Question d'origine :
Bonjour,
Je m'interroge sur l'origine du concept de jour férié, à savoir : à quelle époque et sous quelle société a-t-on mis en place le concept d'un jour non travaillé pour tous les habitants d'un État ?
Il est question ici, au milieu du Moyen-Âge, de la "Trêve de Dieu" (a priori, une suspension seulement de l'activité guerrière ?) mise en place par le Clergé :
"La Trêve de Dieu : certains jours sont déclarés « jours de repos » comme par exemple le dimanche, Noël, etc… On y ajoutera les jours saints (jeudi, vendredi, samedi.)"
Est-ce bien là le point d'apparition de cette notion de jour férié, ou bien y a-t-il une origine antérieur, notamment hors d'Europe ?
Merci par avance pour vos éclairages !
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 10/10/2019 à 12h44
Bonjour,
Comme nous vous le disions dans une précédente question sur les goûts musicaux des adolescents, médiévaux, « Au Moyen-Âge, les fêtes, religieuses comme païennes, sont très nombreuses et jouent un rôle social important, au point que le tiers des journées de l’année sont « chômées ». »
Si nous nous en tenions à un ordre de grandeur et ne vous donnions pas de chiffre précis, c’est que les fêtes n’ont jamais été unifiées dans l’occident chrétien : en-dehors de quelques fêtes observées pas toute la chrétienté, telles que Pâques, l’ascension, etc., l’abondance de pratiques et de saints locaux font que les dates de fêtes chômées étaient très variables d’une paroisse ou d’un diocèse à l’autre. Mais partout, la tendance a été à l’augmentation du nombre de fêtes au cours du Moyen Âge, situation que certains théologiens commencèrent à critiquer à partir du XIIIe siècle :
« Nicolas de Clamanges, théologien de formation et humaniste, rédige à la fin de l'été 1413 un petit traité, Contre l'institution des fêtes nouvelles, qui soulève la question de la multiplication des fêtes religieuses et de ses conséquences dans la société du début du XVe siècle. Il n'est pas le premier à le faire : dès le XIIIesiècle des prélats évoquent cette question de manière ponctuelle. […] [Jusque là] la tradition ecclésiale […] consistait en une augmentation régulière du nombre des fêtes chrétiennes. L'accroissement des temps liturgiques est en effet un courant de fond dans l'histoire du christianisme médiéval, le développement du culte des saints en étant à la fois la principale cause et la principale conséquence.
Si les conciles provinciaux énumèrent régulièrement les fêtes chômées essentielles, rares sont les textes concernant l'ensemble du royaume, voire de la Chrétienté. C'est le cas de la règle de Chrodegang de Metz, applicable normalement à tous les chapitres cathédraux et dont la liste de fêtes d'obligation est complétée pour les Gaules en 813, au concile de Mayence. Deux autres règlements généraux prennent place par la suite et marquent une hausse constante du nombre de jours chômés : le décret de Gratien, qui donne une liste minimale de trente-six jours fériés hors dimanches, et une décrétale de Grégoire IX publiée en 1232, qui rajoute quatre jours à la précédente. De plus, chaque évêque est libre d'ajouter à ces listes des fêtes locales, célébrant les saints diocésains ou commémorant la dédicace de la cathédrale par exemple. Si bien que le nombre de jours chômés varie selon les diocèses mais atteint un chiffre souvent situé entre quarante et cinquante – hors dimanches – à la fin du XIIIe siècle. Soit au total plus du quart de l'année, si on ajoute les dimanches. Il importe de préciser qu'il s'agit là des fêtes chômées, car les fêtes religieuses n'ont pas toutes la même solennité. […] »
(Source : Christine Barralis, « L’évolution du nombre de jours chômés à la fin du Moyen Âge : enjeux spirituels et économiques », in Temps social, temps vécu, ouvrage collectif, consultable sur amazonaws.com)
Mais le Moyen Âge n’a pas inventé le jour férié. Dans la Rome antique déjà, un certain nombre de jours dédiés aux divinités marquaient l’année.
L’ouvrage Fêtes païennes [Livre] : les grandes heures du calendrier / Jean-Dominique Lajoux présente le calendrier romain de l’année 354, dû au calligraphe Furius Filocalus :
Les fêtes religieuses païennes y sont indiquée en majuscules rouges : on en dénombre pas moins de 36, auxquelles il faut ajouter les ludi , qui « sont des jours chômés qui précèdent généralement les fêtes » ! Les Romains consacraient donc plusieurs jours fériés à la préparation d’un jour férié – il est vrai que la société était esclavagiste.
L’Athènes du Ve siècle avant l’ère chrétienne connaissait trois jours de fête annuels, dont la portée était tant religieuse que civique, les dionysies – la présence de tous les citoyens relevait du devoir civique, et ceux qui résidaient loin étaient dédommagés de leur voyage par l’Etat :
« Le théâtre à Athènes a un caractère politique très marqué, et complètement différent de notre société, où fréquenter le théâtre relève de la vie privée et du domaine des loisirs. A l’époque, les représentations théâtrales impliquent la communauté civique toute entière. Un des devoirs du citoyen était de participer activement à toutes les représentations, les performances et les cérémonies politiques. On peut dire du théâtre antique qu’il est un acte de commémoration affermissant l’unité de la cité. D’ailleurs, les représentations faisaient toutes partie intégrante de fêtes religieuses célébrées par tous et étaient destinées au peuple athénien, même si des étrangers résidant à Athènes (les " métèques ") se mêlaient aux citoyens, ainsi que des représentants d’autres cités
Les tragédies grecques prennent ainsi leur essence dans un contexte de célébration publique. Elles étaient représentées dans le cadre de concours dramatiques en l’honneur de Dionysos, reconnu par les Grecs comme le dieu du théâtre : à l’origine, le mot tragédie désigne le " chant du bouc " que l’on sacrifiait au dieu. Trois grandes fêtes étaient organisées : les Lénéennes, les Dionysies rurales et les Dionysies urbaines ou " Grandes Dionysies ". Chacune correspondait à un type de célébration particulier, mais c’est surtout la dernière qui était de grande envergure et où la tragédie avait une part privilégiée. Elle participa à la renommée d’Athènes dans le monde grec.
Les Grandes dionysies, voulues par Pisistrate, se déroulaient sur plusieurs jours et avaient lieu à la fin du mois de mars, c’est-à-dire à une période de renouveau de la nature et où Athènes voyait aussi revenir les voyageurs. Elles s’ouvraient, le premier jour, sur une grande procession solennelle en l’honneur de " Dionysos Eleuthereus ", ainsi nommé parce que la statue du Dieu était venue d’Eleuthères, ville qui passait pour être le lieu de naissance de Dionysos, dont on voir une représentation ci-contre. Toute la cité y participait, jusqu’aux prisonniers, qui étaient relâchés sous caution ! Des chants et des danses étaient organisés et il y avait même une procession de phallus, symbolisant les bienfaits de Dionysos… Enfin, un sacrifice de taureaux avait lieu, suivi de banquets. Durant les deuxièmes et troisième jours, un concours de dithyrambes ( poèmes lyriques à la louange de Dionysos) était organisé entre les chœurs d’hommes et de jeunes garçons des dix tribus de la cité. Enfin, au cours des quatre derniers jours, un concours dramatique avait lieu, se divisant en trois jours consacrés à la tragédie, suivis d’un dernier consacré à la comédie. »
(Source : clioetcalliope.com)
Le reste du monde méditerranéen et du moyen orient ne sont pas en reste : le Dictionnaire de l'Antiquité [Livre] / publié sous la dir. de Jean Leclant ; [Jean Andreau, Pierre Bordreuil, Luc Brisson,... et al.] fait mention de célébrations civico-religieuses de ce type en Egypte, en Mésopotamie et dans le monde hébreu (observance du shabbat, néoménie, Rosh ha-shana…)
Il serait difficile de remonter plus loin dans le passé, faute de sources écrites. Toujours est-il que c’est actuellement l’Inde qui détient le record mondial des jours fériés :
« L’inde possède le plus grand nombre de jours fériés par rapport à tous les autres pays du monde. Mais attention, même si nous vous éditons une liste des jours fériés du pays, vous devez prendre en compte que chaque Etat ou région a ses propres ! Aussi, nous vous présentons le calendrier férié qui concerne tout le territoire, mais aussi certaines régions. [...]
Du début de l’année jusqu’au mois de juillet
Le 8 janvier, c’est Moharum, une commémoration en l’honneur du petit-fils du Prophète Mahomet, mort en martyre.
Le 26, le pays célèbre la fête de la République indienne, soit le 26 janvier 1950, jour où la constitution fut adoptée. Il y a un défilé grandiose à Delhi avec des chars militaires, des éléphants, des chameaux et des danseurs.
Le 23 février, c’est la fête nationale Mahashivaratri, elle est consacrée à Shiva, l’un des trois grands dieux chez les Hindous.
Le mois de mars est assez rempli en nombre de jours fériés. Il y a l’anniversaire du Prophète Mahomet. Un jour dont la date change chaque année. C’est Holi, la fête des couleurs où le but est de s’asperger de poudres colorées. Elle a lieu pendant la pleine lune entre février et mars. Elle est l’une des fêtes les plus populaires pour les Hindous. Enfin, le 27 mars est le premier jour de l’année dans le calendrier Marathe, c’est donc le jour de l’an pour les hindous et les marathes.
Le 3 avril, il y a la célèbre fête nationale de Ram Navmi qui correspond à la naissance de Rama, cela débute par un bain rituel, des chants puis des offrandes. Le 7 avril, c’est l’anniversaire de la naissance de Vardhamana Mahavira, le fondateur du Jainisme, une doctrine religieuse hindoue. Il y a également le Vendredi saint ou le Good Friday dont la date diffère chaque année. Puis le 14 avril, il y a la commémoration de la date d’anniversaire de Dr Babasalheb Ambedkar Jayanti, un nationaliste indien “intouchable” à l’origine de la constitution.
Le 1e mai correspond au Jour de l’Etat du Maharashtra, crée en 1960, qui se situe dans l’Ouest et qui est le 2e Etat le plus peuplé d’Inde. C’est aussi la fête du travail comme pour les français. Le 9 mai permet de célébrer la naissance, l’éveil et enfin l’accès au nirvana du Bouddha.
Les mois de juin et juillet se remarquent par une absence de jours fériés !
En inde, aussi il y a le lundi de Pâques, mais comme en France, il n’est pas à date fixe, il a toujours la particularité de tomber au début de la semaine !
D’août à décembre
En août l’Inde fête son Indépendance qui a eu lieu le 15 août 1947. Le 19 août correspond au nouvel an Parsi, qui sont des descendants des anciens perses ayant émigrés en Inde. Et le 23 permet de fêter l’anniversaire de Ganesh Chaturthi.
Le mois de septembre se termine par un jour férié national avec le 28, c'est la fête religieuse hindoue qui célèbre la victoire du bien sur le mal à l’image de la victoire du Roi Rama sur le démon Ravana. C’est l'une des célébrations les plus longues puisqu'elle dure 10 jours, mais uniquement dans le Sud de l’Inde.
Le 2 octobre, les fidèles prient au Raj Ghat de Dehli pour l’anniversaire de Mahatma Gandhi, à l’endroit même où il fut incinéré.
Le 17 octobre est une fête hindoue très importante où les maisons sont illuminées. Elle se prolonge souvent de deux jours.
Le 2 novembre correspond à l’anniversaire du Gourou Nanak, poète indien fondateur du Sikhisme, une religion monothéiste du Nord de l’Inde.
Le 25 décembre comme en France correspond à Noel. Mais Noel est, ici, un mélange des traditions indiennes et de celles d’autres pays. Le sapin est remplacé par un bananier ou un manguier, des guirlandes lumineuses décorent les maisons, la table est dressée en plein air… Mais, seule une minorité la fête, une plus grande partie de la population s’applique à célébrer la fête de la lumière ou Dilawi dont la signification est plus sociale et culturelle.
Le calendrier musulman étant lunaire, les fêtes sont donc à date variable comme la fête musulmane Id al-Adha en l’honneur du sacrifice de Hazrat Ibrahim, qui tua son unique fils à la demande de Dieu. Ce jour-là, un animal est tué pour chaque famille. Cela concerne également la fête Id al-Fitr et celle du Ramadan.
En résumé, seules 3 fêtes sont communes à toutes les régions d’Inde : la fête de la République, de l’Indépendance et de l’anniversaire de Gandhi. Nous vous avons ajouté quelques autres que vous serez susceptibles de vivre selon la période de votre séjour ainsi que la région. »
(Source : prestige-voyages.com)
Pour aller plus loin :
- Fête des fous, Saint-Jean et Belles de mai [Livre] : une histoire / Nadine Cretin
- Orare aut labore ? [Livre] : fêtes de précepte et jours chômés du Moyen âge au début du XIXe siècle / Philippe Desmette, Philippe Martin, dir.
- Les fêtes à travers les âges [Livre] : leur unité, l'origine du calendrier / Pierre Gordon ; avant-propos de Ange Duino
- Dictionnaire de la Grèce antique [Livre] / [préf. de Jacques Lacarrière]
- L’ouvrage Fêtes païennes [Livre] : les grandes heures du calendrier / Jean-Dominique Lajoux
Bonnes lectures.
Comme nous vous le disions dans une précédente question sur les goûts musicaux des adolescents, médiévaux, « Au Moyen-Âge, les fêtes, religieuses comme païennes, sont très nombreuses et jouent un rôle social important, au point que le tiers des journées de l’année sont « chômées ». »
Si nous nous en tenions à un ordre de grandeur et ne vous donnions pas de chiffre précis, c’est que les fêtes n’ont jamais été unifiées dans l’occident chrétien : en-dehors de quelques fêtes observées pas toute la chrétienté, telles que Pâques, l’ascension, etc., l’abondance de pratiques et de saints locaux font que les dates de fêtes chômées étaient très variables d’une paroisse ou d’un diocèse à l’autre. Mais partout, la tendance a été à l’augmentation du nombre de fêtes au cours du Moyen Âge, situation que certains théologiens commencèrent à critiquer à partir du XIIIe siècle :
« Nicolas de Clamanges, théologien de formation et humaniste, rédige à la fin de l'été 1413 un petit traité, Contre l'institution des fêtes nouvelles, qui soulève la question de la multiplication des fêtes religieuses et de ses conséquences dans la société du début du XVe siècle. Il n'est pas le premier à le faire : dès le XIIIesiècle des prélats évoquent cette question de manière ponctuelle. […] [Jusque là] la tradition ecclésiale […] consistait en une augmentation régulière du nombre des fêtes chrétiennes. L'accroissement des temps liturgiques est en effet un courant de fond dans l'histoire du christianisme médiéval, le développement du culte des saints en étant à la fois la principale cause et la principale conséquence.
Si les conciles provinciaux énumèrent régulièrement les fêtes chômées essentielles, rares sont les textes concernant l'ensemble du royaume, voire de la Chrétienté. C'est le cas de la règle de Chrodegang de Metz, applicable normalement à tous les chapitres cathédraux et dont la liste de fêtes d'obligation est complétée pour les Gaules en 813, au concile de Mayence. Deux autres règlements généraux prennent place par la suite et marquent une hausse constante du nombre de jours chômés : le décret de Gratien, qui donne une liste minimale de trente-six jours fériés hors dimanches, et une décrétale de Grégoire IX publiée en 1232, qui rajoute quatre jours à la précédente. De plus, chaque évêque est libre d'ajouter à ces listes des fêtes locales, célébrant les saints diocésains ou commémorant la dédicace de la cathédrale par exemple. Si bien que le nombre de jours chômés varie selon les diocèses mais atteint un chiffre souvent situé entre quarante et cinquante – hors dimanches – à la fin du XIIIe siècle. Soit au total plus du quart de l'année, si on ajoute les dimanches. Il importe de préciser qu'il s'agit là des fêtes chômées, car les fêtes religieuses n'ont pas toutes la même solennité. […] »
(Source : Christine Barralis, « L’évolution du nombre de jours chômés à la fin du Moyen Âge : enjeux spirituels et économiques », in Temps social, temps vécu, ouvrage collectif, consultable sur amazonaws.com)
Mais le Moyen Âge n’a pas inventé le jour férié. Dans la Rome antique déjà, un certain nombre de jours dédiés aux divinités marquaient l’année.
L’ouvrage Fêtes païennes [Livre] : les grandes heures du calendrier / Jean-Dominique Lajoux présente le calendrier romain de l’année 354, dû au calligraphe Furius Filocalus :
Les fêtes religieuses païennes y sont indiquée en majuscules rouges : on en dénombre pas moins de 36, auxquelles il faut ajouter les ludi , qui « sont des jours chômés qui précèdent généralement les fêtes » ! Les Romains consacraient donc plusieurs jours fériés à la préparation d’un jour férié – il est vrai que la société était esclavagiste.
L’Athènes du Ve siècle avant l’ère chrétienne connaissait trois jours de fête annuels, dont la portée était tant religieuse que civique, les dionysies – la présence de tous les citoyens relevait du devoir civique, et ceux qui résidaient loin étaient dédommagés de leur voyage par l’Etat :
« Le théâtre à Athènes a un caractère politique très marqué, et complètement différent de notre société, où fréquenter le théâtre relève de la vie privée et du domaine des loisirs. A l’époque, les représentations théâtrales impliquent la communauté civique toute entière. Un des devoirs du citoyen était de participer activement à toutes les représentations, les performances et les cérémonies politiques. On peut dire du théâtre antique qu’il est un acte de commémoration affermissant l’unité de la cité. D’ailleurs, les représentations faisaient toutes partie intégrante de fêtes religieuses célébrées par tous et étaient destinées au peuple athénien, même si des étrangers résidant à Athènes (les " métèques ") se mêlaient aux citoyens, ainsi que des représentants d’autres cités
Les tragédies grecques prennent ainsi leur essence dans un contexte de célébration publique. Elles étaient représentées dans le cadre de concours dramatiques en l’honneur de Dionysos, reconnu par les Grecs comme le dieu du théâtre : à l’origine, le mot tragédie désigne le " chant du bouc " que l’on sacrifiait au dieu. Trois grandes fêtes étaient organisées : les Lénéennes, les Dionysies rurales et les Dionysies urbaines ou " Grandes Dionysies ". Chacune correspondait à un type de célébration particulier, mais c’est surtout la dernière qui était de grande envergure et où la tragédie avait une part privilégiée. Elle participa à la renommée d’Athènes dans le monde grec.
Les Grandes dionysies, voulues par Pisistrate, se déroulaient sur plusieurs jours et avaient lieu à la fin du mois de mars, c’est-à-dire à une période de renouveau de la nature et où Athènes voyait aussi revenir les voyageurs. Elles s’ouvraient, le premier jour, sur une grande procession solennelle en l’honneur de " Dionysos Eleuthereus ", ainsi nommé parce que la statue du Dieu était venue d’Eleuthères, ville qui passait pour être le lieu de naissance de Dionysos, dont on voir une représentation ci-contre. Toute la cité y participait, jusqu’aux prisonniers, qui étaient relâchés sous caution ! Des chants et des danses étaient organisés et il y avait même une procession de phallus, symbolisant les bienfaits de Dionysos… Enfin, un sacrifice de taureaux avait lieu, suivi de banquets. Durant les deuxièmes et troisième jours, un concours de dithyrambes ( poèmes lyriques à la louange de Dionysos) était organisé entre les chœurs d’hommes et de jeunes garçons des dix tribus de la cité. Enfin, au cours des quatre derniers jours, un concours dramatique avait lieu, se divisant en trois jours consacrés à la tragédie, suivis d’un dernier consacré à la comédie. »
(Source : clioetcalliope.com)
Le reste du monde méditerranéen et du moyen orient ne sont pas en reste : le Dictionnaire de l'Antiquité [Livre] / publié sous la dir. de Jean Leclant ; [Jean Andreau, Pierre Bordreuil, Luc Brisson,... et al.] fait mention de célébrations civico-religieuses de ce type en Egypte, en Mésopotamie et dans le monde hébreu (observance du shabbat, néoménie, Rosh ha-shana…)
Il serait difficile de remonter plus loin dans le passé, faute de sources écrites. Toujours est-il que c’est actuellement l’Inde qui détient le record mondial des jours fériés :
« L’inde possède le plus grand nombre de jours fériés par rapport à tous les autres pays du monde. Mais attention, même si nous vous éditons une liste des jours fériés du pays, vous devez prendre en compte que chaque Etat ou région a ses propres ! Aussi, nous vous présentons le calendrier férié qui concerne tout le territoire, mais aussi certaines régions. [...]
Du début de l’année jusqu’au mois de juillet
Le 8 janvier, c’est Moharum, une commémoration en l’honneur du petit-fils du Prophète Mahomet, mort en martyre.
Le 26, le pays célèbre la fête de la République indienne, soit le 26 janvier 1950, jour où la constitution fut adoptée. Il y a un défilé grandiose à Delhi avec des chars militaires, des éléphants, des chameaux et des danseurs.
Le 23 février, c’est la fête nationale Mahashivaratri, elle est consacrée à Shiva, l’un des trois grands dieux chez les Hindous.
Le mois de mars est assez rempli en nombre de jours fériés. Il y a l’anniversaire du Prophète Mahomet. Un jour dont la date change chaque année. C’est Holi, la fête des couleurs où le but est de s’asperger de poudres colorées. Elle a lieu pendant la pleine lune entre février et mars. Elle est l’une des fêtes les plus populaires pour les Hindous. Enfin, le 27 mars est le premier jour de l’année dans le calendrier Marathe, c’est donc le jour de l’an pour les hindous et les marathes.
Le 3 avril, il y a la célèbre fête nationale de Ram Navmi qui correspond à la naissance de Rama, cela débute par un bain rituel, des chants puis des offrandes. Le 7 avril, c’est l’anniversaire de la naissance de Vardhamana Mahavira, le fondateur du Jainisme, une doctrine religieuse hindoue. Il y a également le Vendredi saint ou le Good Friday dont la date diffère chaque année. Puis le 14 avril, il y a la commémoration de la date d’anniversaire de Dr Babasalheb Ambedkar Jayanti, un nationaliste indien “intouchable” à l’origine de la constitution.
Le 1e mai correspond au Jour de l’Etat du Maharashtra, crée en 1960, qui se situe dans l’Ouest et qui est le 2e Etat le plus peuplé d’Inde. C’est aussi la fête du travail comme pour les français. Le 9 mai permet de célébrer la naissance, l’éveil et enfin l’accès au nirvana du Bouddha.
Les mois de juin et juillet se remarquent par une absence de jours fériés !
En inde, aussi il y a le lundi de Pâques, mais comme en France, il n’est pas à date fixe, il a toujours la particularité de tomber au début de la semaine !
D’août à décembre
En août l’Inde fête son Indépendance qui a eu lieu le 15 août 1947. Le 19 août correspond au nouvel an Parsi, qui sont des descendants des anciens perses ayant émigrés en Inde. Et le 23 permet de fêter l’anniversaire de Ganesh Chaturthi.
Le mois de septembre se termine par un jour férié national avec le 28, c'est la fête religieuse hindoue qui célèbre la victoire du bien sur le mal à l’image de la victoire du Roi Rama sur le démon Ravana. C’est l'une des célébrations les plus longues puisqu'elle dure 10 jours, mais uniquement dans le Sud de l’Inde.
Le 2 octobre, les fidèles prient au Raj Ghat de Dehli pour l’anniversaire de Mahatma Gandhi, à l’endroit même où il fut incinéré.
Le 17 octobre est une fête hindoue très importante où les maisons sont illuminées. Elle se prolonge souvent de deux jours.
Le 2 novembre correspond à l’anniversaire du Gourou Nanak, poète indien fondateur du Sikhisme, une religion monothéiste du Nord de l’Inde.
Le 25 décembre comme en France correspond à Noel. Mais Noel est, ici, un mélange des traditions indiennes et de celles d’autres pays. Le sapin est remplacé par un bananier ou un manguier, des guirlandes lumineuses décorent les maisons, la table est dressée en plein air… Mais, seule une minorité la fête, une plus grande partie de la population s’applique à célébrer la fête de la lumière ou Dilawi dont la signification est plus sociale et culturelle.
Le calendrier musulman étant lunaire, les fêtes sont donc à date variable comme la fête musulmane Id al-Adha en l’honneur du sacrifice de Hazrat Ibrahim, qui tua son unique fils à la demande de Dieu. Ce jour-là, un animal est tué pour chaque famille. Cela concerne également la fête Id al-Fitr et celle du Ramadan.
En résumé, seules 3 fêtes sont communes à toutes les régions d’Inde : la fête de la République, de l’Indépendance et de l’anniversaire de Gandhi. Nous vous avons ajouté quelques autres que vous serez susceptibles de vivre selon la période de votre séjour ainsi que la région. »
(Source : prestige-voyages.com)
Pour aller plus loin :
- Fête des fous, Saint-Jean et Belles de mai [Livre] : une histoire / Nadine Cretin
- Orare aut labore ? [Livre] : fêtes de précepte et jours chômés du Moyen âge au début du XIXe siècle / Philippe Desmette, Philippe Martin, dir.
- Les fêtes à travers les âges [Livre] : leur unité, l'origine du calendrier / Pierre Gordon ; avant-propos de Ange Duino
- Dictionnaire de la Grèce antique [Livre] / [préf. de Jacques Lacarrière]
- L’ouvrage Fêtes païennes [Livre] : les grandes heures du calendrier / Jean-Dominique Lajoux
Bonnes lectures.
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