Inverse de canopée
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 16/10/2019 à 12h00
1089 vues
Question d'origine :
Bonjour,
Existe-t'il un mot en français qui désigne le sol de la forêt ?
Merci !
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 16/10/2019 à 15h16
Bonjour,
Il ne semble pas exister dans la langue française un terme spécifique qui constituerait un antonyme de canopée, et qui désignerait uniquement les sols de type sol forestier.
Nous avons consulté le Petit lexique de pédologie de Denis Baize (la pédologie est le nom de la science dont l’objet d’étude est le sol, ou plutôt les sols), et d'après les informations que nous y trouvons il semble bien que le terme qui désigne couramment le sol d'une forêt est… «sol » :
« Terme polysémique servant aussi bien à désigner la couche labourée dans un champ, le bien foncier (les terres), le « terroir » (le sol natal), un territoire (« plan d’occupation des sols », le « droit du sol »), la surface de notre planète (l’avion s’est écrasé au sol), un terrain (« sites et sols pollués ») et même le plancher dans différents types d’habitats (« revêtements de sols », « tapis de sol »).
En français, le mot « sol » est chargé d’ambiguïté. A ces mots « sol » ou « sols », les scientifiques préfèrent désormais la notion de « couvertures pédologiques » qui permet à la fois de se démarquer des sens courants évoqués précédemment et de rendre beaucoup mieux compte de leur caractère de continuité dans l’espace. Dans le langage quotidien, cependant, les mots « sol » et « sols » seront encore bien utiles et souvent irremplaçables. On notera enfin que le mot « sol » n’a pas formé d’adjectif en français, ce qui nous oblige à utiliser des adjectifs de rechange « pédologique » ou « édaphique ».
Pédologie, sylviculture, agronomie
Les sols sont des formations naturelles, tridimensionnelles, qui varient dans l’espace verticalement et latéralement, et qui résultent de la transformation de roches (au sens large), puis de leur évolution autonome sous l’action de facteurs climatiques et biologiques. Etant donné leur extrême variété sur notre planète, mieux vaut parler « des sols » que « du sol ».
[…] « Le sol », « les sols », « un sol », « des sols » ne sont pas toujours des termes très clairs, ni très bien adaptés à ce que l’on veut exprimer. Les expressions « solum » et « couvertures pédologiques » seraient préférables chaque fois qu’il s’agit de désigner les objets naturels réels tridimensionnels. Dès qu’il s’agit de sous-ensembles territoriaux (sous-ensembles de couvertures pédologiques), on est dans le domaine des « unités cartographiques » ou des « séries de sols », et quand on traite de « sols conceptualisés » on entre dans le domaine des « unités typologiques » ou des « types de sols ». De plus, il ne faut pas confondre « échantillon » et « sol » ! […]
Malgré tout, le mot « sol » ne peut être banni complètement de notre vocabulaire quotidien. Afin d’éviter de longues périphrases, il est toujours convenable et utile de l’employer, sous ses différentes formes, à condition de bien prendre conscience de leur signification implicite. »
Si vous voulez montrer à votre interlocuteur que vous savez exactement de quoi vous parlez, vous pouvez aussi utiliser le terme plus adéquat de «couverture pédologique » (de la forêt) :
« [les couvertures pédologiques sont des] objets naturels dont l’existence et l’état actuel résultent de l’évolution au cours du temps d’un matériau géologique sous l’action combinée de facteurs climatiques (températures, précipitations) et de l’activité biologique (végétaux, animaux, micro-organismes).
Ce que l’on appelle couramment « le sol » ou « les sols » est beaucoup mieux désigné par le terme de « couvertures pédologiques ».
Les couvertures pédologiques sont des continuums variant dans les trois dimensions. Elles ne se déplacent pas et sont donc strictement localisées ; leur aspect et leurs propriétés en chaque point de l’espace sont la résultante de l’action des facteurs extérieurs de leur genèse, mais aussi de leur auto-évolution pédologique. Quoique immobiles, les couvertures pédologiques se transforment au cours du temps. »
Notons, que, toujours, d’après les définitions de ce lexique, le « solum » est une « tranche verticale d’une couverture pédologique observable dans une fosse ou une tranchée ».
Le Dictionnaire de science du sol précise que le « sol brun forestier » est un « terme général regroupant l’ensemble des sols bruns tempérés non lessivés ».
Concernant la composition du sol forestier, voici ce qu’indique l’Office national des forêts :
« Le sol est formé d’unesuperposition de couches : de la litière en surface à la roche-mère en sous-sol, en passant par l’humus , la couche d’altération et le sol minéral . Par un processus naturel de décomposition, la litière des forêts (feuilles, rameaux, brindilles, bois morts, cadavres d’animaux...) alimente le sol en matière organique ou humus. Celui-ci est à l’origine de la vie végétale : véritable éponge, il absorbe l’humidité et les sels minéraux nécessaires à la croissance des végétaux. »
Voici pour compléter quelques éléments de vocabulaire dont on trouve la définition sur Wikipedia :
couche holorganique :
« La couche holorganique, aussi appelée tapis forestier, parterre forestier ou couverture morte, est la surface du sol forestier composée de matière organique à divers stades de décomposition. »
Composition
« La couche holorganique se divise en trois strates. Sur le dessus se trouve la litière forestière formée par la matière végétale non décomposée ("L", litter). En dessous se trouve l'humus qui est le résultat de la matière végétale décomposée ("H", humus). Entre la litière et l'humus se trouve une strate partiellement décomposée de matière organique ("F", fragmented organic materials).
Certains spécialistes considèrent la couche holorganique comme équivalente à l'horizon O alors que pour d'autres, l'horizon O ne comprend que l'humus et la strate intermédiaire, excluant la litière. »
litière forestière :
« La litière désigne de manière générale l'ensemble de feuilles mortes et débris végétaux en décomposition (minéralisation primaire, humification, minéralisation secondaire), issus de la végétation épigée et qui recouvrent le sol (des forêts, jardins, sols plantés de haies, etc.). »
Humus :
« L’humus est la couche supérieure du sol créée, entretenue et modifiée par la décomposition de la matière organique, principalement par l'action combinée des animaux, des bactéries et des champignons du sol. L’humus est une matière souple et aérée, qui absorbe et retient bien l'eau, de pH variable selon que la matière organique est liée ou non à des minéraux, d'aspect foncé (brunâtre à noir), à l’odeur caractéristique, variable selon qu'il s'agit d'une des nombreuses formes d'humus forestier, de prairie, ou de sol cultivé. »
Horizon
« Un horizon est une couche du sol, homogène et parallèle à la surface. »
Bonne journée.
Il ne semble pas exister dans la langue française un terme spécifique qui constituerait un antonyme de canopée, et qui désignerait uniquement les sols de type sol forestier.
Nous avons consulté le Petit lexique de pédologie de Denis Baize (la pédologie est le nom de la science dont l’objet d’étude est le sol, ou plutôt les sols), et d'après les informations que nous y trouvons il semble bien que le terme qui désigne couramment le sol d'une forêt est… «
« Terme polysémique servant aussi bien à désigner la couche labourée dans un champ, le bien foncier (les terres), le « terroir » (le sol natal), un territoire (« plan d’occupation des sols », le « droit du sol »), la surface de notre planète (l’avion s’est écrasé au sol), un terrain (« sites et sols pollués ») et même le plancher dans différents types d’habitats (« revêtements de sols », « tapis de sol »).
En français, le mot « sol » est chargé d’ambiguïté. A ces mots « sol » ou « sols », les scientifiques préfèrent désormais la notion de « couvertures pédologiques » qui permet à la fois de se démarquer des sens courants évoqués précédemment et de rendre beaucoup mieux compte de leur caractère de continuité dans l’espace. Dans le langage quotidien, cependant, les mots « sol » et « sols » seront encore bien utiles et souvent irremplaçables. On notera enfin que le mot « sol » n’a pas formé d’adjectif en français, ce qui nous oblige à utiliser des adjectifs de rechange « pédologique » ou « édaphique ».
Pédologie, sylviculture, agronomie
Les sols sont des formations naturelles, tridimensionnelles, qui varient dans l’espace verticalement et latéralement, et qui résultent de la transformation de roches (au sens large), puis de leur évolution autonome sous l’action de facteurs climatiques et biologiques. Etant donné leur extrême variété sur notre planète, mieux vaut parler « des sols » que « du sol ».
[…] « Le sol », « les sols », « un sol », « des sols » ne sont pas toujours des termes très clairs, ni très bien adaptés à ce que l’on veut exprimer. Les expressions « solum » et « couvertures pédologiques » seraient préférables chaque fois qu’il s’agit de désigner les objets naturels réels tridimensionnels. Dès qu’il s’agit de sous-ensembles territoriaux (sous-ensembles de couvertures pédologiques), on est dans le domaine des « unités cartographiques » ou des « séries de sols », et quand on traite de « sols conceptualisés » on entre dans le domaine des « unités typologiques » ou des « types de sols ». De plus, il ne faut pas confondre « échantillon » et « sol » ! […]
Malgré tout, le mot « sol » ne peut être banni complètement de notre vocabulaire quotidien. Afin d’éviter de longues périphrases, il est toujours convenable et utile de l’employer, sous ses différentes formes, à condition de bien prendre conscience de leur signification implicite. »
Si vous voulez montrer à votre interlocuteur que vous savez exactement de quoi vous parlez, vous pouvez aussi utiliser le terme plus adéquat de «
« [les couvertures pédologiques sont des] objets naturels dont l’existence et l’état actuel résultent de l’évolution au cours du temps d’un matériau géologique sous l’action combinée de facteurs climatiques (températures, précipitations) et de l’activité biologique (végétaux, animaux, micro-organismes).
Ce que l’on appelle couramment « le sol » ou « les sols » est beaucoup mieux désigné par le terme de « couvertures pédologiques ».
Les couvertures pédologiques sont des continuums variant dans les trois dimensions. Elles ne se déplacent pas et sont donc strictement localisées ; leur aspect et leurs propriétés en chaque point de l’espace sont la résultante de l’action des facteurs extérieurs de leur genèse, mais aussi de leur auto-évolution pédologique. Quoique immobiles, les couvertures pédologiques se transforment au cours du temps. »
Notons, que, toujours, d’après les définitions de ce lexique, le « solum » est une « tranche verticale d’une couverture pédologique observable dans une fosse ou une tranchée ».
Le Dictionnaire de science du sol précise que le « sol brun forestier » est un « terme général regroupant l’ensemble des sols bruns tempérés non lessivés ».
Concernant la composition du sol forestier, voici ce qu’indique l’Office national des forêts :
« Le sol est formé d’une
Voici pour compléter quelques éléments de vocabulaire dont on trouve la définition sur Wikipedia :
couche holorganique :
« La couche holorganique, aussi appelée tapis forestier, parterre forestier ou couverture morte, est la surface du sol forestier composée de matière organique à divers stades de décomposition. »
Composition
« La couche holorganique se divise en trois strates. Sur le dessus se trouve la litière forestière formée par la matière végétale non décomposée ("L", litter). En dessous se trouve l'humus qui est le résultat de la matière végétale décomposée ("H", humus). Entre la litière et l'humus se trouve une strate partiellement décomposée de matière organique ("F", fragmented organic materials).
Certains spécialistes considèrent la couche holorganique comme équivalente à l'horizon O alors que pour d'autres, l'horizon O ne comprend que l'humus et la strate intermédiaire, excluant la litière. »
litière forestière :
« La litière désigne de manière générale l'ensemble de feuilles mortes et débris végétaux en décomposition (minéralisation primaire, humification, minéralisation secondaire), issus de la végétation épigée et qui recouvrent le sol (des forêts, jardins, sols plantés de haies, etc.). »
Humus :
« L’humus est la couche supérieure du sol créée, entretenue et modifiée par la décomposition de la matière organique, principalement par l'action combinée des animaux, des bactéries et des champignons du sol. L’humus est une matière souple et aérée, qui absorbe et retient bien l'eau, de pH variable selon que la matière organique est liée ou non à des minéraux, d'aspect foncé (brunâtre à noir), à l’odeur caractéristique, variable selon qu'il s'agit d'une des nombreuses formes d'humus forestier, de prairie, ou de sol cultivé. »
Horizon
« Un horizon est une couche du sol, homogène et parallèle à la surface. »
Bonne journée.
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