'épée au côté, & avec une robe plus courte que la robe ordinaire des magistrats.
Il seroit assez difficile de fixer le tems de sa création, son établissement étant fort ancien. Cette charge n'a été d'abord exercée que par commission; ce fut Henri II., qui par un édit de 1554, la créa en titre d'office; il n'y eut originairement que vingt archers pour l'exercice de cette charge; mais par la suite des tems le nombre des officiers & archers en a été considérablement augmenté. Il paroît par un édit de François I. de 1526, & différens autres de Henri II. & sur - tout celui de 1554, que le nombre des habitans de Paris qui étoit considérable dès ce tems - là, est ce qui a donné lieu à la création de cette charge. Par ces différens édits, il est enjoint au lieutenant criminel de robe courte de faire des chevauchées dans les rues, & de visiter les tavernes, & mauvais lieux de la ville & faubourgs de Paris; & enfin d'arrêter tous gens malvivans pour en être fait justice.
La compagnie du lieutenant criminel de robe courte est spécialement attachée au parlement pour lui prêter main forte dans l'exécution de ses arrêts, en matiere criminelle; c'est par cette raison que la garde de Damiens lui fut remise le jour de son exécution.
Le lieutenant criminel de robe courte du châtelet de Paris, n'est point de la même classe que les lieutenans criminels de robe courte qui furent créés par la suite. Il existoit long - tems avant eux, & ces derniers ne furent créés que pour remplacer les prevòts criminels provinciaux, qui furent supprimés, & auxquels on n'accordoit d'autre attribution que celle des prevôts supprimés. L'on ne voit rien de semblable dans les différens édits de création du lieutenant criminel de robe courte du châtelet de Paris. Ses fonctions sont illimitées; il paroît être chargé de la poursuite de toutes sortes de crimes & délits; il instruit ses procès sans assesseur, & les juge à la chambre criminelle du châtelet. Il n'y a point de procureur du roi particulier pour lui; c'est celui du châtelet qui en fait les fonctions, comme procureur du roi de cette jurisdiction: aussi les lieutenans criminels de robe courte ayant été supprimés, & les prevôts retablis, il fut dit par l'édit de Henri II. de 1555, que la suppression des lieutenans criminels de robe courte ne regardoit point celui du châtelet de Paris; & il fut par le même édit maintenu & conservé dans ses fonctions; il y fut même augmenté: car cet édit le charge de tenir la main à la punition des contrevenans aux arrêts, réglemens & ordonnances faits pour la police de Paris, & sur les abus, malversations & monopoles qui pourroient avoir été commis, tant par les débardeurs & déchargeurs de foin, de bois, & autres denrées qui se descendent & amenent par eau & par terre en cette ville, quesur les particuliers qui les conduiront; & ce par concurrence avec les juges à qui la connoissance en appartient. "
- Histoire des polices en France [Livre] : de l'Ancien Régime à nos jours / Jean-Marc Berlière, René Lévy
- Article "Police sous l'ancien régime" sur Universalis
- Laurent Cuvilier, "L'Ancien régime policier" sur laviedesidees.fr
- Clive Emsley, " La maréchaussée à la fin de l'Ancien Régime. Note sur la composition du corps ", Revue d'histoire moderne et contemporaine, 1986, lisible sur persee.fr
Bonne journée.
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