L'alignement de Carnac
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 29/10/2019 à 10h21
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Question d'origine :
Bonjour,
je suis allé voir les alignements de Carnac. Pouvez-vus me dire ce que cela représente.
Je vous remercie.
Amandine
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 30/10/2019 à 13h57
Bonjour,
La page Wikipedia dédiée aux alignements de Carnac mentionne plusieurs tentatives d’explications :
« Comme tout alignement mégalithique les explications pour tenter de justifier les constructions sont apportées par les nombreuses théories du mégalithisme. Longtemps qualifié d'antiquités gauloises, l'écrivain André-François Boureau-Deslandes voit dans ces pierres, en 1732, des vestiges du Déluge. Le marquis Christophe-Paul de Robien, dans sa Description historique, topographique et naturelle de l'Ancienne Armorique ou Petite Bretagne rédigée vers 1753-55, y voit des stèles funéraires. Hypothèse rejetée car aucune dépouille n'y réside. Compte tenu de la présence de nombreux dolmens dans les environs, ainsi que de deux cromlechs, du tumulus Saint-Michel, la fonction symbolique et sacrée a souvent été proposée : culte phallique voire ophiolâtrique au milieu du XIXe siècle (culte druidique du serpent en raison des alignements franchement sinueux) ; rassemblement des druides de l'Armorique et de l'île Britannique selon La Tour-d'Auvergne en 1805 ; culte solaire ou du zodiaque évoquée par le celtomane Jacques Cambry au début du XIXe siècle. Maudet de Penhouët émet en 1826 la première hypothèse astronomique. Ces dernières théories résultent d'une idéologie qui s'est développée à la fin du XVIIIe siècle, la celtomanie, mélange de mysticisme folklorique, de tradition littéraire et du renouveau des études historiques engendré par le développement de l'archéologie, idéologie qui régnera jusqu'à la fin du XIXe siècle. D'autres théories ont depuis vu le jour : calendrier marquant les cycles agricoles, réponse propitiatoire face à la montée des océans.
L'hypothèse privilégiée par la communauté scientifique a longtemps été, selon Jean-Michel Bonvalet, historien chargé d'actions éducatives et culturelles à la Maison des mégalithes de Carnac, celle du temple préhistorique. Mais l'organisation de ce temple correspond « sans doute à une restauration sauvage, non documentée, du début du XIXe siècle. Des gens ont remis des pierres en place. Et on sait que, quand on restaure quelque chose, c'est souvent orienté : on lui donne l'aspect de ce que l'on croit. Les gens étaient persuadés qu'ils restauraient un "temple gaulois" ». L'hypothèse actuelle, selon Serge Cassen, directeur de recherche CNRS, repose sur une autre façon de regarder ces alignements : « L'idée, très simple, est de dire que les espaces entre les pierres ont autant de sens que les pierres elles-mêmes. On serait là face à des aménagements de passage, des … "pierres seuil" qui matérialiseraient un passage. Et on traverse comme on traverse une frontière ».
Si le mystère persiste, les alignements, formes de pierres non jointives de taille croissant essentiellement d'est en ouest, correspondant en tout cas à une théâtralisation de l'espace. »
Voici en complément ce que nous lisons dans l’Encyclopaedia Universalis :
« Les alignements de Carnac ont sans doute été construits vers 3000 avant J.-C. On pense qu'ils comptaient alors environ 10 000 menhirs.Il s'agit vraisemblablement de monuments religieux, associés au culte des morts . Ce qui est la fonction du menhir isolé ; mais « Carnac » signifie aussi « le lieu des carn(s) », et carn, dont le génitif cairn a passé en français et en anglais, est un mot celtique qui désigne « un amas de pierres sur une tombe ou un amas de pierres évoquant une mort ». Carn a encore ce sens en irlandais moderne. En outre, l'orientation particulière de chacun des groupes (les pierres de Kerlescan sont orientées sur les levers d'équinoxe, celles de Kermario sur ceux du solstice d'été, celles du Ménec sur les levers intermédiaires), joint au fait que certains autres alignements sont eux aussi orientés, que les pierres du fameux cercle mégalithique de Stonehenge (Wiltshire, Angleterre) le sont de même, qu'enfin certains menhirs isolés sont troués, montre que le culte solaire était sans doute associé à ces rites . Il n'y a nullement antinomie entre ces destinations diverses, mais on ne peut rien affirmer de certain sur la fonction précise des menhirs . »
Et dans l’article de Futura Science : Les alignements de Carnac : visite et signification :
« Carnac, dans le Morbihan, en Bretagne, abrite le site mégalithique le plus saisissant et l'un des plus célèbres du monde (avec Stonehenge, au Royaume-Uni). Plusieurs milliers de menhirs et dolmens jonchent un territoire d'une quinzaine de kilomètres. Ils forment les fameux alignements de Carnac, qui restent encore aujourd'hui drapés de mystère.
L'origine des alignements de Carnac reste hypothétique.
Les alignements de Carnac, le Néolithique et le Géant de Manio
Toutefois, les experts savent la dater : ils la situent pendant la période du Néolithique, probablement entre 4.000 et 3.000 av. J.-C. Cette fourchette très large s'explique principalement par l'absence de précisions archéologiques ; elle prend aussi en compte le fait que le site s'est constitué sur de très nombreuses générations.
Certaines pierres sont même estimées comme antérieures à ces dates, comme le Géant de Manio, le plus grand et le plus ancien menhir du site. Il est donc probable que les alignements de Carnac aient une origine encore plus ancienne.
Signification des alignements de Carnac : les explications
Si les experts arrivent à se mettre d'accord sur les dates originelles du lieu, il n'en est rien quant à sa raison d'être.Beaucoup en font un lieu de culte et, pendant plus d'un siècle, le rapport au sacré est tenu pour acquis.
Cependant, à l'aube du XXe siècle, d'autres hypothèses sont avancées. Pierre Méreaux, notamment, ne croit pas au caractère sacré des alignements, ni même qu'ils servaient au culte des morts. Il y voit, lui, unprocédé sismographique . »
Source : Les alignements de Carnac : visite et signification, futura-sciences.com
Bonne journée.
La page Wikipedia dédiée aux alignements de Carnac mentionne plusieurs tentatives d’explications :
« Comme tout alignement mégalithique les explications pour tenter de justifier les constructions sont apportées par les nombreuses théories du mégalithisme. Longtemps qualifié d'antiquités gauloises, l'écrivain André-François Boureau-Deslandes voit dans ces pierres, en 1732, des vestiges du Déluge. Le marquis Christophe-Paul de Robien, dans sa Description historique, topographique et naturelle de l'Ancienne Armorique ou Petite Bretagne rédigée vers 1753-55, y voit des stèles funéraires. Hypothèse rejetée car aucune dépouille n'y réside. Compte tenu de la présence de nombreux dolmens dans les environs, ainsi que de deux cromlechs, du tumulus Saint-Michel, la fonction symbolique et sacrée a souvent été proposée : culte phallique voire ophiolâtrique au milieu du XIXe siècle (culte druidique du serpent en raison des alignements franchement sinueux) ; rassemblement des druides de l'Armorique et de l'île Britannique selon La Tour-d'Auvergne en 1805 ; culte solaire ou du zodiaque évoquée par le celtomane Jacques Cambry au début du XIXe siècle. Maudet de Penhouët émet en 1826 la première hypothèse astronomique. Ces dernières théories résultent d'une idéologie qui s'est développée à la fin du XVIIIe siècle, la celtomanie, mélange de mysticisme folklorique, de tradition littéraire et du renouveau des études historiques engendré par le développement de l'archéologie, idéologie qui régnera jusqu'à la fin du XIXe siècle. D'autres théories ont depuis vu le jour : calendrier marquant les cycles agricoles, réponse propitiatoire face à la montée des océans.
L'hypothèse privilégiée par la communauté scientifique a longtemps été, selon Jean-Michel Bonvalet, historien chargé d'actions éducatives et culturelles à la Maison des mégalithes de Carnac, celle du temple préhistorique. Mais l'organisation de ce temple correspond « sans doute à une restauration sauvage, non documentée, du début du XIXe siècle. Des gens ont remis des pierres en place. Et on sait que, quand on restaure quelque chose, c'est souvent orienté : on lui donne l'aspect de ce que l'on croit. Les gens étaient persuadés qu'ils restauraient un "temple gaulois" ». L'hypothèse actuelle, selon Serge Cassen, directeur de recherche CNRS, repose sur une autre façon de regarder ces alignements : « L'idée, très simple, est de dire que les espaces entre les pierres ont autant de sens que les pierres elles-mêmes. On serait là face à des aménagements de passage, des … "pierres seuil" qui matérialiseraient un passage. Et on traverse comme on traverse une frontière ».
Si le mystère persiste, les alignements, formes de pierres non jointives de taille croissant essentiellement d'est en ouest, correspondant en tout cas à une théâtralisation de l'espace. »
Voici en complément ce que nous lisons dans l’Encyclopaedia Universalis :
« Les alignements de Carnac ont sans doute été construits vers 3000 avant J.-C. On pense qu'ils comptaient alors environ 10 000 menhirs.
Et dans l’article de Futura Science : Les alignements de Carnac : visite et signification :
« Carnac, dans le Morbihan, en Bretagne, abrite le site mégalithique le plus saisissant et l'un des plus célèbres du monde (avec Stonehenge, au Royaume-Uni). Plusieurs milliers de menhirs et dolmens jonchent un territoire d'une quinzaine de kilomètres. Ils forment les fameux alignements de Carnac, qui restent encore aujourd'hui drapés de mystère.
L'origine des alignements de Carnac reste hypothétique.
Toutefois, les experts savent la dater : ils la situent pendant la période du Néolithique, probablement entre 4.000 et 3.000 av. J.-C. Cette fourchette très large s'explique principalement par l'absence de précisions archéologiques ; elle prend aussi en compte le fait que le site s'est constitué sur de très nombreuses générations.
Certaines pierres sont même estimées comme antérieures à ces dates, comme le Géant de Manio, le plus grand et le plus ancien menhir du site. Il est donc probable que les alignements de Carnac aient une origine encore plus ancienne.
Si les experts arrivent à se mettre d'accord sur les dates originelles du lieu, il n'en est rien quant à sa raison d'être.
Cependant, à l'aube du XXe siècle, d'autres hypothèses sont avancées. Pierre Méreaux, notamment, ne croit pas au caractère sacré des alignements, ni même qu'ils servaient au culte des morts. Il y voit, lui, un
Source : Les alignements de Carnac : visite et signification, futura-sciences.com
Bonne journée.
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